J'ai, entre les mains, un livre ( voir la photo ) imprimé en 1704 :
Louis XIV a peut-être lu cet exemplaire... Mais ne rêvons pas.... Cependant, j'adore les vieux livres, couverture cuir, à dos classique comportant cinq nerfs, comme celui-là !
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Jules Mascaron est un évêque qui prêche à la cour.
Louis XIV admire son éloquence.
Cette édition est un
recueil des oraisons funèbres prononcées autour de 1670 par l'auteur. Il y a là les oraisons de 5 Grands de la Cour :
Anne d'Autriche, mère de
Louis XIV ;
Henriette d'Angleterre, fille du roi Charles 1er d'Angleterre, et femme de Monsieur, frère du roi de France ;
le Duc de Beaufort, grand maître de navigation ;
Pierre Séguier, chancelier dans le Grand Siècle ;
et Turenne, maréchal de France.
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Je me suis penché sur Henriette d'Angleterre, dont
Jules Mascaron, rival de
Bossuet, fait aussi l'éloge funèbre. le style des deux évêques, à mon sens, ne souffre pas la comparaison :
Bossuet est beaucoup plus moderne et direct. Mascaron est alambiqué, précieux, et dans l'ère du temps. 80 pages sont consacrées à la princesse, dont le mérite principal , la négociation du traité de Douvres franco-anglais, est occulté. Cette oraison pourrait être dite en trois pages.
Et je ne vous parle pas de ma traduction vieux français / français moderne, sans compter les lettres anciennes et l'orthographe de l'époque.
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Cependant, il y a une belle réflexion sur la mort, et la préparation de la mort, le comportement admirable de la jeune princesse à l'agonie, questionnant et donnant des ordres, et, pour ceux qui y croient comme moi, Mascaron produit un beau passage sur la complicité de l'âme et du corps :
"L'esprit et le corps sont deux choses distinctes, il est vrai, mais elles sont unies, ce sont deux substances différentes, mais elles sont soeurs ; ce que l'une veut, l'autre le pense, et ce que l'une pense, l'autre le sent. "