La façon dont Matéo avait décrit la jeune fille trahissait son attirance pour elle. «La beauté ravageuse d’une femme totalement inconsciente de son charme. Une enfant dans un corps trop grand.» Matéo s’était levé et s’était mis à mimer les gestes de la jeune fille, dans une danse étrange. «Elle se déplaçait sans bruit, avec une grâce qui lui était particulière, ses pieds ne faisaient qu’effleurer le sol.» En été, Perséides quittait ses bottes et vivait pieds nus. Chaque matin, avant de se vêtir, elle dansait au soleil ou sous la pluie, pour remercier la terre de donner naissance au jour. Puis elle choisissait un rêve et le vivait. Dormir près d’un feu, se coudre une robe avec des feuilles, concocter un nouveau jus de baies sauvages…
Sur quoi se baser pour faire un choix? Le prix, l’emplacement, la beauté, la solidité des structures? Eugène Noël, l’agent immobilier avec lequel elle transigeait, lui avait révélé une vérité toute simple: «C’est comme un coup de foudre. Tu sens que c’est la tienne. Même si elle est à trente minutes de ton travail, tu auras envie d’y retourner chaque soir, comme vers quelqu’un qu’on aime.»
L’aimer. Voilà. Tout s’expliquait. Comment aurait-elle pu arriver à ressentir quoi que ce soit pour une bâtisse alors qu’elle éprouvait déjà si peu de sentiments pour les hommes?
Carl était bel homme et séduisait avec sa stature sportive et sa nouvelle coupe de cheveux ras. À quarante ans, il avait conservé l’air défiant de la vingtaine, dont il avait la démarche agile et un style vestimentaire décontracté.
Judith s’imagina à ses côtés, attisée par la sensualité de corps à moitié nus exhibant leurs chairs ruisselantes sous leur nez. Mais est-ce que ce type de spectacles excitait vraiment? N’était-ce pas, somme toute, qu’une manière un peu primitive de s’amuser?Les gens avaient besoin de divertissement.
Comme elle les avait en horreur, tous ces psys, intervenants, éducateurs, travailleurs sociaux, gens du gouvernement! Une cavalerie à ses trousses comme si elle représentait l’ennemi numéro un du système. Ils étaient passés en mode attaque lorsqu’elle avait eu l’audace de procréer. Comment avait-elle osé mettre un enfant au monde avec la vie éhontée qu’elle menait? Depuis cinq ans, le petit Lucas était devenu la justification de toutes leurs intrusions dans sa vie privée.
Elle était née avec un grondement dans le cœur et ne s’en était jamais départie. L’impression que la vie lui devait quelque chose. Un bonheur en déficit qui exigeait qu’elle en vole un peu aux autres, seule façon d’apaiser ce sentiment d’injustice qui lui collait au corps comme une deuxième peau.
Trois entrevues en solo et en rafale avec des auteur.rice.s autour d'un même sujet: le polar. Enquêtes, trafic d'armes, justice… le polar se développe à travers des histoires haletantes de crimes, de fugitif·ve·s et d'inspecteur·rice·s. Venez à la rencontre de ces auteur·rice·s contemporain.e.s qui font augmenter notre rythme cardiaque au fil des pages: Maureen Martineau (Criminelles), Marie-Ève Bourassa (Tout écartillées) et André Jacques (Les gouffres du Karst). Animation: Morgane Marvier.
Avec:
Maureen Martineau, Auteur·rice
André Jacques, Auteur·rice
Marie-Eve Bourassa, Auteur·rice
Morgane Marvier, Animateurrice
Livres:
Les gouffres du Karst
Criminelles
Tout écartillées
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