L'invention du temps

La nuit, ou par temps brumeux, un cadran solaire ne sert à rien ! Pour pouvoir conserver la mesure du temps du Soleil en son absence, il fallait inventer des garde-temps capables de reproduire à la demande, des durées comparables à celles qu’affiche l’ombre du gnomon, quand elle existe, pour pouvoir les transporter dans l’espace et dans le temps au gré des besoins.
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L’adoption du temps universel et des fuseaux horaires a la même histoire que celle des heures locales, mais a l’échelle internationale. Elle commence aux Etats-Unis où l’on a pu recenser au XIXe siècle jusqu’à une centaine d’heures locales différentes rien que dans les horaires de chemin de fer. De véritables tables de conversion étaient alors utilisées pour passer d’une ligne à l’autre, selon l’heure de la gare qu’elles prenaient comme référence. En Europe, le passage d’une frontière pouvait donner lieu à cet exercice de retarder sa montre de 9 minutes et 21 secondes (passage de France en Angleterre), ou de l’avancer de 43 minutes (pour aller de France en Allemagne).
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Le temps des astres, celui des clepsydres, avaient duré des millénaires, l’horloge a foliot a régné quatre siècles, le balancier et le spiral réglant ont
tenu presque trois siècles, le quartz a laissé la place au césium après quarante ans et celui-ci, vieux de vingt ans, sera bientôt périmé.
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Les Egyptiens, les Grecs et les Romains, mais aussi les hommes du Moyen Age, divisaient la journée en fonction du lever et du coucher du Soleil. A Rome, par exemple, on comptait douze heures de jour et douze de nuit, été comme hiver. Ce système d’heures d’inégales durées selon les saisons satisfaisait tellement les Romains qu’ils refusèrent d’employer les clepsydres donnant des heures égales qu’avaient fabriquées les savants grecs (on prit au contraire l’habitude de prévoir sur les clepsydres plusieurs orifices correspondant aux diverses durées de l’heure selon les mois).
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Huygens, en remplaçant le folio par le pendule, bouleversait complètement le principe de l'horloge par l'introduction d'un régulateur qui avait un temps propre absolu et qui ne consommait pratiquement pas d'énergie.