Bien entendu, il est difficile de comparer ce deuxième tome de la trilogie de
Peter May à
L'ile des chasseurs d'oiseaux, coup de coeur pour moi, mais le talent de l'écrivain nous transporte vite dans cette nouvelle histoire avec la découverte d'un corps enfoui dans la tourbe depuis cinquante ans.
Fin
Macleod, toujours profondément meurtri par la mort de son fils tué par un chauffard, a rendu sa plaque d'inspecteur de police et est reparti s'installer sur son île natale .
Le cadavre ayant un lien de parenté avec Tormod, le père de Marsaili , son amie de coeur , Fin se charge d'enquêter de façon officieuse avant l'arrivée des enquêteurs.
En parallèle, nous suivons , raconté à la première personne, les souvenirs de Tormod dont la démence ne permet plus des échanges cohérents et nous découvrons la vie dans les orphelinats il y a cinquante ans dans cette partie de l'Ecosse et le placement de ces jeunes enfants dans les fermes comme main d'oeuvre .
Mais il ne faut pas oublier que ces placements d'enfants qui nous choquent à la lecture de ce livre était pratique courante en France au début du XX ème siècle dans les familles nombreuses peu aisées : c'était une solution facile pour avoir moins de bouches à nourrir et pour les fermiers d'avoir de la main d'oeuvre peu couteuse, mon grand-père avait des souvenirs terribles de ses jeunes années loin de sa famille ...
Peter May nous transporte toujours avec autant de poésie dans ces paysages battus par les vents et la pluie, ces landes inhospitalières, ces petites îles au bout de l'Ecosse.
Ses personnages sont attachants, fragiles, ils sont peu expansifs dans leurs paroles et leurs sentiments mais les trahisons sont ancrées profondément dans leur coeur et rien n'efface les siècle du passé, restent la tendresse et les regrets... C'est émouvant .
Que réserve le dernier tome, je vais attendre un peu pour faire durer le plaisir ...