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EAN : 978B0014MFGKC
Desclée de Brouwer (30/11/-1)
4/5   1 notes
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Clairière



53

il y avait alors le profond travail
                                                     du vent
le mouvement lentement
                                           des feuilles
au fond des basiliques du nord
          les paupières innombrables
                                      qui retombent
          avec la cendre d’or de l’automne
dans les forêts
                                                       déchiquetées
                 par une douleur
                                                       plus longue
         que le vent qui entoure la terre

blajen       blajen       blajen
         bienheureux les pauvres
                      les humbles
                                 les persécutés
                                           pour la justice
le souffle de la forêt
                              dans les poitrines humaines
où monte l’eau noire de la mort
    blajen      blajen            blajen
    le grondement des tempêtes
                                         de l’équinoxe
                   bienheureux       bienheureux
les visages sculptés par les larmes
       et qui s’inclinent
                      comme les cimes
                   de nos forêts
à cinq heures de l’après-midi
          dans les sombres vêpres
                   de Novodivitchi
ô Moskwa        la cruelle la très sainte
                                                            tu nous oublies
         au milieu du murmure
                      des milliers de cierges
et l’haleine terrible
                            des âmes dans le feu
qui ne veulent pas
                                              mourir
     et qui exhalent en triomphe
          la promesse
                 blajen          blajen         blajen
bienheureuse la source des larmes
          plus profonde que le feu
               plus douce que la nuit
dans les forêts de pierre
               qui ont pris la couleur du nord
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Clairière

               68
  
  
  
  
il y a
      le souffle qui monte
    la respiration du monde
                  en toute poitrine
      le souffle    l’espace de l’herbe
                               qui s’ouvre
      lentement        immobile    offert
    l’herbe aussi profonde que la lumière
      qui attire et libère      lentement
      qui rassemble    partage de la lumière
    qui l’attire   l’enferme
            lentement immobile
                   la libère
l’or de l’herbe et de l’ombre
     la transparence
            source de la nuit
la transparence sur nos yeux
              ouvrant la nuit
l’herbe aussi claire que la nuit
        très pauvre    ayant perdu même
                   son odeur avec les pluies
mais dans la forêt la pluie tisse
             une forêt seconde
    prépare la transparence
    éveille au bord des mares
             laîches et roseaux
        égrise ces cailloux d’enfant
             souvenirs d’un chemin en silence
il y a
      la fraîcheur de l’ouverture
               toujours neuve
l’odeur de la résine à travers le cristal
      l’instant   la merveille qui persiste
    le poids du jour contre le cœur
et l’offrande qui persiste   quand un cri léger
                traverse la clairière
    non pas une voix    un simple écho
         un écho sans voix aucune
et la clairière couleur de l’herbe
                   sous la neige
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               66
  
  
  
  
mais ces montagnes sont sans chemins
   envahies par les arbres et la neige
   telle une phrase entièrement
                       muette

d’où vient qu’elles rayonnent ainsi
                         les Très Obscures
et quelle main a brisé
                 ces branches
   comme pour interdire la pensée même
         d’un chemin

absolument désertes
              inaccessibles au
                         souvenir

une voix murmure     où les ai-je
    déjà vues et comment puis-je
      les reconnaître

nuit plus bleue que la nuit
                qui étincelle sans fin
        dans la jeunesse du soleil
          dans le ravissement de la neige
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Clairière



52

parmi les arbres
                           se déplace
la forêt        couleur du silence
de toutes parts glissante
entre les feuilles et le vent

de la profondeur de l’or et de l’ombre
       émane
                        sa transparence
qui passe             et dépasse le jour
                                                 haleine de la pensée

invisible au ciel jauni par la mémoire
      elle se métamorphose
                    en sa propre lumière
se dissimule à la source
                                        de l’universel murmure
            et nous entraîne vers l’or intérieur

son parfum même nous détourne
                                                      de sa douceur
pour presser notre visage
                                             contre la joue des feuilles

mais parfois son sommeil
                                           nous frôle
étend nos corps au pied
                          d’un arbre blessé

alors du bord de l’oubli
                  se montre celle
          dont rien ne nous sépare
et qui s’efface       quand elle vient

l’âme se réveille
                           et se souvient
à peine de ce sommeil
                  où les feuillages semblaient l’envers
            du soleil

parmi les arbres
                          se déplace
la forêt          couleur du silence
de toutes parts glissante
entre les feuilles et le vent
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quel oiseau
    couleur de givre et de fumée
nous conduira un jour jusqu’à
      cette chouette clouée
  sur l’arbre qui frémit encore

et parmi les broussailles
           ces corps innombrables
   cloués les uns aux autres
soumis l’un par l’autre à la question
           sans pouvoir y répondre
la question sous l’écorce de la soif
    le tison au cœur de la soif
          derrière toute mémoire
et qui arrache presque
            une réponse
mais on n’entend jamais que des plaintes
      parmi les branches

le vent      d’où venu
  qui traverse nos désirs et nos songes
  n’effacera jamais
              ce long soupir

chaque prisonnier tournoie seul
      parmi les barreaux de chair et d’écorce
 les barreaux vivants qui renaissent
       sans cesse autour de lui
 les cages qui se métamorphosent
                en d’autres cages
sous le frémissement universel
                des branches
quand maints visages apparaissent
      disparaissent
         entre les grillages d’ombre
     appelant sans fin les ombres
     derrière l’enchantement du jour

mais le vent     d’où venu
     qui traverse nos désirs
       attisera plutôt
                 ce long soupir
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