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La Ballade du café triste est un recueil de 7 nouvelles, dont la première et la plus longue donne son nom à l'ouvrage.
Dans cette première nouvelle au titre envoutant, Carson McCullers parle beaucoup d'amour ; elle évoque avec beaucoup de force et de pudeur celui qui aime, celui qui est aimé, et bien sûr, celui qui aime mais n'est pas aimé en retour. Mais elle évoque aussi, en filigrane, la différence, celle d'Amélia le garçon manqué et celle du cousin Lymons, le nain, une certaine conception difficile de la sexualité, et surtout, sous toutes ses formes, la solitude, qui réconforte et fait souffrir. Dans d'autres nouvelles, elle évoque la rébellion d'une enfant dont on veut faire un musicien prodige, la folie d'une femme ordinaire qui se débat dans une déroutante réalité, ou encore ces petits malentendus entre un homme et une femme, lorsqu'on ne se voit plus à force de se voir, lorsqu'on renie les difficultés de l'autre (Un problème familial).
J'ai beaucoup aimé la pureté qui ressort de ces nouvelles, l'acceptation que font les personnages de leurs choix, quitte à boire leur coupe jusqu'à la lie. La violence des sentiments et des situations contraste avec l'écriture élégante, tout en retenue, parfois poétique, de l'auteur. Avec beaucoup de talent, en quelques lignes, Carson McCullers évoque des situations et des personnages très réalistes, et le lecteur observe, impuissant, le déroulement des drames qui sont sur le point de se jouer.
Une fois n'est pas coutume, j'ai eu l'impression que Carson McCullers mettait beaucoup d'elle, de sa vie, dans ces nouvelles, qu'elle livrait sa compréhension et sa souffrance de femme pas tellement heureuse. J'ai ressenti de la peine pour cette femme au-delà de l'auteur, mais aussi de l'admiration, pour cet "artiste" qui est allée jusqu'au bout de ses convictions, en refusant le "destin" tout tracé qui l'amenait vers la musique pour devenir écrivain.
Un recueil de grande qualité, déroutant et mélancolique, à découvrir.
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Troisième rencontre avec Carson McCullers, et cette fois la certitude est définitivement ancrée : c'est un très grand auteur, de ceux qui tutoient les maîtres Steinbeck, Tennessee Williams, Hemingway et toutes ces grandes plumes du quotidien de l'âme, des tourments des êtres simples et des relations humaines faites de tentatives et de douleurs.
Une sensibilité à fleur de peau et un immense talent qui transparaissent à chaque ligne de ces nouvelles où l'on traine de bar en bar et d'échec en oubli sa solitude, sa soif d'amour, sa mélancolie, où l'on croise une femme bâtie comme un arbre pour qu'un homme vienne l'abattre, une autre déjà abattue par l'alcool ; un homme courant après les bribes de son passé envolé, la résilience d'un autre ayant perdu l'amour d'une femme et qui se recompose dans l'apprentissage de l'amour universel.
Les textes qui me touchent le font souvent par le biais d'un sens ; en l'occurrence c'est ici la perception d'un spectre de lumières très particulières, du crépusculaire au cristallin, qui aura attisé cette expérience de lecture.
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En anglais, The Ballad of the sad café… je trouve le titre encore plus beau en version originale, allez savoir pourquoi. Pour commencer, je dirais que Carson McCullers fait partie de ces auteurs qui savent merveilleusement décrire en seulement quelques mots un paysage, un environnement, mais aussi des personnages. Miss Amelia vit, elle a existé; dans les années 40, on aurait pu la rencontrer dans une des petites villes du sud des Etats-Unis, là où le soleil est lancinant et les ombres tracées comme dans les tableaux d'Edward Hopper. On ne l'entend pas parler, mais on peut imaginer une diction lente, une voix grave, un peu monotone dans un visage impassible mais marqué par des expériences passées qu'elle tairait. Une silhouette grande et trapue, un tablier dans lequel elle garde ses mains, des cheveux filasses, bruns, coupés court et dont elle ne prendrait pas le temps de s'occuper. Puis arrive ce petit monsieur, ce cousin Lymon, maladif, inquisiteur, qui vient tout bouleverser chez miss Amelia et dans Miss Amelia, à commencer par son coeur desséché. Ce qui se passe dans cette femme, c'est quelque chose que ceux qui fréquentent le café n'auraient jamais imaginé, et qu'ils observent maintenant avec une certaine curiosité.
La question qu'on peut se poser à la lecture de n'importe quel excellent roman: comment l'auteur a-t-il pu évoquer avec tant de profondeur, de subtilité, d'humanité une personne tellement différente de lui? A moins qu'un lien mystérieux et secret existe entre Carson et Miss Amélia? D'où lui est venu l'idée de ce récit, cette histoire toute simple, de simples gens perdu sur le continent américain, cette histoire sans bruit qui ravagera tout dans le coeur d'une seule femme?
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LA BALLADE DU CAFÉ TRISTE et autres nouvelles
de Carson McCullers

Traduit par Jacques Tournier

Éditions Stock (GF) / le Livre de Poche

❤ COUP DE COEUR ❤

Il y a longtemps que j'entends le plus grand bien de Carson McCullers mais je ne l'avais jamais lue jusqu'à présent... Je l'ai donc découverte à travers un recueil de nouvelles, LA BALLADE DU CAFÉ TRISTE, et j'ai ADORÉ !

Les sept nouvelles qui composent ce recueil ont toutes la solitude comme fil rouge et Carson McCullers déroule ce fil avec la délicatesse des très grands écrivains.

LA BALLADE DU CAFÉ TRISTE... un livre mis à l'honneur dans le #PicaboRiverBookClub dans le cadre de sa sélection "poches de l'été".
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Sept nouvelles de Carson McCullers. La ballade du café triste..Incroyable nouvelle ; Il y a comme cela en littérature des personnages uniques. A jamais créés, pour toujours vivants. En six semaines, seule, à Yaddo, elle s'enfermera pour écrire. Miss Amelia voit le jour. Une géante..Une force presque surhumaine. Miss Amelia c'est un peu la grande baigneuse de Picasso. Une démesure hypersensible. Miss Amelia amoureuse d'un nain. Amelia, quelque chose d'enfantin, de sauvage, d'entier, quelque chose d'animal. Toujours hors normes les personnages nés sous la plume de Crason Mc Cullers... L'exploration d'un hors champs, qui donne lecture de l'échographie du monde et offre la position exacte et féroce d'un dérèglement, d'un désenchantement.
Et tout cela à travers une sublimation... une ambiance, une musique, comme une écrin offert à la colère, au désastre, au renoncement.
J'associe l'écriture de Carson Mc Cullers et le travail photographique de Diane Arbus, mais également celui de Jane Evelyn Atwood que jaime toutes les trois infiniment.
Peut on parlé de naturalisme ?..Oui si nous parlons de la nature des hommes. du fait de la saisir, de la capter, de la rendre visuellement audible. Rien n'est comme il faudrait que cela soit, mais qui décide de ce qui devrait être ?..Malléables, perméables, déroutés, déroutants, rebelles, des routards du désordre qui font jaillir les angles d'un visage humain.
Carson Mccullers nous fait aimer le monde pour son désordre, ou le haïr pour son ordre...Des ombres, et soudain, une lumière. La beauté intranquille d'un désespoir qu'elle a su rendre heureux.
https://www.youtube.com/watch?time_continue=7&v=vB9lWRZUbzM
Astrid Shriqui Garain

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1ère nouvelle : La ballade du café triste.
Un homme débarque dans une bourgade de Géorgie et se veut le cousin de la femme la plus riche du coin. Et quelle femme ! Mariée dix jours, femme d'entreprise, soigneuse, près de ses sous, individualiste. Ce cousin changera le cours de sa vie et celles des autres habitants. Une écriture forte pour un personnage hors du commun.
Six autres nouvelles. J'ai beaucoup aimé également la dernière : Une pierre, un arbre, un nuage.
Le tout avec des phrases et pensées magnifiques et profondes sur l'amour, la communication et la solitude. Une ballade de qualité !
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« La ballade du café triste » a été écrite dans ces dix courtes et si fécondes années qui encadrent les deux mariages de l'auteure avec un même homme, Reeves McCullers. Il n'aura fallu que six semaines d'écriture sans interruption pour venir à bout de cette magnifique histoire.
Cette promenade douloureuse d'une âme est toute imprégnée de la vie de Carson McCullers. Les thèmes de la solitude et de l'amour non partagé qui hantent toute l'oeuvre de l'écrivaine sont au centre de cette nouvelle : «Nous vagabondons, nous questionnons. Mais la réponse est tapie dans le coeur de chacun – il s'agit de notre identité, de la façon dont nous pouvons dominer la solitude et éprouver enfin un sentiment d'appartenance (…) L'isolement moral, voilà ce qui sous-tend la plupart des thèmes que je traite. Ce fut presque l'unique thème de mon premier livre, et il se retrouve dans tous ceux que j'ai écrits depuis, d'une façon ou d'une autre. L'amour, spécialement l'amour pour une personne incapable de le rendre ou de le recevoir, est l'élément déterminant à partir duquel j'échafaude les personnages incongrus de mes romans (…)".
Trois protagonistes dans cette nouvelle de Carson McCullers : Amelia Evans, son ex mari Marvin Macy et un bossu surnommé cousin Lymons. Il y a ceux ou celles qui sont aimés, ceux ou celles qui aiment et ce sont ici deux univers différents. Amelia, n'est pas dénuée de charme mais comme Carson adolescente, elle souffre d'être trop grande, trop maigre et surtout trop indépendante. Il est insupportable pour elle d'être l'objet d'un amour dévorant. Marvin est, comme l'était Reeves, un homme trop beau. Il aime passionnément Amelia et la blessure qui résulte de cette passion rejetée réclame vengeance. Celui qui est aimé peut avoir n'importe quel visage et pour Amelia c'est celui improbable du bossu. Pour lui, avec lui, Amelia transforme son établissement en café à succès. Tous les ingrédients, vous l'aurez compris, d'un drame puissant sont réunis. le mari et la femme après bien des années, comme le couple McCullers, se retrouvent, se déchirent à nouveau. Ils essaient avec force de se détruire. C'est la lutte à mains nues de Miss Amelia et de Marvin Macy, aidé du bossu, qui met fin au récit.
C'est un très beau livre. L'atmosphère crée par Carson McCullers est inoubliable. Les dernières pages tournées, le livre refermé, ont est encore dans cette petite ville désolée. C'est Colombus en Georgie, le Sud profond, le coeur du pays où l'auteure est née. C'est l'ambiance des cafés qui fascinait tant Carson McCullers, ce monde d'amour fraternel et vivant.
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Un livre magnifique sur la différence, la solitude, l'amour de soi et des autres avec cette écriture tout en délicatesse que l'on retrouve dans le coeur est un chasseur solitaire. Une romancière à découvrir avec ses blessures et ses mots qui vous touchent au coeur. L'un de mes livres préférés !
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Un très beau recueil de nouvelles : je découvre l'autrice Carson McCullers grâce à cette lecture. C'est toute une ambiance, très lente, nostalgique, quelque peu fantastique parfois, comme dans la première nouvelle qui donne son nom au recueil.
C'est celle-ci que j'ai préférée, peut-être parce qu'elle est plus longue. J'ai beaucoup aimé le personnage de Miss Amelia, une femme forte, indépendante et volontaire, non conventionnelle, cachant sous cette carapace un coeur un peu fleur bleue qui ne demande qu'à trouver l'amour. Une femme bancale (comme sa maison) qui change grâce à l'amour pour le bossu, tout comme son mari avait changé par amour pour elle.
J'ai un peu moins accroché sur les autres nouvelles, même si les thèmes développés m'ont plu : le passage de l'enfance à l'adolescence, le handicap physique, l'altérité, le temps qui passe ou encore l'alcoolisme féminin.
Je pense que je continuerai la découverte de cette autrice et de son univers avec ses romans.
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Voici une dizaine d'année, j'avais dévoré tous les romans et recueils de nouvelles de Carson McCullers; charmée par sa petite musique littéraire, ses personnages étranges et attachants, et leurs aventures à peine croyable. Ce qui me plaisait, surtout, c'était la peinture de sentiments pleine d'humanité que l'auteur déposait dans chacun de ses récits.
Décidée à m'y replonger en ce début d'été, je suis allée me procurer le recueil de nouvelles intitulé "La ballade du café triste"; c'est également le titre de la plus longue des nouvelles qui y figurent.
Quel plaisir à nouveau!!!
Les personnages ont tous un petit quelque chose d'incroyable: cette grande dame esseulée masculine (comme souvent le sont les héroïnes de Carson McCullers) au point d'exercer des métiers réservés traditionnellement à la gente masculine: bûcheron, charpentier, distillateur d'alambic et autres whisky, médecin... et lutteuse (elle s'entraîne sur un sac de jute dans son jardin)!
Les hommes qui l'entourent ne sont pas en reste: un nain bossu, un type malade tous les trois mois, un mari voleur, etc.
On retrouve les thèmes chers à l'auteure: l'amour - passion, incompréhensible et plus fort que tout, et l'amour fraternel, lié à la nécessaire chaleur humaine dont nous avons tous besoin pour vivre en société.
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