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3,5

sur 497 notes
Un grand cru classé : "Garden of love" de Marcus Malte.
Une maîtrise, un style, un rythme.
Un livre qui vogue entre policier, roman noir et thriller de l'intime.
Un livre incandescent qui vous brûlera les doigts et que, pourtant, vous vous refuserez de quitter.
Résolument. Avec obstination. Inconsidérément.
Un livre où passé et présent s'imbriquent, se jaugent, se renient, se fourvoient, s'affrontent.
Un livre schizophrène hanté de voix éparses, de remords, d'angoisse, de perversion, de perversité, d'expiation.
Un jardin d'amour sépulcral qui enchante, jongle avec les morts, les amis, les traîtres.
Un ouvrage stupéfiant, hypnotique, magnétique, imaginé sous la forme d'un puzzle violent et audacieux dont les différentes pièces sont conçues comme autant de morceaux de vies.
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Je pense que l'on tient là le genre de roman qui peut facilement énerver: une histoire de manipulation double dans le sens où le personnage central est mené en bateau par une sorte d'ange du mal et où le lecteur se retrouve pris dans les mailles de l'intrigue montée par l'auteur.
Marcus Malte multiplie les nombreux jeux de miroirs en croisant notamment les récits des différents protagonistes, dont certains relèves du pur fantasme, de la vie "rêvée", empruntée à un autre.
Le personnage de flic est lui aussi quelque peu irritant: une énième figure d'homme écorché, alcoolique repenti, à la famille décimée.
Malgré tout, et si le lecteur veut bien entrer dans ce jeu de dupes et suivre les circonvolutions du récit, il faut bien reconnaître que Marcus Malte construit son intrigue avec talent et agrémente l'ensemble d'un style personnel.
Autrement dit, du déjà vu mais avec savoir-faire, ce qui n'a rien de déplaisant.
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Après avoir dévoré « Les harmoniques », j'avais très envie de lire « Garden of love » dont le titre est inspiré d'un poème de William Blake.

Dans ce roman noir, Alexandre Astrid, flic maudit tourmenté, fait brutalement face à un passé douloureux qui l'a littéralement broyé. Il va cependant faire face à ce traumatisme personnel et, avec une amie surgie du passé, il reconstitue le fil de son histoire. Une histoire tortueuse au cours de laquelle apparait un mystérieux trio d'adolescents maléfiques.

D'emblée, le lecteur est plongé dans une ambiance torride et glauque comme j'en ai rarement lue. Dérouté, il voit ensuite les personnages changés à chaque chapitre sans qu'ils ne semblent avoir de lien entre eux. Où veut l'emmener l'auteur ? Est-on dans le présent ou le passé ? Dans les pensées d'Astrid ou la réalité ? On se perd dans un labyrinthe psychologique savamment tracé. Mais lentement, dans une atmosphère oppressante, les pièces du puzzle vont s'assembler. (Il est d'ailleurs impossible d'en dire davantage sans risquer de dévoiler cette histoire aux multiples facettes.)

Le moins qu'on puisse dire c'est que Marcus Malte maitrise avec maestria les arcanes de son récit. Il faut être très attentif pour ne pas perdre le fil. Heureusement, le talent de conteur de l'auteur et sa précision stylistique ont tôt fait de nous emporter dans son imaginaire.

« Garden of love » est un récit complexe, de souffrance, de manipulations et de rédemption ; un récit envoutant qu'on ne lâche pas facilement. A découvrir !
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Dès les premières phrases de ce roman, on sent que l'on est dans un monde différent, un monde qui s'approche d'une réalité pas tout à fait réelle, d'un imaginaire pas tout à fait inventé. Dès les premiers chapitres de ce livre, on se rend compte que l'on est en train de lire un livre de génie.
À la dernière page de ce livre, on a l'impression d'avoir lu un chef d'oeuvre même si on a pas tout compris, même si l'auteur nous a laissé dans cette toile d'araignée parfaitement tissée pour nous surprendre, nous étonner, nous questionner et nous laisser pantois devant une évidence qui n'en est pas une.
« Garden of love » est le titre d'un manuscrit que reçoit Alexandre Astrid, d'un auteur anonyme.
De chapitre en chapitre, l'auteur alterne la lecture du manuscrit, le passé, la vie actuelle, les souvenirs des personnages, dans un désordre tout à fait dérangeant mais tellement agréable au lecteur attentif que l'on doit être. Les personnages du passé et ceux d'aujourd'hui se mêlent dans notre tête mais l'auteur nous garde toujours près d'un filet de sécurité … et le lecteur ne tombe pas. Il faut s'accrocher et le plaisir augmente.
Qui sont ces personnages qui frôlent le génie et la folie ?
Ont-ils vraiment existé ?
Qu'est ce qui se passe ou que s'est-il réellement passé ?
Qui est qui ?
Un vrai bonheur de lecture. Marcus Malte nous livre un roman où l'atmosphère passe de la violence à la tendresse, au désespoir et au goût de vivre; le lecteur se laisse bercer (ou berner…) par les confidences, les aveux et les remords des personnages, tout en étant conscient d'être la « victime consentante » d'un auteur diabolique …
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Je ne rappelle pas l'histoire parce que vous la trouverez dans les autres critiques. Il y en a déjà une pelletée. Je vais être très concis :
- de très belles pages sur ce qui lie les êtres. Tout ce qui est simple est réussi. L'auteur a du talent.
- Mais une histoire à coucher dehors sans son sac. Une complexité pénible qui, au fond, n'apporte pas grand chose. L'auteur traite trop lourdement de la dualité à mon goût et on en ressort un peu fatigué et vaguement irrité. Marcus Malte cherche trop à balader le lecteur, à retarder les éclaircissements. Cela donne une impression de fabriqué. C'est dommage.
J'essaierai un autre roman de cet auteur car la plume est là.





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Séduite, intriguée par ce roman-puzzle, je me suis laissé porter en attendant que des liens se nouent entre des tranches de vie apparemment sans rapport. J'étais sous le charme, lorsque … le soufflé est retombé : une fois le jeu de faux-semblants à peu près éclairci, les liens entre les différents protagonistes établis, je me suis un peu ennuyée, jugeant l'intrigue tirée par les cheveux et les personnages peu crédibles et peu attachants, à moins qu'ils ne se situent dans une sphère poétique à laquelle j'ai été insensible. J'ai refermé le livre avec une impression de «tout ça pour ça», d'une mise en scène bien trop pompeuse pour une histoire plutôt fumeuse.
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Voilà un livre qui me laisse une multitude de sensations, d'émotions, d'angoisses. C'est un livre qui ne peut pas plaire à tout le monde. J'ai du mal à le décrire. Je regrette une chose: ne pas avoir pu le lire dans de bonnes conditions. Pour ça, il aurait fallu que je m'isole, que rien de m'arrête, que je me laisse absorber par lui, que je m'y oublie complètement. Voilà comment il faut lire ce livre (impossible chez moi avec 3 enfants…). Si ces conditions sont réunies, on verra alors ce qu'on ne voit pas, on deviendra évanescent, scindé en deux, noyé dans ces mots. Parce que ce livre, c'est ça, c'est la renonciation, l'évanescence, l'abandon pour arriver à l'acceptation.

C'est un livre qui ne plaira pas à tout le monde car il faut accepter d'être perdu pendant environ 1/3 du roman avant que les choses ne s'éclaircissent. Vu que je ne l'ai pas lu dans les conditions que j'ai évoquées, c'est un détail qui m'a gênée. Pas de repères de lieux, de temps ni même de personnages. c'est déroutant, logique et normal finalement mais quand on doit s'arrêter fréquemment, c'est très gênant. Franchement, c'est à cause de ça que ce roman n'est pas un coup de coeur mais juste un très bon moment lecture.

La plume de l'auteur par contre, a trouvé un écho en moi. Ces phrases, ces constructions courtes, parfois sans verbe, cette ponctuation où le point est omniprésent, tout ça fait tellement vivre le livre!! j'adore. Impossible de ne pas remarquer cette qualité tout au long du roman.

L'histoire elle-même est d'une grande qualité et joue avec le mental, la force mentale et la folie du lecteur. Elle ne peut pas laisser insensible. Elle serre le coeur, elle expose et rend vulnérable. Pourtant, elle recèle de thématique que je fuis en courant en temps ordinaire: les enfants et l'alcool, mais voilà j'ai tout accepté et j'ai pleuré seulement (!) à la fin.

Pas de meurtres, pas de gore, pas de sang mais le lecteur en ressort marqué dans sa chair tant ce roman noir, sous sa douceur apparente, peut en fait vous violenter. Fan de roman noir, celui-ci est fait pour vous.
Lien : https://loeildesauron1900819..
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Ne vous fiez pas au titre (ni à l'horrible couverture) ! Les « jardins d'amour » de Marcus Malte sont des marécages ensorcelants, peuplés d'une faune bien particulière. Malgré la fascination-répulsion qui s'exerce, nous ne pouvons lâcher le livre… Il dégage une force stylistique incroyable et bien qu'écrit sous la forme d'un roman policier, Marcus Malte ausculte les méandres obscurs de l'esprit et de l'esprit « dérangé » qui plus est ! Nous plongeons avec délices dans la schizophrénie ! Il a failli me rendre maboule ! Mais c'est un coup de coeur !

Imaginez un puzzle gigantesque de personnages dédoublés où nous cherchons le narrateur parmi eux, une bonne moitié du livre. Nous sommes perdus, angoissés, émerveillés par le style, parfois vert (certes) mais qui cache une pudeur exacerbée. Je préfère vous dire qu'il vaut mieux le lire d'une traite sous peine de se perdre dans ce labyrinthe gardé par des chiens ! Et la sensation de malaise croît pendant tout le livre, pas une minute de répit…

Le héros, Alexandre Astrid est un flic amoché par la vie et qui essaie de sortir de l'alcool (trouvez-moi un flic à l'état neuf et sobre dans la littérature policière, c'est moi qui vous invite !) tout en essayant de reprendre contact avec sa propre vie. Il s'est perdu en chemin et veut recoller les morceaux : »Ma conclusion c'est que le mal-être finit par devenir une sorte de seconde nature. On y tient. On s'y vautre. Et l'auto-complaisance est une des meilleures nourritures que je connaisse pour l'alimenter. » Ce serait réducteur de vous dévoiler l'enquête et la quête imbriquées « gémellairement » l'une dans l'autre. Alex (quand nous savons enfin qui parle) s'est fait voler sa vie mais aussi son âme par un manipulateur fou et destructeur. Va-t-il survivre à cette folie qui le gagne au fur et à mesure qu'il comprend la vérité ? Il reçoit un manuscrit dès le début du livre et il sait que les réponses à d'innombrables questions sont là. Il ne croit pas au Destin non plus : » Comme je l'ai déjà dit, je ne crois pas au pur hasard. Non plus d'ailleurs qu'à un destin fixé de façon irrévocable, sous forme de fatalité. La vie serait plutôt un subtil mélange des deux. Les carrefours sont nombreux, (…). La finalité de notre choix nous échappe sur l'instant (et parfois à jamais), mais ce choix existe. Je veux le croire. Car si le hasard seul gouvernait, ou la seule inexorable destinée, nulle justice ne serait applicable (…), il n'y aurait que des victimes dans cette affaire. »

Le manuscrit que reçoit l'auteur est aussi le livre que nous lisons, rien n'est résolu ! C'est pour ça que la fin m'a semblée moins grandiose que le reste du livre bien que la façon avec laquelle l'auteur retombe sur ses pattes soit digne d'un félin aguerri ! J'allais oublier la belle histoire d'amour, dédoublée (elle aussi) comme une image sur le sable, effacée par les marées et redessinée à l'infini. Derrière les épines, les tombes et les fantômes de ce jardin, se cachent de jolies roses qui nous soulèvent, nous tendent dans un désir inouï de relier avec la vie. Roman où la musique est présente puisque la femme du héros était concertiste, sa belle-soeur pianiste, il écoute de la musique sans cesse, du classique à la chanson française. J'aime beaucoup la scène où sa femme joue du piano nue dans leur chambre la nuit… Lisez-le et faites vous votre propre opinion…
Lien : https://leslecturesdasphodel..
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J'ai déniché ce livre dans une bouquinerie, voulant découvrir l'univers de cet artiste qui, je l'avais appris sur babelio, déclinait les talents de romancier _ musicien.

L'écriture de Marcus Malte est accessible, mais c'est ici la construction du roman qui est compliquée : elle ne suit pas un fil narratif classique. Plusieurs personnages nous sont présentés et on ne comprend pas la logique qui peut les relier. En fait, comme le livre décrit principalement un trouble psychologique assez profond, l'écriture s'est msie au "diapason" des divers personnages. Je me suis néanmoins sentie plus confiante que d'habitude pour affronter ce genre de lecture, même si j'ai perdu quelques éléments en cours de route. ça doit être grâce à l'effet "Confiteor".

Alexandre Astrid, un policier au lourd passé, en veut terriblement à un certain Edouard Dayms, dont il vient de retrouver le cadavre au côté d'un balancier. Parallèlement, il détient un manuscrit dont il voudrait discuter avec une ancienne maîtresse, Marie.

Le roman nous parle aussi de trois autres personnages: Flo, Ariel et Mathieu, dont nous prenons plaisir à suivre le récit de leurs relation quelques années plus tôt. Flo, une prostituée. Mathieu et Ariel, qui sont un peu l'Abel et le Caïn. Mathieu hypnotisé par Ariel, et subissant volontiers son influence.

Impossible de trop en dire sur ce livre, au risque de gâcher les effets recherchés par l'auteur. Il faut le découvrir par soi-même, c'est tout.

Tout se passe au niveau psychologique et c'est intéressant et passionnant tout au long de la lecture d'essayer de recoller tous ces bouts ensemble. Il n'y a que vers la fin que j'ai trouvé que le flou dans lequel l'auteur s'amuse à conclure son intrigue un peu comme un polar, était bien trop flou pour faire thriller psychologique. J'ai trouvé que le dénouement final était par ailleurs trop spéculatif.

Mais à part tout cela, j'ai passé un bon moment quand même, et je suis heureuse d'avoir découvert l"univers de cet auteur musicien qui a un style littéraire magnifique, il faut le souligner.
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Marcus Malte a un style bien à lui. Une écriture dure, parfois crue, mais sublime. J'ai été envoutée par son roman. Ses personnages sont complexes mais plutôt crédibles. On s'y attache, même si on est parfois partagé de par leurs actions.

Deux petits bémols tout de même. Comme pour Carnage, constellation, j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire. Je me suis demandée où l'auteur voulait emmener son lecteur. Le second point concerne le fait que je me suis parfois sentie perdue. Qui est qui ? Est-ce que ce passage évoque la réalité ou est-ce qu'il fait partie du manuscrit ? Je pense que c'est une confusion voulue par l'auteur. C'est parfois gênant mais ça donne un certain charme à ce livre.
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