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Quel plaisir de débuter un livre et de s'apercevoir très vite qu'on va passer un très agréable moment.

Paula McLain choisit ici de mettre en lumière Martha Gellhorn jeune romancière de 27 ans. Femme libre, intrépide, intelligente, Martha bouscule un peu les conventions dans ce monde entre deux guerres.

Elle rencontre Hemingway en 1936. Ils deviennent amis, Ernest lui servant de mentor dans le monde intellectuel et dans sa quête pour devenir écrivain.
Fascinés par leur époque, voulant apporter un témoignage concret sur les bouleversements du monde, ils partiront tous les deux en Espagne alors que la guerre y fait rage. C'est là que leur amitié se transforme en amour passionnel.
Hemingway quitte sa seconde épouse et les fils qu'il a avec elle pour vivre sa passion avec Martha.

Mais peut-on partager sa vie avec un monstre sacré quand on est soi-même en quête de reconnaissance ? Comment vivre à l'ombre du grand homme quand on a soif de reconnaissance ? Comment trouver sa place quand on est défini comme la femme de ?
Martha se retrouve très vite confronté à toutes ces difficultés, elle qui se veut indépendante, créatrice, témoin de son époque, journaliste et romancière reconnue.
C'est la quête de cette indépendance que nous raconte Paula McLain sous la forme d'un récit à la première personne.

On sent chez l'auteur une grande affection et une vraie admiration pour Martha. Deux sentiments qu'elle sait merveilleusement nous faire partager. J'ai aussi beaucoup apprécié le fait qu'elle ne fasse pas systématiquement passer Hemingway pour un rustre coureur de jupon mais qu'elle en expose plutôt les faiblesses comme la jalousie qu'il éprouve envers Martha, comme si sa créature lui échappait.
De la même manière elle ne présente pas Martha comme une femme victime de son époque ou d'un homme mais bien comme une femme forte qui se prend en main et qui accepte les conséquences de ses actes.

C'est un portrait de femme fort, touchant. L'opposition de deux caractères indomptables qui ne peuvent finalement vivre que dans le conflit. C'est l'histoire d'un amour tragique, ardent et passionné qui ne survit pas à la compétition et aux compromissions.
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Dès l'âge de 5-6 ans, Martha Glehorn comprit qu'elle était née voyageuse. A 26 ans, elle mène une existence libre. Elle a déjà parcouru presque toute l'Europe. Elle est hébergée dans la maison de campagne d'un bureaucrate des Nations Unies près de New York où elle peut se consacrer à l'écriture. Mode de vie que réprouvent ses parents. Suite au décès de son père, elle retourne vivre 6 mois dans la maison familiale avant de partir en Europe où elle prend conscience des tensions sociales. Lors d'une escapade avec sa mère et son frère à Key West, elle rencontre à un bar son indole, Ernest Hemingway. Quelques mois plus tard, elle le rejoint en Espagne en tant que "correspondante spéciale" pour couvrir la guerre à ses côtés.
Dans un style fluide, l'auteur dresse le portrait de l'écrivaine, journaliste Martha Glehorn, troisième femme d'Ernest Hemingway, à la première personne du singulier, parfois entrecoupé par la perception des événements d'Ernest. A travers leurs voyages d'investigation et leur retraite d'écriture, nous découvrons la spontanéité, le courage et l'indépendance de cette femme libre qui tente de se faire reconnaître pour la qualité de ses écrits. L'auteur nous montre comment Martha finit par céder à la passion malgré la différence d'âge, l'admiration pour le personnage, le mariage d'Ernest Hemingway.Les dialogues rendent vivant ce roman qui repose sur la biographie de Martha Glehorn mais également des faits historiques. Si le mélange de fiction et de réalité peut être déroutant aux premiers abords, nous nous y habituons très vite car cela crée du rythme et permet d'avoir un éclairage sur la cohabitation de ces deux personnages à fort caractère dans le contexte social et géopolitique de cette période. L'auteur parvient ainsi à nous immerger dans l'ambiance de pays en guerre comme l'Espagne, la Finlande et la Chine qui contraste avec leur lieu de vie préservé à Cuba.
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Lecture vraiment très plaisante, qui nous fait découvrir la troisième femme d'Ernest Hemingway, Martha Gellhorn.
Paula McLain a écrit ce livre en se permettant de le romancer et d'y ajouter des traits de caractère à son héroïne.
Martha Gellhorn était vraiment une femme exceptionnelle, qui bravait tout et tout le monde pour assouvir son besoin d'aventures et de découvertes, elle sera correspondante de guerre, et couvrira toutes les guerres et ce au péril de sa vie, mais au péril de sa vie amoureuse.
Quand elle rencontre Ernest Hemingway, celui-ci est encore marié à Pauline, avec laquelle il a deux fils, Patrick et Grégory, ils vivront une aventure extra-conjugale, qui leur permettra de vivre ensemble lors de leurs différentes rencontres sur les fronts de guerre, chacun retournant à son quotidien entre deux.
Leur relation va se dégrader, quand ils vont se marier, en effet, ces deux caractères forts ne vont pas réussir à se supporter, une rivalité professionnelle se mettant même en place.
Ernest Hemingway et Martha Gellhorn donnent l'aspect de deux personnes invivables ayant vécus tous les deux des vies palpitantes.
Je recommande vivement ce livre, qui m'a passionné du début à la fin.
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Si les deux premières femmes d'Ernest Hemingway avaient du caractère (et il en fallait sacrément pour faire face à "Papa" )la troisième, Martha Gelhorn, fut la seule à demander le divorce et à refuser de lui faire une fille.
Romancière, correspondante de guerre sur de nombreux fronts, Paula McLain nous la décrit tiraillée entre son amour pour l'auteur de Pour qui sonne le glas et sa volonté d'exister par elle-même et par son travail.
Mais bien évidemment, l'oeuvre de Gelhorn fut, à l'époque, surtout jugée à l'aune de Hemingway.
Un sujet en or dont Paula McLain tire un roman 474 pages, non dénuées de quelques longueurs et parfois hérissées de métaphore hasardeuses, voire de clichés qui ont quelque peu gâché ma lecture.

Merci à Babelio et aux éditions Presse de la Renaissance.
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Ernest Hemingway a eu quatre épouses. Dans Madame Hemingway, Paula McLain nous dressait le portrait de la première d'entre elles, Hadley Richardson. Avec cet ouvrage, La troisième Hemingway, c'est sur Martha Gellhorn qu'elle pose son regard. Autant la première a été celle qui avait cru en lui, avait soutenu, stimulé ce parfait inconnu qui tirait alors le diable par la queue. Autant Martha Gellhorn fut celle qui a dû se battre pour exister face au monstre de célébrité qu'il était devenu entre temps. Deux femmes, deux courages. Et malheureusement pour elles, deux déceptions amoureuses.

Lorsque je me suis vu proposé de confier ma perception de ce nouvel ouvrage de Paula McLain, je n'ai pas hésité une seconde. Persuadé que j'étais de retrouver dans La troisième Hemingway, ce talent avec lequel l'auteure avait su me faire entrer dans l'intimité de ses personnages, sans sombrer dans le parti pris ou le voyeurisme. Paula McLain sait convaincre de la sincérité sentimentale, de la force de caractère qu'il a fallu à ces femmes pour exister en des époques où la notoriété ne pouvait être que masculine.

Avec un style agréable et limpide, l'auteure fait revivre ses personnages avec une incroyable authenticité. Personnages féminins qu'elle évoque avec une complicité subtile, sans se laisser déborder par la solidarité féminine qui ne peut pas ne pas l'animer. Surtout lorsque ces femmes sont confrontées à des monstres de célébrité comme cela a pu être le cas avec Hemingway.

Martha Gellhorn s'est battue pour exister, ne pas rester à l'ombre de ce mari célèbre et envahissant, être reconnue pour elle-même puisqu'elle écrivait elle-aussi. C'est sans doute une des raisons qui l'a poussée à prendre tous les risques dans ce métier de reporter de guerre qui répondait à ses aspirations aventurières. C'est ce combat-là, d'être soi-même et non le faire valoir d'un autre, ou la femme de …, que Paula McLain nous fait appréhender dans cet ouvrage consacré à la troisième épouse du futur prix Nobel de littérature.

En contre poids de ses sentiments à l'égard de l'écrivain repu de son succès, consciente de la faiblesse de sa position, Martha Gellhorn a tenu à préserver son indépendance. Elle a eu l'intelligence de dominer ses sentiments, en forme de mise à l'épreuve de ceux de son illustre époux. Prudente, elle n'a pas voulu avoir d'enfant de son héros tout en se prenant d'affectation pour les trois garçons qu'il avait eus avec ses deux premières épouses. Une mise à l'épreuve qui dévoilera malheureusement la volatilité de cet époux et sa soif d'exclusivité. le talent est exigent, le succès est égoïste. Martha Gellhorn s'est brûlé les ailes au contact de cet homme des cavernes avide de la reconnaissance des autres, avare de la sienne.

C'est à chaque fois un univers féminin dans lequel Paula McLain nous incorpore. C'est tellement bien écrit qu'on voudrait qu'il soit objectif. Elle choisit des personnages forts qui n'inspirent pas la compassion. Je repense à cet autre ouvrage de son cru qui m'avait séduit, L'aviatrice. Il y a chez cette auteure cette grande faculté à lier les références historiques avec une atmosphère du quotidien des plus crédibles. Y aurait-t-il de sa plume un ouvrage sur les autres madame Hemingway que je m'empresserais de me le procurer.

Je remercie vivement Babelio et les Presses de la cité pour m'avoir adressé cet ouvrage que j'ai lu avec un plaisir non dissimulé.
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Comment l'union de deux tempéraments explosifs pouvait-elle perdurer ? N'était-elle pas promise à l'échec comme le père de Martha l'avait pressenti ?

Paula Mc Lain se glisse dans la peau de Martha Gellhorn, cette journaliste-écrivaine, dont la plus grande passion fut d'être correspondante de guerre, de témoigner, de rendre compte des douleurs, des massacres, de la vie des hommes et femmes qui vivaient au coeur de ces conflits.

Ernest Hemingway la rencontre à Key West, un de ses fiefs, et pour lui ce fut un coup de foudre, ce grand colosse avait un coeur qui pouvait s'enflammer au premier regard. Elle, jolie jeune femme de 27 ans,  il lui a fallu un peu plus de temps et c'est sur le terrain de la Guerre d'Espagne, que ses sentiments changèrent, passant de l'admiration pour le grand écrivain renommé, du correspondant de guerre qu'il était déjà à celui de l'amour.

Leur couple était explosif car fait de deux identités similaires : le même goût pour l'aventure, le même goût de liberté, le même désir d'écrire alors comment arriver à faire durer les sentiments quand s'installe peu à peu une sorte de rivalité, quand Martha n'est identifiée que comme Madame Hemingway, quand son travail d'écriture est toujours mis en comparaison avec celui de Monsieur, déjà reconnu et qui finit l'écriture de ce qui deviendra son chef-d'oeuvre : Pour qui sonne le glas.

Martha Gellhorn a souffert de l'ombre de ce mari hors du commun, buveur, pêcheur, déjà deux fois mariés, deux fois divorcés, père de 3 enfants, imprévisible mais aussi tendre, aimant, ne pouvant vivre seul, envahit de démons qui pouvaient le laisser de longs mois sans écrire. Il eut la maladresse de lui proposer d'écrire sous son nom d'épouse, peut-être généreusement mais elle refusa, elle voulait que son travail ne soit reconnu que pour sa valeur d"écrivain, de journaliste.

Il tendit les bras et me serra tout contre lui, et je sentis mon coeur affolé, petit oiseau aimé, attrapé et réconforté. J'étais sa chérie. On ne pouvait rien faire contre cela. J'aurais beau me débattre, je n'arriverais pas à sortir de son ombre. (p379)

Martha Gellhorn était une sorte d'Hemingway au féminin, seule femme journaliste présente lors du débarquement sur les plages françaises, baroudeuse, n'ayant qu'une idée en tête : voir et témoigner de ce que ses yeux voyaient. Un tempérament fort qui ne put que s'affronter à celui de l'écrivain. Leur couple courrait à sa perte dès le début, même si chacun tenta de trouver des moyens pour le sauver.

Nous sommes tellement indépendants, lui dis-je aussi doucement que possible. Nous avons tellement besoin de vivre notre vie. Je ne sais pas comment nous allons pouvoir concilier tout cela. (p335)

Mais comment, comment, comment veux-tu que ça marche ? aurais-je dû m'écrier. Tu es le soleil et je suis la lune. Tu es le fer et je suis d'acier. Nous ne pouvons ni plier, ni changer. Au lieu de cela, je me suis approchée de lui. J'ai posé la tête sur sa bonne épaule massive de nigaud, et je l'ai embrassé, ravalent mes doutes et mes craintes. faisant taire ma raison.

- Je t'aime tellement (p336)

J'ai retrouvé certains sentiments éprouvés à la lecture de Mrs Hemingway : la force et le caractère trempé de cette jeune femme, sa volonté d'être présente à l'égal de ses compatriotes journalistes masculins sur les terrains de guerre, ne souhaitant pas devenir mère mais ayant une profonde tendresse pour les fils d'Ernest. J'ai retrouvé également la fragilité d'Ernest Hemingway, s'enflammant et épousant la source de ses émois, devenant un homme ne supportant pas l'éloignement de son épouse, mais disparaissant parfois pour rejoindre ses amis pour des parties de pêche, des beuveries.

Par contre il ne supportait pas quand "Lapin" prenait l'initiative de partir pour des reportages, n'oubliant pas son mari mais ayant besoin de cet espace de liberté pour exister.

A travers le mariage de Martha et Ernest on parcourt avec les journalistes les villes bombardées, les risques pris, les luttes fratricides, les horreurs de la guerre mais on découvre également le travail de ces deux écrivains, dévorant, égoïste qui ne laisse que peu de place à autre chose.

Comme dans son précédent roman, Paula McLain s'attache à des femmes libres, fortes et déterminées. le récit se lit d'une traite, on est embarqué dans cette vie de baroudeur, vivant à leurs côtés cette vie de nomades, côtoyant la mort mais aussi une magnifique histoire d'amour faite de douceur et d'affrontements, de tendresse et de rivalités, où leurs personnalités ont trouvé dans leur mariage un terrain de combat dont aucun n'est ressorti indemne.

Il est surprenant de constater que leur union n'a vécu que le temps de deux guerres comme si l'amnistie et la paix ne pouvaient régner entre eux.

Une sensation délicieuse. Je m'allongeai pour lire, m'imprégnant de la paix et du silence, et ne me sentant qu'un tout petit peu coupable d'être aussi heureuse de cette solitude. (p372)

Merci à la Masse Critique Privilégie Babelio et aux Editions Presses de la Cité pour cette lecture
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Hemingway est une guerre. Et c'est une guerre perdue. On peut temporairement faire alliance. Mais on restera menacé et finira laminé si on ne se résout pas à une stricte allégeance. C'est le refus de Martha Gellhorn. C'est le récit de Paula McLain. Gellhorn se déclare être une voyageuse. C'est d'abord une correspondante de guerre et sa guerre et sa correspondance sont d'abord ici Hemingway. Tout fonctionne quand on est « sa fille ». « Lapin », c'est être proche d'être dévorée ou devoir s'échapper. Marty, une « forte femme », qui n'aura eu de cesse sa vie durant d'aller de l'avant pour tenir ses promesses de jeunesse. C'est sans doute ce qui aura séduit Hemingway en elle mais lui coûtera également au final ses plus grandes défaites : une maison, une famille, une passion perdues. On sous-entend, si on a bien lu, que qui explique le plus la ligne directrice de l'existence de Martha Gellhorn, « l'homme de sa vie », n'est d'ailleurs peut-être même pas Hemingway. N'empêche, la troisième femme d'Hemingway, Martha Gellhorn se révèle juste une véritable Madame Hemingway d'incarner au propre, par elle-même, pour elle-même, nombre des attributs (l'énergie, l'action, etc) de son plus célèbre mari. Correspondant. Correspondante. L'auteur ne cache pas son admiration pour « la liberté et l'indépendance » de son héroïne.
Ardeurs, heurs et malheurs d'une correspondance impossible, donc, d'être trop correspondante. Un récit conséquent, à un ou deux chapitres près d'allure chronologique. Un modèle de vie qui séduira, en qui se reconnait manifestement l'auteur, interrogera au bas mot autour du sujet, éternel, d'une censée impossible conjugaison entre être et avoir, exister et partager, exiger et s'associer.
S'il faut prendre parti, j'ai dévoré le récit. En quarante-huit heures. C'est alerte. Cohérent. Des images fortes marquent. La mort. La Grande Dépression. La Finca. Les fils d'Hemingway. L'Espagne, bien sûr. Un amour envahissant et exigeant comme une végétation tropicale. L'écriture. Paradoxalement, rien n'est meilleur à mon goût que les passages incarnant la vision hemingwayenne. Ils sont présentés en italique. J'ai été moins convaincu par les paragraphes d'introspection, encore moins par les digressions justificatrices voire moralisantes qui annoncent ou suivent les actions de Marty. Mais, peut-être, comment faire autrement, puisqu'il s'agit d'abord d'exposer les doutes, les choix difficiles d'une vie ? Deux interrogations, malgré tout. On annonce sans arrêt un travail de fiction, mais la trame historique de cette histoire semble tellement respectée qu'on est troublé de ne plus savoir le vrai du faux. Deuxièmement, au derniers tiers du récit, Hemingway n'apparait plus que comme un rustre alcoolique, un matamore inconséquent et dépressif. Certes, Hemingway n'est pas le sujet de Paula McLain, mais on craint que soit mal rendu compte de la complexité du personnage. Il y a sans doute une explication à ces deux difficultés et c'est bien qu'il ne s'agit pas d'une biographie, d'un livre d'Histoire, mais d'un point de vue.
Car, au total, cela ressemble terriblement à ce qu'aurait pu devenir un journal intime de Martha Gelhorn. Les forces et les faiblesses d'un point de vue encore une fois, imaginé tel et en même temps qu'il se vit, qu'il se construit, qu'il se défend. Un récit à une voix, livre découverte à n'en pas douter d'une grande personnalité. Un récit certes à une seule voie mais une voie qui mène loin qui veut réfléchir les choix d'une vie. Hemingway est une guerre. Madame Hemingway est également une guerre. A l'issue de leurs guerres, les victoires auront coûté leurs lots de victimes. Une oeuvre vaut-elle une vie ? C'est à savoir ici pour qui sonne le glas.
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Hemingway fascine toujours. L'écrivain, bien sûr, mais aussi son existence aventureuse et remplie de femmes. Et pas des moindres comme sa troisième épouse, Martha Gellhorn, correspondante de guerre à la personnalité bien trempée qui a fini sa carrière de journaliste en couvrant l'invasion américaine de Panama, à l'âge vénérable de 81 ans. Cependant, aussi incroyable qu'ait été cette femme, c'est presque toujours à travers la célébrité de son mari que l'on se réfère à elle, en France en tous cas, puisque La troisième Hemingway s'intitule Love and Ruin, en Amérique. Martha n'est pourtant pas une inconnue : on l'a croisée dans Mrs Hemingway de Naomi Wood et dans le téléfilm de luxe Hemingway & Gellhorn où elle était incarnée par Nicole Kidman. Mêlant vérité et fiction, Paula McLain s'immisce dans la tête et les pensées de son héroïne dans La troisième Hemingawy, avant, pendant et après (trop peu hélas) son mariage avec l'auteur de Pour qui sonne le glas. Les meilleurs passages du livre sont assurément ceux consacrés à la guerre d'Espagne au moment où les deux reporters ne sont encore que des amis. Plus avant dans le roman, Paula McLain montre bien en quoi les deux caractères entiers et indépendants de ces deux êtres ne pouvaient que se heurter et se blesser avec en plus une rivalité de plus en plus grande du point de vue journalistique et littéraire. L'auteure n'insiste pas outre-mesure sur les scènes de ménage parait-il "homériques" qui les opposèrent au moment où leur union déclinait. La troisième Hemingway n'est pas dénué de style même si demeurant plutôt sage, s'intéressant avant tout à la psychologie de son sujet, ne cherchant pas à dévoiler plus qu'il ne faut de l'intimité des Hemingway. Au-delà de son ménage avec le grand homme, l'on retient en priorité le portrait d'une femme au tempérament affirmé, bien décidée à mener sa vie sans compromissions, passionnée et toute entière dédiée à sa mission de raconter les turbulences du monde.

Merci à la Masse Critique de Babelio et aux Presses de la Cité.
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Le titre m'a intrigué et m'a donné envie de découvrir le livre. J'avoue connaître peu la vie d'Hemingway et connaissait encore moins Martha Gellhorn. Je suis donc ravie de cette découverte, ce n'est pas une biographie mais une fiction historique mêlant réalité et fiction. Pour autant les faits importants de sa vie nous sont contés. Quand la réalité nous embarque encore plus que la fiction.

L'histoire de cette femme et de sa relation avec Hemingway m'a vraiment transportée. La plume de l'autrice est poétique et fluide, elle nous dépeint avec justesse ses deux héros et leur amour. Martha et Ernest forment un couple hors du commun, ils se sont rapprochés grâce à leur travail, l'écriture. Ernest était encore marié au début de leur liaison et il aura fallu du temps pour que la situation soit régularisée et le divorce avec la seconde Mme Hemingway fut difficile. Cette situation fut compliquée pour Martha. de plus l'admiration qu'ils ont l'un pour l'autre va se transformer en dualité professionnelle qui finira par avoir raison de leur passion. Martha souhaite exister professionnellement en dehors de son époux si célèbre et lui n'acceptera de rester seul pendant que cette dernière part en reportage.

Martha libre et indépendante aura à coeur tout au long de sa carrière de se faire le porte parole des victimes de guerre, d'abord la guerre d'Espagne puis la Seconde Guerre Mondiale, elle sera d'ailleurs le premier journaliste sur les lieux du débarquement en Normandie. Elle va arpenter le monde en fonction des drames et nous apporte un regard neuf sur ces évènements dramatiques.

Un livre qui m'a agréablement surprise, je ne pensais pas me laisser embarquer à travers cette histoire autant que je l'ai été. J'ai très envie de découvrir après cette lecture, les écrits de Martha Gellhorn. Un roman à découvrir.
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Très jeune, Martha Gellhorn ne craint pas de partir au-devant de la guerre, désireuse de devenir reporter à une époque où les femmes étaient rares sur le front. C'est sur le terrain de la guerre d'Espagne que sa route croise celle d'Ernest Hemingway, précédé par une solide réputation et marié déjà deux fois. Peu encline à abandonner sa liberté, leur relation fut d'abord de pure amitié, mais affrontant ensemble des situations mettant en péril leur vie, elle évolue rapidement vers la passion.
Liaison vécue pleinement dans un premier temps dans le vert paradis que Martha leur a installé à Cuba, les choses se détériorent lorsque les carrières des deux écrivains entrent en compétition : Ernest produit des chefs d'oeuvre, tandis que lorsque Martha publie on la ramène sans cesse à son statut de "compagne de" ; sans compter que la deuxième Madame Hemingway ne compte pas accepter le divorce facilement. Pour Gellhorn une seule issue : elle finira par partir pour reconquérir sa liberté et son indépendance, pour accomplir son ambition d'aventurière et sa vocation de reporter de guerre pour, au final se faire son propre nom.
Paula McLain s'attaque à un nouveau portrait de femme libre et passionnée, racontant sa relation avec l'écrivain mythique du point de vue de Martha, imaginant leurs conversations, leur intimité, leurs conflits avec une grande aisance, abordant également la difficulté d'écrire avec objectivité sur la guerre. Une histoire d'amour et d'aventure qui se dévore et donne envie de se replonger dans les ouvrages de... Martha.
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