Lorsque j'ai ressorti ce livre de ma PAL papier, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Offert par ma copine Annick (du blog Passion Lecture Annick, si vous ne connaissez pas, je vous conseille d'aller y faire un tour, c'est par ici), j'avais tardé à le lire.
La couverture et le titre étaient sympas, je m'attendais à un livre, léger, drôle et déjanté. Dès les premières pages, j'ai eu un gros doute et j'ai (enfin) lu le résumé. Et là, je me suis dit « ok, on part pour autre chose ».
Mathieu, notre narrateur, n'est autre que le réalisateur de « Jack et
la mécanique du coeur ». J'avais été le voir au cinéma avec mes filles, on avait adoré ce film d'animation, drôle et touchant.
Dans notre roman, Mathieu nous livre son journal intime, son combat contre la maladie. Une grave maladie de sang a été diagnostiquée.
« Je me suis fait hacker le système immunitaire, du coup je m'autodétruis. Je suis mon propre cancer. »
Le symptôme principal est une aplasie médullaire idiopathique, c'est à dire que la moelle osseuse cesse tout simplement de fonctionner. Cette maladie auto-immune fait qu'il s'autodétruit. le premier traitement consiste à des transfusions sanguines régulières, en attendant de trouver un donneur de moelle osseuse. Sauf que ce donneur ne se trouve pas sous le sabot d'un cheval…Mathieu se transforme donc en vampire des temps modernes, assoiffé de sang ! Il devient en vampire en pyjama, tributaire de ces transfusions et de séjours en chambre stérile pour tenter de survivre.
Dans son combat, il est entouré de deux équipes : sa famille, le personnel soignant, Rosy son amoureuse, qui souhaitent le voir guérir et le soutiennent du mieux qu'ils peuvent, et Dame Oclès, incarnation de la Mort, qui l'attend au tournant pour l'emmener dans l'autre monde. Car les chances de survie et de guérison de Mathieu sont minimes.
Les chapitres sont ultra-courts, à peine 2 ou 3 pages. le parcours de soin y est détaillé. La plume reste légère, malgré la gravité du sujet. Les jeux de mots sont légions, c'est juste du bonheur pour le lecteur, qui ne peut s'empêcher de sourire en imaginant Mathieu se rendre à l'hôpital en skate board.
« Planter un stéthoscope dans les nuages pour écouter le bruit de la pluie qui se fabrique. »
Une histoire vraiment touchante, les larmes n'ont jamais été bien loin, pourtant Mathieu ne tombe en aucun cas dans le mélodramatique, bien au contraire. Il avance pas à pas, en saupoudrant son parcours si tortueux vers la guérison de touches d'humour, de musique, de poésie et de rêves.
Une belle victoire sur la maladie, il a renvoyé Dame Oclès dans ses pénates. Une belle mise en avant des personnels soignants, ses Nymphirmières. Un formidable espoir pour les malades. Et une prise de conscience pour tout le monde : le don de moelle, le don de sang de cordon, ce ne sont que des « dons », mais ils peuvent sauver des vies. Il faut y aller, ne pas hésiter. Ramener un vampire dans le monde des vivants, c'est un bon objectif pour aller s'inscrire sur les fichiers de donneurs non ?
A noter que la version poche est suivie de « Carnet de board », le petit carnet de bord de son voyage en Islande avec pour seul moyen de locomotion son skate-board. Il s'était promis de le faire du fond de sa chambre stérile. Intéressant, amusant, un joli pied de nez sur la vie. Et une autre leçon à tirer : croire en ses rêves.
Bon, je vous laisse, j'ai un album de Dionysos a écouter !
#JournalDUnVampireEnPyjama #MathiasMalzieu
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