C'est la panique au château de Versailles. le corps d'une jeune femme tuée d'une balle dans la tête est retrouvé dans le bosquet de la Colonnade. La victime, Marie Métiviern était, d'après ses proches, une jeune fille sérieuse qui n'avait aucun ennemi. S'ils disent la vérité, pourquoi l'a-t-on tuée ? C'est la question que se posent le commissaure Beaumont et le commandant Massart, chargés de l'enquête.
Ce drame laisse les deux hommes perplexes et à peine leur enquête a-t-elle commencé qu'une seconde jeune femme est retrouvée assassinée dans la chapelle du château.
C'était une bonne idée de la part de l'auteure d'utiliser le château de Versailles comme "décor" pour cette enquête contemporaine. Malgré les crimes qui sont au centre du récit, Versailles apporte aux scène difficiles qu'il abrite un petit côté hors du temps.
L'enquête démarre sur les chapeaux de roues. le livre est à peine ouvert que le commissaire Beaumont et le commandant Massart se retrouvent sur la scène du premier meurtre. Ce premier cadavre est bien vite suivi d'un second, toujours à Versailles. Pas de temps mort, donc, dans ce polar de près de 400 pages. Les policiers enchaînent les interrogatoires, prennent des mesures pour sécuriser l'enceinte du château de Versailles. Mais malgré cela le meurtrier reste insaisissable et parvient à se glisser entre les mailles du filet... pour notre plus grand plaisir, puisque le polar nous tient en haleine jusqu'à la dernière page.
Beaumont finit par désespérer et finit par faire appel à un profileur afin de mieux cerner la personnalité du criminel. Et c'est là que le récit - déjà passionnant - devient extrêmement intéressant. La description faite par Jacquetti (le profileur, donc) permet au lecteur un peu perspicace de concentrer son attention sur deux suspects potentiels (inutile d'insister, je ne vous dirai pas de qui il s'agit) bien avant que notre brave commissaire se doute de quelque chose.
Pour une fois, j'ai donc réussi à deviner l'identité de l'assassin avant la fin du polar (merci M. Jacquetti !), mais je n'ai pas vraiment de mérite, puisque l'auteur fait vraiment tout ce qu'elle peut pour nous mettre sur la bonne voie. A part en le désignant directement par son nom, elle ne pourrait pas être plus explicite.
L'ombre du soleil était donc un polar parfait, avec juste ce qu'il faut de suspense. Un seul minuscule défaut - tellement microscopique qu'on pourrait m'accuser de couper les cheveux en quatre - m'a ennuyée : j'aurais souhaité que les personnages soient plus complexes. Des victimes au passé rempli de zones d'ombres, sur lesquelles il aurait fallu enquêter. Des policiers plus compliqués que le sympathique Beaumont (la personnalité de Massart m'a semblée mieux construite que celle de son supérieur). Bref, plus d'ombre cachant un peu plus ce soleil.
Si l'on excepte ce détail, ce polar est à conseiller à tous les fans du genre.