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Dans l'édition Folio que j'ai acquise, Marcus Malte propose trois nouvelles, Canisses, bien sûr, Far West Cowboys et Far West Indiens. Elles sont construites à l'identique avec un narrateur qui est personnage principal.

On suit les méandres de leurs pensées et les évènements qu'ils subissent pour aborder dans Canisses, la folie, dans Far West Cowboys une enquête policière à la fin des plus inattendue et dans Far West Indiens le périple d'un paumé.

L'écriture est très agréable et la lecture s'en ressent. Evidemment Canisses est la meilleure nouvelle, glaçante et angoissante. Far West Cowboys est drôle même si la fin prend de cours. Quant à Far West Indiens, c'est la moins intéressante.

Conclusion : livre facile.
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Est-ce un court roman ou une longue nouvelle ? Je ne saurai dire. J'ai quand même l'impression que les éditeurs, entre pouvoir d'achat en berne et désaffection pour la lecture, tentent d'attirer le chaland avec des formats courts et un peu moins chers (12€ pour celui-ci). Si l'on rapporte le coût par page imprimée, je ne suis pas sûr que la gagnant soit le lecteur sauf si le texte en vaut la peine.
Sur la ligne de départ (je sens que les jeux olympiques commencent à s'insinuer dans ma tête ) "Cannisses" tente sa chance dans une catégorie un peu rare par les temps qui courent : le polar psychologique.
Nous sommes dans un de ces multiples lotissements dont les parcelles, imbriquées les unes dans les autres, font semblant de donner un peu d'intimité à leurs occupants. Pour peu que les habitations soient séparées par des cannisses aux interstices propices à la curiosité, nous avons là un lieu de tous les possibles. Un homme, jamais nommé, voit sa raison qui défaille après le décès de Nadine, sa femme, des suites d'un cancer. Il élève seul ses deux enfants, fuyant tout conflit alimentaire en ne les nourrissant que leur mets préféré : les gaufres. Son deuil, son chagrin, son inactivité lui font perdre ses repères. Il flashe sur la maison de ses voisins, pensant que la chance était plutôt dans ce joli pavillon que dans le sien, pourtant mieux exposé. Jour après jour, son unique but sera de pouvoir vivre dans la maison voisine. Et il est prêt à tout pour y arriver...
Froidement, Marcus Malte installe une angoissante intrigue qui d'un quotidien sinistre bascule petit à petit dans une horreur froide mais absolue, jamais décrite ni vraiment nommée.
La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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C'est une novella, ça se lit donc vite, ce qui n'empêche pas de l'apprécier.
J'avais découvert Marcus Malte il y a des années au travers d'un roman jeunesse sur la maladie "Mon Vaisseau Te Mènera Jeudi Sur Un Nuage".
J'ai retrouvé les mots simples, la plume délicate de mon souvenir. Les premières pages sont réellement poignantes.
Puis on sombre. Ou plutôt le narrateur. Mais avec une innocence d'enfant qui glace le sang.
Sans rien dire ni montrer, Marcus Malte réussit une novella psychologique horrifiante.
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Longue nouvelle ou court roman ?
Peu importe, dans tous les cas, ce texte est d'une puissance remarquable.
Nous assistons, impuissants à une dérive obsessionnelle de persécution.
Je et Nadine habitent au numéro pair et lui et elle au numéro impair, ou l'inverse mais peu importe.
La folie prend le pas sur les événements et les disparitions inexpliquées.
Glaçant, perturbant ... à ne pas lire avant d'aller se coucher sous peine d'insomnie !
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Une nouvelle, certes, mais plus longue que ce qu'on appelle une nouvelle.
Magistrale. Marcus Malte est décidément un auteur très habile. Par son style, par son histoire - noire comme souvent, mais pleine d'amour aussi - on en vient à comprendre, voire à adhérer, à la folie du personnage principal.
A découvrir absolument.
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Ils avaient pourtant choisi leur cocon avec soin. Un pavillon dans un lotissement calme. Ils avaient abrité leur vie de famille derrière des cannisses pour la préserver jalousement. Pourtant le malheur a fini par les retrouver. Nadine, la femme du narrateur, est morte d'un cancer, laissant à son homme anéanti la tâche de s'occuper de leurs deux enfants. Tout à sa douleur il s'y attelle tant bien que mal, les nourrissant exclusivement de gaufres, c'est plus simple pour lui.


Notre narrateur en deuil, se pose des questions, se fait des reproches. Rien de tout cela ne serait arrivé s'il avait été plus vigilant. Il y avait pourtant eu des signes.


"Maintenant que j'y songe, la chatte Guimauve elle s'est fait écraser dans les tous premiers jours de notre arrivée. Ça ne faisait pas une semaine qu'on avait emménagé ici. On aurait dû comprendre que c'était un signe. Une sorte d'avertissement. Je m'en veux, c'est moi qui aurais dû y penser."


Il passe son temps à observer ses voisins, le regard masqué par les cannisses. Ces voisins qui étalent leur bonheur familial sans se soucier de sa douleur. Il avait longtemps hésité entre les deux maisons au moment de l'achat. Manifestement il a choisi la mauvaise maison. En face, les voisins sont heureux, pourquoi eux et pas lui ?


Marcus Malte nous décrit un homme qui sombre progressivement dans la jalousie, puis la folie. Les questionnements, et les réponses délirantes se succèdent dans l'esprit ravagé du narrateur. Nous sommes les témoins de sa descente aux enfers. Il lui faut absolument réparer ses erreurs. Il lui faut la maison d'en face pour enfin être heureux avec ses enfants.


Dans cette novella, court roman de moins de cent pages, Marcus Malte nous montre comment la souffrance ordinaire peut laisser la place à la folie. Dans Cannisses, il n'y a pas un mot de trop. J'ai plongé avec le narrateur, été immergé dans son subconscient et le moins qu'on puisse dire est que ce livre secoue. Il suffit de pas grand chose pour sombrer dans la folie. Marcus Malte est un maître dans l'art de nous faire explorer les méandres de l'âme humaine. Un excellent roman.
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Marcus Malte ou l'art de condenser une histoire intense et bouleversante en seulement 84 pages.
Marcus Malte ou le talent de saisir l'essentiel dans un texte court et incisif.
Conte d'une folie ordinaire glissant doucement vers l'horreur, l'auteur réussit en ces quelques pages, à imprimer sa marque sur une triste histoire de deuil. Récit sans fioriture et sans dialogue aucun, c'est un grand cri d'amour et de douleur que le personnage central hurle à la face du lecteur, une obsession exponentielle qui le mènera jusqu'à l'inimaginable sous couvert d'une logique et d'une normalité engendrées par sa folie.
Le titre énigmatique prend toute son ampleur dans le questionnement  qui pose les fondations de cette nouvelle. le « pourquoi » que tout un chacun se pose dans une vie. La compréhension du destin, l'acceptation du deuil et la force qui nous divise face aux épreuves. La survie n'a pas le même prix selon qui doit y faire face.
Les mots choisis pour conter cette douloureuse fable vont droit au but et frappent en plein coeur pour laisser pantelant à la fin de cette lecture.
Histoire forte et très éprouvante. Preuve que le talent n'a nul besoin de longueurs pour se déclarer.
Lien : http://sous-les-paves-la-pag..
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Cannisses raconte l'histoire d'un homme dont la femme est décédée, et qui se retrouve à élever seul ses deux garçons. le quotidien déjà difficile de l'homme se voit agrémenté d'un autre élément avec lequel il va falloir composer : le bonheur qui se joue sous ses yeux, de l'autre côté de la rue. Un couple et leur fille, mais surtout, une maison. Et c'est cette maison qui va devenir une obsession pour cet homme, une maison qui le nargue, lui, sa famille et sa tragédie, une maison qui abrite et protège le bonheur entre ses quatre murs.
Cannisses est donc un roman noir, très noir, qui explore le deuil et la souffrance qui poussent certains d'entre-nous au pire, incapables de se relever d'une tragédie et au contraire, étouffés par tout ce qui les entoure et ne les comprend pas totalement, éprouvent des difficultés à se sortir de cette situation. On y trouve la volonté d'un homme à retrouver un bonheur passé, au point d'en devenir envieux, aigri et paranoïaque, au point de le détruire.
J'ai été surprise par la richesse de mes ressentis comparée à l'épaisseur du bouquin qui ne paie pas de mine, mais qui renferme bien plus qu'il n'y paraît. Je n'irai pas jusqu'à dire que ce livre renferme tout ce que j'aime chez Marcus Malte, ça serait de la mauvaise foi, mais il a suffisamment d'arguments pour garder le lecteur le temps de sa lecture, et dans mon cas, sans que je ne relève le nez une seule fois, car prise dans les tourments et la dégringolade du personnage principal et de son obsession pour la maison d'en face, je n'ai vu ni le temps passer ni les pages défiler, et en définitive, j'ai beaucoup aimé cette lecture. C'est la bonne surprise, j'étais très pessimiste avant de le commencer !

Découverte de l'auteur dans un nouvel exercice donc : le roman court. Et effectivement, tout y est nouveau : l'écriture, plus directe et moins affinée, l'intrigue plus courte et bien moins riche, les émotions, les personnages et le rendu final. Si Cannisses n'est pas du tout représentatif de ce qui fait que Marcus Malte est un écrivain exceptionnel à mes yeux, il n'en reste pas moins un bon exemple de ce que l'auteur peut et sait faire. Un échantillon, si on veut.
On dit souvent que la nouvelle et le roman court sont de très bons moyens de découvrir un auteur. C'est vrai dans certains cas, mais je vais désormais éviter d'en faire une généralité, car l'exercice est très différent. Un écrivain aura beau être bon dans les deux formats, ça ne veut pas dire qu'il proposera la même chose, et qu'on y trouvera et aimera les mêmes qualités, Marcus Malte est le parfait exemple. Lire un roman court pour décider si Marcus Malte peut ou pas nous correspondre n'a pas vraiment de sens tant c'est à mille lieues de ce qu'il fait dans des romans plus longs. Chaque format a ses arguments. Mais plus je le lis, et plus je me dis ça pour chaque roman. Peut-être que le secret avec Malte est de ne justement jamais l'attendre là où on pense qu'il va être, car en définitive son éventail est tellement large qu'on ne peut lui coller d'étiquette.
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Ce court roman est absolument incroyable ! Un homme extrêmement éprouvé par le décès de sa femme, va sombrer dans la folie. En tentant de comprendre pourquoi ce malheur est tombé sur sa famille, et pas, par exemple, sur les voisins, un mécanisme psychologique totalement destructeur se met insidieusement en place chez cet homme. L'horreur est suggérée, mais quoi qu'il arrive, le lecteur y sera confronté. En quelques pages, l'auteur réussit la prouesse de nous entraîner dans un thriller psychologique de haute-volée, d'une efficacité absolue !
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Il n'a pas de nom. On sait juste de lui qu'il a deux jeunes enfants, qu'il habite dans un lotissement pavillonnaire, qu'il ne travaille pas, et qu'il vient de perdre sa femme de cette fatalité qui frappe aveuglément des familles scellées par l'amour et dont le bonheur est jeté à terre par la maladie.

C'est lui qui parle, qui nous raconte. Son amour pour sa femme . " je l'ai toujours trouvé belle, depuis le début, depuis le premier jour, et je lui ai toujours dit". Son incompréhension face à ce destin qui le frappe "... pourquoi ? Qu'est ce qu'on a fait de mal, nous ? Mes gamins qu'est ce qu'ils ont fait de mal, ils n'ont que six et quatre ans ?..."

Bien sûr le lecteur ressent immédiatement de l'empathie pour ce personnage genou à terre. Qui pourrait rester insensible à cette situation que tout un chacun à déjà croisée dans son entourage. Un papa qui se retrouve seul pour élever ses deux garçons, qui devant eux ne se plaint jamais, ne montre pas sa souffrance.

Pourtant, insidieusement, un sentiment de malaise va s'emparer progressivement du lecteur. Un petit quelque chose qui cloche au fil des pages, qui met en alerte notre conscience.

Notre personnage, rongé par la douleur, commence à regarder de l'autre côté de la rue à l'abri derrière ses canisses, cette maison où vit une autre famille, heureuse celle ci. Un jeune couple et leur petite fille.

Très vite, celui ci va finir par se convaincre que s'il avait fait un autre choix à l'époque où il avait acheté leur maison, sans doute les choses auraient tournées différemment.

" Maintenant que j'y songe, la chatte Guimauve elle s'est fait écraser dans tous les premiers jours de notre arrivée.../.. On aurait du comprendre que c'était un signe. Une sorte d'avertissement. Je m'en veux, c'est moi qui aurait dû y penser. En face ce n'était pas encore vendu. Ce n'était pas trop tard pour changer. On n'avait pas encore déballé tous les cartons. Il suffisait de traverser la rue pour inverser le sort. C'est moi qui serait allé déposer un petit mot dans sa boîte aux lettres à lui. Ses condoléances, ça me fait une belle jambe. Dire qu'il suffisait de traverser.

Tout en donnant l'apparence d'une vie normale, il n'aura dès lors de cesse d'épier cette famille dont le bonheur est pour lui insolent, voire intolérable, et de critiquer leur mode de vie, de ruminer de manière obsessionnelle ce coup du sort qui n'aurait jamais dû les frapper. " La foudre nous a frappé. Eux et pas eux. Ca se joue à si peu de choses: le même lotissement, la même rue, mais pas le même numéro. Pair ou impair. On a pas misé sur le bon. C'est ma faute je le reconnais. Mais permettez moi de croire que tout n'est pas complètement perdu." Car c'est son bonheur qu'on lui a volé, et il est là, de l'autre côté de la rue. Et cette rue il finira par la traverser.

" Canisses" est une petite novella d'une centaine de pages tout au plus. Pourtant, c'est sans doute l'une de mes oeuvres préférées de Marcus Malte. Car ce bouquin je m'en suis véritablement délecté. L'auteur a un vrai talent pour diffuser auprès de son lecteur, l'air de rien, un sentiment d'effroi qui va l'imprégner de manière crescendo au fil des pages. Et c'est là sa force.

Dans cette histoire qui voit un homme sombrer peu à peu, qui refuse la mort de sa femme, c'est la question de la frontière entre la normalité et la folie que pose l'auteur. Cet homme qui n'a pas de nom, ca pourrait être vous, ça pourrait être moi. Qu'est ce qui fait qu'un jour on ne se relève pas et que l'on plonge ?

Ce qui est effrayant avec Marcus Malte, c'est que la folie se pare justement de normalité. Elle ne transpire que par petites touches, à travers des situations, des réflexions, des attitudes qui désaxent le sens de la réalité.

Au début de l'histoire, après le décès de son épouse, le personnage assume le quotidien. Emmène ses enfant à l'école. S'efforce de les nourrir, mais échouant à cuisiner des plats, leur fait des gaufres.

Situation qui prêterait à sourire quand on imagine combien il est souvent difficile pour un papa de suppléer la maman à la cuisine. Sauf que des gaufres, ils vont en manger tous les jours, matin, midi et soir. Et quand l'un de ses garçons tombe malade il refuse d'appeler le médecin qui lui rappelle trop de mauvais souvenirs. Malaise. C'est là un des nombreux exemples qui vont jalonner ainsi l'histoire et faire prendre la mesure du gouffre dans lequel s'apprête à sauter ce personnage à la dérive.

Tout au long de ma lecture, j'ai eu la sensation que ma posture de lecteur évoluait aussi avec MALTE l'histoire. de spectateur plein d'empathie pour cette homme confronté à cette douleur qui va le détruire, j'ai eu la sensation de devenir un voyeur. Comme si j'étais moi aussi caché derrière des canisses, à l'épier lui, en me demandant " bon sang, mais jusqu'où ce type va t'il aller ?".

Pire. Dans cette novella où il n'y a aucune scène de crime de décrite, Marcus Malte me mets dans les mains tous les éléments pour que je décide, moi, lecteur, du destin de certains personnages de cette histoire, me rendant de fait complice, quelque part, des agissements de son personnage.

J'ai toujours pensé, qu'écrire une nouvelle (où ici une novella) était sans doute un exercice plus difficile que d'écrire un roman. Car les distances se réduisent, chaque mot doit être choisi avec soin pour rendre immédiatement une atmosphère ou un état d'esprit. Quand l'exercice est réussi, le plaisir de lecture n'en est que plus grand. C'est ce que vient de parfaitement réussir Marcus Malte avec cette petite histoire qui sera sans doute, l'une de mes préférées cette année.

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