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Voici un petit livre qui fait un effort d'attrait visuel pour attirer à lui les jeunes lecteurs du XXIème siècle à sauter par dessus le vingtième pour rejoindre le talent vivace d'un orfèvre du XIXème.
Vous êtes en de bonnes mains, jeunes gens, car Guy de Maupassant, c'est quelqu'un. Pour sûr, vous ne trouverez certes pas beaucoup de zombies, d'elfes ou chevaliers héroïques d'une galaxie éloignée, mais des portraits poignants, des manières de penser et d'agir qui sont ceux de vos ancêtre d'il y a quatre ou cinq générations.
Vous êtes tous faits de cette argile-là et l'auteur sait la malaxer, la modeler, la faire vivre et palpiter sous vos doigts comme si vous y étiez. Enfilez vos costumes populaires du dix-neuvième siècle, asseyez-vous sur une mauvaise chaise en paille, à la lumière vacillante d'une bougie coulante, auprès d'un vilain café dont on aura pris soin de dissimuler l'amertume avec une bonne rasade de calvados version " terroir ", c'est-à-dire, un peu plus puissant que les 45° d'alcool réglementaires de celui qu'on trouve de nos jours dans les rayons rectilignes des supermarchés, baignés de la lumière sans vie d'un tube au néon.
La première nouvelle, La Rempailleuse, issue du recueil Les Contes de la Bécasse, est absolument sublime et bouleversante.
On y découvre le destin peu enviable d'une humble femme qui vit faiblement de son artisanat et qui s'est entichée très jeune d'un fils de bourgeois, Chouquet. Elle ne vit que pour lui, toute l'année à battre le pavé dans sa vie d'errance à se faire mépriser par les gens qui lui confient dédaigneusement leurs chaises à rempailler. Lui est devenu pharmacien et tâche chaque jour d'oublier qu'il a pu un jour connaître et embrasser cette gueuse. Maupassant a l'art de nous le rendre détestable en aiguisant son snobisme, son mépris et son égoïsme criant, tout en élevant la fidélité amoureuse de la rempailleuse à un degré tellement poignant que cela en devient maladif. La mesquinerie finale du pharmacien vaut également le détour.
Aux Champs, elle aussi issue du recueil des Contes de la Bécasse, aborde un autre thème, cher à l'auteur, celui de la parentalité non assumée, dans un cadre un peu particulier. La question de la pauvreté et de l'argent y jouent un rôle prépondérant. Deux familles paysannes normandes tirent le diable par la queue pour élever leurs ribambelles de marmots. Un jour, le carrosse cossu d'un couple riche de la ville s'arrête chez eux et à une proposition indécente à faire : acheter un gosse, puisque la femme ne peut en avoir elle-même. Chez les Tuvache, on s'indigne de ce commerce et même pour vingt mille francs (somme énorme pour des campagnards) on refuse de vendre son enfant. Par contre, chez les Vallin, on ne tergiverse pas autant. Une poignée de main est échangée et un enfant grimpe dans le carrosse. Qu'adviendra-t-il lorsque les deux enfants, ayant atteint la vingtaine se rencontreront ?... À vous arracher les tripes !
Mon Oncle Jules, issu du recueil Miss Harriet est lui aussi un conte particulièrement réussi. Maupassant y aiguise le couteau infâme du regard familial sur la réussite sociale...
Le Parapluie, issu du recueil Les Soeurs Rondoli est elle-aussi particulièrement plaisante. C'est un portrait aux petits oignons d'une vraie radine maladive ; une nouvelle caustique et sentant fort le vitriol, un peu à la façon de Gogol dans le Manteau ou de Zola dans nombre de portraits sans concession qu'il nous a légué des vieilles femmes cupides.
Enfin, La Parure, issue du recueil Contes du Jour Et de la Nuit, nous narre cette sorte de descente aux enfers d'une brave et belle jeune femme par péché d'orgueil et de paraître...
Bref, cinq nouvelles absolument superbes et de grande qualité, la tout agrémenté d'explications, de dossiers et d'illustrations très bien faits. Je recommande l'ouvrage à 100 % pour ceux qui souhaitent découvrir Maupassant, qu'ils soient jeunes ou moins jeunes.
Nonobstant, ce que j'exprime ici n'est qu'un avis, le mieux sera toujours que vous vous fassiez le vôtre.
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Quelle meilleure façon de commencer avec Guy de Maupassant que ces quatre nouvelles normandes ?
Cette édition, qui semble plus spécialement destinée aux collégiens et lycéens, a de nombreux mérites : un format intéressant et une couverture attrayante. Il en est de même à l'intérieur où l'on sent un effort véritable de l'éditeur pour rendre le XIXème siècle attrayant à nos jeunes en devenir.
Ensuite, une présentation et des explications parfaites qui lèvent toute ambiguïté ou incertitude qui pourrait se faire jour à de jeunes lecteurs du XXIème siècle, pas forcément très au fait de la vie rurale et des contingences historiques de cette époque.
Et bien évidemment, le choix de nouvelles est au-dessus de tout soupçon. À la fois ciblé et diversifié, accrochant quatre des toutes meilleures nouvelles De Maupassant, bref, une réussite complète.
Tout d'abord, Histoire D'Une Fille de Ferme (issue du recueil La Maison Tellier), représente un format de nouvelle un peu plus long que la moyenne chez Maupassant. La narration retrace le destin, malheureusement assez commun pour l'époque, des filles mises enceintes par des gaillards incapables d'assumer leurs ébats, quitte à faire payer à vie durant le prix de la passade à l'infortunée qui a eu la faiblesse de s'abandonner quelques instants.
Ici, l'auteur nous offre un dénouement plutôt inattendu et, une fois n'est pas coutume (c'est surtout la marque du Maupassant jeune, pas encore complètement pessimiste), une fin heureuse, ce qui est à noter d'une pierre blanche.
Ensuite, nous basculons dans la terrible nouvelle intitulée le Père Milon, qui nous relate les " exploits " d'un vieux paysan normand, dur en affaire, lors de la brève occupation de la Normandie par les soldats prussiens à l'occasion de la guerre de 1870-71.
C'est un taiseux, un discret, ce père Milon, une tête dure comme du coeur de chêne ce père Milon, mais un estomac à faire pâlir certains. Il est émouvant au possible et vous laisse un pincement au coeur, voire une petite larme si vous êtes sensible. Il me rappelle beaucoup le Père Amable dans le recueil La Petite Roque.
La nouvelle suivante, intitulée La Ficelle et issue du recueil Miss Harriet est elle-aussi absolument terrible. Elle explore d'autres pans de la nature humaine, à savoir la roublardise (proche de la malhonnêteté) paysanne, la cruauté et l'acharnement d'une assemblée villageoise ainsi que la puissance négative de la vox populi. Une nouvelle vraiment impressionnante à tous égards.
Enfin, le Rosier de Madame Husson est une nouvelle plus légère, quoique, qui sillonne deux directions distinctes.
Tout d'abord le sujet principal, à savoir, selon l'auteur, le ridicule des « prix de vertu » (je n'ose même pas imaginer ce que Maupassant aurait pu écrire des concours de Miss...) et du côté labile que peut prendre la vertu, surtout lorsqu'elle est exposée sous les projecteurs (voir à ce propos la fameuse chanson de Brassens, « Trompettes de la Renommée, vous êtes bien mal embouchées »).
Et puisque je suis dans la comparaison avec l'ami Brassens, l'autre axe majeur de cette nouvelle est la dénonciation du chauvinisme exacerbé du narrateur qui s'admire dans Gisors, modeste ville de l'Eure, comme dans la plus grande mégapole de tous les temps et qui ne peut que me faire songer à cette autre chanson « Les Imbéciles Heureux Qui Sont Nés Quelque Part ».
Bref, une très belle introduction à l'oeuvre De Maupassant et, si le coeur vous en dit, et si vous avez été conquis par ces nouvelles normandes, je vous recommande chaleureusement également le recueil intitulé Contes Normands paru dans la collection Pochotèque du Livre de Poche, sous la direction de Marie-Claire Bancquart et qui totalise l'essentiel des superbes nouvelles normandes que nous a légué Maupassant.
Vous aurez senti comme un parti pris chez Nastasia aujourd'hui, c'est que je suis normande, de sang, de naissance, d'âme et de coeur, et donc, plus que jamais, ceci n'est que mon avis, celui d'une imbécile heureuse née quelque part, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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En faisant le tri dans les bouquins qui encombrent la chambre de mon fils, je suis tombée sur ce petit recueil qu'il avait dû lire pour le collège l'année dernière. Je me suis dit que ça faisait bien longtemps que je n'avais pas lu De Maupassant et j'ai donc eu envie de le lire.

Mise à part « la parure » dont je me souvenais parfaitement, l'ayant lu un nombre incalculable de fois, je n'avais aucun souvenir des 4 autres nouvelles. Elles sont pourtant toutes excellentes.
Qu'elles sont cruelles ces histoires ! Et le portrait des Hommes que dessine Maupassant n'est guère flatteur. Qu'ils soient pourris par l'avarice ou obsédés par les apparences, ils sont tous assez détestables. La nouvelle que j'ai préféré, « Aux champs », est sans doute celle qui propose la peinture humaine la plus acide et la plus cruelle du recueil.

C'est toujours un plaisir de lire Maupassant. Chaque nouvelle est parfaitement construite. En quelques lignes l'auteur sait poser un contexte et brosser des personnages. Malgré leur brièveté, chaque nouvelle est d'une grande richesse et d'une grande finesse. Maupassant est bien le maître de la forme courte. Un régal !
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Pour la bonne cause ( Challenge solidarité ) et pour mon bon plaisir aussi, me voici plongée très brièvement dans l'oeuvre De Maupassant, dont j'ai déjà pu apprécier le talent dans Bel-ami et Boule de suif il y a fort longtemps, mais aussi dans une série télévisée des années 70 et 80 réalisée par Claude Santelli.

Ici, un recueil de cinq nouvelles particulièrement acerbes, destiné aux adolescents, où l'auteur égratigne et ridiculise la "bonne société" de l'époque.
Excellent !
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Quand un livre est un recueil de nouvelles, je m'accroche à celle qui me parle le plus. Guy de Maupassant est normand, comme moi. Il raconte "Cinq nouvelles réalistes".
« Mon oncles Jules », la 3è nouvelle, m'intéresse. D'abord parce que mon père, souvent, dans les discussions, évoquait l'oncle d'Amérique, et a dû connaitre l'histoire, --
2 ) parce que ça se passe dans ma ville natale, Le Havre, et
-- 3 ) aussi parce que moi aussi, j'ai eu un onc'Jules à Gonfreville, et enfin
-- 4 ) parce que l'histoire est belle.
.
Un ami du narrateur raconte que son père, "juste" financièrement, espérait des nouvelles d'un frère parti faire fortune aux Amériques : Jules. Celui-ci avait grignoté l'héritage, et espérait le rétablir en partant là-bas….
La morale de cette histoire, eh bien…. C'est qu'il faut surtout compter sur soi-même ;
... et quand les gens se gaussaient de connaître quelqu'un qui a soi-disant réussi, mon père s'exclamait : » C'est l'oncle d'Amérique ! »
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Dans ce court ouvrage de 100 pages, Maupassant confirme sa place au sein des écrivains réalistes. A travers cinq nouvelles, l'auteur s'emploie à décrire les conditions de vie des employés de bureau, de la petite bourgeoisie qui rêve de gravir les échelons de la société ou se prend à rêver d'y appartenir même pour quelques instants.

La nouvelle qui m'aura le plus bouleversée est sans conteste celle de cette petite rempailleuse dont la vie entière se résumera à aimer en secret un homme dont la condition sociale le rend inatteignable. Maupassant prend la défense des plus « petites » gens en opposant la vertu et le rang social. Il brosse une galerie de portraits poignants.
A travers ses descriptions et le langage parlé, il rend cet univers très réaliste.
Sentiments amoureux, élévation sociale, cupidité, orgueil sont autant de thèmes qui fleurissent dans ce recueil.
Des dossiers expliquent plus largement certaines thématiques et font de cet ouvrage, un excellent guide pour les jeunes lecteurs intéressés par cette époque.
Un portrait cruel d'une société avide où les hommes et les femmes apparaissent peu glorieux.
Maupassant se pose en maître du format court.
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assez bien illustré aussi bien en couverture qu'a l'intérieure. Je n'ai point d'autres informations a vous donnez.
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Recueil de nouvelles trés intéressant dans lequel le style d'écriture de l'auteur Guy de Maupassant est bien représenté. Les chutes des nouvelles sont variées et passionnantes.
Seul inconvénient : recueil un peu court.
Mais, je le recommande aux personnes n'aimant pas forcément la lecture de long roman.
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Cinq nouvelles ciselées De Maupassant :
La parure, aux champs, le parapluie (la seule humoristique), Oncle Jules, la rampailleuse.
L'argent y occupe une place essentielle, écrasante, dominante, supérieure même à l'amour familial ( "aux champs", la plus tragique et la plus déprimante mais peut-être la plus belle).
Maupassant excelle à décrire une bourgeoisie petite ou moyenne étriquée, fermée d'esprit, cupide, l'importance de l'apparence, de l'orgueil (la parure), de ce que l'on montre si différent de l'intimité (Mon oncle Jules).
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Le reccueil de ces nouvelles est plûtot bien et je trouve que la meilleure est La Parrure
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