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EAN : 9782490595716
130 pages
Z4 éditions, 2019 (29/08/2019)
3/5   1 notes
Résumé :
Le trait d’union entre « Des ailes » et « Nocturne des statues » est fortuit, mais profond comme la nuit. Dans chacun de ces deux textes, on erre en partie dans les mêmes lieux. Quelques petites contraintes formelles tentent juste d’assembler le chaos et fatalement, le font mieux ressortir. En plus du chaos, il y a, dans « Des ailes », l’envie de créer quelque chose de vraiment lyrique, dans le souvenir des symphonies d’une heure trente. Normal. C’est pour évoquer u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Publié chez Z4 dans la collection « Les quatre saisons » créée par Pierre Lepère dans un format à l'italienne orné d'un médaillon signé Jacques Cauda, le livre est étrange, pour ne pas dire déroutant. Constituée d'une seule coulée de vers libres, sans ponctuation ni coupures, la première partie évoque feu Dominique Laffin (1952-1985), frêle figure mise en scène par Doillon, Miller ou Ferreri, emportée par une crise cardiaque à trente-trois ans seulement. Vibrant et singulier, l'hommage n'a rien d'une note biographique. Jamais nommée, la comédienne y est décrite de façon allégorique, telle une figure éteinte, vouée à une disparition rapide (p. 49). Une histoire d'amour totalement platonique, impossible, se dessine dès lors en filigrane, le narrateur n'hésitant pas à s'adresser directement à la jeune défunte, alternant le « tu » et le « il ». le souvenir cogne (p. 36), et une insondable, profonde tristesse qui parle debout (p. 56) traverse ainsi ce long morceau lyrique, puisque la trace ne se retire pas de notre périple (p. 41). Poème du deuil, Des ailes constitue également, d'une certaine manière, un texte mémoriel, un enchaînement d'images fortes, parfois mystérieuses, telle une suite de réminiscences tantôt réelles, tantôt fantasmées, surgies par bribes. Déclarant préférer/la merveille du passé (p. 67), P. Maltaverne se complaît délibérément dans la nostalgie, s'abîmant dans le souvenir fictif d'une impossible rencontre. Reste, pour se consoler, la puissance du verbe, lente et douloureuse mélopée, maelstrom de métaphores souvent belles, toujours inattendues. On songe parfois à Nerval, comme si Dominique Laffin remplaçait finalement Aurélia, incarnant une figure féminine idéale, et idéalisée.

Rien ne semble a priori relier Des ailes au Nocturne des statues, soit à la deuxième partie de l'ouvrage. La chose est d'ailleurs précisée dans le quatrième de couverture : le trait d'union entre Des ailes et Nocturne des statues est fortuit. Si nous nous en tenons à la définition du Petit Robert, le nocturne peut à la fois désigner un chant de l'office catholique, une sérénade pour instruments à vent, et enfin un morceau de piano de forme libre, à caractère mélancolique. Nous nous en tiendrons volontiers à cette troisième définition. Comme Des ailes, les énigmatiques vers du second mouvement semblent marqués par un spleen profond, évoquant la désincarnation, de désenchantement du monde. Objets figés, immobiles, silencieux, les statues ne répondent pas à l'angoisse du poète : Il y a de la transparence en dehors des miroirs/Le noir comme le marron sont deux couleurs sombres/Tenant plus chaud quand il fait froid au bout de la forêt (p. 112). Mais si les métaphores semblent surgir de manière spontanée, là encore, la construction n'est nullement libre, pour reprendre les termes du dictionnaire, puisque chaque poème est constitué de deux quatrains, suivis d'un quintil. Là tient peut-être précisément la cohérence d'un texte quelque peu hermétique, mallarméen, ou plutôt maltavernien, tant l'approche est singulière, atypique.

(Critique d'Etienne Ruhaud, parue dans la revue "Diérèse").
Lien : https://pagepaysage.wordpres..
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Attention ! Prendre la précaution de remplir ses petits poumons avant de plonger dans ces 65 pages d'une poésie foisonnante, souvent déroutante, faite d'aller sans retours ou de retours sans aller. Une plongée en apnée dans ce long poème « Des ailes », sans aucune ponctuation, avec une seule majuscule sur le premier mot et pas de point final, tout s'enchaine donc sans aucun arrêt pour reprendre son souffle, mais tout est possible et il n'y a pas de fin. [...]
Lien : https://proprosemagazine.wor..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
un jour elle se dit qu’elle va s’asseoir en chemin…


un jour elle se dit qu’elle va s’asseoir en chemin
qu’elle ne va plus bouger d’un pouce pour se demander
si les autres s’arrêteront mais tel un chaperon au feu
rouge elle peut perdre son sang pendant que les conducteurs
ne s’arrêtent pas de rouler ça devient grave cette histoire
elle a fait connaissance avec le caniveau peut-être y a-t-il
une flaque d’eau qui la saluera ce sont des pleurs
ce sont des fleurs de parapluies rendus sourds et dingues
une mère qui est de nouveau devenue fille à force
de se planter de moments ou de paumer ses rendez-vous
j’ai envie de l’attendre en fumant au bord d’une autoroute
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elle n’était même pas trop petite cette femme à vouloir…


elle n’était même pas trop petite cette femme à vouloir
sortir de sa gangue et de sa manière contre nature
ses larmes étaient des projections d’alcool jetées sur une surface
avec le recul des dates elle se métamorphosa en boomerang

(…)

je n’aurais pas dû la connaître et voici qu’elle rapplique
avec ses ténèbres tout en n’ayant pas le profil gothique
mais les façons d’un chaperon rouge lâché dans les artères
de sang sur les lèvres d’un masque pour principale déprime
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un appel démoniaque…


un appel démoniaque à ne pas croupir dans ce cloaque
à ne pas finir emprisonné avec pourtant de quoi arborer
des barreaux crispés sur le visage il est plus joli
de continuer à respirer vite avec quelque chose de gênant
d’écrasé dans la figure (…)
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