Liaison avec un Italien

On a l'habitude maintenant, le résumé français est, comme trop souvent, totalement à côté de la plaque. Non seulement la « liaison » (si tant est qu'on puisse l'appeler comme ça) ne commence pas avant la moitié du livre, mais en plus, Gian a TOUT sauf envie de la prolonger, en grand phobique de l'engagement.

De fait, jusqu'à la toute fin, l'intrigue consiste pour Ariana et Gian à garder leurs distances, bien qu'à contrecoeur pour la première. Il faut dire qu'Ariana n'a pas pour habitude de renoncer à ce qu'elle veut. C'est même tout l'inverse : elle obtient toujours tout ce qu'elle souhaite. Une vraie gamine pourrie gâtée, avec la mentalité et la maturité qui vont avec. Sans exagérer, son comportement est parfois celui d'une enfant de dix ans, et même les épreuves qu'elle va devoir traverser ne vont pas totalement l'assagir. Autant le dire tout net, Ariana sait se rendre insupportable, et l'on se demande où Gian parvient à puiser la patience dont il fait preuve avec elle.
Cependant, cette héroïne souvent agaçante se montre également rafraîchissante par rapport à ce que l'on a l'habitude de voir. Elle est naturelle, d'une franchise parfois brutale, et assume totalement. Et... ça fait du bien, en fait. Gian, de son côté, est donc un pur gentleman, parfois par obligation envers le père de la belle, mais il reste toujours correct avec elle, même lorsqu'elle le provoque.

L'évolution de leurs sentiments se fait de façon très progressive et crédible. En outre, en marge de la romance, ces deux-là doivent en plus composer avec les petits secrets de la famille d'Ariana, qui remontent à la surface les uns après les autres. On ne croise pas beaucoup les personnages secondaires, mais il est en revanche souvent question d'eux. Les 154 pages sont denses, très denses, et l'on ne s'ennuie jamais.

Ainsi, même sans apprécier son héroïne, « Liaison avec un italien » est une lecture très sympathique.