Chère Mariana,
Je t'écris cette petite critique que tu ne liras jamais. Peut-être.
Hier soir, 22h15, je t'ai emmenée avec moi. Bien serrée dans mon sac à mains, tu m'accompagnais à l'hôpital. Mon bel amour avait un rendez-vous et je voulais que tu sois avec nous. Avec moi. Quelques pages de ton cru devraient me faire oublier l'endroit, l'odeur et l'inquiétude. Pendant 205 pages, je suis devenue ton amie et la soeur de ton frère et la fille de ta mère. J'aimais ma mère comme toi; elle était aussi ma reine. Tu sais , Mariana, grâce à toi, j'ai parcouru les rues de
Montréal-Nord, j'étais avec toi chez l'Italienne de la fameuse robe, j'ai réussi à te voir à la pastorale. Chez nous aussi il y avait un balcon qui représentait tout l'univers de nos nuits d'étés. J'ai même senti le parfum Fidji sur le bel uniforme de serveuse de ta mère. Permets moi de penser que lorsque j'ai tourné la dernière page, tu auras su que j'ai adoré mon évasion sur le macadam de ton quartier, que tu m'as fait rire, pleurer et encore rire. Montréal n'est qu'à une heure trente de chez moi et j'ai l'impression que si je partais à l'instant nous passerions une bonne soirée. Merci pour ce tour guidé « sombre et lumineux»
comme le dit ta quatrième de couverture. Tu termines en disant que nous nous retrouverons au prochain livre. Je l'espère tant. Comme une amie.