L'avez-vous lu ?
non ? Et bien revenez quand vous l'aurez lu.
oui ? Et bien, si c'était la version originale, vous pouvez sans perdre votre temps vous procurer et lire la version "30 ans après", qui enrichit considérablement l'oeuvre, maintenant que le temps passé entre les deux a prouvé indubitablement le bien-fondé d'une telle thèse, en plus d'une nouvelle conclusion qui fait un peu sortir ces ingénieurs-système de leurs habituelles réserves quant aux solutions disponibles, surtout l'étonnant paragraphe sur l'importance de l'Amour, au sens large, comme fondation d'un système efficient; argument qui pourrait sembler creuser le tombeau des naïvetés quant à la nature humaine, mais qui résonne ici de la plus simple et belle manière, de cet espoir dont il ne faudrait jamais se départir.
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Je croyais lire le rapport original augmenté d'une actualisation au début des années 2000. Mais c'est un texte entièrement réécrit ! En 1972 l'alerte avait déclenché une première prise de conscience (je débutais mes études d'économie), et j'aurais été curieux de lire aujourd'hui comment ce livre fondateur abordait les divers thèmes et en quoi il était véritablement visionnaire !
Au lieu de ça, l'approche de 2004 est à la fois conforme à ce qui a été écrit et développé depuis par d'autres auteurs et obsolète par rapport aux plus récentes publications. Tout était dit en 1972, tout est en train de se passer comme anticipé, la continuité de nos comportements nous envoie dans le mur annoncé !
C'est ce texte d'origine que je vais essayer de trouver !
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Pierre Dac nous a prévenu "Les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu'elles concernent l'avenir." :-)
Mais si l'avenir est inconnu par définition et que de nombreux imprévus peuvent venir contrecarrer, en bien comme en mal, les prévisions les plus rationnelles, il n'est pas interdit d'essayer de le deviner.
"Les limites à la croissance", plus connu sous le nom de "rapport Meadows" nous donne des prévisions pour l'économie mondiale du 21ème siècle et soyons clair elles ne sont pas bonnes.
La conjonction entre une démographie galopante (on parle aujourd'hui 10 milliards d'habitants en 2050), l'augmentation de la consommation des ressources (l'industrialisation des pays dits "émergeant" contre-balançant les modestes efforts de sobriété des autres), l'érosion de ces mêmes ressources et leurs exutoires laissent à penser à un effondrement de l'économie mondiale dans les décennies qui viennent.
Il ne s'agit pas d'un essai d'économie mais d'une autre disciple scientifique nommée "dynamique des systèmes" qui tente justement d'évaluer l'évolution de systèmes complexes car multifactoriels en se concentrant sur leurs grandes lignes.
Certains critiquent donc ce fameux rapport Meadows mais sans doute cela revient à essayer de faire descendre la fièvre en en cassant le thermomètre.
En effet, qui peut dire que face à des ressources et des exutoires limités en taille, une augmentation infinie de la consommation ne pose pas de problèmes ?
Et combien même il n'y aurait qu'une "chance" sur 10 pour pour que ces prévisions soient justes, il serait déraisonnable de ne pas les prendre en compte.
Bref à lire pour vous faire votre opinion car cela vous concerne et il paraît qu'un homme informé en vaut deux !
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Voici un livre qui donne à réfléchir. Basé sur un modèle informatique, il prévoit un effondrement de la population humaine d'ici moins d'un siècle ! Je prends à dessein un raccourci (à peine) un peu rapide pour donner la teneur de l'ouvrage. Les auteurs nous explicitent dans sa première partie les bases d'un logiciel qu'ils ont développé (World 3) pour modéliser entre autres l'évolution de la population humaine, son bien-être, les niveaux de pollution, de ressources non renouvelables, etc. J'ai trouvé cette première partie un peu rébarbative (elle demeure assez théorique, peut-être à cause de la rigueur des auteurs qui sont des universitaires). La deuxième partie est plus intéressante avec la description des différents scénarios. Malheureusement pour nous les humains, la majorité d'entre eux sont assez sombres ! Il y a aussi un chapitre un peu plus positif, consacré à la lutte (réussie) contre le trou dans la couche d'ozone. Enfin, en fin d'ouvrage, sont données des pistes pour atteindre la durabilité. En résumé, je dirais que c'est un livre très bien documenté (il en devient aride par moment) qui vaut la peine d'être lu par toute personne sensible à l'avenir de notre Terre.
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Une société durable n’est pas une société immobile, ennuyeuse, uniforme ou rigide. Ce n’est pas, et cela ne peut sans doute pas être, une société contrôlée par un pouvoir central ni une société autoritaire. C’est un monde dans lequel on aurait le temps, la possibilité et la volonté de corriger ses erreurs, et d’innover et de préserver la fertilité des écosystèmes. Un monde qui pourrait s’attacher à améliorer avec intelligence la qualité de vie plutôt que de s’entêter à augmenter la consommation matérielle et le stock de capital physique.
L'idée de limites à la croissance est pour beaucoup impossible à envisager. Les limites sont politiquement taboues et économiquement inconcevables. Notre culture tend à nier leur existence en faisant une confiance aveugle aux pouvoirs de la technologie, au fonctionnement de l'économie de marché et à la croissance de l'économie, solution à tous les problèmes, y compris ceux qui viennent de la croissance même.
Tout système constitué d'une population, d'une économie et d'un environnement, qui a besoin d'un temps de réaction et souffre d'une lenteur physique, qui est confronté à de seuils et à des mécanismes érosifs et qui se développe rapidement, est, au sens strict du terme, ingérable. Ses technologies auront beau être extraordinaires, son économie, parfaitement efficiente et ses dirigeants, brillants, il ne pourra éviter les dangers. S'il s'évertue à accélérer, il dépassera les limites.
Il existe bien des façons de définir la durabilité . La plus simple consiste à dire qu'une société durable est une société qui perdure sur des générations et des générations et qui est suffisamment prévoyante, flexible et réfléchie pour ne pas fragiliser les systèmes physiques ou sociaux qui la sous-tendent.
Seuls 8% des habitants de la planète possèdent une voiture.
À l'occasion de la parution en français de l'ouvrage de référence « Pour une pensée systémique » de Donella Meadows, l'ADEME, les éditions Rue de l'échiquier et le cabinet de conseil Inddigo ont organisé le mardi 21 mars 2023 une la soirée consacrée à la question « Pour une transition systémique en France ? ».
Programme :
• Introduction par Thomas Bout, fondateur des éditions Rue de l'échiquier, et Bruno Lhoste, président d'Inddigo, cabinet de conseil et d'ingénierie en développement durable, et directeur de la collection « Initial(e)s DD » aux éditions Rue de l'échiquier dans laquelle est paru l'ouvrage Pour une pensée systémique de Donella Meadows.
• Table ronde « Pour une transition systémique en France ? » avec :
- Arthur Keller, spécialiste des risques systémiques et des stratégies de résilience ;
- Mariana Mirabile, économiste et analyste politique pour l'OCDE ;
- Thibaut Faucon, responsable du programme Transition systémique de l'ADEME ;
- Stéphanie Gaucher, architecte urbaniste chez Inddigo ;
- Jean-François Caron, maire de Loos-en-Gohelle et président de la Fabrique des Transitions.
Échanges animés par Thomas Bout et suivis d'une discussion avec la salle.
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