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Je ne dirais qu'un mot: Passionnant! Allez, j'en ajoute tout de même quelques uns pour vous convaincre de lire cet ouvrage.
C'est donc la biographie de Martha Gellhorn. Ca ne vous dit rien? Moi non plus je ne connaissais pas cette auteure. Bon, c'est vrai je ne connais pas grand chose à la littérature d'outre Atlantique. Mais Hemingway, tout de même cela doit faire tilt quelque part, non? Alors c'est l'histoire de la troisième femme de ce grand écrivain. Enfin surtout l'histoire de sa vie avec lui car la livre ce concentre surtout sur cette époque. Et quelle époque! Celle de l'entre deux guerres et la montée des extrémismes aussi bien de droite que de gauche. Ce livre s'achève avec la seconde guerre mondiale et aussi le mariage de ce couple d'écrivain.
Quelque part, pour cette femme qui a souffert de la comparaison avec son illustre mari, c'est tout de même dommage de s'intéresser quasi uniquement à cette période de sa vie. A mon sens, elle mériterait un vrai travail pour elle seule. N'est-ce pas un peu le lot de beaucoup trop de femme: n'exister qu'à travers l'homme?
Cette remarque, qui coûte donc une étoile, n'éclipse pas le magnifique travail de Paula McLain. Celui d'une conteuse hors pair, appuyée sur un solide travail de documentaliste. Cet ouvrage est un vrai régal.
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Je publie des chroniques littéraires sur lavisqteam.fr et celle de ce roman est présente au lien suivant : http://www.lavisqteam.fr/?p=43632
J'ai mis la note de : 19/20

Mon avis : La troisième Hemingway est un roman palpitant, qui nous entraîne dans un passé tumultueux et plein de péripéties. Les pages s'enchaînent à un rythme effréné et les images que l'on retient sont dures, violentes, et pourront perturber certains lecteurs. En effet, Martha Gellhorn fut une journaliste de guerre reconnue et très active, jusqu'à ses derniers jours. Ce roman, nous racontant sa vie passionnante, est prenant et rend compte d'une période instable, ponctuée de nombreuses personnalités hautes en couleur que l'on souhaiterait parfois oublier : Hitler, Franco, Mussolini, Staline…

Martha Gellhorn, faisant fi de l'image de la femme de cette époque, n'a pas hésité à embarquer son stylo et sa force, pour dépeindre les plus grands conflits de l'Histoire et les vivre à bras le corps, en plein coeur de l'action, bravant la mort et les dangers. Martha Gellhorn est un portrait de femme forte comme on les aime et comme on les connaît peu. Auteure, comme son célèbre mari Ernest Hemingway, la jeune femme ne démérite pas non plus de ce côté-là et, malheureusement, tous ces livres n'ont pas été exportés en Europe, vite ombragés par ceux d'un époux impressionnant et, comme elle, journaliste de guerre à ses heures perdues.

Le roman nous entraîne dans une aventure plutôt inattendue, loin des histoires d'amour auxquelles on peut être habitués. Les trois quarts de l'intrigue tournent autour des travaux de journaliste de Martha et de ses voyages : la guerre civile espagnole à Madrid, l'annexion de Hong-Kong par les Japonais, le front de la Seconde Guerre Mondiale… Les scènes sont terribles, pleines du sang des victimes et des rescapés que la jeune femme interviewe pour la postérité, pour leur rendre hommage, pour les comprendre ou pour les aider.

Humaniste dans l'âme, Martha a aussi besoin de cette adrénaline, de rôder avec la mort et de ressentir tous les affres du danger, et c'est cet ensemble, en plus de son histoire d'amour et de ses talents d'écrivain, qui en font une femme riche et complexe, que l'on a plaisir à suivre dans sa vie quotidienne.

Indépendante, Martha diffère des femmes de cette époque, attachées à des règles strictes ou soumises à des maris envahissants. Son travail représente tout pour elle, et elle n'hésite pas à partir des mois loin de son mari pour mener à bien ses missions de journaliste de guerre, quitte à ne plus jamais revenir. Sa relation avec Hemingway est ainsi atypique et passionnante à suivre. Temps de guerre obligent, de nombreuses tensions existent en plus de leurs sentiments explosifs et du divorce d'Hemingway avec sa seconde femme, qui peine à se faire.

Comment supporter que la femme qu'on aime veuille sans cesse risquer sa vie sur des champs de bataille et s'éloigner de nous ? D'un autre côté, comment supporter au quotidien la vie mondaine d'un mari célèbre, qui préfère les soirées alcoolisées et pleines d'hypocrisie, à des moments simples en amoureux ou en famille ? Deux caractères forts qui s'affrontent et qui s'unissent, sous un fond de drames politiques et de combats épiques.

L'écriture rythmée est parfaite pour un tel roman, qui ne contient aucune longueur et qui nous tient en haleine jusqu'à la fin. L'Histoire associée à l'histoire plus modeste d'un couple haut en couleur, est bien retranscrite et fait réfléchir. Martha et Ernest nous font part de leurs visions des conflits, de leurs envies, de leurs douleurs, et on s'attache profondément à eux. Bien que la narration passe entièrement via Martha, quelques passages en italiques nous font part des pensées d'Ernest, un homme qu'il est difficile de cerner et de comprendre, tant son psychisme est troublé.

Il n'y a pas de gentils ou de méchants dans cette histoire, simplement un homme et une femme qui n'ont pas réussi à s'accorder et qui n'ont pas réussi à se comprendre, bien que nombre de leurs envies convergent. Ce sont de beaux messages de vie, d'amour et de paix que véhicule ce roman. On se rend finalement compte de la chance que l'on a de vivre dans un monde à peu près stable, dans lequel on peut se projeter et non pas, sans cesse, avoir peur du lendemain ou pour sa vie. Les climats européens décrits sont vrais et plein de vie.

Les métiers d'écrivain et de journaliste sont mis en avant dans ce roman. le problème de la page blanche, celui de l'inspiration, ceux des publications, éditions et publicités, les critiques très bonnes ou, au contraire, odieuses, les commentaires sur les ressemblances dans l'écriture dans le couple (Martha a été vivement critiquée pour sa relation avec Hemingway), l'ombre d'un auteur plus célèbre que l'autre, l'un en tant que romancier, l'autre, en tant que journaliste (Martha ayant fait davantage qu'Ernest en tant que journaliste avant que ce dernier ne la décrédibilise par jalousie), … Tout y passe.

La troisième Hemingway est un portrait prenant d'une femme qui mérite d'être reconnue non comme la femme d'un célèbre écrivain, mais comme une artiste à part entière.
Lien : http://www.lavisqteam.fr/?p=..
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La troisième Hemingway s'appelle Martha Gelhorn.
Ce roman relate la relation d'Ernest Hemingway et de Martha de leur rencontre à leur divorce.
Il est marié et elle aspire à devenir écrivain quand elle le rencontre. Elle deviendra une journaliste de guerre reconnue mais pour cela elle devra faire des sacrifices.
Le roman met en perspectives ses doutes, ses espoirs ses questionnements ; on y découvre la femme amoureuse mais qui ne peut se résoudre à rester dans l'ombre du "grand homme".
J'ai aimé son courage, son tempérament, son amour pour les enfants d'Hemingway et sa détermination.
Le scène de guerre sont poignantes.
J'aurais aimé la suivre après ce divorce.
C'est agréablement écrit et le rythme est adapté à l'histoire.
Un roman plaisant.
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La troisième Hemingway, c'est Martha Gellhorn compagne puis épouse d'Ernest entre 1936 et 1945. Lorsqu'ils se rencontrent elle est une romancière débutante et lui un auteur à succès. Entre proximité intellectuelle et engagement politique, ils tombent amoureux l'un de l'autre. Fusionnelle et passionnelle, leur relation sera surtout tumultueuse.

Paula McLain s'est fait une spécialité des biographies romancées de femmes au destin hors du commun. Dans son précédent toman, elle nous parlait de Beryl Markham et son premier ouvrage s'intéressait à Hadley Richardson, première épouse d'Hemingway (ne manque plus que les romans sur les 2ème et 4ème épouses). Martha Gellhorn est un bon choix pour ce genre de livre. Journaliste et écrivain, elle n'a cessé de voyager tout au long de sa vie et a couvert de nombreux conflits. Paula McLain se glisse dans la peau de Gellhorn et avec elle nous nous immisçons dans les pensées et états d'âmes de la journaliste. Si elle est amoureuse d'Hemingway, Gellhorn a aussi soif d'aventures, elle est éprise de liberté et rêve d'écrire, de raconter aux gens la réalité de la guerre, le quotidien des soldats et des populations. Mais comment écrire quand on est mariée à Hemingway ? Comment courir le monde quand on est mariée à un homme possessif ? Pour s'accomplir, elle devra renoncer et elle sera la seule des épouses d'Hemigway à demander le divorce, ne voulant pas vivre dans l'ombre d'un homme.

Et pourtant… N'est-ce pas cette relation que Paula McLain a choisi de raconter ? Alors même qu'elle met en avant l'indépendance d'esprit de la jeune femme et sa volonté de s'affranchir de celui qu'elle aime pour suivre sa voie, l'autrice ne s'intéresse qu'à cette période de la vie de Gellhorn. Les 50 années suivantes seront condensées en quelques pages de prologue. le titre français cantonne Martha Gellhorn à ce rôle d'épouse.

Malgré ces bémols, j'ai apprécié cette lecture. Quelques longueurs et répétitions, quelques passages un peu trop mièvres, mais dans l'ensemble la lecture est agréable. Martha Gellhorn est vraiment un personnage à découvrir et une fois encore Hemingway m'est plutôt antipathique. le contexte historique est intéressant et si l'on a souvent lu sur la guerre d'Espagne et plus encore évidemment sur le débarquement de Normandie, ce n'est pas le cas de la guerre sino-japonaise ou de la guerre d'hiver, conflits largement méconnus.

Après avoir lu le roman consacré à Beryl Markham, je m'étais promis de lire ses mémoires. Maintenant j'ai bien envie de découvrir les écrits de Martha Gellhorn. Et il faudra quand même qu'un jour je me décide à lire Pour qui sonne le glas.
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En 1936, Martha Gellhorn jeune romancière prometteuse croise la route d'Ernest Hemingway, écrivain vedette qu'elle suivra en Espagne pendant la guerre civile en tant que reporter de guerre. Prit de passion pour le métier et pour Ernest, Martha deviendra sa troisième épouse.
Mais vivre à l'ombre d'un monument n'est pas toujours évident et Martha va en payer le prix, son travail ne sera jamais reconnus à sa juste valeur tant qu'elle sera « la femme de ». L'idylle ne durera pas malheureusement car une quatrième et dernière épouse partagera la vie d'Hemingway.
J'ai retrouvé le style de Paula McLain qui m'avait déjà séduite dans ces deux précédents romans. La thématique reste la même et fonctionne toujours aussi bien : la mise en lumière de femmes prodigieuses trop méconnues.
Cette fois encore, l'auteur nous entraine à la suite de ces personnages et même si l'issue est connue, on est en complète empathie avec les personnages et ce qu'ils ont vécu notamment dans les passages relatifs aux engagements de Gellhorn en tant que reporter de guerre.

Un seul petit bémol toutefois, le titre en français qui ne rend pas justice au personnage principal et qui la réduit à ce qu'elle a justement essayé de fuir : être « la femme de »…

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Martha Gellhorn est une femme atypique, pour son époque. Libérée sur beaucoup de sujets, elle a pour ambition de devenir écrivain. Pour cela, elle écrit d'abord des articles pour certains journaux. C'est au harsard des ses voyages qu'elle rencontre Ernest Hemingway, ce monstre sacré de la littérature.

Ensemble, ils partent comme journalistes de guerre pour couvrir les conflits qui ravagent l'Espagne. Bien que marié, Ernest ne résiste pas longtemps au charme de la jeune femme.

C'est une vie semée de rebondissements que ces deux êtres vont partager…

Ernest Hemingway est un nom bien connu dans le monde entier. Même si nous n'avons jamais eu l'occasion de lire l'un de ses livres, nous savons, bien entendu, de qui il s'agit dès que l'on entend son nom dans une conversation.

On connaît beaucoup moins sa vie sentimentale, mouvementée s'il en est! En effet, cet homme avait la bougeotte. Il aimait sa tranquillité, en alternant avec des périodes de vacances en famille, et constamment entouré d'amis proches ou pas.

C'est dans une de ses périodes tranquilles que Martha va faire sa connaissance. En tout bien tout honneur au départ, ils ne parleront que de leurs travaux respectifs. Mais la proximité rapprochée dans des situations dangereuses va favoriser un rapprochement plutôt rapide.


Si Ernest Hemingway n'est plus à présenter, les romans de Martha Gellhorn sont, en Europe en tout cas, nettement moins connu. Pour ma part, je n'avais jamais entendu parler d'elle. J'ai d'ailleurs d'autant plus apprécié ma lecture qui m'a permis de la découvrir. J'aime énormément ce genre de livres, qui me permettent d'ouvrir davantage encore mon horizon sur des sujets ou des personnages un peu oubliés de l'Histoire.

Paula McLain n'en est d'ailleurs pas à son coup d'essai. J'avais eu la chance de découvrir son précédent roman, L'aviatrice, qui m'avait laissé une forte impression.



J'aime sa plume, fluide et agréable. Son sens de la recherche avant l'écriture me ravit également. Elle a le don de faire renaître pour nous des êtres dignes d'intérêt, méritant la lumière qu'elle leur donne. D'ailleurs, lorsque l'édition Presses de la Cité m'a proposé ce titre, je n'ai pas hésité une seconde !

Martha Gellhorn est le personnage principal de ce roman, bien qu'autour d'elle gravite des personnages plus connus. Elle a des réflexions profondes, elle travaille avec acharnement sur ses livres et ses articles, et j'admire sa capacité de prendre des décisions qui pouvaient choquer à l'époque. Elle a par exemple été la seule femme à couvrir le débarquement en Normandie, une des rares à avoir assisté au premier plan aux combats qui faisaient rage en Espagne, et à voyager pour assister à ce qui révolutionnait le monde entier. Elle n'avait pas peur d'approcher les lieux de combats, avaient la capacité de rendre la proportion humaine à ces horreurs.

Vous l'aurez compris, je suis sous le charme de ma lecture. Je ne peux que vous la recommander!

En faisant de petites recherches pour me documenter un peu plus, je suis tombée sur la couverture d'un film relatant leur histoire: Hemingway et Gellhorn. Martha Gellhorn est interpretée par Nicole Kidman.
Lien : http://au-fil-des-pages.be
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Martha Gellhorn.
Martha Gellhorn, novelliste, romancière, reporter de guerre, première journaliste sur les plages du débarquement ; mais également Mme Hemingway, la femme du célèbre écrivain, du monstre de la littérature américaine.
Ce statut de "femme de" lui aura coûté énormément en termes de réputation et de renommée. Car Hemingway attire toute la lumière, il aspire l'essence de ceux qui l'entourent. Martha et lui vont passer sept ans ensemble, sept ans durant lesquels elle n'aura de cesse de ménager un équilibre entre son besoin d'indépendance et la volonté de l'homme qu'elle aime, de la garder près de lui.
De la guerre civile espagnole au débarquement sur les plages de Normandie, en passant par La Finca, leur havre de paix à La Havane, leur couple va traverser de beaux moments mais également d'énormes crises ; vivre ensemble et travailler côte à côte est très délicat pour deux écrivains.
Paula McLain se met dans la peau de Martha Gellhorn pour nous raconter ses sept années en tant que "troisième Hemingway". Si la narration à la première personne semble un peu incongrue au départ, elle permet de s'attacher à Martha, d'être en empathie avec elle. Certains paragraphes donnent la parole à Hemingway, lorsqu'il est séparé de sa femme, ce qui nous offre un autre point de vue.
J'avais lu Mrs Hemingway de Naomi Wood, qui m'avait beaucoup plu et par lequel j'avais appris l'histoire amoureuse de Ernest Hemingway. Je connaissais donc déjà légèrement Martha Gellhorn.
Cependant, ici elle est le personnage principal, et même si l'on guette les apparitions du "grand homme", nous sommes dans le monde de Martha.
Et malgré le titre de cet ouvrage, Martha Gellhorn est loin d'être uniquement "La troisième Hemingway".
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Martha Gellhorn a 27 ans quand elle rencontre Ernest Hemingway, de 9 ans son aîné. Nous sommes en 1936 et les deux futurs amoureux écrivent, voyagent, protestent contre le régime de Franco, vont se battre en Espagne. de temps en temps, une pause les reconduit aux Etats-Unis pour se reposer près de la rivière préférée d'Ernest. Après quelques années de liaison, Martha devient la « troisième Hemingway », suite au divorce de l'écrivain avec sa femme Pauline, avec qui il eut 3 enfants. Martha saura t-elle trouver sa place auprès de ce géant ?

Après avoir retracé la vie de la première femme d'Hemingway, Hadler, dans Madame Hemingway, Paula McLain reprend la plume pour dresser ce portrait de femme libre, qui lutta pour ne pas être une simple « épouse de », écrivaine brillante, la seule qui osa quitter Ernest Hemingway, puis devint une des plus exceptionnelles journalistes de guerre du XXe siècle. Elle complète ainsi sa biographie romancée en creux du grand écrivain, à la fois génie et homme torturé, qui tombe relativement vite amoureux mais se laisse dépasser par ses relations au bout de quelques années. Dans cette histoire, c'est finalement Martha qui se lasse, étouffée dans ses aspirations de voyageuse et d'écrivaine, refusant d'être reléguée au statut d'épouse et encore moins de mère. Comme pour son premier texte, Paula McLain alterne le récit de Martha et quelques monologues intérieurs d'Ernest, intelligemment placés, qui nous permettent de mettre en perspective leur relation.

Je savais seulement une chose : Ernest était un soleil qui brillait si fort qu'il m'éclipserait même sans le vouloir. Il était trop célèbre, trop avancé dans sa propre carrière, trop sûr de ce qu'il voulait. Il était aussi trop marié, trop enraciné dans la vie qu'il s'était forgé à Key West. Trop habité, trop impressionnant.
Trop Hemingway.

Dès le début, elle se fait peu d'illusions sur la durée de leur mariage et pourtant, amoureuse, elle essaie de croire qu'il peut changer, qu'il peut être moins « lui ». Elle part quand elle se rend compte que ce n'est pas le cas et qu'elle risque d'y laisser trop d'elle-même, de ce qui la constitue : les voyages, l'aventure, l'écriture.

Mais comment, comment, comment veux-tu que ça marche ? aurais-je dû m'écrier. Tu es le soleil et je suis la lune. Tu es le fer et je suis d'acier. Nous ne pouvons ni plier, ni changer. Au lieu de cela, je me suis approchée de lui. J'ai posé la tête sur sa bonne épaule massive de nigaud, et je l'ai embrassé, ravalent mes doutes et mes craintes. faisant taire ma raison.
– Je t'aime tellement.

Et puis, à travers les yeux de Martha, nous découvrons Ernest d'abord au fait de sa gloire, venant de publier Pour qui sonne le glas, puis devant une page blanche, situation qui contribue à mettre fin à leur relation.
Avec eux deux, nous traversons la guerre d'Espagne et la Seconde guerre mondiale, leurs engagements et leurs peurs.
– Lance-toi. le tout, c'est de commencer, peu importe comment.
– Mais si c'est mauvais ?
– Et alors ? Ca ne serait pas le pire.
– Non, c'est vrai.
En effet. le pire – je le savais déjà – serait d'avoir trop peur pour essayer.

Elle suivra finalement ce conseil, en écrivant des nouvelles puis des romans. Et elle continuera seule sur cette route, vivant sa vie comme elle l'entend, couvrant tous les grands conflits du siècle, de la guerre d'Espagne à l'invasion de Panama par les Etats-Unis (à 81 ans !).

J'ai aimé faire un bout de chemin avec ces deux écrivains amoureux, furieux mais magnifiques, qui nous font vivre au coeur de l'Histoire en train de se faire tout en vivant leur passion, courte mais belle. J'ai aimé suivre la plume de Paula McLain que l'on sent elle-même amoureuse de ces deux « personnages », heureuse de nous faire découvrir cette figure méconnue qu'est Martha Gellhorn et qu'elle contribue à faire sortir de l'ombre d'Hemingway. Un beau roman, très réussi.
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Mosaïque issue de l'histoire réelle de Martha Gellhorn et de imagination de l'auteur, ce roman est palpitant.

Notre héroïne m'a fait penser à Alexandra David-Néel pour son envie de découvrir et de décrire le monde, l'une une parisienne à Lhassa première occidentale dans la ville tibétaine, l'autre première et seule femme américaine en Normandie pour le débarquement. Les deux frappées par la maladie du voyage et du témoignage.

Tout au long de ce livre, nous sommes entraînés dans une aventure humaine extraordinaire faite de rencontres d'hommes et de femmes, les célébrités de l'entourage d'Hemingway et les souffrants de l'Europe en guerre.

Les passages dédiés aux voyages de Marty comme correspondante de guerre sont aussi remarquables que prenants. C'est la partie de ce roman que je préfère.

Hemingway, l'idole, se transforme pour la jeune journaliste et écrivaine en complice, grand amour, mari et antagoniste au fil des pages.

Réussie et intéressante également la description de la vie à Cuba, on s'imagine à la piscine ou avec les chats dans le jardin.

Ce récit vif et intense est un régal !
Lien : https://blog.lhorizonetlinfi..
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Une femme aussi exceptionnelle que Martha Gelhorn méritait un livre extraordinaire, pas un récit sage et, somme toute, assez conventionnel de sa vie commençant par sa rencontre avec Ernest Hemingway et se terminant par leur divorce.

Elle a 28 ans quand sa vie croise celle de l'écrivain. Elle écrit déjà et l'admire beaucoup. Elle se cherche, ne voulant pas rentrer dans le rang et se marier, ne sachant pas très bien quoi faire de sa fébrilité et de sa vie. Au début, ces deux-là sont amis. Ils se rejoignent en Espagne en 1936, pendant la guerre civile. Une guerre qu'elle couvre en tant que journaliste, écrivant alors ses premiers reportages.

Très vite, ils deviennent amants, se réfugiant dans une grande maison à Cuba alors qu'Hemingway est encore marié à sa seconde épouse – il en aura quatre en tout. Il écrit « Pour qui sonne le glas », le publie, et à partir de là, ils ne seront presque plus jamais seuls, l'écrivain se plaisant dans sa très grande célébrité.

Elle étouffe, part couvrir d'autres conflits dans le monde. Il déteste la solitude et le lui reproche. Ils se séparent en 1945 après s'être tant aimés et tant déchirés.

Martha Gelhorn est une femme absolument passionnante et très moderne pour son temps. Elle est par exemple, la seule femme à couvrir le Débarquement en Normandie, un exploit pour l'époque. Elle passera sa vie à arpenter les quatre coins de la planète, à écouter les gens simples lui parler de leur guerre ou de leur existence et travaillera jusqu'à plus de 80 ans.

Le livre est bien écrit et bien traduit, également fouillé et bien documenté, mais il lui manque ce petit plus, cette étincelle qui rend un ouvrage inoubliable.

La troisième Hemingway, Paula McLain, Presses de la Cité.

Les plus

Héros exceptionnels
Bien écrit

Le moins

Récit trop conventionnel
M'a un peu ennuyée (j'avoue, j'ai passé des pages!)


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