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4,06

sur 618 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le terrier, c'est ici que vivent Eine, son petit frère, Jung, et leur Maman. Dans l'obscurité, isolés et coupés de tout, aussi bien du soleil qui pourrait leur brûler la peau que des humains, ces êtres si différents d'eux. le seul contact est Aleph, le père protecteur qui leur apporte de quoi manger et boire, qui s'occupe de leur éducation, aussi bien physique qu'intellectuelle, qui vide les seaux pour uriner et déféquer. Aleph, ce seul repère pour les deux monstres. Mais, un jour, il ne revient pas. Dehors, des pluies torrentielles s'abattent, une sirène retentit au loin... et une voix d'humain s'approche. Si les deux monstres sont terrifiés et vont aussi aussitôt se cacher, leur Maman, elle, appelle à l'aide...

Maud Mayeras prend son temps pour dépeindre, sur des dizaines de pages, le quotidien peu ordinaire de ces deux enfants, les monstres comme ils sont certains d'être, et leur Maman. Un quotidien ponctué par les visites d'Aleph. Entretemps, un homme est admis aux urgences et une catastrophe naturelle s'abat sur la ville. L'on comprend très vite qu'il s'agit d'Aleph. La vie des deux enfants va alors soudainement basculer. Si ce climat oppressant et anxiogène est le point fort de ce roman, les relations entre les deux enfants mais aussi avec leur maman sont magnifiques. Envers et contre tous, telle pourrait être leur devise. Si le sujet est dur, parfois violent, l'auteure le traite avec une grande justesse, ne pêchant pas dans l'excès. Ce roman nous fait passer par bon nombre de sentiments, aussi bien la surprise, la colère, l'émoi, l'horreur, l'incompréhension, le malaise que l'effroi... même une fois la porte de ce terrier fermée...
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Mayeras ne me laisse jamais indifférent.
Soit j'adore, soit je déteste.

Elle réussit ici à me faire passer d'une furieuse envie d'abandon à un plaisir de lecture affirmé.

Mais que le début fut laborieux.
Le bestiau affiche 300 pages au compteur, loin d'être incontournable, alors pourquoi s'évertuer à faire du surplace durant les 100 premières, hein, dis ?
D'autant que la quatrième de couv' bave allégrement sur le déroulé quasi statique de ce premier tiers.

J'suis pas content.
Pas content d'assister à une master-class de broderie, moi qui suis plutôt adepte du pied sur la pédale et c'est pas ma Brother CS10s qui vous arguera du contraire.

Au-delà de ces considérations toute personnelles, mais que je partage dans leur immense majorité, il est indéniable que Mayeras touche sa bille pour développer un univers légèrement anxiogène.

Des monstres tapis au fond d'un terrier.
On tape direct dans le conte névrotique.
Mais totalement abject et barbare au regard de la plausibilité déjà rencontrée de telles déviances.

Les Monstres est le miroir d'une déshumanisation totale et durable qu'il conviendra d'appréhender une petite boite de xanax à portée de pogne, on ne sait jamais.

Merci, Maud, pour l'élan d'allégresse et d'optimisme insufflé en cette période si trouble.
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Ils vivent dans un terrier, ce sont des monstres.
Maud Mayeras a réussi à me faire douter pendant quelques pages, change t elle de style ? mais non c'est juste moi, mon cerveau qui hiberne et a du mal à se réveiller !
Maud Mayeras a néanmoins su traiter d'un sujet, qui n'est malheureusement pas que fiction, avec une certaine originalité.
Une mère, sa fille Eine, Jung,son fils sont blottis, enfermés dans un terrier, Aleph est e seul qui sort chercher de la nourriture jusqu'au jour où il ne revient pas... C'est là que commence véritablement le roman et là aussi où nous sommes embarqués dans l'histoire folle de cette famille bercée par les contes terrifiants écrits et lus par Aleph.
Eine et Jung se retrouvent complètement désarçonnés et se sentent menacés par le monde extérieur. Comment changer son angle de vue ? comment développer son esprit critique lorsque l'on a été conditionné durant toute sa vie et que l'on a aucun point de comparaison ?
Le conditionnement, les injonctions, les bourrages de crânes, nous y sommes tous confrontés mais pour certains d'entre nous, nous pouvons tout de même, grâce à des rencontres, des sources diverses et aussi quelques efforts, nous méfier, nous opposer à la pensée que l'on nous assène tous les jours à toute heure à travers les médias.
Ce roman n'est pas un plaidoyer pour la liberté de pensée mais bien un thriller mais il amène toutefois un sujet de réflexion.
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— Vous savez pour quelle raison le grand méchant loup ne pourra jamais vous dévorer les enfants ?
— Nous l'ignorons Aleph.
— Parce que c'est vous le grand méchant loup.

Avais-je déjà lu un tel livre ? Non, je n'en ai pas souvenir…

Avais-je déjà lu un livre aussi angoissant que terrifiant ? Oui, sans aucun doute… de plus, la réalité dépassera toujours la fiction et l'auteur n'a malheureusement rien inventée… Elle nous a juste permis de voir l'intérieur…

Avais-je déjà lu un livre terrifiant parce que les adultes font aux enfants des choses qu'ils ne doivent pas faire ? Hélas oui, mais malgré tout, ce roman est un sacré putain de bon roman qui fout les miquettes, te donnant envie de te planquer sous un plaid mais sans pour autant arriver à lâcher le livre.

Pourtant, tout est malsain dans ces pages, tout est malsain dans le fait que des enfants vivent dans un terrier avec leur mère, sans jamais voir la lumière du jour, qui les brûleraient à coup sûr. On pense aux horreurs que vécurent certaines gamines, enfermées dans des caves, à la merci de leur bourreau, seules… Sauf qu'ici, il y a leur mère…

Oui, on baignera dans le glauque tout au long du récit, sans pour autant que ce glauque soit de la surenchère juste pour en faire. L'auteure a su doser cette glauquitude afin que le lecteur ne vomisse pas son quatre heures et son midi aussi. Malgré tout, vu le pitch, on est prévenu d'avance et difficile de porter plainte parce que les Bisounours ne sont pas de la partie.

Ce roman, c'est un conte de Perrault qu'on vous fait à l'envers puisque vous vivrez avec des enfants qu'un ogre nomme "monstres", comme si les Grands Méchants Loups, c'étaient ces gosses-là… Les petits cochons ne sont pas de la partie non plus, l'ogre ayant dû les bouffer avec le Petit Poucet depuis belle lurette.

Et la mère dans tout ça ? Difficile de la juger, difficile de la condamner, une fois que l'on sait tout. L'auteure lui a donné une personnalité qui ne laissera pas indifférente, qui nous fera poser des questions, réfléchir et se dire "mais qu'aurions-nous fait à sa place ?" car cette résignation, cette soumission est tout simplement horrible, effroyable, et si vite acceptée.

Sans oser vous en dire plus, sachez juste que ce roman est sombre, noir, et que c'est du jamais lu. Des romans tels que celui-là, il n'en existe pas beaucoup, sauf à lire les récits de ceux ou celles qui ont vécu un enfermement, disparaissant de la surface de la terre pour des années.

C'est angoissant, malsain, ça serre les tripes et on sait que face à tant de sombritude de l'âme humaine, personne n'en sortira indemne, même pas le lecteur.

Malgré tout, c'est une lecture que je ne regretterai pas car elle m'a permis d'aller où je n'étais pas encore allée et quand bien même je n'ai plus envie d'aller sonder cette partie inhumaine de l'Humain, il fallait bien qu'un jour j'y descendisse dans un roman (mais j'éviterai les témoignages réels de ceux et celles qui l'ont vécu en vrai).

Maud Mayeras, une fois de plus, nous a sorti un grand roman noir.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Rosemarie et ses deux enfants Jung et Eine vivent dans une cave, un « terrier » isolé du reste du monde, ne voyant jamais la lumière du jour. C'est Aleph, le père qui les séquestre et assure le ravitaillement. Il a fait croire à ses enfants qu'ils étaient différents, qu'ils étaient des monstres et que pour cela il devait les éduquer, les préparer pour leur sortie.
Un jour Aleph ne vient plus au terrier, il a fait un malaise cardiaque dans un supermarché et a été transporté par les pompiers à l'hôpital. Dès qu'il reprend connaissance, il n'a qu'une idée en tête sortir pour les retrouver. Mais pendant ce temps, les choses bougent dans le terrier. La ville est en train d'être évacuée, le barrage menace de lâcher. Des hommes font le tour des maisons les plus isolées et c'est là qu'ils trouvent la mère et les enfants. Les choses ne vont pas se dérouler simplement…
On lit ce livre en apnée, envie de savoir et en même temps peur de sombrer encore plus dans l'horreur. Un roman riche en émotion. J'ai tellement adoré ce livre que j'ai envie de découvrir ses autres livres très rapidement.
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Les monstres de Maud Mayeras sont un mélange doux-amer de bizarrerie, de tendresse, d'ingéniosité, d'intelligence, d'horreur, de terreur et de bonne littérature. Ces ingrédients ont eu sur moi un effet d'attirance-rejet qui ma plongée dans un état de confusion étrange. Envie de retrouver ces personnages intrigants et peur de cette anormalité dérangeante... Tout cela en même temps.
Ce n'est pas la première fois que la plume de cette auteure a cet effet sur moi.
Si Reflex m'avait intensément surprise lors des dernières pages, Les monstres n'ont pas eu cet effet de surprise finale. Mais la tension habile tout au long du roman m'a époustouflée et fascinée.
Une excellente lecture tendue et peu agréable dans les sensations mais fort dépaysante et innovante dans son style.
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Ça commence comme un conte fantastique avant de se transformer en un drame abominable .
L'auteure nous offre une plongée dans la noirceur de l'âme humaine dont certains passages se lisent en apnée tellement on a du mal à lire l'insoutenable.
Un terrier, une mère, ses deux petits et celui qui les nourrit. le père ? Un parent ? Une âme charitable? Son vrai visage restera dans l'ombre une bonne partie du roman.
Eine et son petit frère Jung vivent avec leur mère , cachés des hommes, cachés du monde qui les entoure.
Des monstres qui fuient la lumière et qui survivent dans l'obscurité de leur cachette. Des êtres humains rabaissés à l'état d'animaux ou des animaux dépourvus de la moindre humanité. Leur seul lien avec l'extérieur provient d'Aleph, celui qui leur explique de se méfier des hommes , qui lit aux deux petits des livres avec d'incroyables histoires dedans, qui leur apporte leur nourriture et qui évacue leurs déchets.
Mais un jour Aleph disparaît et le terrier tremble de toute part, la pluie s'insinue dans les failles menaçant de les noyer. Que faire? Rester et affronter impuissant son destin ou fuir vers l'inconnu et risquer d'être tué par les hommes qui vivent dehors ? Cruel dilemme pour la mère et ses enfants . le début de la fin ou celui d'une renaissance ?

Maud Mayeras sème le doute dans la tête de son lecteur qui se démène pendant une bonne partie du récit à comprendre où cela va l'embarquer. Mais si on connaît un tant soit peu sa bibliographie, on se doute que le pire est à venir. Et on ne se trompe pas..
Atmosphère anxiogène au possible, humide et poisseuse . Une obscurité quasi palpable où des êtres se meuvent sans savoir d'où ils viennent et quel sera leur futur, si ce n'est à travers les informations fournies par leur mentor. Par l'éducation ou plutôt les mythes et légendes qu'il leur inculque.
On attend un événement déclencheur qui va tout faire basculer mais l'auteure prépare patiemment le terrain en nous imprégnant de la vie de ces monstres dans ce monde minuscule . Avant que cet incroyable climax transporte subitement les protagonistes comme les lecteurs dans un nouvel univers, de l'ombre à la lumière.
Un roman dur et prenant qui laisse peu de place à l'optimisme mais qui dépeint avec justesse et réalisme l'impact du conditionnement des individus , totalement désarçonnés quand leur monde s'écroule et que leurs repères comme leurs vérités s'évaporent.


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La méthode Montessori pour les crevards.

Difficile d'élever des mioches, ces petits êtres innocents (mouais), sang de notre sang, difficile de les préparer à affronter le monde actuel, ses embuches ses périls. On est pris entre l'envie de les protéger pour leur éviter la chute ou laisser chuter pour qu'ils apprennent à se relever.

Heureusement il existe la méthode Montessori, sinon on peut aussi les enfermer, les affamer et les laisser grandir dans l'obscurité sur un matelas digne d'un squat de toxico centenaire, dans une cave où même les cafards les plus crados du monde ne foutraient pas la moitié d'une antenne.



L'aspect financier mis à part, le choix est difficile n'est-ce pas ?  Je vous laisse deviner quel choix a fait notre héros, petit indice pour les moins futés, il a loupé d'un iota le prix Françoise Dolto.. 


Cette affaire a mi chemin entre l'affaire Fritzl et l'affaire Kampusch sentirait bon l'unité familiale s'il n'y avait pas ce petit goût de renfermé..


 Les persos sont bien brossés, mais pas au savon. Leurs profils psy et morphologique a pris quelques coups dans la gueule et du début à la fin Maud Mayeras jongle avec finesse de l'un à l'autre avec une dextérité de marionnettiste dégénéré, c'est plaisant et sans fausse notes. 


Le travail de l'autrice est puissant car il installe une densité forte dès les premières pages avec des héros torturés chacun à des niveaux différents par des facteurs divers et la mayonnaise périmée prend à une vitesse folle.


Je ne partage pas complètement l'enthousiasme collectif car j'ai trouvé la lecture un peu plombée par les extraits de contes peu distrayants et que j'ai considérés comme superflus pour le déroulement du récit, l'idée est sympa mais il y'en à trop et à part gonfler le total de page et le lecteur que je suis, j'ai trouvé le récit d'assez bonne facture pour se passer de ces éléments perturbateurs qui m'ont empêcher de m'enfiler ce roman d'une traite.


Le bouquin est plein de bonnes idées pour celui qui veut elever ses gamins différemment, je le recommande à tous les parents en difficulté, même après lecture il reste assez efficace en utilisation martiale un bon coup sec sur l'arrière du crane remet les idées en place instantanément.


Cette dernière phrase à bien entendu un but humoristique, n'allez en aucun cas taper un gosse à l'aide de ce bouquin vous risqueriez de l'esquinter.. Et ça ferait peine dans votre bibliothèque sans parler de la décote..


Cette critique n'a pas été sponsorisée par l'éducation nationale :(

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Voilà un moment que je n'avais pas lu de thriller bien noir à vous faire passer une nuit blanche. Eh oui, n'est pas Pierre Lemaitre ou Karine Giébel qui veut !
Mais là je vous confirme : prévoyez la grasse-matinée ou du temps devant vous, car vous risquez fort de ne pas pouvoir lacher cette pépite avant d'en arriver au bout.
Et comme disait Johnny, noir c'est noir. le scénario, dont on se doute en partie mais qui réserve quelques surprises, est amené fort habilement.
On étouffe dans le terrier avec les monstres le geolier et la maman.
On attend la plaquette de chocolat. On attend l'eau. On attend la lumière. On attend un livre.
On entend les pas, le vent, la pluie.
On suffoque dans la puanteur et le suspence.
On voit tour à tout le monde avec les yeux des monstres et les monstres avec les yeux des humains.
Alors, faut-il le lire ? Oui. C'est efficace et délicieusement « éprouvantable ».
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Roman noir et épouvantable à souhait, tellement il sait nous déranger sur les sujets abordés dès les premières pages et d'autres encore auxquelles je ne m'attendais pas en cours et fin de roman. L'auteure effectivement ne nous couvre pas de grossièreté ni de sang, ni de pathétique, ni de violence gore, son écriture n'en a pas besoin, notre cerveau tourne à plein régime: les monstres sont bien au pluriel.
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