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3,68

sur 182 notes
Entre polar et roman historique, ce récit nous emmène dans la France de l'après-guerre.
Nous sommes en 1951 dans une ferme de la Drôme où l'inspecteur Michel pose son vélo pour enquêter sur le meurtre d'un couple de retraités. de plus, leur fille, Juliette, 11ans s'est volatilisée.

Cet inspecteur atypique, qui n'est pas celui qui prétend, part dans une quête absolue pour retrouver cette fillette en passant par les villes de Crest, Grenoble, Pigalle, Le Havre et même jusqu'aux couloirs d'Auschwitz pour nous révéler des secrets bien sombres d'une histoire dont personne ne parle.

Je ne vous en révèle pas plus car l'intrigue est diabolique. Je dirais même surprenante et déstabilisante

Le style de l'auteur est percutant avec des phrases courtes et il vous balade avec un malin plaisir.

J'ai très envie maintenant de découvrir "Les sacrifiés du Vercors".

Si vous ne l'avez pas lu, je vous invite à vous le procurer de toute urgence !

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François Médéline joue avec ses lecteurs. Il ne lui donne les informations qu'au compte gouttes, les laissant même délibérément sur des fausses pistes.
On suit un inspecteur qui vient de Lyon pour enquêter sur un double homicide et la disparition d'une fillette dans une ferme isolée du Vercors en 1951. On ne sait pas qui est cet inspecteur, on le découvre vite en souffrance, travaillant seul. Puis les choses évoluent. Ses rencontres nous font changer de perspective et nous font comprendre qu'on s'est fait avoir.
Le titre nous le disait dès la couverture, il va être question de Reich et c'est au lecteur de faire le lien.
Un bandeau mettait en avant la révélation finale, c'est peut-être la seule qui n'en était pas une, tant c'était mon hypothèse de départ. Restait à savoir pourquoi et là, il faut bien attendre la fin de ce court roman pour bien appréhender tous les tenants et les aboutissants.
Une histoire forte, avec un côté historique méconnu et des personnages que l'auteur ne cherche pas à rendre sympathiques.
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Lorsque six ans après la fin de la deuxième guerre mondiale, certains secrets autour du sort d'enfants juifs cachés ne veulent pas passer… Alerte, rusé, extrême : un roman diabolique.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/08/19/note-de-lecture-les-larmes-du-reich-francois-medeline/

Entre Lyon et Valence, entre Chartreuse et Vercors (où se situait déjà l'action du roman précédent, « La sacrifiée du Vercors », juste à la Libération au lieu de prendre place six ans après comme ici), en 1951, un inspecteur de police criminelle pas comme les autres s'agite avec frénésie, court-circuitant les canaux officiels chaque fois que nécessaire, pour retrouver certaines fillettes disparues, en général, et l'une d'entre elles, qui l'obsède étrangement, plus particulièrement. C'est qu'il s'en est passé des choses, en Isère et à Paris, et au long de la chaîne d'éradication raciale conçue par les nazis, pendant la guerre : de l'horreur évidente, de l'héroïsme occasionnel, du calcul plus ou moins sordide, et de l'authentique folie. Dans cette quête devenant vite paroxystique, le narrateur se découvre peu à peu, en obsession et en violence, tandis que la lectrice ou le lecteur iront de surprise en abîme jusqu'aux dernières lignes de ce roman policier magnifiquement insensé.

Dès « La politique du tumulte » en 2012, et comme l'avait si largement confirmé « L'ange rouge » en 2020, François Médéline a su nous enchanter et nous saisir d'emblée par des entrées en matière hors du commun. Celle de ces « Larmes du Reich » (publié chez 10/18 en avril 2022), citée en ouverture de cette note, avec son vélo de course et ses miraculeux sous-entendus qui exploseront le moment venu, nous prouve à quel point il continue à affûter ce talent, peu commun à un tel degré. Ancré dans ce cadre rural des Préalpes qu'il sait peindre avec un lyrisme discret qui ne déparerait pas chez Jean Giono ou chez Pierre Magnan, il manie pour nous avec un brio de prestidigitateur des munitions hautement explosives ayant trait au sauvetage des enfants juifs pendant la guerre – où l'on retrouvera certaines errances réputées pieuses que nous rappelait d'une manière bien différente le David Lescot de « La Commission centrale de l'enfance » -, aux improbables relations maître-esclave qui ont pu naître dans le système concentrationnaire (Liliana Cavani n'est peut-être pas si loin), en passant par les règlements de compte sulfureux de l'après-guerre et les corruptions ordinaires et extraordinaires engendrées par les ultimes soubresauts de la deuxième guerre mondiale. de cette dynamite historique et émotionnelle, il extrait pour nous avec une vraie habileté et quelques clins d'oeil matois, en à peine 200 pages, un grand roman diabolique et extrême.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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François Médéline nous livre ici des événements de l'Histoire totalement méconnus sur une période bien sombre du vingtième siècle.

Son tour de force réside dans l'intrigue de cette histoire, c'est sans nul doute le plus lourd argument de ce polar historique. C'est tellement prenant, dérangeant, que le lecteur en est déstabilisé et veut absolument connaître le dénouement de cette histoire sordide.

Comment ne pas être également surpris par le style particulier de l'auteur, des phrases courtes, percutantes, qui laissent parfois s'installer les silences afin de replonger en apnée ses lecteurs.

Alors certes, certains diront que les thèmes abordés – la déportation des juifs, la vengeance, les familles d'accueil – ont été allégrement traités par ailleurs. Mais pas à la façon Médéline et croyez-moi ça vaut le détour ! le twist final est absolument dingue et on ne sent rien venir…

Bref, j'ai bien fait de laisser une deuxième chance à cet auteur qui n'avait que partiellement retenu mon attention avec son polar, L'ange rouge, mais là, c'est très réussi et j'ai dévoré cette histoire noire en quelques heures seulement !
Lien : https://ogrimoire.com/2023/0..
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Le récit commence dans les années 50.
L'inspecteur Michel parcourt les routes, visite les lieux, de Crest, de Grenoble et d'ailleurs. Il enquête. Et on enquête avec lui. Tout est raconté au présent. le vocabulaire est pointu, les descriptions sont soignées, précises. La narration est à la troisième personne mais c'est bien le sens de l'observation et de la déduction de l'inspecteur Michel qui nous guide. Son acuité et son instinct. Son opiniâtreté aussi, pour ne pas dire son obsession.

La formulation, la syntaxe sont atypiques. Comme l'est cet inspecteur.
Car le mystère n'est pas seulement autour du double homicide sur lequel il enquête : peu à peu le lecteur comprend que le personnage principal, lui aussi, est une énigme.
Et justement, l'intérêt est bien double dans cette intrigue, ce qui détonne et étonne dans ce court roman particulièrement marquant, construit comme une nouvelle à chute.

"Les larmes du Reich" est un polar qui n'est pas qu'un polar. Seul son titre, à mes yeux, n'est pas une réussite.
L'intrigue, elle, et son personnage principal, sont de véritables trouvailles à côté desquels il serait dommage de passer.

La notice historique, en outre, est à lire absolument (mais seulement après avoir fini le roman!)
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Je n'écris pas que des chroniques !
Découvrez mes deux romans : "Le soleil ne brille pas pour tout le monde" et "Les Naufragés" .
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1951. Un inspecteur en vélo apparaît sur une scène de crime alors que l'enquête a été close par la gendarmerie. Un couple reclus du monde a été assassiné au fusil. Leur fille de 11 ans a disparu.

Je ne suis habituellement pas adepte de romans policiers. le style de François Médéline, qui se tient aux faits, mais dont les descriptions en disent long sur les protagonistes, m'a immédiatement happée. le trouble de ces pages secrètes dans l'histoire officielle des circuits de sauvetage des enfants juifs, dans l'histoire officielle des camps de concentration, ajoute un intérêt historique qui m'a fait terminer ce livre en quelques heures.

Une excellente découverte que je compte bien poursuivre par La Sacrifiée du Vercors, qui semble avoir des liens avec cette histoire !
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François Médéline continue d'explorer la période qui a suivi la libération de la France de l'occupation nazie. Il nous a parlé du Vercors en septembre 1944 ( voir « La sacrifiée du Vercors » ), cette fois-ci le temps a passé, nous sommes en mars 1951 avec l'inspecteur Michel dans la Drôme, non loin du Vercors. L'inspecteur est venu de Lyon pour se renseigner sur le meurtre des époux Delhomme. Ils sont originaires du Vercors qu'ils ont quitté après la Guerre avec leur fille Juliette aujourd'hui âgée de onze ans. La fillette a disparue après l'assassinat des Delhomme.

L'auteur a un style qui ne laisse pas indifférent. Narration impersonnelle, sans fioritures mais un regard incisif et des mots justes qui ont tous leur importance. Il est suspect cet inspecteur. Il manque des documents lui permettant d'enquêter sur la circonscription de la Gendarmerie locale. Il porte un sac à dos étonnamment lourd. Il est manipulateur lors des interrogatoires. Ses méthodes s'avèrent violentes et inacceptables pourtant il prie Dieu. Il se déplace exclusivement à vélo. En montagne c'est un véritable exploit sportif. La pervitine l'aide à tenir. Il rejoint le plateau du Vercors.

La vie reprise après-guerre dans le Vercors se veut normale, l'élevage et l'exploitation forestière ont repris, il y a des remonte-pentes. Mais personne n'a oublié que certains se sont mal comportés. La haine n'a pas disparu. Des héros ont tué, pour des raisons bonnes ou plus viles.

La quête de l'inspecteur est de plus en plus sanglante et se poursuit à Paris pour s'achever au Havre. Entre temps le lecteur a vu s'exprimer beaucoup de haine. Il imagine une vengeance. Il pense à la traque d'un criminel de guerre. Rachel est entrée en scène, c'est un prénom juif. Elle devient la narratrice, elle raconte son histoire, le lecteur a les réponses aux questions qu'il s'est posé tout au long d'un roman très noir et qui brutalement met en avant les tragédies qui ont été vécues en dehors des combats du second conflit mondial. le lecteur est invité à s'interroger sur la place de l'Amour dans ce contexte d'horreur.

François Médéline s'inspire de faits réels d'une période complexe et propice aux énigmes avec des êtres humains qui ont faits des choix. Dans les pas de l'inspecteur Michel, le lecteur vit un polar historique où tout est questionnement. Des faits héroïques peuvent aussi dissimuler de viles actions. Les silences des personnages, et tout particulièrement ceux de l'inspecteur, cachent des secrets. Cette ambiance est propice au suspense et aux rebondissements.

François MÉDÉLINELes larmes du Reich. Parution le 7 avril 2022, Éditions 10 / 18. ISBN 9782264080134. Réédition au format poche le 6 avril 2023, ISBN 9782264081698 .
Lien : http://mille-et-une-feuilles..
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François Médéline a ce talent de mener le lecteur par le bout du nez. Dès le début du roman l'ambiance est étrange avec ce mystérieux Inspecteur Michel qui parcourt des kilomètres à vélo. J'ai senti qu'à travers son enquête c'était une sorte de quête obscure à accomplir.
Et puis tout bascule et le lecteur se dit que quelque chose n'était pas du tout normal.
Petit à petit le voile se lève, les pièces du puzzle se mettent en place jusqu'à donner une fin pour le moins déstabilisante.
L'auteur aborde encore une fois un des sujets tabous d'après-guerre et montre que la guerre révèlent les côtés les plus sombres, les plus nauséabonds d'hommes et de femmes qui sont bons ou qui ont un statut qui devraient les inciter à rester dans l'aide de son prochain, dans la bienveillance. La mère supérieure par exemple à cette phrase terrible "un bon juif est un juif converti".
Ce n'est pas un jugement de valeur mais un constat.
Une écriture intelligente et très bien rythmée qui se dévore.
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Pour se remettre dans le contexte, la seconde guerre mondiale terminée officiellement, s'en est suivi durant des années ce qu'on appellera ensuite « l'épuration ». Cette période était une sorte de chasse « au traitre », véritable chasse à l'homme faite d'expéditions punitives envers celles et ceux qui avaient « collaboré » avec les Allemands que cela soit par intérêt mais aussi parfois par amour ou de traque de nazis qui se sont enfuis et se cachent partout sur la planète.
François Médéline revient dans le Vercors où il avait déjà raconté l'histoire de « la Sacrifiée ». Un couple de paysans a été assassiné quelques semaines avant le début de ce nouveau roman. Leur fils ainé a été tué pendant la guerre et leur fillette a disparu depuis le jour du meurtre.
L'inspecteur Michel arrive à la ferme, fermement décidé à retrouver la petite. Mais est-il vraiment mandaté pour mener l'enquête ? Aurait-il d'autres motivations ?
Pendant son enquête qui le conduit à sillonner la France sur sa bicyclette, l'inspecteur Michel soulève bien des questions concernant ce que sont devenus les « disparus », ceux qui se sont volatilisés avant les rafles de la Gestapo, ceux qui ont fui et ont franchi la ligne de démarcation aidés par les maquisards, tous ces juifs qui ont été cachés.
Au-delà de ça, François Médéline dévoile un aspect assez méconnu des camps de concentration (et d'extermination), de choses que les déportés étaient forcés de faire mais aussi de leur devenir après la libération.
L'aspect choisi par l'auteur est tout à fait inattendu. Il m'a dit avoir testé le mélange polar/mélodrame. Je dois dire qu'il a réussi à merveille ce cocktail et je me suis réellement passionnée pour cette histoire, si bien que j'ai regretté que le roman ne soit pas un peu plus long. L'auteur parvient à nous insuffler un peu de miséricorde face à un homme qui n'en méritait certainement pas au départ.
J'ai aimé l'histoire mais aussi l'écriture et ce mélange de mes deux « genres » de prédilection fait mouche.
Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Les "enfants cachés"  sont des enfants juifs qui durant la seconde guerre mondiale ont été sauvés en étant dissimulés dans des familles ou des organismes d'accueil.
C'est ce thème qu'aborde Francois Medeline dans les larmes du reich.
L'intrigue d'un premier abord parrait simple : un couple assassiné dans la campagne de Crest (Drôme) au lendemain de la guerre et leur fille à disparu. Mais c'est sans connaître Francois Medeline qui fait intervenir un bien singulier inspecteur de police de la Brigade Criminelle de Lyon. Son enquête nous emmènera de la Drôme au Vercors, de Pigalle au port du Havre, en passant aussi par Auschwitz. On suivra cet inspecteur quelque peu borderline dans sa quête du passé.
Dans la même ligné que la sacrifiée du Vercors on decouvre des pans de l'histoire sombre de la deuxième guerre mondiale. L'auteur nous montre que tout n'était pas blanc ou noir à cette période, sans tomber dans les lourdeurs historiques
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