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3,77

sur 608 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
D'aussi loin que mon regard porte, je ne vois que qu'une étendue infinie tapissée d'herbe verte et dominée par quelques sommets irréguliers. Ça et là, quelques yourtes disséminées à travers le paysage ainsi que quelques nomades conscients de la suprématie de la nature et lui rendant grâce.

J'entends le galop des chevaux raisonner dans la plaine et rebondir contre les versants des montagnes et je le vois : Yeruldelgger, fidèle compagnon depuis quelques années déjà. Il a changé depuis notre dernière rencontre : je sens en lui comme une colère contenue et maîtrisée de force. Je le sens vieillis et fatigué de l'Homme, épuisé par la corruption de son beau pays, aimanté par sa culture et ses traditions.

Il s'assied devant moi, conscient que le moment est important. Qu'un adieu ne peut se faire sans un instant tel que celui-ci et il me raconte…

Il me parle de sa Mongolie courant à sa perte à cause de l'avidité des hommes et du capitalisme outrancier qui abîme sa steppe si chère à son coeur. Il m'explique le progrès exponentiel qui l'effraie et qui tue l'emploi et les manoeuvres politiques qui lui échappent. Il me raconte ces machines créées par l'homme pour pallier à ses faiblesse et il évoque du bout des lèvres cette folie qui fait courir l'humanité à sa perte.

Dans ses yeux, je peux lire toute la tristesse qu'il ressent pour ses pairs. Yeruldelgger sait qu'il ne peut combattre à lui seul cette insatiabilité. Il regarde ses mains marquées par le temps et sait qu'elles ne pourront changer ce pays. Encore moins ce monde.

Alors, ses yeux se plissent et j'y aperçois une humanité infinie. de celle qui vous étreint le coeur et qui refuse d'être oubliée. de celle qui parfois, se transforme en humour tragi-comique pour mieux exorciser les pires moments d'une vie.

Il me confesse, l'esprit apaisé, que son histoire est terminée, que la place doit être laissée à d'autres. Qu'il y'a tant d'hommes et de femmes prêts à prendre le relais. Que lui, n'est qu'une minuscule goutte d'eau dans un océan.

Moi, je lui dis qu'il est unique. Que je n'oublierai pas. Ni son courage, ni sa colère, ni sa violence, ni son amour. Je lui crie mon amitié, espérant encore qu'il changera d'avis, mais je sais déjà que mes efforts sont vains et qu'il s'en ira quoiqu'il advienne.

Alors Yeruldelgger se lève doucement, monte sur son cheval et dans un regard, me dit adieu. Il s'éloigne lentement, me laissant presque triste. Quand plus loin il se retourne une toute dernière fois, je vois dans ses yeux l'apaisement auquel il aspirait. Il me fait un signe de la main et dans un souffle, je lui promets qu'il me manquera.
Lien : https://sous-les-paves-la-pa..
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Le livre n'est pas vraiment une enquête, Yeruldelgger est absent en tant qu'enquêteur. On passe de la violence à l'humour assez souvent. L'histoire est assez déprimante, mais le livre est très agréable à lire.
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J'ai adoré ce livre, mais il m'a bouleversée.
J'ai été extrêmement choquée par l'impact social et environnemental de l'exploitation des ressources colossales du pays.
Comme d'habitude, j'ai été vérifier s'il n'y avait pas d'exagération dans ce récit
Hélas non ; les ninjas existent, les mineurs artisanaux aussi.
La paupérisation et le déséquilibre écologique sont désastreux pour les nomades. Ils se retrouvent "parqués" dans des yourtes, autour d'Oulan-Bator, des bidonvilles. Des anciens "nomades" qui n'ont plus ni bétail, ni revenus. Ni avenir, ni espoir.
J'ai vu des photos de ces paysages dévastés par l'exploitation forcenée des richesses souterraines, les cours d'eau déviés ou comblés.
Les métaux dangereux, employés, rendent le sol impropre à la nourriture du bétail et touchent également la population.
C'est dramatique, pathétique. Et pourtant, ces paysages sont si beaux avant que l'Homme y touche !
Heureusement que certains auteurs nous montrent, sans fard, la réalité, même si elle est difficile à accepter.
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Fan de la première heure de Yeruldelgger et de sa Mongolie, c'est avec un immense plaisir que je l'ai retrouvé dans ce 3e opus, certes un peu différent de deux premiers mais toujours aussi passionnant. Même si Yeruldelgger n'est pas assez présent à mon gout , ce 3e tome (et sans doute dernier de la trilogie, à mon grand regret) est à la hauteur de mes attentes. J'attends le prochain Ian Manook avec impatience.
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Ian Manook nous propose une excellente trilogie. Avec des protagonistes attachants notamment Yeruldelgger, personnage atypique.
Entre de merveilleuses descriptions des paysages mongols, des us et coutumes mais aussi de la gastronomie on apprend à mieux connaître cette région du globe.
La mort nomade, 3ème et dernier opus, est légèrement différent. le sujet porte sur une situation géopolitique révoltante et sur la vision du monde de nos sociétés contemporaines.
J'ai adoré et je la recommande vivement !
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Yerruldelgger est de retour ou disons plutôt qu'il vient de prendre sa retraite en retrouvant ses chères traditions nomade.
Mais sa popularité va le rattraper et mettre une nouvelle fois sa patience à rude épreuve.
Même enthousiasme que pour les 2 premiers opus.
Mais je crois qu'ici l'auteur dresse encore plus le tableau de la Mongolie traditionnelle et l'oppose au modernisme et ses excès : corruption, monde des affaires, ambition et surtout destruction.
Il attire vivement notre attention sur les enjeux écologiques .
Et d'eux dépendent la survie de notre planète.
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Du changement dans la continuité pour Yeruldelgger. de la continuité, parce qu'il est toujours question dans cet excellent polar de la société mongole écartelée entre la tradition représentée par les nomades et la plus grande modernité sous les traits des hommes et femmes qui ont "réussi". Les nomades résistent, difficilement certes, puisque les steppes diminuent, fouillées, creusées, remblayées, défigurées par les exploitants miniers étrangers. Certains urbains reviennent même au mode de vie de leurs ancêtres, ceux que Ian Manook appelle les bonos (bourgeois nomades), Yeruldegger en tête et Tsetseg. Mais les nomades ont quasiment disparu, étouffés par l'ancien régime qui ne voulait plus des traditions ancestrales. du changement parce que Yeruldelgger n'enquête pas, les affaires arrivent à lui et il se contente de les attirer et de faire le lien entre elles, involontairement : c'est lui qui permettra de relier entre eux tous les morts de la steppe et les disparitions de jeunes femmes. Il n'est plus flic, n'en a plus envie même s'il a gardé d'anciens automatismes, mais il lutte durement avec lui-même pour ne plus céder à la violence.

Ce sont donc d'autres flics qui vont se charger d'enquêter un peu partout dans le monde tant les intérêts financiers sont désormais internationaux ; en Australie, aux États-Unis, au Canada et en France où l'on retrouvera avec plaisir Zarzavadjian dit Zarza, le flic-barbouze ami de Yeruldelgger. le roman est toujours dur comme l'est la société mongole décrite par Ian Manook, la violence y est omniprésente, la corruption, toutes les magouilles possibles et imaginiables -voire même des inimaginables-, l'extrême pauvreté côtoie la plus indigne richesse ; mais cette fois-ci, ce n'est pas Yeruldelgger qui est à l'origine du déferlement de fureur. Ian Manook apporte beaucoup d'humour grâce aux enquêteurs extérieurs -parce que Yeruldelgger il faut bien l'avouer n'est pas franchement un comique. le duo le plus drôle est le new-yorkais, Pfiffelman et Donelli qui s'affrontent à coup d'informations diverses et variées sur l'origine de la ciboulette, la vraie recette du cheesecake, ... Les autres ne sont pas mal non plus, l'humour est parfois direct, d'autres fois à lire entre les lignes, l'ironie est bien là, présente dans le name-dropping (le "lâcher de noms") de marques, importantes pour ceux qui veulent paraître.

J'ai eu peur de ne pas aimer ce dernier opus puisque son héros récurrent -qui m'a fait grand effet depuis le début- est en second plan, or, j'ai adoré, je vais même tenter de rester sobre pour ne pas sombrer dans un dithyrambe qui ne le servirait pas, mais sachez quand même qu'une fois ouvert, ce roman est impossible à lâcher, vous l'emporterez partout avec vous. Sans rien vouloir dévoiler, je peux dire que c'est sans doute mon tome préféré des trois déjà parus (mais, je dis cela sous toute réserve, car si je relisais les deux premiers, peut-être je réviserais mon jugement). Je le trouve beaucoup plus fort, il va encore plus loin dans le constat de la société mongole qui part à vau-l'eau sans que personne ne réagisse sauf pour piller ses richesses. Je ne sais pas ce qui est de la réalité et de la fiction, mais traduit en mongol, je ne suis pas sûr que ce livre plaise aux dirigeants du pays... Je ne sais pas si Yeruldelgger reviendra pour une autre aventure -ou alors totalement changé, soit une sorte d'enquêteur-nomade, soit encore plus énervé qu'avant-, je ne parierais pas sur son retour ; j'en serais désolé, mais dans le même temps, il se dégage de ce troisième tome une telle atmosphère, un tel sentiment de boucle bouclée, une telle force, que finir dessus me paraîtrait presque naturel.

Cette troisième aventure de Yeruldelgger pourra dérouter pas mal de lecteurs, tant je la trouve différente des autres, et c'est exactement cela qui me plaît : ne pas réécrire sans cesse le même roman, changer tout en gardant l'essentiel.
Lien : http://www.lyvres.fr
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La fin de l'histoire et c'est bien comme ça. On évite de dérouler une mécanique trop prévisible.
Une trilogie à lire absolument
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Fin d'une excellente série policière avec le dépaysement en plus ...
Lien : http://romans-policiers-des-..
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Fan absolu de Yeruldegger, la mort Nomade est uen intéressante traversée nomade de la psychologie du héro et des personnages, toujours avec des anecdotes locales croustillantes. Très intéressant et facile !
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