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4,01

sur 136 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans cette 2e partie du récit intitulé "The Dark Prince Charming", la frontière entre Bruce Wayne et le Batman est plus ténue que jamais !!!
Le Joker veut le diamant dénommé le Chat Bleu pour faire plaisir à Harley Quinn, Batman le veut pour sauver Alina qui otage du Joker est ou n'est pas sa fille, Catwoman le veut parce qu'elle est Catwoman et qu'il s'agit du Chat Bleu... le Joker égal à lui-même est l'agent du chaos, mais mine de rien on met en parallèle et en relief la relation Joker / Harley Quinn et la relation Batman / Catwoman... Au final est-ce un père tourmenté ou un justicier masqué qui est prêt à tout et au reste pour sauver une enfant du chaos rampant ?
Le deux dernières pages, écho des deux premières pages, sont magistrales en retournant tout le récit en peu de mouvement : Enrico Marini est un artiste suffisamment puissant pour changer à jamais la face du Batmanverse, mais est-ce que DC Comics a assez de cran pour le laisser faire ???


Scénario : Marini je t'aime ! Dessins : Marini je t'aime !! Couleurs : Marini je t'aime !!!
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Parlons d'abord des dessins : à nouveau, les variations de couleur marquent les passages d'une scène à une autre, ce qui aide à suivre l'histoire. Et on conserve, la plupart du temps, le rythme du premier opus : des couleurs plus orangées lorsque le Joker est dans les parages, gris bleuté ou gris-vert lorsque l'on suit Batman. Et les scènes à l'occasion desquelles les deux sont en présence, eh bien, les deux couleurs s'associent. C'est vraiment bien fichu, parlant, même !

Ensuite, pour ce qui est de l'histoire, on était restés en haleine à la fin du tome 1 : pourquoi le Joker a-t-il enlevé Alina, qui est-elle, que va-t-il lui arriver ? Eh bien on va progressivement découvrir tous ces éléments-là – même si, pour certains, on pouvait s'en douter dès le précédent tome -, en découvrant ce qui s'est passé neuf ans plus tôt, entre les différents protagonistes du récit.

On apprend aussi à découvrir cette petite fille qui ne manque pas d'assurance, qui n'hésite pas à répondre à Harley Quinn, à se moquer ouvertement du Joker, voire même à le prendre à son propre piège, et qui va probablement mener Bruce Wayne par le bout du nez, mais à qui l'on pardonne tout, sur sa bonne mine !

C'est efficace, ça fonctionne bien, on passe un très bon moment avec cette bande dessinée.

Et puis, à la fin, on sait que rien n'est fini. D'ailleurs, le Joker l'a lui-même annoncé, au tout début du livre (et même un peu avant) :

« Les contes de fées finissent bien. Et ceci n'en est pas un. »
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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Ouais ouais sympa ! La fillette est vraiment plus qu'attachante et Bruce Wayne, enfin Batman enfin je ne sais plus est très attendrissant dans son rôle de potentiel père.
C'est là où on réalise que finalement, il serait prêt à tout et même à faire des choses contre lesquelles il lutte d'ordinaire (sans aller jusqu'au crime, sauf si il s"'agit de celui du Joker) mais le vol, c'est acceptable pour négocier avec son ennemi juré.

Dans ce deuxième volet, Enrico Marini accomplit un véritable tour de maître en renvoyant le lecteur aux toutes premières pages du premier tome et je dois dire qu'heureusement que j'ai pu lire les deux tomes l'un après l'autre sans avoir à attendre que le suivant sorte en librairie (d'où l'avantage parfois, de lire des ouvrages empruntés à la médiathèque même si ce n'est pas juste après leur sortie en librairie mais quelques mois, voire un an après car du coup, je ne suis pas restée sur ma faim !

Un deuxième tome toujours très sombre, dans la même lignée que le premier (et c'est bien entendu fait pour) avec un graphisme vraiment exceptionnel et un scénario qui rend à la fois notre super-héros "humain" et qui aurait presque pu attendrir notre super vilain par moments. Cependant, si tous deux se sont mis d'accord sur une monnaie d'échange, il y en a une qui ne va pas être d'accord sur ce coup-là mais je ne vous en dirais pas plus...A vous de le découvrir !


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Au moment de la série du glaçant Joker (magistralement interprété par Joaquim Phoenix!) il est de bon ton d'aller zieuter une autre interprétation, plus classqique (car vu par le prisme et par opposition à Batman) du mythe du Joker.

J'ai plus apprécié ce second tome car, quoi qu'on en dise, on aime retrouver ses repères avec Gotham et ses méchants fous à faire frémir entre deux sourires inquiets.
Puisque ce tome contient également la résolutionde l'affaire, le dynamisme et les bagarres avec pirouettes spectaculaires et coups de feu à gogo sont au rendez-vous.
Il faut dire aussi que le superbe travail de colorisation apporte un effet plus tranchant à ces scènes.
Il est dommage que certains éléments "psychologiques" (des rapports entre les personnages) ne soient qu'effleurer, mais bon, dans un si petit format on peut le pardonner.
Au final, c'est un bon divertissement, avec un Batman relégué au second plan et sans grande épaisseur.
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Voici la deuxième partie de The dark prince charming, concoctée par Enrico Marini. Cette seconde partie est très différente de la première et exige d'avoir lu au préalable le tome précédent.

L'heure est à l'action. Après un premier volume étonnamment complexe d'un point de vue scénaristique, cette suite est plus terre à terre : après avoir épuisé une dernière piste (qui est ici surtout l'occasion de placer une scène d'action aussi dynamique que violente), Batman tente par tous les moyens de retrouver la petite fille enlevée par le Joker. Ce dernier abat ses cartes et dévoile ses exigences qui se révèlent également terre à terre.

Deux flash-backs font ici figures d'exceptions. Ces deux séquences, placées au début et à la fin, se répondent et apportent une lecture plutôt inattendue du secret qui semblait planer à la fin du tome précédent. Une autre fausse piste vient brouiller les cartes en cours de route. Cette révélation est inattendue et laisse un potentiel des plus intéressants…

Deux petites déceptions doivent être notées : si Catwoman joue le rôle que l'on attend d'elle, il reste prévisible et attendu. Harley Queen en revanche est ici réduite à un simple faire-valoir. La première séquence qui la voit à l'oeuvre (et nécessite des sushis) pourra vous donner certaines idées... mais il n'est pas certain que les féministes apprécient. le scénario laisse également entendre que le Joker connait l'identité de Batman…

Les dessins sont toujours aussi bons, hormis la séquence de démarrage, la violence se fait ici moins présente. Les traits des personnages demeurent inchangés confirmant une nouvelle fois le talent du dessinateur : aucune trace d'hésitation tout ici est précis, maîtrisé. Les émotions des personnages sont perceptibles d'un simple coup d'oeil. Bref tout ceci est beau, même si les nuances froides et sombres prédominent. Mention spécial au sapin de Noël avec ses gros cadeaux…

Ce deuxième tome justifie amplement la lecture de cette histoire. Il est d'ailleurs conseillé de lire les deux albums l'un après l'autre et dans le même temps. le plaisir sera encore plus grand en choisissant la bande son composée par Hans Zimmer pour The dark knight…
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J'ai relu le premier tome juste avant car je ne me souvenais de rien. Et c'était sans doute ce qu'il fallait faire. Tout se suit à merveille. On retrouve dans le deuxième tome le superbe trait de Marini, on s'ennuie un peu au milieu quand ça chebam pow blop blizz un peu trop. le joker est génial, BatBruce s'en sort pas mal et ma foi, Archie, le nain menfouschuisdépressif, est bien parti pour être mon personnage préféré.

Dommage pour le scénar un poil léger et sa fin qu'on voit venir de très loin. Ceci dit c'est mon premier BatComicsquiestuneBDenfait, donc je ne peux comparer à l'oeuvre, je peux juste dire que c'est du très grand spectacle. Et ça, pour quelqu'un qui ne connait Batounet que via la cinématographie et l'animation, c'est une entrée idéale.
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Après un premier tome que j'avais trouvé sans surprise (dessins au top mais scénario qui me paraissait un peu paresseux et sans véritable enjeu fort, personnages un peu trop à la surface, un peu trop campés dans leurs archétypes traditionnels), Enrico Marini a réussi à me bluffer avec ce second tome. Je trouvais la présence de Sélina/Catwoman anecdotique, et bien paf ! Son rôle est important. Batman/Bruce Wayne un peu trop jeune à mon goût ? Vlan ! Cela explique peut-être le risque qu'il prend, par manque d'expérience, avec le joker. La parenté potentielle de Bruce Wayne, enjeu de toute cette histoire ? Enrico Marini nous montre de plus un Batman un peu perdu face à cette révélation, à ce qu'elle implique et à son impuissance. le rythme est soutenu, le dessin est toujours magnifique, et la fin offre un véritable potentiel original pour des perspectives de suites, mais sans qu'elles ne soient non plus nécessaires, marque que cette histoire se suffit à elle-même. Finalement, deux tomes qui valent vraiment le coup !
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Sur le premier volume sorti paru il y a peu j'avais été quelque peu mitigé, un peu agacé par la com' gargantuesque de Dargaud sur l'événement et par le caractère introductif du volume. Après la lecture de ce second tome qui clôt très joliment l'histoire, des confirmations et une information. Niveau fabrication, hormis une chouette couverture et une élégante maquette, on a le minimum syndical; un carnet comme sur le tome 1 n'aurait pas été un luxe.
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Je reconnais que je me suis trompé! L'impression mitigée sur le premier volume était bien due au découpage et confirme que l'éditeur aurait été inspiré de ne publier le volume qu'une fois clôture (surtout que la parution des deux tomes est très rapprochée). L'affaire est donc réglée puisque plus personne n'aura a attendre entre deux albums et je gage que Dargaud sortira à noël une intégrale joliment augmentée.

Cet album est, me semble-t'il, encore plus axé sur le Joker que le premier et donne lieu à un humour noir très réussi, notamment dans la relation entre le clown, la gamine et Harley. C'est bien là l'innovation de ce titre qui introduit une lignée à un Bruce Wayne habituellement considéré comme incapable d'enfanter et d'avoir une vie relationnelle. Même si c'est par accident, on nous montre néanmoins le passé du jeune Bruce (ainsi que celui du Joker... ce qui est assez rare dans l'ensemble de l'édition Batman...) et ce qui aurait pu lui désigner une autre vie. Les scènes intimistes sont nombreuses et permettent de développer une psychologie complexe à un joker finalement pas si monstrueux que cela. Si la violence et le caractère adulte de "Dark prince charming" sont présents, Marini ne suit cependant pas les traces du tandem Snyder/Capullo (l'une des plus impressionnante variation mais aussi très noire). Comme je l'avais noté sur le premier volume, la filiation visuelle avec la trilogie de Christopher Nolan est cependant dommage (outre que je n'ai pas accroché avec cette esthétique réaliste) car elle perd l'originalité que l'on aurait attendu de l'artiste italien, qui semble néanmoins avoir pris un énorme pied à s'immiscer dans le monde du Detective. Néanmoins quel plaisir de voir un Gotham redevenu gothique et l'ombre de la chauve souris fondre sur les truands!

Ce second tome donne lieu à quelques séquences remarquables, comme ce récital au piano du Joker dans une usine désaffectée montrant la bêtise de sa jolie copine, une citation de "singing in the rain" ou ce tordant face à face entre un Joker grimé en drag-queen et un Bruce Wayne bourru au possible. Comme souvent dans les histoires de Batman c'est donc encore une fois le Joker le clou du spectacle. L'auteur jour d'ailleurs très subtilement sur un quiproquo attendu concernant le titre: le Sombre prince charmant n'est pas forcément celui que l'on crois, notamment via une ultime pirouette vraiment réussie.

Niveau action, Marini sort la grosse artillerie et maîtrise toujours aussi superbement son cadrage, son découpage, son rythme. Il parvient ainsi sur son double album à rendre aussi intéressantes les scènes de dialogues entre personnages, les panoramas nocturnes, les clowneries du Joker et les séquences testosteronées. DPC2.jpgJe pointerais juste une petite déception sur Catwoman, toujours aussi garce mais un peu délaissée. Il est vrai que sur une telle pagination il est compliqué de donner toute leur place à tous les personnage du panthéon batmanien et Marini semble avoir jeté son dévolu plutôt sur Harley Quinn (... logique vu que le focus va plus sur le Joker que sur le héros!).

Cette aventure à Gotham d'Enrico Marini lui aura permis de se faire plaisir autant qu'à nous et de proposer aux novices en matière de super-héros une introduction franco-belge qui pourrait être le sas idéal pour pénétrer le monde des comics. Parvenant à respecter les codes de l'univers Batman sans trahir sa technique, Marini réussit haut la main la transposition. A se demander s'il est capable de rater quelque chose...

Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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Ce tome fait suite à Batman, The Dark Prince Charming, tome 1/2 qu'il faut avoir lu avant car les 2 tomes forment une histoire complète. Il est initialement paru en 2018, écrit, dessiné, encré et mis en couleurs par Enrico Marino. Il est également l'auteur de la série Les aigles de Rome, ainsi que le dessinateur des séries le Scorpion avec Stephen Desberg, et Rapaces avec Jean Dufaux.

Neuf ans auparavant, Bruce Wayne (un peu amoché) allait prendre un verre dans un bar, le Lucky 7. La jolie serveuse, Mariah Shelley, avait remarqué son oeil poché, et l'avait identifié. Elle avait accédé à sa demande de ne pas crier son nom sur les toits et de lui servir un remontant, tout en lui indiquant qu'elle finissait dans une heure. Au temps présent, Batman, toujours obsessionnel, se livre à course-poursuite en moto, derrière Jester Kidd et son gang, eux aussi à moto. Il ne tarde pas à en éliminer 4 et à arracher Jester Kidd de sa moto, en lui faisant frotter son casque sur le bitume tout en continuant à rouler à fond les ballons, et à lui poser des questions sur où se trouve Joker. Jester Kidd clame son ignorance tant qu'il peut au point de réussir à convaincre Batman qui n'est pas plus avancé, et toujours aussi désespéré de retrouver la petite fille Alina, enlevée par Joker. Dans son repère, ce dernier est en train de jouer un air de Sergueï Rachmaninov (1873-1943). Il est interrompu par Harley Quinn qui l'appelle à table, cette dernière étant dressée sur son corps nu, avec un menu composé de Sushi de type Makizushi. Agacé d'avoir été interrompu, il ignore son appel, s'en va ailleurs et la laisse avec ses sushis sur son corps.

Archie le clown est allé porter le rab de sushis à Alina, toujours prisonnière dans une grande pièce souterraine. Elle laisse causer le clown et finit par flanquer un grand coup de pied dans le plateau qu'il porte, prend ses jambes à son cou et s'enfuit par la porte laissée grande ouverte. À l'hôpital Memorial, Bruce Wayne se tient devant Mariah Shelley, toujours dans le coma. Au sortir de l'hôpital, il refuse de répondre aux questions de la presse qui l'interroge sur sa relation avec Mariah et sur sa paternité présumée. Masqué sous un parapluie, Joker observe la scène en ricanant. Puis il se lance dans un pas de danse sous la pluie, et abat froidement un policier d'une balle dans la tête. Alina se voit interrompue dans sa fuite par Harley Quinn qui s'interroge sur ce qu'elle va faire d'elle. Bruce Wayne a accepté de se rendre seul au rendez-vous fixé par Joker au Lucky Seven pour discuter de la rançon d'Alina. Joker lui explique qu'il veut que Wayne achète le diamant appelé le Chat Bleu, mis aux enchères à 50 millions de dollars.

Le premier tome n'avait pas forcément convaincu le lecteur : histoire très linéaire et basique, possibilité d'une fille dont Bruce Wayne ignorait l'existence, et dessins pleins de belles postures mais dans une forme de spectaculaire très calculé. Malgré tout, l'auteur proposait une vision de Batman personnelle dans son approche graphique et cohérente au sein de son histoire. Curieux de connaître le dénouement, il se plonge dans le deuxième tome. La scène d'ouverture montre Bruce Wayne en train de consommer de l'alcool et s'adonnant probablement au coup d'un soir parce qu'il fallait bien qu'il ait sa potentielle fille d'une manière ou d'une autre. La troisième séquence montre Joker au piano en train de jouer du Rachmaninov avec Harley Quinn plus provocatrice que jamais, capricieuse plus que sulfureuse, allumeuse plus que séduisante. de ce point de vue, Enrico Marini est cohérent avec lui-même et avec la vision de Batman qu'il a dépeint dans le premier tome. Entretemps, le lecteur en a pris plein les mirettes avec la course-poursuite en moto débordant de testostérone et de violence sadique. le lecteur ne peut pas résister à la tentation de faire en sorte que Batman soit blessé, y compris par une fine épée dont la lame s'enfonce d'une bonne quinzaine de centimètres dans un espace intercostal, blessure qui ne dérange que vaguement le chevalier noir, comme s'il disposait d'un pouvoir auto-guérissant, pas aussi rapide que celui de Wolverine, mais déjà assez performant pour éviter que cette blessure ne le paralyse ou ne le tue.

Durant ces 66 pages, Enrico Marini s'en donne à coeur joie sur le plan visuel. le spectacle commence dès la première page, avec ce bar coincé sous une ligne de métro aérien. Ça continue fort tout du long du récit avec une vue ciel de Gotham, une grande halle avec une structure métallique (même si la disposition des poutrelles peut faire tiquer), les rues Gotham sous la pluie et la lumière blafarde des réverbères, une splendide salle avec une hauteur sous plafond monumentale pour la vente aux enchères du diamant, une rambarde en fer forgé sur laquelle Catwoman fait des cabrioles, la vue extérieure d'une centrale désaffectée, ou encore le gigantesque sapin de Noël dans la grande salle du manoir des Wayne. L'artiste se fait tout autant plaisir avec les personnages : un Batman massif rendu encore plus imposant par son armure, un Joker fantasque se lançant dans un Dansons sous la pluie très réussi, un Joker travesti en femme à la séduction troublante, une Catwoman pleine de grâce dans ses acrobaties. Bien sûr, le lecteur peut là encore détecter une hésitation entre une volonté de rester dans un registre réaliste (par exemple le combat de Batman contre les hommes de main de Joker) et une volonté esthétisante en dépit du réalisme (à commencer par les talons hauts de Catwoman, et les tenues provocantes d'Harley Quinn). Marini aime bien aussi jouer avec les expressions du visage du Joker en les exagérant un tout petit peu pour montrer leur intensité et la rapidité déconcertante avec laquelle Joker passe d'un état d'esprit à un autre, sans transition.

Le lecteur se laisse emmener par le rythme de la narration visuelle et par sa richesse dans une intrigue cousue de fil blanc : Joker exige de Wayne qu'il lui apporte le diamant le Chat Bleu. Catwoman s'en mêle parce qu'elle veut le même diamant. Harley Quinn fait tourner Joker en bourrique. Archie le clown perd de son importance et de sa personnalité au fil des pages, pour devenir insignifiant. Batman / Bruce Wayne devient de plus sombre et focalisé sur son objectif. Harley Quinn devient de plus en plus pimbêche. Tout ce beau monde s'affronte dans une scène finale. Il reste la question de la parenté de Bruce Wayne que l'auteur résout de manière satisfaisante, même s'il y répond avec malice. le lecteur se laisse surprendre par la personnalité d'Alina Shelley, pensant tout d'abord que Marini exige un peu trop de suspension consentie d'incrédulité, puis découvrant une explication cohérente avec le récit. le scénariste résout son intrigue de manière satisfaisante, avec une possibilité d'un match retour pour Joker comme dans les comics.

Est-ce que le lecteur a adapté son horizon d'attente vis-à-vis de ce deuxième tome en fonction de ce qu'il avait trouvé dans le premier ? Peut-être, mais pas seulement. Il se rend compte qu'Enrico Marini a trouvé son rythme narratif rapide, sans être épileptique et qu'une fois emporté par le rythme, il s'accommode bien de la fantaisie de l'auteur. Il peut reprocher à Enrico Marini de ne pas respecter le caractère de Bruce Wayne et ses valeurs, de ne retenir de Batman que son costume, sa grosse moto et ses capacités de combattant physique. Ce n'est pas forcément le personnage auquel il s'attend pour Batman. Dans le même temps, Enrico Marini s'implique totalement dans la narration visuelle, citant des influences cinématographiques de manière discrète, et proposant des scènes d'action spectaculaires bien mises en page. Certes Batman se conduit comme un gros bourrin dans la course-poursuite à moto, mais celle-ci présente un vrai panache, avec une dynamique brutale rentre-dedans. Certes Catwoman réalise ses acrobaties avec des talons hauts plus propices à la cheville tordue qu'à la réception, mais le déroulement de son affrontement physique emmène le lecteur dans des mouvements qui s'enchaînent avec logique et des acrobaties à couper le souffle. Certes Batman continue de se conduire en gros bourrin en percutant le mur de la centrale avec sa grosse Batmobile cuirassée, mais les 4 pages d'affrontements physiques qui s'en suivent montre un combattant massif et brutal qui ne fait pas de cadeau et qui obtient des résultats.

Ce deuxième tome continue le récit dans la lignée du premier, avec une interprétation de Batman plus tape-à-l'oeil que fidèle à l'esprit du personnage, plus brutal que réfléchi, fonçant dans le tas jusqu'à temps d'obtenir des résultats. Mais au fil des pages, il devient patent qu'Enrico Marini est tout entier dans son interprétation du personnage, cohérent et impliqué. le lecteur peut déceler les éléments visuels spectaculaires autour desquels les séquences sont construites, ce qui ne les empêche pas de présenter une réelle cohérence du début jusqu'à la fin. Il se rend compte qu'il apprécie progressivement cette interprétation pas très sophistiquée du point de vue psychologique ou de l'intrigue, mais fougueuse du point de vue visuel.
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Deuxième et dernier tome pour ce Batman façon "Enrico Marini" aux éditions Dargaud, un tome attendu de pied ferme depuis que j'ai eu la chance de recevoir le premier volume.

L'histoire se poursuit et on retrouve les personnages clés du Joker, d'Alina, de Batman et de Catwoman. L'environnement de Gotham est un peu moins mis en avant, les combats prenant davantage le dessus. Alina, fille présumée de Batman, est toujours dans les mains de l'ennemi juré de Bruce Wayne et d'une Harley Quinn toujours aussi capricieuse et jalouse. Batman tente désespérément de trouver une solution à ce kidnapping avec l'aide de son fidèle majordome Alfred. Au cours de son périple il croise la route de Catwoman, voleuse à ses heures perdues, et se remémore le passé notamment sa rencontre avec la mère d'Alina quelques années plus tôt. Ses souvenirs vont mener le lecteurs sur la piste de la vérité...

Après lecture, de nombreux points du premier tome s'imbriquent dans mon esprit, et les liens entre les illustrations se font naturellement. Bien que l'ensemble reste captivant, ce deuxième tome m'a un peu moins emballée au niveau de l'histoire. J'ai trouvé que certains points étaient un peu "incohérents" au regard de l'historique de la saga Batman. Par exemple, le Joker dont on connait la personnalité machiavélique est loin d'être suffisamment naïf pour se voir berné par une petite fille... cela ne colle pas à son caractère. L'auteur n'a-t-il pas voulu trop choquer le lecteur ? de même, Batman semble quelque peu impressionné par le Joker. Il lui demande d'acheter un bijou, et Batman le fait sans réellement se poser de questions, sans réellement chercher un plan B ... un Batman un peu trop sentimental et pas suffisamment rusé. Cette partie aurait pu être améliorée, pourquoi pas en donnant plus de place aux pensées de Batman. Un tome 3 aurait été bien, histoire de ne pas donner à ce deuxième tome une sensation un peu trop fouillie. L'excellence du premier tome (à mes yeux) a placé la barre (très) haut !

Les illustrations sont quant à elles toujours aussi réussies, bien que le Joker m'apparaissait plus vivant au niveau des mimiques que dans ce deuxième volet, mais le personnage reste malgré tout à la hauteur de mes espérances. Les couleurs sont toujours parfaitement bien combinées et les combats, plus présents, sont admirablement bien dessinés au niveau du trait de mouvement. L'humour sarcastique du Joker est toujours présent et la combinaison narration/scénario est toujours efficace.

En conclusion, une fin de saga (trop courte) qui m'a fait découvrir tout le talent d'Enrico Marini et m'a fait (re)découvrir un Batman sous une version certes probablement plus soft que l'originale mais tout aussi efficace ! Un très bon moment de lecture que je conseille vivement.
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