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Harry G. Peter (Illustrateur)
EAN : 9781401232405
192 pages
DC Comics (03/12/2011)
4/5   1 notes
Résumé :
The series collecting Wonder Woman’s 1940s adventures in chronological order of original publication continues! In this title, Wonder Woman battles Mars, god of war, along with his many accomplices. Also, Wonder Woman encounters Paula Von Gunther, a treacherous German spy.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome comprend les épisodes 10 à 14 de "Sensation Comics", 2 et 3 de "Wonder Woman" et 1 de "Comics Cavalcade", parus en 1942/1943. Il fait suite à The Wonder Woman Chronicles 1 (All-star comics" n° 8, ,Sensation comics 1 à 9, Wonder Woman 1). Tous les scénarios sont de William Moulton Marston et les illustrations de Harry G. Peter.

Wonder Woman 2 (automne 1942) ' Mars, le dieu de la guerre, a décidé de soumettre Wonder Woman. Il confie la mission à 3 de ses sbires (Earl of Greed, Duke of Deception, Lord Conquest ) d'ourdir des machinations qui mettront Wonder Woman à sa merci. Un par un, ils vont influencer les décisions d'Adolph Hitler, Hirohito (Sh'wa Tenn') et Benito Mussolini pour essayer de la piéger.

Sensation Comics 10 à 12 ' Que se passe-t-il ? Steve Trevor a complètement oublié Wonder Woman et il n'a plus d'yeux que pour une belle danseuse rousse à qui il confie des secrets militaires compromettant la vie de plusieurs soldats. Épisode 11 ' Wonder Woman se retrouve sur la planète Eros avec Steve Trevor et Etta Candy. Les femmes et les hommes y vivent séparés et Marya la juge suprême est habilitée à délivrer la sanction terrible d'interdire aux femmes de porter des chaînes. Épisode 12 ' Wonder Woman est invitée à Hollywood pour tourner un film, mais il s'agit en fait d'un piège immonde tendu par des saboteurs japonais et l'infâme baronne Paula von Gunther.

Comics Cavalcade 1 ' Sur les côtes du Massachussetts, une cinquième colonne allemande s'apprête à saboter un nouveau navire de guerre proche de sa mise en eau. Et Diana Prince est capturée par les allemands.

Sensation Comics 13 & 14 ' Les quotidiens ont annoncé la mort de Wonder Woman. Pour récupérer son véritable costume, Diana Prince va devoir endosser des oripeaux rouge et vert, entrer par effraction dans un commissariat et jouer au bowling. Épisode 14 ' Des allemands s'infiltrent dans le territoire américain en franchissant illégalement la frontière canadienne. Wonder Woman va devoir faire du ski.

Wonder Woman 3 (Février mars 1943) ' L'une des esclaves de Paula von Gunther a réussi à jouer les passagers clandestins à bord de l'avion invisible de Wonder Woman. Sur l'île du Paradis, elle vole la ceinture de la reine Hyppolite et menace sa fille.

Vous qui lisez ces histoires, abandonnez tout sens logique. Chaque épisode comporte son lot d'incohérences abracadabrantesques. Quelques exemples pour le plaisir, le dieu de la guerre s'appelle donc Mars (issu du panthéon romain), alors qu'Aphrodite appartient au panthéon grec. Mars a établi son royaume sur la planète Mars. Ses sbires récoltent les âmes des morts au combat pour les emmener sur la planète Mars et les transformer en esclave. Wonder Woman prend une potion la plongeant dans un état comateux proche de la mort, et c'est ainsi qu'elle peut se rendre sur Mars (la planète ou le royaume de Mars, je ne suis déjà plus si sûr de moi). Elle est faite prisonnière. Qu'à cela ne tienne, elle se sert de ses pouvoirs pour contacter télépathiquement Etta Candy pour que cette dernière vienne la délivrer. Etta prend la même potion et se retrouve sur Mars dans la cellule de Wonder Woman (pratique), et en plus elle a amené de l'acide pour dissoudre les chaînes de WW. Mais s'agit-il d'acide astral emmené par le corps astral d'Etta, ou y a-t-il une autre explication ? Autre moment magnifique : pour communiquer avec ses sbires depuis Mars vers la terre, le dieu Mars utilise, bien sûr, un téléphone. Logique ! Encore plus fort, pour faire dire la vérité à une vingtaine de prisonnières, Wonder Woman utilise un détecteur de mensonges issu de la technologie des amazones, oubliant complètement qu'elle porte à sa ceinture son lasso magique qui a le pouvoir de contraindre quiconque à dire la vérité. L'épisode où elle porte son costume caché sous ses vêtements civils est désarmant d'impossibilité : Wonder Woman porte ses bottes à talons dans des bottes sans talons d'infirmière.

J'ai bien cru que je n'arriverais pas au bout du "Wonder Woman" 2 avec ses rebondissements absurdes, et son histoire qui n'en finit pas. Mais passé ce pavé indigeste, la charmante et désarmante idiotie reprend ses droits. William Moulton Marston écrit pour de jeunes enfants pas futés, il est incapable de structurer un récit cohérent (les pouvoirs de Wonder Woman ' son niveau de force en particulier ' fluctuent d'une case à l'autre). L'intérêt de ces histoires est donc d'abord historique : à quoi ressemblaient les comics de 1942 ? Ensuite, au travers des aventures sans queue ni tête, il finit par apparaître le reflet déformé d'une époque et les obsessions inattendues du scénariste.

Wonder Woman se bat contre l'ennemi : les allemands (qui ont tous un accent à couper au couteau mais que personne ne soupçonne pour autant), les japonais et les italiens. Les dessins d'Harry G. Peter reproduisent les stéréotypes raciaux de l'époque (et les afro-américains sont caricaturés à l'excès, impensable de nos jours). À travers ces stéréotypes, le lecteur prend conscience de la réalité sociale pour les noirs aux États-Unis à l'époque. Les récits se terminent tous par une case appelant le lecteur à acheter des bons pour soutenir l'effort de guerre. Il y a une vraie propagande.

La place des femmes dans la société correspond à la fois à une composante historique, mais aussi à l'une des causes défendues par Marston. Malgré une vie privée atypique (mariée et vivant à 3 avec une deuxième femme), il a participé à l'invention du détecteur de mensonge, et il a été un défenseur du féminisme. Effectivement, Wonder Woman tient la dragée haute à tous les hommes qu'elle croise, et seule une autre femme (Paula von Gunther) arrive à marquer des points. Tout du long de ces épisodes, Marston inclut des femmes faisant du sport et (relativement) indépendantes, ou au moins autonomes par rapport aux hommes. Page 175, WW déclare même que les femmes terrestres (américaines) se conduisent comme les esclaves des hommes par peur d'être libres et d'entrer en compétition avec eux. Mais dans le même temps, il inclut systématiquement des scènes où les femmes (à commencer par WW) se retrouvent entravées, parfois même dans des postures que des adultes ne peuvent interpréter autrement que comme une soumission sexuelle plus ou moins dégradante.

Les illustrations de H.G. Peter nécessitent toujours une période d'adaptation pour s'acclimater à leur aspect fruste. Les perspectives font souvent mal aux yeux. Les décors sont simplistes, quand ils ne sont pas fantaisistes (je présume que Peter n'avait pas beaucoup de références photographiques pour les navires de guerres, ou pour une coupe du sous-sol de New York). Après la période d'ajustement, les dessins mettent en images (pas très jolies) l'histoire et fluidifient la narration un peu lourde. Marston n'utilise pas les bulles de pensée, mais les personnages s'expriment souvent à haute voix pour faire part de leurs réflexions, comme s'il pensait à haute voix, même sans personne à proximité. Les dessins comportent donc une forte part de naïveté, de maladresse, et d'inexactitude. Mais il reste toujours ces femmes entravées dans des postures de soumission.

Ce tome est donc à réserver aux lecteurs voulant découvrir la première génération de comics de superhéros. Il réserve une part certaine de divertissement désuet, et plusieurs éléments culturels inattendus, révélateurs d'une époque disparue. Il y a évidemment une facilité à repérer et se gausser des incohérences énormes, mais il y a aussi un vrai plaisir à voir ces aventures simples et cette représentation paradoxale de la femme dans la société américaine des années 1940.
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Vidéo de William Moulton Marston
Créée en 1941 comme le pendant au viril Superman, Wonder Woman est la première super-héroïne de l'histoire de la BD américaine, et la plus connue aussi. Forte, indépendante, se battant pour la vérité et la justice, elle est le reflet de la pensée de ses créateurs : le psychologue William Moulton Marston, sa femme, l'avocate Elizabeth Holloway… et leur troisième compagne, l'écrivaine Olive Byrne. Un trouple avant-gardiste aussi bien influencé par la pensée féministe des premières militantes que par l'amour et la sexualité libres qu'il pratiquait. Et qui a durablement marqué le personnage et l'aura de Diana Prince.
POUR ALLER PLUS LOIN : - Wonder Woman's secret past, “The New Yorker” https://www.newyorker.com/magazine/2014/09/22/last-amazon - The Surprising Origin Story of Wonder Woman, “Smithonian Magazine” https://www.smithsonianmag.com/arts-culture/origin-story-wonder-woman-180952710/
Réalisation : François-Xavier Richard Jérémie Maire
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