Encore un coup de coeur signé
Laure Manel ! J'ai découvert sa très belle plume avec
La délicatesse du homard qui a été une excellente lecture. Aussitôt, j'ai acheté le dernier sorti et j'ai encore une fois été charmée. Par les mots, l'histoire, l'ambiance, les personnages - tout. Tout m'as plu. Je n'avais lu qu'un chapitre, mais je savais déjà que ce livre allait me bouleverser. C'était écrit dans les lignes.
Laure Manel a cette facilité d'aborder des sujets douloureux et d'en faire, au final, quelque chose de beau. Comme dans
La délicatesse du homard, les personnages,malgré les épreuves, arrivent à trouver ce quelque chose qui fait qu'on se sent bien, qu'on peut aller mieux. Et c'est ce qui est magique chez
Laure Manel : cette lueur d'espoir qui s'installe et brille au fil des pages.
L'histoire s'ouvre sur un drame : la mort en couche de la femme d'Antoine, Raphaëlle. de cette journée tragique, naît Lou. Antoine et brisé, anéanti. La détresse de cet homme, de ce mari, de ce père qui refuse d'en être un, m'a énormément touchée. J'ai pris son malheur en pleine face, comme une claque - je ne pouvais imaginer la douleur que cela puisse être de perdre la personne que l'on aime.
Laure Manel décrit avec justesse, et pudeur, les sentiments de ce veuf devenu père. On est loin du pathos, des larmes à foison, exacerbées. C'est juste humain.
Le récit s'articule alors sur la vie d'Antoine sans sa femme Avec sa fille. D'emblée, j'ai éprouvé beaucoup d'empathie pour le nourrisson. Rejetée par son père, dorlotée par sa grand mère maternelle, elle est déjà orpheline. Comment vivre après un tel drame ? Que faut-il dire à cette enfant quand elle sera plus grande ?
Rose arrive dans la vie d'Antoine alors qu'il en a le plus besoin. Acharné du travail, il a besoin de quelqu'un de fiable pour veiller sur sa fille. Rose est brillante, à l'écoute et douce. J'ai tout de suite adhéré à sa personnalité. Rose, ça aurait pu être une de mes amies. Et par ailleurs, me suis retrouvée en elle par plusieurs aspects. Sa joie de vivre, sa bonne humeur ont été communicatives. J'ai senti la détresse d'Antoine s'apaiser à son arrivée. Et moi aussi ça m'a apaisé. Jusqu'ici, j'avais ressenti la détresse d'Antoine, son malheur. Au fil des pages, je me suis sentie mieux, j'ai pu respirer un peu plus. Que ça soit aux côtés de Antoine avec Rose dans son quotidien, ou dans la maison de sa grand-mère, à la montagne.
Rose bouleverse le quotidien d'Antoine et Lou. Lou, ce nourrisson qui a besoin d'une mère, Antoine d'une personne pour veiller sa fille. Rose est le personnage lumineux par excellence. Son courage, son dévouement pour Lou et son amour pour elle m'ont totalement conquise. le quotidien s'installe, Antoine reprend le dessus, puis rechute. Comme un enfant qui apprend à marcher et découvre le monde, il fait son entrée dans un monde sans sa femme à ses côtés.On veut qu'il aille mieux, on le pousse à parler, à s'ouvrir, à guérir. Pour lui et Lou.
La mélancolie du kangourou est un roman où la vie reprend ses droits. On peut aimer et sourire à nouveau. On se relève toujours après une chute. Parce que c'est ça la vie. On n'oublie pas, on vit avec.
J'ai pu parler de tout ce que j'ai ressenti lors de ma rencontre avec
Laure Manel ce samedi 02 juin à la FNAC d'Angers. J'ai fait la connaissance d'une femme charmante, un peu timide aussi quand on lui fait des compliments sur ses écrits. Laure, si vous avez été touchée par tout ce que je vous ai dit, sachez que je l'ai été encore plus avec ce livre. Je serais, bien évidemment, au rendez-vous pour la suite ? le prochain !