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3,77

sur 604 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Troisième opus des aventures de Yeruldegger dans les steppes mongoles, La mort nomade est un polar écologique tragi-comique.

Même si j'ai passé un bon moment en le lisant, j'avoue que le côté Monty Python sous la yourte était too much pour moi... Ian Manook s'est à mon sens un peu trop laissé porter par ses fantasmes, ici appelées amours nomades, et par ses délires complotistes à la sauce 'tous pourris, sauf les nomades'.

Au point que j'ai envie de faire des plaisanteries politiquement incorrectes sur les Mongols dans ce commentaire ! Pas sur les habitants des steppes ou sur les ninjas chercheurs d'or, toujours aussi attachants. Mais sur l'auteur devenu lui-même un peu Mongol à trop fumer de la crotte de jument séchée...

Cela dit, si on passe outre les femmes qui se mettent nues toutes les cinq pages et les aberrantes machinations internationales à quarante ans, on se retrouve avec polar sympa et bien ficelé, matiné d'un rappel fort des ravages de l'impérialisme sur la nature et les traditions.
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C'est d'abord un inventaire mongol à la Prévert : l'aïrag, le deel, l'urga, la larmadjoun.
Puis un inventaire de morts nomades : un corps enroulé à l'envers sur une pierre ronde, quatre hommes enveloppés et piétinés par des chevaux comme le faisait Gengis Khan pour les traitres, un géologue étudiant la tectonique des plaques, un livreur de larmadjouns (pizzas arméniennes), un jeune homme au crâne troué extrait d'un puits, un riche mongol passé à travers une fenêtre blindée au 27ème étage de son appartement new yorkais, un cadre d'une société minière les mains liées dans le dos dans un marais australien, un infirme avec des béquilles noyé dans 20 cm d'eau, un homme tombé d'un pont à qui il restait plus d'alcool dans le corps que de sang sous les roues d'un semi-remorque... et d'autres encore.

La comparaison avec un film de Jim Jarmusch est assez pertinente, c'est en effet une sorte de balade au rythme lent de la steppe.
Mais beaucoup trop de thèmes sont mêlés avec la volonté de complexifier : ainsi Sue Ellen dont on a intégré le nom est ensuite nommée Chagdarsüren Djüderdemidiin Bilegt.

Ce roman clôture un cycle de trois avec Yeruldelgger en flic qui aspire à la zénitude. Peut-être me manquait-il les clés des deux précédents pour relier des fils trop nombreux à mon goût ?

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Ce récit visite les vastes steppes et le désert de la Mongolie, une grande découverte pour moi ! C'est avec un plaisir non dissimulé que j'ai accueilli cette ambiance aride et l'univers incroyable du mode de vie nomade ou semi-nomade et son patrimoine naturel et culturel si riche.

On trouve ici tous les ingrédients d'un très bon ethno-polar. Le lecteur est englouti dans une ambiance surréaliste et dans la plongée d'un pays à l'agonie, où le pouvoir est dans les mains d'une minorité de sociétés étrangères qui exploitent et bafouent la terre et les traditions sans scrupules, imposant leur mode de vie. Tout pour le capitalisme !!!

J'aurais certainement dû lire les tomes précédents pour mieux cerner la personnalité de Yeruldelgger. On comprend qu'il est un de ces héros maudits, dont les vertus sont aussi les défauts, mais je suis restée un peu sur ma faim quant au développement de son personnage et de son rôle dans l'intrigue.

L'auteur pratique avec aisance le second degré et l'humour décapant et possède un sens de la formule qui tombe toujours à pic.

Manook crie au viol géologique et s'amuse avec des tirades pleines de double sens et de bon sens. de quoi faire un bon polar à la sauce écoresponsable !
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Le premier Yeruldelgger suscitait l'intérêt : un personnage fort dans un pays méconnu. le deuxième reprenait ce substrat et le développait avec punch. Ce troisième tome est une petite déception.
Les cent cinquante première pages sont pénibles. Manoukian ballade Yeruldelger dans la steppe accompagné de deux femmes qui s'accrochent à ses basques. Lui rêvait de retraite spirituelle, de tourner le dos à son passé de flic violent. Bon prétexte pour nous infliger un petit guide des coutumes nomades mongoles. Pas inintéressant, mais pesant, quand les cadavres s'accumulent sur le passage de l'ex commissaire de police, sans que l'intrigue ne daigne commencer à prendre réellement forme.
Les choses s'arrangent quand l'action s'internationalise. Un petit tour à New-York, un autre en Australie. de nouveaux personnages, détaillés, croqués, qui disparaissent de l'histoire un peu plus tard en deux temps, trois mouvements. Mais au moins, à partir de ce moment là, on commence à comprendre là où Manoukian veut en venir. le contexte est (enfin) remis à l'endroit.
Arrive la suite logique côté mongol. Beaucoup de corruption, des multinationales qui exploitent la terre ancestrale, magouilles de tous côtés. Une cougar milliardaire violente. Un chef de la police secrète qui n'a pas froid aux yeux. Cette partie là du récit se fait dynamique, on reprend le tempo des deux premiers opus.
Le final au discours écolo est grandiloquent. Manoukian a du un peu abuser de l'airag. On imagine sans peine une adaptation hollywoodienne, oriflammes colorés sur fond de steppe infinie façon Kurosawa, déferlement de cavaliers, gros plans sur les engins de chantier géants, zoom de caméras sur le trou béant laissé par les carrières de l‘industrie minière, propos lénifiants écolo-nationalistes.
La problématique est pertinente, actuelle. Qu'advient-il des valeurs ancestrales dans un monde uniformisé ? Quel terre laisse t-on aux générations futures ? Mais son traitement dans ce curieux mélange policier – politique manque sa cible. Et le personnage de Yeruldelgger en sort affadi. Lui qui maîtrisait les événements se laisse ici ballotter et manipuler.
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Le commissaire Yeruldelgger , tel Achille, s'est retiré sous sa tente, ou plutôt sous sa yourte, pour méditer et quitter l'agitation du monde.
Mais une (plus très jeune) femme, puis une (très) jeune viennent le voir pour lui demander de l'aide.
Leurs charmes aidant, il ne peut que les suivre pour retrouver une fille disparue pour l'une, et un amant assassiné pour l'autre.
Un jeune garçon passant par-là se joint à cette caravane qui va partir dans les steppes et s'adjoindre d'autres mongols épris de justice.
l faut dire que des multinationales ont entrepris d'éventrer la steppe et le désert pour en extraire des matières premières tout en corrompant les politiques au pouvoir, et quiconque se met sur leur chemin est immédiatement supprimé, ce qui vaudra quelques assassinats divers et variés…


On retrouve avec plaisir Yeruldelgger dans ce polar qui met, comme dans les autres épisodes, l'accent sur l'évolution de la Mongolie et les ravages de la corruption et des puissances de l'argent.
J'ai moins été sous le charme que dans le premier volume, le deuxième m'avait carrément déçue avec ses diversions en Normandie.
Celui-ci, avec sa caravane de personnages, a un côté « road-movie » un peu fabriqué mais ne boudons pas notre plaisir, le charme des yourtes (et ce que Yeruldelgger fait à l'intérieur…) opère quand même ;-)
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Alors qu'il s'est installé en ermite au milieu du désert de Gobi où il tente de renouer avec l'âme de ses ancêtres, Yeruldelgger se voit durement rappelé à la réalité par une série de crimes rituels, violents et sordides. Deux cavalières et un jeune garçon viennent tour à tour le trouver dans l'espoir pour l'une que l'ex-inspecteur de la police criminelle d'Oulan Bator pourra l'aider à retrouver sa fille disparue, pour la seconde, faire la lumière sur le meurtre d'un géologue français dont elle était éprise et pour le dernier, examiner un charnier qu'il a découvert dans la steppe. de la Mongolie à Manhattan, du Canada à l'Australie, Ian Manook nous embarque dans un thriller sombre et violent, aux personnages aussi atypiques que souvent peu obligeants. À travers les diverses intrigues, l'auteur nous décrit une nouvelle fois la Mongolie. Un pays dévasté, sauvagement pillé par quantité de sociétés minières multinationales, ruiné par les combines politiciennes et qui est en train de perdre son identité, son histoire et jusqu'à son âme. L'histoire tourne globalement autour de la corruption généralisée des instances gouvernementales, de la mainmise des sociétés minières dévastant le sous-sol de la steppe, de projets pharaoniques de captation d'eau pour alimenter les mines de terres rares rapportant des milliards de dollars à une élite dévoyée. Mafias aux réseaux tentaculaires, gangs aux tueurs impavides, hommes politiques vénaux, les ingrédients ne sont pas vraiment originaux mais l'efficacité, servie par un style toujours aussi caustique, est pour l'essentiel au rendez-vous. Visiblement l'auteur s'est beaucoup amusé dans l'écriture de ce troisième volet, jonglant avec les bons mots, multipliant les citations littéraires, les références cinématographiques et des touches d'humour impertinents. Pour autant, entre les multinationales avides d'exploiter à tout prix le sous-sol de leurs concessions, les ninjas prêts à sacrifier leur santé pour quelques tugriks et l'éclosion d'un groupe de rebelles nationalistes calquant leurs actions sur celles de Gengis Khan, l'influence de Yeruldelgger sur le développement de l'histoire reste plutôt secondaire. Manipulé de tous les côtés, il échoue à protéger les êtres qui lui sont les plus chers et choisir son destin, même si une dernière fois il concourt de façon accessoire à démêler cet incroyable imbroglio de duplicité et de perfidie.
Un ouvrage moins prenant que les précédents, plus confus, plus schématique et désinvolte. Si on retrouve avec plaisir l'univers mongol, avec sa cuisine, ses rites, ses traditions, la crédibilité, l'intensité et la magie ne sont pas totalement au rendez-vous de cette ultime chevauchée dans la steppe.
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Bon manifestement il existe d'autres tomes avant celui-ci qui doivent probablement permettre de mieux comprendre certaines allusions.
Yeruldelgger, un ex-flic à la violence latente vit une retraite spirituelle peinarde dans le désert mongolien. Mais bien vite sa tranquillité va être mise à mal suite au débarquement de divers personnages. D'abord Tsetseg, fière amazone des steppes, archère et cavalière émérite, qui requiert son aide pour retrouver sa fille disparue. Puis Odval dont l'amour nomade, un géologue français a été assassiné. Gandvol, jeune garçon déterminé à lui montrer un charnier aussi déroutant que monstrueux. A cette étrange caravane se grefferont des artistes bohèmes et picoleurs tombés sur un cadavre exposé dans une bien étrange position ; une lieutenante chargée d'élucider un meurtre rituel (4 hommes écrasés maintes fois par le poids d'un véhicule) et tant d'autres passionnés, extrémistes, amis, ennemis ....
Dans une Mongolie en pleine mutation, les richesses naturelles attirent les convoitises et nombreux sont ceux prêts à tout pour se hisser sur la plus haute marche. Entre corruption, argent, traditions, puissance, patriotisme..., l'auteur nous montre un autre visage de cette lande déserte au rayonnement étonnamment mondial.
Une intrigue bien ficelée (malheureusement) si crédible mais quelque fois surjouée.
Un livre écrit par un homme dans un style typiquement masculin : les morts pleuvent, les allusions sexuelles crues sont légions... Les personnages sont atypiques, certains de passage d'autres bien travaillés mais étrangers (difficile de se projeter ou de s'attacher).
Un style d'écriture qu'il faut apprivoiser, on passe d'un protagoniste à l'autre parfois brutalement. Des chapitres assez courts, chacun à la dénomination caustique (signature de l'auteur?)
N'ayant pas lu les tomes précédents, le début m'a un peu dérouté puis l'histoire m'a emportée ... jusqu'à se fracasser à 100 pages de la fin où l'ensemble m'a semblé too much. L'élimination gratuite de certains acteurs, la coalition programmée, la suprématie, l'omnipotence d'autres figures m'a refroidie et gênée. Une morale grinçante et pas très juste... Livre terminé mais je ne suis pas tentée de replonger tout de suite...
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Dans ce roman, l'ex-flic Yeruldelgger ne mène pas à proprement parler d'enquête mais tente de suivre une retraite spirituelle qui va être émaillée de nombreux incidents. L'atout de "La Mort nomade" tient à sa touche géopolitique, sur fond de paysages de steppes, de culture et de tradition mongoles, de corruption et d'emprise de grands groupes industriels sur les populations locales. Pour autant, même si Ian Manook nous dépayse par son voyage dans les vallées mongoles, je n'ai absolument pas aimé le style employé par cet auteur, particulièrement grossier voire injurieux dans ses dialogues. c'est un regret personnel tant le voyage paraissait beau, mais malheureusement pollué par ces éléments !
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Dernier épisode de la trilogie mettant en scène le commissaire Yeruldelgger.
La mort nomade fait écho à la tradition de l'amour nomade, qui autorise les mongols à profiter des occasions de contacts survenant au coeur de la steppe à la faveur de rencontres fortuites.
L'auteur met en scène cette fois un héros fatigué, placé hors cadre par sa hiérarchie à la fin du précédent épisode et qui part dans la steppe pour se ressourcer. Il prend donc de la distance à la fois avec son emploi à la section criminelle d'Oulan-Bator et avec sa compagne, la belle légiste Solongo. Mais son aura le suit à travers la steppe et il va se trouver embringué dans une affaire de révolte populaire et prendre part malgré lui à des intrigues qu'il ne maîtrise absolument pas.
L'intrigue part ainsi dans plusieurs directions pas toujours facile à suivre : New York où un mongol corrompu est défenestré de son sublime appartement sur la 5ème avenue par un compatriote justicier, l'Australie où un informaticien est torturé et assassiné, au Canada avec un professeur d'université amateur de chair fraîche, dans le désert de Gobi où un géologue travaillant sous couverture pour le BRGM français est retrouvé fracassé.
L'histoire tourne autour de la corruption généralisée des instances gouvernementales (on se croirait dans une enquête de Donna Leon), de la mainmise des sociétés minières dévastant le sous-sol de la steppe, de projets pharaoniques de captation des ressources d'eau pour alimenter les mines de terres rares qui rapportent des milliards de dollars aux archontes mongoliens – entre autres.
Finalement, l'action de Yeruldelgger reste marginale dans ce dernier épisode. Il est manipulé par une espèce de groupe sectaire et ne parvient pas à protéger des griffes de la plus cruelle des femmes les êtres qui lui sont les plus chers. On y retrouve avec plaisir le barbouze arménien Zarza, sympathique protagoniste polyglotte … qui sera peut-être un prochain héros de Patrick Manoukian ???
Mais tous cela reste relativement confus et peu lisible. Bref, la trilogie n'aura pas de quatrième épisode, et c'est bien dommage.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Lu dans le cadre du jury Livre de Poche polar, je découvre Ian Manook avec cet opus. Peut-être aurait-il été préférable de commencer par le début. Même si je ne me suis pas sentie perdue au niveau de l'histoire de personnages et de leurs liens, j'ai fait connaissance avec Yeruldegger au moment où celui-ci entame une retraite autant spirituelle que physique dans la steppe. Je n'ai donc pas pu saisir toute l'ampleur du personnage.
Mais même sans cela, je dois dire que je n'ai pas du tout accroché au style de l'auteur. Au premier tiers de ma lecture, l'adjectif "loufoque" m'est spontanément venu à l'esprit. Les morts pleuvent toutes les 10 pages, des tas de personnages affluent autour de notre héros. Ils sont souvent impertinents, provocateurs et dépourvus de certains filtres. L'art de la gaudriole est quasiment légion, en alternance avec des sujets écologiques, politiques et économiques. Seule Solongo a réussi à accrocher ma lecture, tant elle semble être le personnage le moins excentrique.
Si certaines critiques mettent en avant l'envie que ces romans ont pu susciter de visiter la Mongolie, cela a complètement été l'inverse pour moi. Peut-être parce que tout va trop vite pour moi dans ce polar. Les liens, le suspens m'ont manqué. J'ai eu le sentiment d'une succession de scènes dépourvues de liens entre elles. Je suis consciente que Ian Manook est un auteur talentueux car au final il maîtrise parfaitement son histoire. Tout se tient, se rejoint mais moi je n'ai pas suivi le fil!
Alors, même si j'ai ri parfois, je sais que cette première expérience auprès de cet auteur en restera là. Ce n'est tout simplement pas pour moi. Une véritable histoire de goût, c'est tout.
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