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Un très beau recueil de nouvelles : je découvre l'autrice Carson McCullers grâce à cette lecture. C'est toute une ambiance, très lente, nostalgique, quelque peu fantastique parfois, comme dans la première nouvelle qui donne son nom au recueil.
C'est celle-ci que j'ai préférée, peut-être parce qu'elle est plus longue. J'ai beaucoup aimé le personnage de Miss Amelia, une femme forte, indépendante et volontaire, non conventionnelle, cachant sous cette carapace un coeur un peu fleur bleue qui ne demande qu'à trouver l'amour. Une femme bancale (comme sa maison) qui change grâce à l'amour pour le bossu, tout comme son mari avait changé par amour pour elle.
J'ai un peu moins accroché sur les autres nouvelles, même si les thèmes développés m'ont plu : le passage de l'enfance à l'adolescence, le handicap physique, l'altérité, le temps qui passe ou encore l'alcoolisme féminin.
Je pense que je continuerai la découverte de cette autrice et de son univers avec ses romans.
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Miss Amelia, a reclusive and eccentric woman, lives in a dreary Southern town. When she was younger, she was briefly married, but the union lasted only ten days. One day, a hunchbacked man claiming to be her cousin arrives in town, and Miss Amelia accepts him with open arms. Her life suddenly lights up, she seems happy, and her shop becomes a café where everyone meets in the evenings. But a few years later, her ex-husband, released from prison, returns and disturbs the quiet couple and the whole village, leading to a sad ending. This novel is the inspiration for the film “Bagdad Café”, a vague inspiration because the film is much more cheerful. A story about the sad side of human relationships.
Lien : https://redheadwithabrain.ch..
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LA BALLADE DU CAFÉ TRISTE de CARSON MCCULLERS
Sept nouvelles composent ce livre mais La Ballade du café triste est de loin la plus importante et la plus intéressante. Miss Amélia tient une épicerie en Géorgie, elle vit seule, a été brièvement mariée, son mari qu'elle a chassé et qui purge une peine de prison. Amélia est une géante, un bon mètre 80, elle gère parfaitement sa boutique et gagne beaucoup d'argent qu'elle investit avec sagacité. Un jour débarque un nain, sale, timide qui rentre chez Amélia. Tout le village s'attend à ce qu'elle le vire vivement mais à la surprise générale, il s'installe chez elle et elle va s'en occuper »amoureusement », pire, elle va transformer son épicerie en café qui va devenir le lieu de rendez vous de tout le village. Personne ne comprend le lien entre eux deux ( on évoque un vague cousinage)et les commentaires vont bon train, jusqu'au jour où le mari disparu d'Amélia, réapparaît, libéré par anticipation! C'est le début d'une histoire bien particulière qui laissera les villageois avec leurs questions et sans leur café.
Une très belle histoire sur la solitude et l'amour, tout en finesse, on suit cette femme dure, inflexible, soumise aux fluctuations de son coeur.
Les autres nouvelles parlent souvent d'amour, de jalousie, de la recherche effrénée de contact avec l'autre pour éviter la solitude même au risque de se perdre dans l'alcool ou autre addiction.
Une écriture simple et directe qui m'emporte totalement.
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Lu dans mon jeune temps, en seconde, vers quinze ans donc, sous la houlette de ma professeure de français dont je garde un souvenir ému et admiratif (je parle de mon enseignante).
Du livre par contre, je gardais peu de souvenirs mais une impression d'étrangeté. Je l'ai donc repris pour le relire avec curiosité.
J'ai effectivement retrouvé dès le début cette ambiance étrange, faite d'un lieu étrange et de personnages étranges avec miss Amalia et cousin Lymon.

Tout tourne autour du café et là déjà, la façon dont les gens entrent et sortent, c'est flou. Les règles sont floues, semblant souligner un relation un peu trouble entre miss Amalia et les gens du pays.
Miss Amalia est elle-même intrigante, elle a changé, on le sait mais on n'a pas le temps d'explorer ce changement dans les détails : c'est une nouvelle, il faut aller à l'essentiel.
Et l'essentiel, on le touche, pas dans les faits, mais dans l'ambiance dans laquelle on est plongé, presque immédiatement.
Moi qui habituellement n'aime pas trop les nouvelles, l'impression qu'il me manque toujours du temps pour adhérer à l'histoire, là ce n'était pas le cas. Sûrement parce que l'important réside dans cette atmosphère si particulière.
Si particulière que je garderai longtemps encore ce sentiment d'étrangeté, d'autant que je n'ai toujours pas tout saisi.

Les autres nouvelles, très très courtes ne m'ont carrément pas marqué du tout, au point de ne plus en avoir aucun souvenir après quelques semaines. En parcourant les titres et quelques lignes, pour en causer quand même un peu, la raison me revient : elles m'ont laissé de marbre, ou c'est moi qui suis restée hermétique à des subtilités que je n'ai pas compris.

Peut-être qu'une autre relecture, dans une vingtaine d'années, m'éclairera davantage. Je garde l'impression, peut-être fausse, que Carson McCullers est une autrice compliquée à comprendre. Il faudrait que je lise un autre de ses ouvrages.
Au suivant.

Je renoue avec la chanson de fin de critique, par association d'idées (café triste, sad, Bagdad café), pour un clin d'oeil à nos cafés, bien tristes en ce moment, et pour que vous aussi vous ayez en tête...

"I am calling you....
Can't you hear me ?"

https://www.youtube.com/watch?v=brSbk2dq75k
Lien : https://chargedame.wordpress..
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Concernant la nouvelle principale, le seul "défaut" est son titre. Qui ne ressemble à rien. Mais cette Ballade du café triste, est juste excellente, personnages dingues auxquels on croit, détails justes, fins, et plein d'émotions.
Les autres nouvelles sont plus courtes et, lues après la première, leur lumière n'a pas réussi à scintiller à travers... ?No shine through... Pourtant probablement qu'en les lisant isolées, elles pétilleraient.
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Je ne connaissais pas Carson McCullers. J'ai aimé son style, ses descriptions, sa façon de nous faire voir les villes et les gens.
Je ne suis pas une lectrice de nouvelles ; j'ai toujours l'impression d'avoir échappé une explication en cours de lecture ce qui fait en sorte que la fin des nouvelles me laisse souvent une impression d'hermétisme et de vide… J'ai souvent l'idée que je n'ai rien compris à ma lecture.
Dans la première nouvelle, qui donne le titre au recueil, nous retrouvons des personnages plus grands que nature, possédant entre eux une alchimie particulière. J'ai aimé davantage cette nouvelle que les autres puisque dans celle-ci, j'ai vraiment « assisté » à une histoire, à son début et à sa fin. Les autres nouvelles saisissent des instants précis, des «instantanés» du quotidien, ne donnant presque pas de détails sur le passé des protagonistes et développant peu la narration…mais je comprends que c'est la façon de faire de la nouvelle… Je ne suis pas fâchée de cette lecture, seulement un peu déçue.
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Que dire sinon que nous avons à faire à de la poésie. Une écriture très personnelle, Carson est un de mes auteurs préférés, suis-je donc objectif ? J'ai vraiment aimé me balader dans ce café triste.
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En anglais, The Ballad of the sad café… je trouve le titre encore plus beau en version originale, allez savoir pourquoi. Pour commencer, je dirais que Carson McCullers fait partie de ces auteurs qui savent merveilleusement décrire en seulement quelques mots un paysage, un environnement, mais aussi des personnages. Miss Amelia vit, elle a existé; dans les années 40, on aurait pu la rencontrer dans une des petites villes du sud des Etats-Unis, là où le soleil est lancinant et les ombres tracées comme dans les tableaux d'Edward Hopper. On ne l'entend pas parler, mais on peut imaginer une diction lente, une voix grave, un peu monotone dans un visage impassible mais marqué par des expériences passées qu'elle tairait. Une silhouette grande et trapue, un tablier dans lequel elle garde ses mains, des cheveux filasses, bruns, coupés court et dont elle ne prendrait pas le temps de s'occuper. Puis arrive ce petit monsieur, ce cousin Lymon, maladif, inquisiteur, qui vient tout bouleverser chez miss Amelia et dans Miss Amelia, à commencer par son coeur desséché. Ce qui se passe dans cette femme, c'est quelque chose que ceux qui fréquentent le café n'auraient jamais imaginé, et qu'ils observent maintenant avec une certaine curiosité.
La question qu'on peut se poser à la lecture de n'importe quel excellent roman: comment l'auteur a-t-il pu évoquer avec tant de profondeur, de subtilité, d'humanité une personne tellement différente de lui? A moins qu'un lien mystérieux et secret existe entre Carson et Miss Amélia? D'où lui est venu l'idée de ce récit, cette histoire toute simple, de simples gens perdu sur le continent américain, cette histoire sans bruit qui ravagera tout dans le coeur d'une seule femme?
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Née en 1917 en Géorgie, auteur du "Sud profond", Carson McCullers écrivit son premier roman, "Le coeur est un chasseur solitaire" en 1940 à l'âge de 23 ans. Il lui valut une renommée internationale immédiate. Son deuxième roman, "Reflet dans un oeil d'or", écrit en 1941 fut porté à l'écran par John Huston.

La vie de Carson McCullers fut difficile de par sa santé fragile mais aussi à cause d'une situation sentimentale compliquée: elle divorça deux fois de son mari qui finit par se suicider en 1953. les relations triangulaires marquent son oeuvre et elle dédia " Reflet dans un oeil d'or" à Anne-Marie Scharzenbach dont elle était tombée amoureuse.

"La ballade du café triste" est un véritable joyau. C'est un récit de 117 pages qui commence ainsi: "La ville même est désolée; il n'y a que la filature, des maisons de deux pièces pour les ouvriers, quelques pêchers, une église avec deux vitraux de couleur et une grand-rue misérable qui n'a que cent yards de long". C'est une ville qui n'a pas de nom, seuls quelques fermiers se rassemblent le samedi soir pour discuter affaires. "Le reste du temps, la ville est triste, solitaire, un endroit loin de tout, en marge du monde".

C'est dans ce décor que va se jouer un drame, comme une pièce de théâtre dans laquelle les trois unités seraient respectées. Unité d'action: pas d'intrigue secondaire. Unité de lieu: tout se passe au café de Miss Amélia. L'espace temps est linéaire et restreint.

"C'est ici pourtant, c'est dans cette ville, qu'on trouvait un café"; on nous le dit d'emblée, trois personnages vont jouer ce drame : Miss Amélia Evans, "Cousin Lymon" le bossu et l'ancien mari qui "provoqua le désastre". Je ne dévoile rien ici de l'histoire, car tout ceci est contenu dans les deux premières pages, c'est un lever de rideau.

Carson McCullers a bâti son histoire en prenant pour départ une brève rencontre : celle d'une grande femme maigre avec un bossu à la hanche aperçue dans la rue. C'est en partant de telles anecdotes qu'Henry James écrivait ses nouvelles et de même qu'Henry James, elle sublime l'image de cette femme qui n'a jamais aimé en lui prêtant dès l'abord une âme sauvage.

C'est un récit très fort que "La ballade du café triste", dans un sud "chauffé à blanc". Une construction sans faute, un long crescendo, avec un chant choral au début et à la fin. Une histoire d'amour où "celui qui est aimé a toutes les raisons de craindre et de haïr celui qui l'aime. Car celui qui aime est tellement affamé du moindre contact avec l'objet de son amour, qu'il n'a de cesse de l'avoir dépouillé, dût-il n'y trouver que douleur".

Le génie de Carson McCullers consiste à avoir incarné son pessimisme dans le "spectacle" qui se déroule comme sur un ring sous les yeux des villageois. La fête est finie, chacun rentre chez soi.

"Oh oui, comme la ville est désolée. Dans les après-midi du mois d'août comme la route est vide et blanche la poussière, et comme le ciel ressemble à un miroir aveuglant...Pas un mouvement. Pas une voix d'enfant. Juste le bruit étouffé de la filature".
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Sept nouvelles de Carson McCullers. La ballade du café triste..Incroyable nouvelle ; Il y a comme cela en littérature des personnages uniques. A jamais créés, pour toujours vivants. En six semaines, seule, à Yaddo, elle s'enfermera pour écrire. Miss Amelia voit le jour. Une géante..Une force presque surhumaine. Miss Amelia c'est un peu la grande baigneuse de Picasso. Une démesure hypersensible. Miss Amelia amoureuse d'un nain. Amelia, quelque chose d'enfantin, de sauvage, d'entier, quelque chose d'animal. Toujours hors normes les personnages nés sous la plume de Crason Mc Cullers... L'exploration d'un hors champs, qui donne lecture de l'échographie du monde et offre la position exacte et féroce d'un dérèglement, d'un désenchantement.
Et tout cela à travers une sublimation... une ambiance, une musique, comme une écrin offert à la colère, au désastre, au renoncement.
J'associe l'écriture de Carson Mc Cullers et le travail photographique de Diane Arbus, mais également celui de Jane Evelyn Atwood que jaime toutes les trois infiniment.
Peut on parlé de naturalisme ?..Oui si nous parlons de la nature des hommes. du fait de la saisir, de la capter, de la rendre visuellement audible. Rien n'est comme il faudrait que cela soit, mais qui décide de ce qui devrait être ?..Malléables, perméables, déroutés, déroutants, rebelles, des routards du désordre qui font jaillir les angles d'un visage humain.
Carson Mccullers nous fait aimer le monde pour son désordre, ou le haïr pour son ordre...Des ombres, et soudain, une lumière. La beauté intranquille d'un désespoir qu'elle a su rendre heureux.
https://www.youtube.com/watch?time_continue=7&v=vB9lWRZUbzM
Astrid Shriqui Garain

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