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EAN : 9782840165002
202 pages
Paris Ouest (05/05/2022)
3.5/5   3 notes
Résumé :
Le goût des possibles est un goût qui contient tous les autres, en potentiel, et que certains durians savent exprimer lorsqu'on laisse à ces fruits l'occasion de s'offrir d'eux-mêmes ; de se détacher seuls de leur arbre. En Malaisie, où cette préséance est la norme, les durians ne sont plus tout à fait des ressources, ils échappent toujours un peu aux desseins humains. Ainsi rendus à la pluralité de leurs devenirs singuliers, ils sont plus contraignants.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio dont je remercie les organisateurs et les organisatrices ainsi que les éditions de l'Université de Paris Nanterre.

Comme il arrive parfois, la présentation de l'ouvrage reste un peu énigmatique. Quelques mots m'avaient accrochée : le titre bien sûr, puis : potentiel, diversité biologique, altérité… Et la couverture!
Malgré une terminologie universitaire qui demande une lecture appliquée – ce qu'il convient de prendre en compte –, je suis entrée dans ces enquêtes anthropologiques avec une curiosité qui ne s'est pas démentie jusqu'à la fin.

Que ce soit l'histoire du durian (un arbre fruitier que je ne connaissais absolument pas), celle de la tomate (dont je fais chaque fois l'expérience au supermarché) ou les problèmes de l'agriculture et viniculture, Léo Mariani nous expose les mécanismes qui nous détachent du terrain et de la vraie relation avec la nature.
« "Le durian partage l'humanité en deux", il oppose ceux qui l'adorent à ceux qui le détestent. C'est là le point de départ de [s]on enquête » (p 38). En effet, à partir de cette constatation, Léo Mariani bâtit une analyse du symbole (une convention collective contraignante) et de l'indice (forme qui attire l'attention vers des engagements individuels) qui va déterminer un rapport au monde opposé.
En universalisant un besoin narcissique d'Homo sapiens à (se) penser (à) lui-même, il en a découlé des comportements face à la nature de type dominant. Sa capacité de distanciation lui a permis de « faire groupe » et de construire une civilisation anthropocentrique. Elle a limité et réduit les champs des possibilités auxquels nous nous heurtons à présent.

On en revient à l'éternelle dichotomie entre objet et sujet, nature et culture, existence et essence, contingence et politique, foi et curiosité... Les sens, les pulsions, l'affect sont directement associés à l'animalité que la société de plus en plus urbaine relègue à la notion du sauvage qu'elle combat dans l'affirmation de l'abstrait, de la raison et de l'intellect. À partir de l'exemple du durian, Léo Mariani en arrive à la conclusion que nous n'avons pas fait « taire » la terre, mais refusé de « l'entendre ».

Ce que nous suggère l'anthropologue est donc de revoir notre contrôle à la baisse, de nourrir la diversité, d'enrichir la créativité pour l'avenir de l'humanité. Osant l'ouverture d'esprit (et l'inclusivité dans l'écriture de ce texte), il nous propose d'explorer le goût des possibles (d'où le titre, plusieurs fois rappelé) dans toutes nos relations avec le vivant (humains ou autres qu'humains), de tenir compte de leur historicité, de ne pas « parler à leur place » (p 87), mais de « retrouver en contexte, les mots et les idées [se nouant avec ] les actes ».(p 190-1).
anne.vacquant.free.fr/av/
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J'ai reçu ce livre lors d'une des dernières masse critique de Babelio. le résumé m'a rendu assez rapidement curieuse et c'est d'ailleurs pour ça que je l'avais inclus dans ma petite liste de livres.

C'est un livre intéressant et enrichissant sur un fond scientifique qui nous amène à nous poser quelques questions mais surtout à réfléchir sur nos besoins et plus particulièrement sur la manière de voir l'écologie aujourd'hui et de parvenir à avancer face au végétal. L'idée est de comprendre « le goût du possible » comme le dit si bien le titre et de laisser les végétaux venir à nous et de se faire leur place comme ils l'entendent.

Je dois dire que je n'ai pas adoré ce livre mais ça se lit bien ! C'est curieux, on a envie d'en savoir un peu plus au fil des pages et on explore quelques horizons autour de la diversité, de l'humanité, du végétal et des relations que l'on peut avoir avec tout ce qui nous entoure donc le vivant.

Ce n'est pas une mauvaise lecture car il y a un vrai travail fait dans ce livre, un bon thème de base et une envie d'apprendre des choses aux lecteurs. Ce livre plaira sans doute à un certain type de lecteur et déplaira à d'autres, c'est logique au vu des sujets abordés. Mais je pense qu'il y a du potentiel et cela reste pertinent et assez complet. Cela nous pousse à voir plus loin, à réfléchir à plus… à nous faire évoluer tout simplement sur certains sujets.

*Merci encore pour cet envoi.
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A travers une enquête fondée sur le fruit le durian , le gout des possibles nous montre et démontre comment le goût et les odeurs sont investis en ce monde. Comment le collectif donne un rôle à toute une écologie en la généralisant. "il est peut être temps d'accepter ou de décider de changer de dispositions."
Autant de questionnement nous sont proposés dans cette enquête culturelle à l'humanité toute entière. Ce livre nous amène à élargir notre conception du goût. Notre conception du gôut est limitative, souvent culturelle ou historique et il nous montre là par ces enquêtes, qu'on ne peut rester sur ces faits mais évoluer nos conceptions du goût assez réductrices.
Ce livre le goût des possibles a une approche scientifique écrit par un anthropologue , nous amène à nous questionner sur la diversité et notre approche du végétal
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il est probable ainsi que l’idéalisme contienne le germe de sa propre perte, un germe qui est celui de tout narcissisme : le risque de ne plus se voir que lui-même et de se trouver prisonnier d’une liberté sans substance, impossible à vivre.
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Le symbole relève de l’ordre de la convention, il est collectif et il peut éventuellement n’être que cela, ne faire référence à rien d’autre qu’aux entendus d’un groupe. L’indice peut être collectif, aussi, mais par définition il est autre chose, invitant sur des chemins plus individuels et sinueux. Je suis persuadé, aujourd’hui, que si ces deux formes de rapports cohabitent le plus souvent, elles impliquent chacune des formes d’attention et d’engagement différents.
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En ouvrant des possibles, il en referme d’autres, abandonnant des liens dans un geste qui n’est pas qu’émancipateur mais aussi réducteur. « Faire groupe », c’est toujours un peu renoncer.
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Les représentations symboliques organisent une économie de la perception.
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Faire confiance est aussi essentiel que problématique.
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