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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comme il l'avait déjà fait dans un précédent ouvrage, Les guerres silencieuses, qui évoquait les années passées à Sidi-Ifni par son père durant son service militaire, Jaime Martín s'inspire de son histoire familiale et nous raconte dans Jamais je n'aurai 20 ans ce qu'il advint de ses grands-parents pendant et après la guerre civile espagnole.
Cette histoire personnelle, familiale, intime, révélée au compte-goutte par ses proches à la demande de l'auteur est symptomatique d'une époque tumultueuse, dans laquelle elle s'inscrit au fer rouge. Elle débute en 1936 à Melilla, sur les pas d'Isabel, la grand-mère couturière qui apprend à lire et à écrire auprès de jeunes militants anarchistes, et qui doit s'enfuir à Barcelone à la suite du coup d'état et des représailles qu'il engendre. Elle se poursuit sur le front de Lerida aux côtés de Jaime le grand-père andalou artilleur dans l'armée républicaine, et se termine à Barcelone, sous une chape de plomb et de silence dans l'Espagne des vainqueurs.
"J'avais vingt ans et je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie. »
La génération croquée avec pudeur et délicatesse par Jaime Martín dans ce beau roman graphique, peut dire elle aussi que tout menace de ruine, la perte des êtres chers, les idéaux parfois quand ils s'entrechoquent avec la réalité mais pas l'amour puisque c'est lui qui permettra à Jaime et Isabel de survivre et de fonder une famille.
Ce qui m'a séduite à la lecture de Jamais je n'aurai 20 ans, en plus de la thématique, ce sont les lignes très épurées, et le choix des couleurs, éclatantes souvent, les trois couleurs du drapeau républicain déclinées sur la couverture et au fil des pages, dans toutes leurs nuances. De plus Jaime Martín place au coeur de son récit une femme de caractère, sa grand-mère, et lui fait la part belle, la dessinant sur la couverture telle la Niña Bonita qui aurait troqué son bonnet phrygien contre un calot de la C.N.T. L'auteur est parvenu avec cet ouvrage à nous intéresser en dépit ou grâce à son côté très personnel.

Je remercie Babelio et Aire Libre pour ce joli cadeau de fin d'année.
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Je dois avouer que je connaissais très mal la guerre civile espagnole. Ce récit raconte la vie d'un jeune couple dans cette tourmente et dans les années de franquisme qui ont suivi. Il nous raconte les horreurs, la cruauté, sans pathos exagéré, comme un témoignage, sans fioritures, et aussi sans concessions. le dessin est aussi simple, élégant. Tout est dans la retenue, la pudeur, et le récit en devient d'autant plus réaliste, poignant et fort. Cette bande dessinée rend bien compte de l'état d'esprit des acteurs de cette époque.
Un témoignage indispensable.
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Isabel a fuit Melilla, ville espagnol du nord de l'Afrique, le 17 juillet 1936, pour échapper à la répression militaire qui accompagne le coup d'État. À Barcelone, elle rencontre Jaime, artilleur dans l'armée républicaine.
Avec ce récit familial personnel qui débute sur ces mois portés par l'espoir, Jaime Martin raconte aussi longuement la période de la dictature – plus rarement évoquée – et les silences qu'elle implique pour survivre, mais aussi la contrebande et la récupération des bouteilles vides. Ils essaieront de préserver leurs enfants de ce douloureux passé, mais la mémoire est impitoyable avec ceux qui ont perdu la guerre et qui doivent vivre à côté des assassins ordinaires qui les ont pourchassés comme des animaux. L'arbitraire et la cruauté de la police, de la garde civile et de l'église sont également montrés. le prologue aussi, permet de comprendre tout le poids d'une destinée tragique sur une existence et la difficulté à le partager même avec ses plus proches, à en transmettre le souvenir.
Une grande réussite !

Article à retrouver sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Je dois avouer que je connais que très vaguement la guerre civile espagnole. Quelques grandes lignes, un tableau de Picasso et quelques films. Cette BD me faisait de l'oeil depuis sa sortie, la couverture est très engageante, le titre des plus interpellant, je m'étais promis de la lire…c'est chose faite et c'est une sacrée claque !
Dans cette Bd, l'auteur nous raconte le destin de ses grands parents qui ont vécu la guerre civile du côté des républicains. Toutes les guerres sont cruelles, c'est un fait ! Mais les guerres civiles sont d'autant plus terrifiantes que les amis, les voisins, la famille même peuvent être de l'autre côté des convictions.
La première partie est dure, cruelle, désespérée. La seconde partie raconte la reconstruction et on ne peut que rester admiratifs devant la détermination, l'intelligence et la force d'Isabel, la jeune femme au poing levé de la couverture.
Cette BD inspire une profonde réflexion et nous fait nous rendre compte de la fragilité de la société en général.
Le dessin est vraiment bon, assez simple mais parfaitement rendu et bien régulier.
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L'histoire débute dans les années 70 à Barcelone. Lors d'un pique-nique organisé par la famille pour le printemps, les enfants jouent à la guerre, pendant que l'un des parents filme, cela fait resurgir les terribles souvenirs, les traumatismes de la guerre civile d'Espagne que les grands-parents : Isabel et Jaime ont vécus. Mais hélas ce genre de "jeux , de jouer à la guerre" a toujours existé et est assez malsain.

Retour en 1936, Isabel ne sait pas lire, mais une amie le lui apprend. En plus de cela Isabel travaille dans un atelier de couture, et coud pour la femme du colonel Don Manuel.
Une fois de plus, la mentalité du pays et surtout de son gouvernement est rétrograde, et patriarcale (=conservateur). Pour eux, les femmes doivent être à la maison et elles ne doivent pas prendre de décision (quand bien même cela pourrait être plus judicieux que l'avis des hommes) et les hommes eux, à la guerre. Sans oublier que les conservateurs prévoient surtout de chasser les communistes d'Espagne.

Le 17 juillet, le lendemain du 20 ème anniversaire d'Isabel, un coup d'État est fait par les milices carlistes et les phalangistes (extrême droite).
Tout ce qui est communiste, anarchiste ou ami d'eux est persécutés, arrêtés, puis assassinés sans jugement par la milice. Isabel est sauvée de justesse par Don Manuel, elle ira à Oran, où elle rencontrera son futur mari : Jaime, puis Barcelone leur destination à tous les deux.

Jaime survivra à la guerre en s'étant battu du côté des Républicains, en tant qu'artilleur. Mais même après la guerre, des gens comme lui seront chassés, persécutés, arrêtés, torturés et assassinés pour avoir été du côté des vaincus. Ou tout simplement dénoncé à la milice car certain.es sont jaloux, envieux de l'autre ou tout simplement par méchanceté et de sentir dominant... Jaime et Isabel vivront dans cette peur que cela leur arrive aussi d'être réveillé en pleine nuit, ou arrêté en plein jour... En eux ils ont une force incroyable, et formidable d'avancer pour offrir à leurs 3 filles un avenir loin de la pauvreté, de la misère, de la guerre, de la peur qu'eux-mêmes ont vécue.

Isabel qui est une très belle femme, aurait pu se marier avec un homme qui l'aurait entretenu, et n'aurait pas eu besoin de travailler, pouvant ainsi profiter de son temps libre imposé, comme cela est dans une société patriarcale. Mais elle et son mari, n'auront pas peur de se salir les mains, de faire du démarchage, de ramasser les ordures pour y gagner leur vie. Car la récupération a une valeur souvent inestimable, et dévalorisé.
Ce qui est encore plus beau, est que même s'ils sont loin d'être riche, ils n'hésitent pas à aider d'autres gens, que ça soit pour aider les autres, partager leur nourriture, radio, téléphone, charrette et voiture.

Les chapitres sont ornés de citations montrant la détermination des putschistes d'extrême droite, qui ont pour volonté de détruire, terroriser, et ne pas s'excuser. Et des citations comme celles d'Albert Camus, Tacite montrant à quel point la folie de ces monstres d'humains en liberté qui tuent, massacre sans pitié, et ne se rende pas compte de la destruction mentale sur leur victime, consciemment voulu et de leur offrir « un monde de merde. » Ce qui est toujours d'actualité...


À la fin du livre, dans la chronologie, on y lit, on (re)apprend que les monstres ont la vie facile et longue... L'un d'eux : Franco, un des grands hauteur de cette : tyrani, oppression, etc sur son peuple, a laissé le pouvoir de chef d'État qu'en 1974, peu de temps avant sa mort en 1975, à Juan Carlos. (Rappel l'histoire de cet album débute dans les années 1970)
Mais qu'aussi : nous la France, allié de l'Espagne République, car nous leur avons vendu des armes (mais moins efficaces que les avions, bombardiers vendus par Hitler et Mussolini à Franco), pour s'enrichir sur eux, avons été aussi les alliés d'Hitler dès 1939, puisque la France après avoir ouvert les frontières auparavant fermé, et avoir désarmés les résistants républicains espagnols, les ont accueillis pour les placer en camp d'internement dans de terribles conditions, (voir aussi le livre : le photographe de Mauthausen) bafouant une fois de plus les droits de l'homme, la convention de Genève.

Un excellent album dessiné fait par Jaime Martin, retraçant une partie de l'histoire du côté civile et militaire côté républicain durant la Guerre Civile d'Espagne.
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Il en a fallu du courage à Jaime Martin pour poser les questions à sa famille, inlassablement, revenir à la charge, encore et encore. Car les anciens n'aiment pas évoquer le passé, surtout quand il est lourd de sang et d'oppression. Je le sais d'expérience.

Tout famille a ses squelettes dans les placards. Jaime Martin en fait une BD... celle de la rencontre de sa grand-mère et de son grand-père sur fond de guerre d'Espagne, puis de purges franquistes.

Les mots me manquent, tant l'oeuvre est forte, puissante, poétique aussi et tellement pudique. Les frères s'entretuent. Les amis d'hier se dénoncent. L'argent paie le silence et les faux papiers... J'ai été séduit par Isabel et son innocence et sa détermination quand elle monte sa petite entreprise de recyclage de verre (alors qu'elle sait à peine lire). J'ai été choqué et écoeuré par la cruauté des vainqueurs. J'ai été sous le charme du dessin de Jaime Martin. Un moment dur mais nécessaire.
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un superbe récit très réussi, texte et dessin! il est si bien fait qu'on a le sentiment de vivre avec les personnages. l'ambiance autour des personnages est bien rendue, on peut se représenter dans quel environnement vivaient les Espagnols dans ces années 36 jusqu'après la guerre. l'histoire de la grand-mère de l'auteur se confond avec celle de son pays. un complément en photographies et rappel de dates est en fin de volume.
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