AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,16

sur 898 notes
Bassam Aramin (palestinien), et Rami Elhanan (israélien) nous racontent leur histoire. Ce ne sont pas des personnages de fiction. Ils ont tous deux perdu leurs filles Abir Aramin et Smadar Elhanan, de manière tragique, tristes victimes du conflit israélo-palestinien qui n'en finit pas de détruire deux peuples qui s'affrontent pour la même terre.
Abir était partie acheter des bonbons quand elle a été victime d'un tir et a reçu une balle en caoutchouc dans la nuque.
Smadar s'est retrouvée avec ses copines au milieu d'un attentat-suicide en plein coeur de Jérusalem.
Deux enfants disparues à jamais à dix ans d'intervalle dans une guerre qui n'en finit pas... Combien d'autres resteront anonymes ?
Les deux pères se rencontrent dans une association, le Cercle des parents.
Ils recherchent les causes, le pourquoi des choses, le hasard qui a fait que "tout est géographie" et que leurs filles chéries se sont retrouvées-là, à ce moment-là, au mauvais endroit.
Tous les deux décident de participer à des conférences, pour informer, parler de leur recherche constante de la paix, une recherche qui n'a pas toujours été leur objectif principal, car ils ont eu tous deux des vies mouvementées, mais qui l'est devenu à présent... car de vengeance, il n'en est pas question, de colère oui mais ensuite, qu'en faire pour qu'elle ne soit pas vaine.
Ils nous content leur vie passée, l'histoire de leur famille. Bassam a fait de la prison pendant 7 ans, il a commis des crimes quand il était jeune et qu'il ne désirait que se venger. Il ne pensait pas qu'un jour son chagrin le rapprocherait d'un père juif qui comme lui avait souffert. La famille de Rami a connu l'holocauste, son grand-père est un rescapé des camps...
Tous deux nous parlent de la personnalité de leurs filles, Abir et Smadar, avec mille petits détails, dans des passages bouleversants que je ne suis pas prête à oublier.
Sans cesse dans leurs propos, ils nous parlent des oiseaux, symbole de liberté, leur pays étant placé sur les couloirs des grandes migrations, mais bien entendu, ils nous parlent aussi de politique, de religion, de vie quotidienne au Moyen Orient (dans des villes désertées car détruites), de culture et de bien d'autres sujets souvent érudits, ou très spécialisés, que je ne vais pas énumérer ici.

Le lecteur est invité à découvrir les détails de ce drame qui a détruit la vie de ces deux familles, les deux pères cherchant à comprendre, à défaut de l'accepter, comment ils en sont arrivés là...

L'Apeirogon c'est une figure géométrique qui comprend un "nombre dénombrablement infini de côtés" et donc de facettes. On peut donc l'observer en commençant par n'importe lequel et choisir celui que l'on préfère. Quel que soit notre choix, sa découverte sera multiple et d'une grande richesse de points de vue, car cela paraît impossible d'en faire le tour, sans en oublier une entrée.
L'auteur nous en propose 1000 différentes pour appréhender l'histoire de ces deux pères ayant tous deux perdu leur fille, à dix ans d'intervalle, dans des circonstances dramatiques. Ces "entrées" de quelques lignes à peine ou de plusieurs pages, sont numérotées de 1 à 500, puis après quelques pages centrales écrites à la première personne d'après des interviews réels de Bassam et Rami, de 500 à 1.
La construction est originale et peut perturber le lecteur car elle entraine forcément quelques répétitions. Les événements sont retracés en alternance, selon le point de vue de chacun, là où il en est de sa réflexion et de sa compréhension, ou de sa recherche d'une réponse.
Ce livre n'est pas facile à lire, l'auteur se disperse souvent dans des digressions que le lecteur a parfois du mal à relier au récit principal, mais qui enrichissent le récit, nous font réfléchir et il y a toujours un lien que l'on comprend parfois plus tard. Il faut se laisser porter pour être emporté, c'est la seule solution, lâcher-prise pour comprendre.
C'est un roman bouleversant qui ne s'oublie pas, tant il est riche et porte en lui d'humanité.
Lien : https://www.bulledemanou.com..
Commenter  J’apprécie          141
Je pourrai commencer simplement en disant que ce ne fut pas une lecture facile. Il faudrait alors définir ce qu'est une lecture facile, par opposition à celle-ci, fragmentaire, haché, tantôt composée d'amples pages, à d'autres de simples phrases voire de photos.
De même, ce serait trop simple de dire que ce livre est l'histoire de deux pères qui ont perdu leur fille, l'une, tuée à dix ans d'une balle perdue, l'autre, à treize ans lors d'un attentat terroriste. Ils parlent, ils transmettent, pour que la mémoire de leurs filles perdure, pour que d'autres familles n'aient pas à subir ce qu'ils subissent – oui, j'utilise le présent, parce que la douleur est là, constamment, parce que les souvenirs sont toujours présents, en dépit du temps qui passe.
Tous deux font partie d'une association, « Combattants for Peace », dont tous les membres ont perdu un être cher. Leur but ? Créer, maintenir le dialogue. Oui, ce n'est pas facile.
Cette oeuvre protéiforme nous emmène en Israël, en Cisjordanie, mais aussi au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis. Il nous montre la vie quotidienne dans l'insécurité quotidienne, les check-points, qui semblent, du point de vue européens, totalement ahurissants, les humiliations ordinaires, banalisées, les questionnements aussi – le plus jeune fils de Rami Aramin se demande s'il servira ou non dans l'armée israélienne, s'il arrêtera la voiture de Bassam Elhanan, qui est un ami, et lui fera subir les mêmes fouilles, les mêmes humiliations qu'à tous les autres se présentant au check-point. La vie quotidienne comme une aberration. La guerre aussi, vue de très près, et non racontée comme dans un reportage télévisée, les blessés que l'on tente de soigner, les morts que l'on ramasse, les descriptions cliniques de ce qui restent des corps après un attentat, des dégâts provoqués par une balle dans le crâne d'une gamine de dix ans. Tenir, coûte que coûte.
Le passé, aussi. Les sept années de prison de Bassam, activiste. Les guerres auxquelles participa le grand-père d'Abir. La difficile paix – parce que je ne veux pas dire « impossible », ce serait aller contre la voie que suivent Rami et Bassam.
Et pour ne pas oublier, aussi, qu'Abir et Smadar avaient des rêves, des projets, qu'elles étaient simplement une enfant, une adolescente comme tant d'autres – et comme tant d'autres, la guerre, la haine ont arrêté le cours de leur vie.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
Commenter  J’apprécie          142
Il m'arrive parfois de vouloir sortir de ma zone de confort et c'est assurément ce qui vient tout juste de m'arriver avec ce roman. N'ayant jamais lu cet auteur, je n'avais donc aucune attente. Et sincèrement, j'étais loin de m'attendre à lire un roman aussi singulier!

Effectivement, l'auteur a structuré son roman en mille et un segments. Certains segments se composaient parfois d'une seule phrase, un seul paragraphe, une photographie… chaque segment était une réelle découverte. Assurément, l'auteur sait comment atteindre le lecteur pour le déstabiliser. du moins, ce fut plusieurs fois mon cas!

J'ai parfois eu de la difficulté à saisir les liens entre certains segments. du coup, je ressentais quelques longueurs. Au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture, les mêmes sujets revenaient sous de nouveaux angles. Et puis le segment suivant, l'auteur venait me bouleverser. J'avais l'impression de vivre de réelles montagnes russes d'émotions. Je ne me souviens pas d'avoir lu un livre similaire à celui-ci.

Il m'est souvent arrivé de lire des romans historiques se situant à l'époque de la Seconde Guerre mondiale et j'avais le goût d'en apprendre un peu plus sur les impacts que cela a eu sur les générations suivantes. J'avais également le goût de comprendre un peu mieux le conflit qui fait rage entre Israël et la Palestine. Il est impossible de tout saisir avec un seul roman, mais l'auteur a su faire ressortir le vécu de Bassim et Rami adéquatement.

Certains segments m'ont révolté par la violence qui y était présente alors qu'à d'autres segments, j'avais le coeur brisé pour ces deux pères et leurs familles. Je suis passé par l'incompréhension, mais également l'empathie. Malgré tout j'avais parfois de la difficulté à adhérer. Je perdais le fil de ma lecture.

Je ressors de cette lecture avec une impression d'ambivalence. Je crois que le récit de Bassim et Rami restera longtemps dans ma mémoire, mais au final je ne suis pas certaine d'avoir réellement apprécié la structure du roman. Je n'ai aucun regret quant à cette lecture, bien au contraire! Ce livre m'aura donné le goût d'en apprendre un peu plus sur ce conflit.

Lien : http://alapagedesuzie.blogsp..
Commenter  J’apprécie          140
Je suis impressionnée par les qualités d'écriture de ce roman. C'est le premier livre que je lis de cet auteur et je n'ai jamais rien lu de tel. Cette lecture est une expérience à part entière. L'auteur nous propose un récit à la frontière entre la fiction et le documentaire.
C'est l'histoire de deux familles, une israélienne et une palestinienne dans lesquelles nous suivons plus particulièrement la vie des pères Rami et Bassam. le conflit israélo-palestinien constitue la toile de fond du récit. On pourrait croire que tout oppose ces familles mais la perte d'une fille encore enfant dans chacune d'elle va les rapprocher. Les deux familles ne vont pas chercher à se venger comme on pourrait s'y attendre mais les pères vont s'engager ensemble pour tenter de faire changer les choses en racontant ensemble leur histoire.

La narration n'est pas linéaire, elle fait constamment des aller-retours entre les différents temps du récit. A cela il faut ajouter les nombreuses informations scientifiques, historiques, religieuses… qui ont toujours un lien plus ou moins proche avec ce qui est raconté. Pas toujours facile de s'y retrouver dans ces 1001 parties dans lesquelles le livre est coupé. On peut même avoir l'impression que l'auteur s'est prêté à un exercice de style que j'ai trouvé très bien réussi mais qui demande un effort intellectuel. On est clairement pas ici dans une lecture détente. Mais il faut aussi des livres comme celui-ci qui nous rappellent la complexité de la situation entre Israël et Palestine et la multiplicité des angles et points de vue avec lesquels on peut l'aborder.

L'auteur n'est là ni pour juger ni pour prendre parti pour un des deux camps mais bien pour rappeler l'importance de la parole et du témoignage pour éduquer et porter un message de paix.
Commenter  J’apprécie          130
Apeirogon, de Colum McCann, est un magnifique plaidoyer pour la paix en Palestine-Israël. Un de ces livres qui me retournent le coeur et me donnent de l'espoir malgré le chaos. C'est l'histoire de deux hommes que tout prédispose (un contexte historique et géopolitique) à être ennemis: Rami Elhanan est israélien et Bassam Aramin palestinien. Colum McCann dans son Apeirogon (figure géométrique au nombre infini de côtés) convoque les oiseaux migrateurs, les poètes, les écrivains (Borgès), les peintres, Einstein, Freud, l'histoire de cette terre promise et occupée, les différents protagonistes qui y habitent, les récits bibliques, les mathématiques, la chimie... Et avec tous ses ingrédients essaimés le long de son récit il esquisse l'antidote aux violences subies et infligées, la paix. La paix portée par deux hommes, qui infuse inlassablement, silencieusement. Très beau livre.
Commenter  J’apprécie          130
0

Deux fillettes : l'une  : Smadar 14 ans - l'autre : Abir : 10 ans. Deux pères : Rami Elhanan : israélien - Bassam Aramin : palestinien
Une même terre - Un même conflit - Une même perte - Une même douleur

1

Perdre ce que l'on a de plus précieux : un enfant parce qu'une balle de caoutchouc se loge dans la nuque de l'une alors qu'elle sortait de la boutique où elle achetait des bonbons, l'autre parce qu'elle croise la route de trois kamikazes.

2

Ils devraient se haïr car les responsables de ces morts font partie de la communauté de l'adversaire et pourtant ils vont s'unir et lutter ensemble, prouver qu'en se parlant on peut tenter de trouver une solution à ce qui les oppose;

3

Et pour se comprendre il faut communiquer et c'est le pari de Colum McCann dans ce récit, inspiré d'une histoire vraie, que je ne vois pas comme un roman mais plutôt comme un récit, un témoignage, une sorte de document à la fois de tolérance et de réflexion philosophique.

4

L'auteur choisit de construire son récit en 1001 sections, sans véritable ordre temporel, sans véritable cohérence si ce n'est la volonté de reprendre point par point tous les tenants et les aboutissants, comme des pensées ou les faits qui parfois s'enchaînent, ou pas, remontant dans le passé de chacun, sur leurs parcours mais aussi ce qui les anime désormais et le but de leurs vies, de l'absurdité d'un conflit où chacun a de bonnes raisons pour l'entretenir, ou pas, où l'on reproche à l'ennemi ce que soit même on applique, mêmes causes, mêmes effets, mêmes conséquences. 

5

J'avoue que j'ai lu 502 parties + la 1001 et puis j'ai abandonné quand il a fallu faire le chemin inverse.

6

Ma lecture avait bien commencé,  je me suis attachée à la détresse de chacun des pères, à l'absurdité de deux morts de fillettes, admiré le courage dont ils font preuve en faisant partie des Combattants de la Paix, réunissant des hommes de bonne volonté comme on le dit souvent qui n'ont, malgré les épreuves, qu'un seul but : démontrer que l'on peut cohabiter, se parler même dans la douleur, franchir les frontières de la haine.

7

Arrivée au milieu de l''ouvrage, j'ai écouté les deux voix, celle de Rami et Battam, elles m'ont profondément émue par leur sincérité mais au moment d'entamer la deuxième partie, je n'ai plus eu envie. Non pas parce que cela ne m'intéressait pas, non pas parce que l'écriture, le fond ne me convenaient pas mais plutôt parce que la déstructuration du récit  me perturbait. Je n'appréciais plus ma lecture, je n'arrivais plus à m'y impliquer, à m'y attacher, même si je lui trouvais beaucoup de qualités.

8

Colum McCann a construit un ouvrage protéiforme à multiples entrées, temporalités, foisonnant, une analyse d'une grande richesse. Il expose les faits, les contextes qu'ils soient politiques, historiques, géographiques mais ce n'est pas que je m'y suis perdue (si un peu tout de même) mais toutes ces ruptures m'ont bloquée à un moment donné. 

9

Il y a dans cet ouvrage un énorme travail de recherches, de documentation, de réflexion non seulement sur deux pays en guerre pour un même territoire  mais également sur le fait qu'il y a de nombreuses causes, de nombreux responsables, de nombreux personnages, de nombreuses références littéraires, politiques, philosophiques, religieuses, historiques. 

10

Alors j'assume, je l'abandonne mais pas parce que je n'aime pas, car ce que j'ai lu m'a plu mais sûrement parce que la construction (originale) choisie ne me convenait pas, parce que ce n'était peut-être pas le bon moment (et je le reprendrai peut-être un jour pour lire la deuxième partie car je sais que ce que j'ai lu va rester en moi). C'est un ouvrage ambitieux, bien écrit, profond et je sais qu'il a remporté du succès (mérité) mais je suis honnête dans mes ressentis et ne dirai pas qu'il m'a enthousiasmé pour être dans la ligne de la majorité.

00

C'est une lecture exigeante, qui demande concentration, réflexion, où il faut valider le choix de l'auteur et s'y perdre sûrement pour mieux s'y retrouver au final (je n'en ai aucun doute), qui ouvre des portes de tolérance et d'admiration pour ces deux pères, accessible à beaucoup par les arguments avancés, les faits, mais hermétique pour moi quant à la forme. Il ressemble finalement à un labyrinthe semblable à celui où se loge le conflit israélo-palestinien)

J'ai aimé ce que j'ai lu mais je ne suis pas allée jusqu'au bout.....
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
Commenter  J’apprécie          130
Apeirogon est l'histoire de deux pères, un palestinien, et un israélien. Tous les deux , vont se trouver unis par le plus grand des malheurs, la perte de leurs filles en lien avec le conflit israélo-palestinien. Et au lieu de chercher à obtenir vengeance, ses deux hommes vont s'unir pour prôner la paix, l'humanisme et l'amour des autres.

Ce roman est tout simplement un diamant brut aux multiples facettes. Il demande du travail de la part du lectuer qui doit découvrir les facettes de l'Apeirogon, et les parcourir l'une après l'autre aux côtés des personnages. Pas de chapitres ici, mais des facettes numérotées, qui vous entraînent entre différentes époques et entre différents points de vues. Et ces facettes unies par le drame et le trop-plein d'émotions dévoilent une histoire qui vaut la peine d'être découverte.

Ce roman est un bouleversement des sens et des émotions, le lecteur et déstabilisé par la forme et par le fond.

Une forme très surprenante sous formes de paragraphes numérotés correspondant aux facettes de la figure géométrique , et une plume incroyable, juste porteuse d'émotions à l'état pur. C'est précis, incisif , chaque mot porte son message.

Sur le fond, c'est une histoire dure, réaliste, qui prend aux tripes et ne peut pas laisser indifférent. Entre violence , pardon, empathie et amour, toutes les émotions se bousculent .Alors n'hésitez pas et foncez, mais préparez-vous à travailler pour accéder au message délivré par ce roman de la rentrée littéraire.


Lien : http://livresforfun.overblog..
Commenter  J’apprécie          130
Un livre d'une incroyable richesse, d'un style très original, sur un sujet particulièrement intéressant, important, sérieux, humain, juste, essentiel et beau.
De courts chapitres, parfois d'une brève phrase, de rares chapitres plus longs. L'histoire de deux hommes, de deux pères ayant perdu une enfant de manière tragique et néanmoins banale, dans le long conflit entre l'état d'Israël et ce qu'il reste d'autorité palestinienne, entre des Israéliens et des Palestiniens; l'histoire aussi de deux amis, si différents par l'histoire, le destin, mais unis par de réelles qualités de coeur, d'intelligence. Des hommes ouverts, capable de transcender la douleur de la perte d'un enfant et d'en faire oeuvre de paix. « Nous ne parlons pas de la paix, nous faisons la paix. » Ils sont la paix. Au prix parfois du rejet de tous ceux et celles qui ont intérêt que rien ne change, que la violence, la peur, la vengeance, la colère, la mort et la souffrance perdurent…
Ce roman car l'auteur revendique son oeuvre comme étant une fiction, est comme un vaste tapis tissé, noué de toute l'histoire, passée, lointaine, proche, de toutes les tragédies, de l'absurde comédie de la vie quotidienne des gens, de toute la violence, de toute la douceur, de la richesse et de la diversité. Des oiseaux migrateurs, des jardins fleuris, odorants, des ruines, des vignes, des chemins, des ciels étoilés, des pierres jetées, d'une balle en plastique qui percute l'arrière du crâne d'une enfant de 10 ans qui vient d'acheter des bonbons, du corps d'une adolescente criblée d'impact dans une rue commerçante…
Colum McCann fait des chapitres de listes, c'est assez étrange, liste d'oiseaux, de noms d'opérations militaires, de noms de poètes, d'objets confisqués… un chapitre est vide, blanc. Des petites photos ponctuent le livre, photo des personnes ou des lieux, de vagues, de panneaux routiers…
C'est une peinture impressionniste que ce roman. Par petites touches précises, ciselées, colorées, parfois éloignées du sujet principal, on se fait une idée assez juste de ce qu'est le problème Israël/Palestine aujourd'hui pour des hommes et des femmes de bonne volonté.
J'ai mis un peu de temps à le lire, une période pour moi peu propice à la lecture surtout si elle est aussi riche que celle-ci. Pas difficile non, mais opulent, généreux, prolixe, protéiforme. J'ai beaucoup appris aussi – Merci Google. Un titre mystérieux qui renvoie bien à ce principe d'origine, d'illimité ou de sans détermination, quelque chose que l'on peine à définir, à caractériser, à circonscrire, invisible, mais qui n'existe à nous que par les formes qu'il prend.
Tout est vrai et tout est romancé. Un très beau travail.
Je découvre cet auteur, si tous ses romans sont au même niveau…. de belles lectures en perspective.
Commenter  J’apprécie          122
Deux familles, l'une israélienne, l'autre palestinienne, vivent le même cauchemar : la mort violente d'une enfant.
En 1997, un attentat-suicide touche Jérusalem. L'adolescente juive Smadar est en ville avec des amies, ses parents sont sans nouvelles… En 2007, la petite musulmane Amir est touchée par une balle perdue devant son école. L'ambulance, bloquée au check-point, met plusieurs heures avant de rejoindre un hôpital…
Ces deux scènes sont insoutenables. Si seulement ce roman était une pure fiction…
Après l'effroi vient le temps de la réflexion et de l'action : les deux pères de famille, Rami et Bassam, si forts et si aimants, se côtoient au sein d'une association pacifiste. Cet engagement force l'admiration !
Il a fallu à l'auteur un réel talent pour rendre compte de ces histoires dramatiques sans rebuter le lecteur : de très courts chapitres, des aller-retours entre présent et passé, des changements de narrateurs, des apartés où il est question d'oiseaux, de musique, de mathématiques… C'est un petit obscur parfois, à l'image du titre.
Un livre que je n'oublierai pas.

Commenter  J’apprécie          121
Un livre passionnant au contenu très riche :une multitude de thèmes s'entrecroisent, beaucoup de métaphores, de rappels historiques pour illustrer le cheminement du livre, des pensées. La construction du livre avec ces intermèdes extrêmement documentés concernant les oiseaux: leur migration, le baguage ; concernant les différentes armes de guerre (fronde, grenade, bélier, shrapnel, cocktail Molotov....leur utilisation dans le temps et leur détournement. Tous ces éléments tissent une toile autour du problème central : le conflit israélo/palestinien, l'occupation. L'écriture est précise, très descriptive, qui va à l'essentiel : paysages, conditions vie, les différences, les complexités, les aberrations, les manipulations et humiliations. Poignant
Commenter  J’apprécie          120




Lecteurs (2376) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz de la Saint-Patrick

Qui est Saint-Patrick?

Le saint patron de l’Irlande
Le saint-patron des brasseurs

8 questions
251 lecteurs ont répondu
Thèmes : fêtes , irlandais , irlande , bière , barCréer un quiz sur ce livre

{* *}