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3,76

sur 154 notes
Second auteur français à être publié chez Black Moon, Jean-Luc Marcastel signe un roman remarquable, à glacer le sang.

2035, la nuit s'installe définitivement sur Terre. le monde change : l'hiver devient permanent, les pins évoluent et menacent la population. Pourtant, Johan décide d'aller retrouver celle qu'il aime, qui a trouvé refuge à Bergerac. Accompagné de son frère et de deux de ses amis, il quitte Aurillac. le voyage sera loin d'être de tout repos.

Le dernier hiver est un livre dont on a beaucoup entendu parler et dont on va encore parler, j'en suis convaincue. Dès les premières pages, on se laisse embarquer dans cet univers hors du commun où la nature est le principal ennemi de l'homme. Avec une absence de lumière, l'hiver devient le quotidien de la population, amenant avec lui des problèmes bien plus importants que le froid arctique : les conifères peuvent donc se développer avec ce climat idéal pour eux. Les pins, notamment, semblent évoluer: Jean-luc Marcastel fait de simples plantes des ennemis redoutables, capables de dévorer le moindre promeneur égaré. J'ai été conquise par ce décor surnaturel. Glacial et effrayant, le futur imaginé par l'auteur fait froid dans le dos. La plume de Jean-Luc Marcastel est simple et efficace. Il sait toucher le lecteur, que ce soit pour émouvoir ou dresser un climat angoissant :
« Ils avaient forcé les portes de la Malsève. Ils réalisaient seulement maintenant ce que cela signifiait. Ils étaient seuls, seuls contre le monde, les bêtes et les hommes. Seuls, enfin, contre le plus terrible des adversaires…
En s'enfonçant dans les ténèbres des bois, de plus en plus profondément, ils savaient déjà tous, confusément, que c'était au bout d'eux-mêmes que les conduirait ce voyage, au bout de leurs peurs, de leurs blessures et de leurs contradictions. »

Si l'auteur a su développer une ambiance oppressante, les personnages apportent également beaucoup à l'histoire. Il me faut tout d'abord parler de Johan, le héros charismatique et mystérieux du roman. On pourrait croire qu'il s'agit d'un simple romantique qui se languit de sa belle mais c'est tout le contraire. Ce personnage est plus complexe qu'il n'y paraît. À la limite de la schizophrénie, Johan a développé une autre personnalité, le Corbeau, froid et distant pour mieux se protéger des souffrances qu'il pourrait ressentir. le lecteur n'en sera que plus touché. le deuxième personnage dont je parlerai (je vous laisse découvrir les autres) est Fanie, le personnage féminin du Dernier hiver. Volontaire (pour ne pas dire têtue), elle apporte un certain dynamisme à l'histoire : c'est un véritable rayon de soleil dans ce monde plongé dans les ténèbres.
Une fois le dernier hiver commencé, sachez que vous ne pourrez pas le reposer avant de l'avoir fini. Jean-Luc Marcastel sait maintenir l'intérêt du lecteur en éveil, en faisant de son roman une lecture addictive. Je vous rappelle également que l'auteur sera en dédicace au salon de Montreuil
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Véritable recherche d'identité et questionnement sur l'avenir de l'humanité, ce roman transporte le lecteur dans un monde post-apocalyptique bouleversant. Des personnages aux enjeux très forts, des rebondissements souvent inattendus qui font de ce texte une terrible quête jusqu'au coeur des ténèbres pour trouver un sens à l'humanité. Une très belle histoire, malgré quelques flottements par moments, intelligente et tout de même divertissante.
Un coup de coeur à dévorer, à partir de 13-14 ans.
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Un ciel de sang, de la neige à perte de vue et une forêt de pins, mais pas celle que nous connaissons... Ce sont des pins qui dévorent tout ! Demain, l'Hiver engloutira le monde et Johan refuse de s'agenouiller devant le sort. Par amour, il décide de retrouver celle qu'il aime. Par amour, son frère, Théo, va lui ouvrir la voie et ses amis vont tout laisser derrière eux pour l'accompagner. Pour cela, ils devront pénétrer jusqu'au coeur des ténèbres... Au coeur de leurs propres ténèbres.

Dans un monde qui m'a légèrement fait rappeler celui du film Phénomènes, Jean-Luc Marcastel nous offre quatre personnages radicalement opposés, mais haut en couleur. Johan, ou Corbeau, est l'instigateur de ce voyage initiatique. Constamment déchiré par la perte de sa mère, il agira très souvent avec sa tête et non avec son coeur. Théo, ou Chevalier, est tout le contraire de son frère cadet car il essaye d'agir le plus chevaleresquement possible (d'où son surnom). En tout cas, ce dernier aura réussi à m'arracher une larme avec son acte final.

Fanie est la meilleure amie de nos frères. Vouant secrètement un amour pour l'un deux, elle reste forte dans ses actes et dans ses pensées. Je ne vous cache pas que son personnage m'a intrigué dans la deuxième partie de cette lecture. Khalid est le personnage que j'ai le plus apprécié ! Mister Babouches, comme j'aime l'appeler, possède toujours le mot pour rire. de plus, j'ai adoré chaque expression par rapport à son grand-père et son détachement total vis-à-vis de certaines pensées précaires à son sujet.

Grâce à ces personnages attachants, ils prouvent que tout est possible.

La plume de Jean-Luc Marcastel est prenante, haletante et parfaitement plausible. L'univers dans lequel nous plonge l'auteur est effrayant, voire apocalyptique, mais ce tableau n'est pas complètement sombre car l'auteur nous offre une formidable leçon de vie ! Amour, amitié, courage, remise en question de soi, humour : tous ces ingrédients ne pourront laisser aucun lecteur de glace (désolé pour le mauvais jeu de mots...). Mais l'auteur ne s'arrête pas en si bon chemin car il propose également au lecteur à se poser des questions sur la nature humaine.

Au milieu de ce chaos, l'homme redevient littéralement à l'état d'animal, laissant ses pulsions primitives prendre le dessus et profitant pour dominer ses semblables. Pourtant, certains gardent les mêmes mentalités qu'avant : machisme, racisme, fanatisme, etc. Je vous rassure toutefois qu'ils n'entrent pas tous dans le même moule. Enfin, les multiples rebondissements sont palpitants, voire choquants. Avec une intrigue minutieusement ficelée, les pages défilent à une vitesse ahurissante !

Conclusion, le Dernier Hiver est un roman époustouflant et presque un coup de coeur. Néanmoins, il m'aura permis de vivre des sensations fortes et cela est très rare pour une lecture. Je vous le recommande plus que chaudement et pour tous les âges, mais attention aux âmes sensibles !
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L'amour sera-t-il suffisant face à un hiver apocalyptique, une forêt vampire et des monstres dont les pires ne sont pas ceux que l'on pense ?

Le monde tel que nous le connaissons a disparu. Une nouvelle ère glaciaire a vu le jour donnant naissance à un univers hostile, crépusculaire et surtout à la Malesève, une forêt de pins vampires et de nouvelles créatures monstrueuses. Pourtant, Johan pour l'amour de Léa va affronter tous les dangers pour rejoindre celle qu'il aime. Et son frère Théo, leur ami Khalid et la jolie et indomptable Fanie vont le suivre par amour pour lui. Mais l'amour sera-t-il suffisant face à la Malesève, ses créatures et ce qu'elle engendre chez les hommes ?

J'ai eu un coup de coeur pour cette dystopie écrite par Jean-Luc Marcastel et pour ses personnages. Nous avons Johan, le mystérieux Johan, habité par Corbeau, grand maître de l'art du sabre et qui ne quitte guère son katana. Amoureux de Léa, il ne supporte plus d'être loin d'elle et surtout de ne pas pouvoir la protéger ni savoir comment elle va. Rien ne pourra l'empêcher de tenter de la rejoindre et surtout pas la Malesève, cette monstrueuse forêt de pins qui dévore et colonise tout. Puis nous avons Théo, le frère aîné de Johan, un militaire hanté par ce qu'il a vu et dû faire et qui n'ignore rien de ce qui habite la Malesève. Mais pour l'amour de son frère, il est prêt à le suivre, où qu'il aille. Ensuite, nous faisons la connaissance de Fanie, petite fée brune mal-aimée par les siens, qui les a choisis pour famille et qui est amoureuse en secret de Johan. Rien ne pourra l'écarter du voyage. le dernier à rejoindre cette équipe sera Khalid, le petit Arabe, l'ami fidèle qui n'hésitera pas à quitter celle qu'il aime afin de soutenir ses amis. Ils ne le savent pas encore mais c'est au bout d'eux-mêmes qu'ils vont devoir aller.

Jean-Luc Marcastel nous offre une fois de plus une magnifique histoire, avec des personnages attachants que l'on quitte à regret. de lui, j'avais lu « Praërie » que j'avais adoré et je suis totalement conquise par « le dernier hiver ». C'est avant tout une histoire d'amour et de courage, d'héroïsme même, de fidélité et d'honneur. le monde qu'a créé l'auteur est effrayant, cauchemardesque et les créatures qui en sont issues le sont tout autant. Pourtant, c'est l'homme qui reste le pire et le plus cruel des prédateurs. À côté de cela, nous avons de beaux messages sur l'Homme et l'Humanité, l'Amour, l'Altruisme… Et je trouve que la phrase mise en exergue sur la couverture résume tout à fait le livre : « Un cri d'amour qui repousse les ténèbres. »

Jean-Luc Marcastel m'a fait rêver, rêver de ce monde où des créatures fantastiques qui se sont adaptées aux nouvelles conditions de vie vont fraterniser avec nos amis. J'ai ri aux propos de Khalid : « Mon grand-père, y faisait des babouches, […], et mon grand-père, y disait toujours »… et cette note d'humour était bienvenue car les situations que notre quatuor va affronter sont très dures. Ce livre apocalyptique nous fait réfléchir à l'Humanité et son devenir dans des situations extrêmes. Il est un message d'espoir dans la mesure où malgré la folie de certains (dictateurs, sectes, religions sanguinaires) il reste quelques humains qui n'ont pas sombré dans la barbarie, la haine et la violence.

L'écriture de l'auteur est emplie de poésie et il a une imagination débordante. La fin qu'il a imaginée est surprenante et grandiose, il fallait y penser. Jean-Luc Marcastel a le don de nous faire ressentir les émotions, de peindre les paysages et les personnes de façon telle que l'on a l'impression d'y être. C'est un conteur hors-pair et je ne peux que vous conseiller ce livre qui plaira à tous les amateurs de fantastique, qu'ils soient petits ou grands.
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Très bon moment de lecture, quand la fiction entraine la rélfexion
4 étoiles pour ce roman très addictif. Les personnages sont bien campés, l'écriture est fluide, les rebondissement et l'intrigue suffisantes pour ne pas vouloir lâcher le livre. Peut être juste un petit manque de profondeur dans le chef de certains personnages mais au final, cela reste un roman à la base "Young Adult" ce qui explique certainement cela. AU final, très bon livre que j'ai eu plaisir à lire et dans lequel certains thèmes plus philosophique sont abordés. A ne pas réserver qu'aux jeunes donc.
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Un récit original et bien écrit, même si j'ai eu un peu de mal à me projeter dans le décor.
Certaines mutations m'ont peu convaincues....quoique...dans cet environnement assez angoissant, cet hiver perpétuel et ces pins affamés....tout est possible.

J'avais pensé au début de cette lecture que le personnage de Johann, "Corbeau" serait mis en évidence.
Ce n'est pas le cas, c'est la quête de Théo que j'ai plutôt suivie, ses sentiments que j'ai partagés, ses angoisses et ses peurs que j'ai surmontées.
J'aurais voulu en avoir davantage sur le personnage du Corbeau, car à vouloir ne rien ressentir, et bah on n'a rien du tout...
Je suis attristée par la fin que se choisit Théo, je comprends mais je n'adhère pas, j'aurais voulu certainement une fin plus heureuse car j'aimais beaucoup ce qu'il était, quelqu'un avec un grand coeur..
Khalid apporte une touche d'humour.
Fanie quant à elle, est pleine de fraîcheur avec beaucoup de courage, mais son pouvoir arrive un peu comme un cheveu sur la soupe....pour ma part, il m'a manqué quelques infos...
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Quand dans ma lecture j'ai découvert que le mal de ce monde était une forêt de pins, je n'ai pas pu m'empêcher de rire. Des pins qui mangent les hommes, ça a quelque chose de risible dit comme ça. J'ai pas ris longtemps dans ce livre, et j'ai été très très vite emporté par l'histoire.
Elle commence au retour de Théo, le frère de Johan. Ce dernier est décidé à retrouver Léa, la fille qu'il aime et qui est partit à Bergerac quand les Pins sont arrivés dans leur ville (ils habitent à Aurillac), n'ayant plus de nouvelle d'elle depuis deux mois il est bien décidé à partir la chercher et il va être accompagné par son frère, Khalid et Fanie.

Dans ce monde, la Malesève engloutit tout, et les humains se demandent s'ils ne sont pas condamné à disparaître de la surface de la planète et quand les quatre amis s'introduisent dans la forêt de pins, tout est très bien décrit. J'avais l'impression d'etouffer avec eux dans cette forêt dangereuse, où ils risquaient à tout moment de se faire bouffer par des pins ou de tomber sur des créatures qui se cachent dans la Malesève. le rythme est là, beaucoup d'action dans ce livre, entrecoupé par des moments de calmes et de réflexions Certaines "choses" qu'ils vont rencontrer m'ont foutu la trouille, et je dois dire que j'en ai fais des cauchemars tellement j'étais immergé dans le livre. Mais, là où j'ai été surprise, c'est que finalement le mal ne se trouve pas là où finalement on s'y attendait, et franchement j'ai eu des moments où j'étais vraiment en colère, dégoûtée, mais aussi touchée par les réactions de Théo, Khalid et Fanie (pas Johan, mais j'expliquerai plus tard pourquoi). C'était hyper poignant et je trouve que ça fait franchement réfléchir sur l'humain.

En plus j'ai adoré les personnages, en commençant par Khalid. C'est un arabe (ou un marocain j'ai un doute) et il y a toute une réflexion sur le racisme, et sur lui-même. Qui est-il au final? Et j'ai beaucoup aimé, c'était un personnage qui réfléchissait beaucoup sur ce qu'il voyait et avait vu, et qui avait pu voir des gens autour de lui blessé "au nom de la religion". J'ai adoré sa famille, même si on la voit juste dans un passage. J'ai adoré sa force, son amour pour Sarah, et surtout j'étais fan de ses histoires de babouches. Certaines remarques me faisaient rires, d'autres m'émouvaient. Bref sans doute mon chouchou.
Ensuite il y a Théo, le grand frère, Chevalier qu'on le surnomme. Et pourtant, il a un grand secret, une grande blessure, et on en sait un peu plus tout au long du livre, en tout cas on voit que ça l'a beaucoup touché, presque détruit, mais dans tous les cas changé. J'aimais bien Théo, très protecteur envers les trois autres, très doux, très gentil. Un très bon personnage, même si je ne comprends toujours pas "pourquoi?" (je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler).
Après parlons de Fanie, un caractère bien trempée et j'ai adoré cette fille, elle ne se laisse pas faire, elle ne se laisse pas dire qu'étant une fille elle est moins douée qu'un homme (surtout pas), mais elle est également blessée. Blessée par son père qui ne voulait pas "d'une fille" et qui ne la reconnait pas malgré tous ses effort, blessé par son amour pour Johan également. Pour autant elle se bat, elle n'abandonne pas et elle n'hésite pas à dire ce qu'elle pense. Pareil je l'ai vraiment adoré.
Enfin parlons de Johan, le personnage que j'ai le moins aimé, mais aussi celui qui la plus évolué dans l'histoire mais également qui a fait évoluer mon avis. Johan est un type étrange, qui a une deuxième personnalité : Corbeau. Corbeau est flippant, froid, dur, sans sentiment aucun, très calculateur, je l'ai totalement détesté. Mais surtout, j'ai trouvé Johan très égoïste. Il aime son frère, Fanie et Khalid, mais par moment j'ai trouvé que même en tant que Johan sa façon d'être avec eux était désagréable. Il est vraiment centré que sur lui même, que ce soit Johan ou Corbeau et ça m'a donné envie de le baffer un bon paquet de fois. Pour moi c'est un lâche incapable de faire face. Mais petit à petit je l'ai apprécié (sans doute parce qu'il y a une évolution).

La fin… Que dire de la fin, elle m'a juste retourné. J'étais en cours (oui je lis en cours, je le dis assez) et je devais retenir de toutes mes forces mes larmes. Qu'elles soient de tristesse ou d'émotion ou des deux. C'était franchement beau. Mais pas seulement, encore une fois le message fait réfléchir.
Et franchement en fermant le livre je me suis dit "le pire… c'est que ça pourrait très bien arriver, et je suis sûre que beaucoup de choses se passeraient ainsi"…

En bref, un livre poignant que j'ai dévoré, avec des personnages très sympa, une histoire qui fout les boules, une vraie réflexion derrière et une écriture très belle.
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Est-ce que le monde est fini ? Est-ce que l'homme est voué à disparaître de la surface de la Terre qu'il a si longtemps voulu dominer ? Est-ce que tout cela est une punition divine ?

Ces questions, qui hantent les hommes depuis que le soleil s'est voilé de rouge (résultat de l'explosion d'une astéroïde entre le soleil et la Terre), depuis qu'un éternel hiver ressert ses griffes sur la civilisation en lambeaux, depuis qu'un étrange organisme végétal, la Malesève, une forêt grandissante de pins terrifiants, envahit peu à peu la planète, ces questions, Johan n'en a que faire ... la seule chose qui lui importe, c'est de rejoindre celle qu'il aime, Léa, de la revoir une dernière fois avant que le monde ne sombre dans la folie et la mort. Pour elle, il est prêt à tout affronter, le froid et la terreur, la douleur et tous les prédateurs. Entraînant à sa suite son frère et ses amis, qui risquent eux aussi leur vie pour lui permettre de réaliser son rêve, il s'embarque dans un périple dangereux et sans grand espoir de retour ... mais si la fin du monde est pour demain, qu'importe le lieu où elle les prendra, tant qu'ils sont réunis ...

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de roman de ce genre, apocalyptique, pour être précise. Et j'avoue que je me suis laissée prendre au jeu de ce monde terrifiant, de ces jeunes gens restés idéalistes malgré le cynisme de ceux qui les entourent, de leur quête éprouvante et désespérée ... enfin, désespérée n'est pas le terme, parce que c'est la seule chose qui reste à l'homme, à ceux qui méritent encore ce nom (et ils sont rares), à ceux qui n'ont pas basculé dans la barbarie, la haine, l'aveuglement et la violence : l'espoir, l'amour, l'amitié. Suffiront-ils à sauver l'humanité, à sauver ces enfants sur le seuil de l'âge adulte ?

Ce voyage se lit avec avidité, le suspens étant grand et le besoin de tourner les pages souvent irrésistible. Alors, bien sûr, j'ai des réserves, j'ai trouvé le style parfois un peu enfantin (notamment dans la description des personnages féminins), les histoires d'amour un peu téléphonées, certaines grandes questions posées par ce monde un peu éludées (genre : mais que mangent-ils, si la terre est recouverte par deux mètres de neige minimum et que le soleil ne brille plus pour faire pousser des végétaux ?) et j'ai trouvé aussi que l'on avait l'impression de glisser d'un sujet principal à un autre (les pins de la Malesève, l'amour de Johan pour Léa, les sectes et les pouvoirs mutants, et les nouvelles espèces) ... Mais d'un autre côté, je peux vous dire que j'avais chaque soir un mal de chien à poser mon bouquin, et qu'en lisant les 100 dernières pages du livre, hier soir, j'ai pleuré comme une madeleine ...

Alors je recommande franchement ce livre aux lecteurs adolescents (qui n'auront certainement pas les mêmes réserves stylistiques que moi) et à tous ceux qui ont envie de passer un agréable moment de lecture (il faut savoir ne pas bouder son plaisir, parfois) ... mais prévoyez une petite laine, il fait très froid, dans ce livre ...
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http://phebusa.fr/le-dernier-hiver/

Mon avis : ★★★☆☆

La couverture du roman annonce déjà sa tonalité : un arbre aux branches crochues dépourvues de feuilles, accompagné d'un titre au thème apocalyptique : « le Dernier Hiver ». Et quelle surprise de découvrir dès la seconde page que l'arbre représenté est un « pin-vampire ». Je pense que j'en ai assez dit pour que l'on comprenne que l'histoire revêt un caractère bien sombre. En effet, cette forêt, nommée la Malesève, s'étend sur toute la terre, de sorte à isoler des villages entiers. Mais que faire lorsque l'être aimé habite au loin, derrière la Malesève ? Les héros, deux frères nommés Johan et Théo, accompagnés de Khalid et de Fanie, vont braver tous les dangers.

J'ai bien accroché aux dix premiers chapitres de cette histoire : le monde et ses personnages sont bien présentés et le suspense est à son comble. J'ai apprécié le personnage de Théo, sûrement le plus lucide et « humain » d'entre tous, et encore une fois, on pourra dire que c'est parce qu'il a été soldat et qu'il a connu ce dont les hommes sont capables en matière de cruauté et d'inhumanité. Johan reste un personnage ambigu et mystérieux, mais très puissant. Quant à Khalid, c'est sans doute celui qui m'a le plus amusée grâce à ses anecdotes qu'il adapte à la situation qu'ils affrontent : « Mon grand-père, y faisait des babouches et […] ». Fanie ne m'a pas particulièrement touchée, c'est une jeune fille amoureuse qui s'est toujours sentie rejetée par son père, même si elle connaît une évolution particulièrement intéressante à la fin du roman.

J'ai eu plus de mal à suivre ma lecture ensuite car je n'avais plus l'impression de voyager et de rêver. L'ambiance du livre est peut-être trop sombre et macabre à mon goût. Et je ne m'attendais pas à ce tournant de l'histoire, qui n'a pas plus intéressé que cela. Ma lecture des cinquante dernières pages fut déjà plus agréable car il y a des moments où chacun des personnages tirent des leçons de leur excursion, des leçons humaines. Je pense que ce livre donne à lire une histoire humaine, mais pas une histoire qui fait rêver. A la fin de l'histoire, les mots expriment une vérité universelle et réussissent, enfin, à me toucher. L'écriture est recherchée et agréable, même si quelques fois, les descriptions s'étendent trop à mon goût.
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L'auteur nous lâche dans un monde quasi apocalyptique où la Malsève étend ses racines et où le Crépuscule remplace le Jour. C'est un univers sombre, noir, froid et oppressant. J'ai été happé dès le début, la lecture va vite. C'est très rythmé même si j'ai trouvé que ça perdait un peu en vitesse à l'arrivée de nos héros à Bergerac mais ça ne dure pas longtemps, on repart dans l'action jusqu'à la fin. Sur leur chemin, ils croisent des créatures engendrées par la Malsève assez terrifiantes mais aussi des humains tels qu'on n'aimerait pas en croiser tous les jours. Rajouté au froid ambiant, j'en ai eu des frissons!

L'auteur a une écriture fluide, le vocabulaire est très travaillé, certains passages sont poétiques et métaphoriques, c'est agréable à lire et j'ai vraiment été prise dans l'histoire. Un panel de sentiments est développé tout le long du roman : l'amour, la détresse, la peur, l'espoir, la déshumanisation, … Mais bien que le monde semble vivre ses derniers hivers, il y a des lueurs d'espoir.

L'auteur ne se prive pas de faire quelques clichés (sur les nationalités, les histoires d'amour, etc.) mais c'est uniquement pour mieux les abattre et nous pousser à la réflexion.

En parlant de réflexion, Jean-Luc Marcastel nous offre une réflexion sur l'Humanité intéressante et poussée.

Dans cette ambiance de fin du monde, il y a ceux qui privilégient l'entre-aide, qui gardent espoir et foi en un avenir même s'il est plus qu'incertain et qui se battent pour ne pas perdre leur humanité et leur âme. Et il y a ceux qui ont abolit les codes, qui vivent « sans foi, ni loi », qui en deviennent égoïstes et cruels, que la peur de disparaître a rendu fou ou plus monstrueux que les créatures engendrées par la Malsève. C'est là que prend tout son sens la locution latine Homo homini lupus est (de Plaute et reprises par d'autres auteurs) : L'homme est un loup pour l'homme !

L'histoire flirte souvent avec le fantastique, les êtres vivants évoluent au contact de la Malsève et/ou des radiations du Crépuscule, des êtres humains développant certains pouvoirs. Quelques personnes pourront trouver cela invraisemblable mais j'ai trouvé que c'était très bien amené dans le récit. Il est vrai que rien pourtant ne le laisse entrevoir dans le 4ème de couverture.

J'ai apprécié les personnages, on s'attache à eux. Ils ne sont pas parfaits, ils ont leurs forces et leurs faiblesses. Johan est froid et sombre. Il a perdu sa mère jeune et s'est créée une double personnalité appelée « Corbeau » pour ne pas souffrir. Elle prend le dessus dès qu'un évènement difficile ou traumatisant arrive. Ce corbeau est insensible, logique et sans état d'âme. Johan décide de retrouver Léa parce que c'est la seule qui a vraiment su voir en lui. Théo, le frère de Johan, est un ancien militaire, il est comme un chevalier de l'ancien temps, droit et altruiste. Il a pourtant des secrets. Fanie est une jeune eurasienne, qui n'est pas aimée de ses parents qui voulaient un fils et qui lutte pour se faire une place dans ce qu'il reste de ce monde et dans le coeur de Johan. Enfin, Khalid est celui qui ajoute une touche d'humour et de réflexion (ah son grand père qui faisait des babouches… !), il est toujours prêt à aider ses amis.

J'ai beaucoup aimé l'histoire, l'atmosphère oppressante et sombre, les personnages et leur évolution, la réflexion sur l'humanité. L'action se passe en France et je trouve que c'est vraiment pas mal, je connais peu d'histoires de ce type se passant chez nous.

J'aurai aimé avoir plus d'informations sur la Malsève parce qu'on a qu'un bref aperçu de son mode de fonctionnement. Toutefois, l'histoire se comprend parfaitement sans ça. Et même cela contribue à maintenir une tension dans l'histoire, la Malsève et le Crépuscule restant un mystère.

Les « triangles » amoureux, c'était un peu en trop pour moi, mais ils ne prennent toute la place dans l'histoire donc je suis passée très facilement au dessus.

Je ne suis pas déçue par la fin, mais pas convaincue non plus, il y a des choses que j'ai trouvé de trop (je n'en dis pas plus pour ceux qui le liront). Mais l'ensemble est bien mené.

C'est une très bonne surprise, je ne connaissais pas Jean-Luc Marcastel et je trouve qu'il écrit très bien. Je ne suis pas contre découvrir autre chose de lui.
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