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The Birds
Traduction : Denise van Moppès et Florence Glass

A lire ces sept nouvelles de l'écrivain britannique, je me surprends une fois encore à affirmer que son talent, confiné il est vrai aux "histoires d'amour" classiques, est resté en jachère. Car il y a ici, c'est indubitable, une puissance dans l'imagination et dans l'insolite qui fait de Daphné du Maurier l'égale d'un Matheson - et je pèse mes mots.

A mille lieues du clinquant hollywoodien, la nouvelle qui servit de base au film d'Hitchcock y gagne en économie dans la suggestion de l'horreur pure. Tout ici se situe dans la paisible campagne anglaise, non loin des côtes cependant, ce qui permet au héros de voir les mouettes aller se resourcer sur l'écume des vagues avant de reprendre leur assaut contre les humains. Maurier a en effet l'habileté de présenter les attaques des oiseaux comme étant guidées par la marée, ce qui laisse aux hommes, pour peu qu'ils en aient l'intelligence, le temps de se constituer des provisions et de se barricader chez eux avant que la mort emplumée ne déferle à nouveau sur eux. Tous hélas ! n'auront pas cette sagesse ...

Mais je crois que c'est au "Pommier" et à "Une Seconde d'Eternité" que je donnerais la palme au sein de ces nouvelles qui évoquent plus souvent le Bradbury du "Pays d'Octobre" que les excès sanglants de l'épouvante classique moderne.

Le premier met en scène un veuf qui acquiert peu à peu la certitude que sa femme disparue, Midge, s'est en quelque sorte réincarnée dans un pommier malingre, lequel, tout aussi insidieusement, va envahir son jardin. Mais la subtilité de l'auteur est telle que non seulement le lecteur finit lui-même par s'en convaincre - ce qui est l'effet recherché, m'objecterez-vous - mais aussi - ce qui est plus ennuyeux pour le héros - qu'il finit par prendre fait et cause pour le pommier - et pour la disparue.

Quant à "Une seconde d'éternité", c'est probablement l'une des meilleures variations sur le thème du spectre condamné à revivre sa mort qu'il m'ait été donné de lire.

Lecture faite, on se prend à rêver au roman fantastique que Daphné du Maurier n'a jamais produit ... ;o)
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Ça y est, c'est fait. J'ai lu mon premier Daphné du Maurier.
J'ai choisi Les Oiseaux, car j'ai pensé qu'un recueil de nouvelles était plus pratique pour une "première" : des récits courts et variés permettent parfois d'aborder de grands auteurs de façon moins intimidante.
Cette lecture m'a vraiment marquée car, de longues semaines après avoir refermé le roman, je songe encore de temps en temps à l'une ou l'autre nouvelle découverte dans ce recueil. Chaque histoire était différente, mais chacune possédait son propre charme, que ce soit une ambiance inquiétante, un personnage principal attachant ou un côté quelque peu fantastique.
La plume de Daphné du Maurier était très agréable à lire, car très soignée et, finalement, très "classique". C'est tout à fait le genre d'écriture qui me plaît et, là encore, j'ai été séduite.
Après cette première découverte absolument magnifique, j'ai bien entendu envie de découvrir plus en détail l'oeuvre de cet auteur. Si quelques lecteurs qui connaissent mieux Du Maurier que moi ont des recommandations à me faire, je suis preneuse !
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On pourrait partager les nouvelles de ce recueil en deux catégories: celles fantastique et celles psychologiques.

Les nouvelles fantastiques s'ouvrent avec 'Les Oiseaux', un petit bijou très différent du film mais tout aussi bien. Malheureusement, les autres ne sont pas aussi bien. 'Monte Verida' commence bien mais finit en eau de boudin, 'The Apple Tree' est trop maladroit, et 'Kiss Me Again, Stranger' est sympathique, mais oubliable.

En revanche, les deux nouvelles psychologiques rehaussent le niveau. 'The Old Man' a une excellente atmosphère malgré une histoire confuse, mais 'The Little Photographer' est juste excellente, et est la meilleure nouvelle du recueil après 'Les Oiseaux'. L'une des plus longues aussi, Du Maurier la commence comme une histoire romantique et la finit en thriller, le dénouement fait d'ailleurs beaucoup penser à la nouvelle 'La Peur' de Stefan Zweig.

En conclusion, un recueil en demi-teinte, mais qui mérite d'être lu pour 'Les Oiseaux' et 'The Little Photographer'.
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Résumé de l'éditeur: Ce deuxième des quatre volumes rassemblant, dans l'ordre de leur composition, les nouvelles les plus significatives d'une oeuvre qui en comporte près d'un millier - choisies et présentées par Robert Silverberg, qui a écrit une introduction spécifique pour chacune d'entre elles-, couvre la période comprise entre 1971 et 1981. Une décennie particulièrement tourmentée pour le monde et pour l'auteur lui-même, qui avertit d'entrée de jeu (x) : " il arrive bien des choses bizarres et déstabilisantes aux personnages des récits réunis ici, et le lecteur qui s'y aventurera risque de se trouver emporté dans un voyage peu ordinaire, comme le fut leur auteur dans les années où elles furent écrites.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Je viens de retrouver ce livre dans ma bibliothèque (eh oui, il me faut parfois, comme vous, je suppose, me séparer de quelques uns d'entre eux pour laisser la place à d'autres).
Je n'ai pu me résoudre à m'en séparer, non pas que « les oiseaux » soit une nouvelle dont je garde vive la trace, plus impressionné par ce qu'en a tiré Alfred Hitchcock, certes un peu éloigné du roman mais tellement terrifiant.
Non, si je n'ai pu me résoudre à la séparation c'est plus volontiers du fait des autres nouvelles publiées dans ce recueil et plus particulièrement l'une d'elle, « mobile inconnu ».
J'ai lu ces nouvelles il y a bien longtemps, plus de 30 ans au moins et aujourd'hui encore la trace en est intacte.
Là, assis par terre, je me suis mis à relire...
Et tout m'est revenu, ce que j'avais enfoui, comme Lady Farren, moins tragiquement, plus lucidement mais tout aussi violemment...
Il faut relire Daphné du Maurier, elle était décidément une conteuse hors du commun !
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J'ai souvent lu dans les critiques de ce recueil le qualificatif de "moderne". Et c'est un adjectif qui colle bien à cette oeuvre : cela pourrait très bien être le dernier "best seller" anglo-saxon à la mode alors qu'il date du début des années 50. Ces nouvelles sont toutes teintées d'un soupçon de fantastique ou d'une subtile rupture de la réalité.
A chaque nouvelle, on fleurte avec le fantastique, voire la science fiction, sans pourtant s'écarter tout à fait d'une "vie réelle" et ordinaire.
Dans "les oiseaux" (de mon point de vue pas la meilleur de ces 5 nouvelles, même si la plus connue, de part l'adaptation cinématographique d'Hitchcock) ce sont des oiseaux qui brusquement s'en prennent aux humains.
Dans "encore un baiser", la mystérieuse ouvreuse du cinéma a des allures de vampire ou de fantôme, façon littérature fantastique, alors que c'est une "femme ordinaire".
Dans "une seconde d'éternité" (une superbe histoire d'amour elle aussi effleurée) cette fois c'est à la science fiction qu'on pense, avec des thèmes classiques de ce genre comme le voyage dans le temps ou les univers parallèles.
Mais à chaque fois, toutes ces déformations de la réalité sont moins appuyées que dans les romans de genre, plus proche de nous... et d'autant plus marquantes.
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Dans ce livre qui regroupe 7 nouvelles la plus connue est celle qui a donné son titre au livre « Les oiseaux »
« Les oiseaux », dont Hitchcock s'est inspiré pour son inoubliable film, et qui nous fait regarder les volatiles en tous genres avec un autre oeil.
« le pommier » qui hante cet homme qui pensait revivre avec une certaine liberté après le décès de sa femme acariâtre. Oui, mais voilà bien qu'il va trouver dans cet arbre une certaine ressemblance avec son épouse défunte. Certains pensent que les humains se réincarnent en animaux après leur mort, se pourrait-il qu'ils se réincarnent aussi en arbre ?
«Encore un baiser » Lui, le jeune homme qui ne vit que pour sa passion de la mécanique dont il a fait son travail, voilà bien qu'il tombe amoureux fou de l'ouvreuse du cinéma de son quartier. Mais pourquoi la jeune femme l'attire-t-elle dans un cimetière et veut-elle savoir s'il était aviateur pendant la guerre ?
« le vieux » : Quelle terrible drame que celui que vit la famille du vieux. Mais les apparences sont bien souvent trompeuses…
« Mobile inconnu » pourquoi cette jeune femme de la bourgeoisie anglaise qui va mettre au monde son premier enfant dans quelques semaines, et dont la vie ressemble à un conte de fées se suicide-t-elle un matin juste après avoir bu un verre de lait ? quel terrible drame cette mort peut-elle donc cacher ?
«Le petit photographe » quand une marquise anglaise en vacances sur la Côte d'Azur et qui n'a rien d'autre à faire que passer ses journées à se languir au soleil, se met à jouer avec les sentiments d'un jeune homme handicapé, sans se douter un seul instant que son comportement cruel se retournera contre elle pour la poursuivre toute sa vie
« Une seconde d'éternité » Comment se fait-il que madame Ellis en rentrant de sa promenade quotidienne retrouve des étrangers installés dans sa maison, et pourquoi personne ne semble la croire lorsqu'elle dit qu'elle est la légitime occupante des lieux ? Pourquoi la police ne peut-elle joindre tous ceux qu'elle connaît et qui peuvent prouver ses dires ?

Une belle série de nouvelles fantastiques bien servies par la très jolie plume de Daphné du Maurier.
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Jai dévoré ce recueil de nouvelles de Daphné du Maurier, le premier classique de ma PAL de cette année. Les sept nouvelles ont su me tenir en haleine jusqu'à leurs dernières pages et sont toutes très agréables à lire et mystérieuses à souhait. Les oiseaux, la plus célèbre des nouvelles, n'a pas été ma préférée. Je préfère l'adaptation de Hitchcock. J'ai complètement été emportée par le vieux ( la fin est vraiment inattendue), le mobile inconnu ( un inspecteur cherche à comprendre le suicide d'une femme qui semblait heureuse) et le pommier (un arbre prend mystérieusement l'apparence d'une épouse disparue et mal-aimée et hante le mari).
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Les nouvelles succèdent aux contes dans ce blog. En ce moment, je rencontre quelques difficultés pour choisir un livre. En attendant LE gros pavé susceptible de provoquer un redoutable coup de foudre, je papillonne ici et là et change de genre au gré de mon humeur.
L'ambiance de ces nouvelles est inquiétante, sombre, parfois flirtant avec le policier, le fantastique et le surnaturel: des oiseaux attaquant sauvagement les hommes, un vieux pommier rappelant au narrateur sa femme défunte, une jeune mère se suicidant sans raison apparente, une ouvreuse aimant s'allonger sur les pierres tombales, un photographe amoureux d'une marquise ou même un spectre revenu chez elle vingt ans après...
Le seul récit qui ne m'a pas plu est celui du photographe, un peu moins dynamique et travaillé à mes yeux.
Les histoires sont courtes et s'achèvent parfois brusquement, laissant le lecteur livré à lui-même pour choisir une fin qui le convienne, si toutefois cela est possible. On reste un peu sur sa faim malgré la qualité de l'écriture et le suspens distillé par l'auteur.
Je dirais que ce livre est un "amuse-gueule": il est plaisant, palpitant mais insuffisant pour les lecteurs insatiables comme moi, préférant de longues histoires !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Depuis un moment maintenant, j'avais très envie de découvrir l'univers de Daphne du Maurier, cette autrice à l'aura fascinante qui semble hypnotiser une grande partie de la bookosphère… Sans la connaître encore, j'associais son nom à des atmosphères sombres et pesantes, aux accents gothiques et aux frontières du fantastique. Curieuse de lire ses grands succès, Rebecca en tête, j'ai pourtant pris le temps de la découvrir d'abord par un recueil de nouvelles, Les Oiseaux, éponyme à la première d'entre elles qui inspira d'ailleurs son célèbre film à Alfred Hitchcock.

Cette première nouvelle, donc, m'a beaucoup plu. J'ai aimé observer le personnage principal et sa famille faire face à cette absurde crise de violence des oiseaux, prendre des précautions là où d'autres voisins choisissent de ne pas s'inquiéter… Si les premières pages placent un décor plutôt banal, la tension monte assez rapidement. Sans avoir recours à des artifices grandiloquents, tout en subtilité, l'autrice parvient à créer une situation de plus en plus oppressante. La paranoïa grandit, et je me suis laissée prendre au jeu des protagonistes : face à une telle situation, est-ce que je la prendrais au sérieux ? Comment réagirais-je ? La nouvelle se conclut sur une fin profondément déconcertante mais qui, avec du recul, ne donne que d'autant plus de force au récit qui lui a précédé…

Les nouvelles suivantes explorent toutes ce procédé, où la situation banale des personnages, presque pesante d'ennui, monte graduellement en tension. Immanquablement, l'ambiance malaisante s'installe, oscillant entre la psychose des personnages et l'introduction d'éléments réellement fantastiques. Si toutes ne m'ont pas autant plu les unes que les autres, selon les univers abordés par l'autrice, j'ai néanmoins été captivée à chaque fois par l'atmosphère qu'elle parvient à mettre en place : quelque chose de l'ordre de la torpeur, où le rêve tourne au cauchemar sans que l'on puisse dire précisément quand tout a commencé…

Je suis donc absolument ravie de cette première rencontre avec Daphne du Maurier, profondément convaincue de la qualité de sa narration et des atmosphères qu'elle crée.
Lien : https://pagespluvieuses.word..
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