Après "L'île des chasseurs d'oiseaux",
Peter May continue d'envoûter le lecteur amoureux de l'Écosse que je suis.
Certes, ce deuxième volet est peut-être un peu moins sensible et hypnotisant que le premier, mais cela reste -selon moi - de bonne facture.
On y retrouve les mêmes personnages que dans "L'île des chasseurs d'oiseaux", Fin, Marsaili, Donald Seamus, mais les nouvelles apparitions sont tout aussi savoureuses.
Peter May écrit bien, il n'a pas son pareil pour restituer les souvenirs, la terre, la nature sauvage et maîtresse qui règne sur les îles hébrides.
Il se montre également très doué pour installer des ambiances, écrire des dialogues savoureux et justes, dépeindre la culture âpre et nostalgique qui hante cette partie du Nord de la Grande Bretagne.
Ses personnages semblent errer entre passé et présent, sans jamais vraiment savoir comment l'avenir s'écrira.
Il y a quelque chose de pesant et léger à la fois dans ses histoires, à l'image de cette lande, tour à tour trempée d'eau puis caressée par une lumière aussi fugitive que divine.
C'est noir, mais c'est un noir traversé d'un voile jaune pâle, aux reflets rosés.
Le drame humain gronde en sourdine, mais sur l'avant-scène, il y a des êtres sensibles, heurtés, marqués par les regrets, des êtres qui ne demandent qu'à aimer, à vivre une trêve dans leur tourment.
Et la nature, en lavis barbouillé, en bruit de fond, qui, tel un personnage à part entière, fait du grabuge, éclabousse, chahute, semble décider du dénouement de tous ces destins.
Pour toutes ces raisons, j'aime les histoires de
Peter May.