Benito Cereno

Une lecture éprouvante ! Pas difficile à lire, l'écriture de Melville et la traduction ne sont pas compliquées. L'histoire est tirée d'un journal de bord d'un bateau de la fin du 18ème.

C'est l'histoire d'un bateau espagnol transportant, entre autres marchandises, des esclaves noirs qui en ont pris le contrôle et ont tué la quasi-totalité de l'équipage et des passagers.

Le propriétaire des esclaves qu'il considérait comme dociles les a fait voyager sur le pont, non attachés ! Ils étaient 150, les hommes blancs une quarantaine ! Ils ne faisaient pas semblant de se croire supérieurs !

J'ai dit lecture éprouvante car même en faisant abstraction des comportements, des croyances et du langage de cette époque, il est difficile de faire l'impasse sur le mot nègre qui revient sans cesse, encore et encore ! le tout empreint de bonhomie, magnanimité et candeur !

A fuir ! N'a même pas l'utilité de décrire la vie sur un bateau en 1799 !

Challenge RIQUIQUI 2021
Challenge XIXème siècle 2021

Pas le meilleur de Melville certainement. Histoire un peu languissante dont le "pot-aux-roses" est assez vite prévisible mais n'en finit pas de se révéler au détriment de la vraie histoire et des circonstances de la mutinerie dont nous ne connaîtrons pas grand-chose finalement. Mais, encore une fois, on reste admiratif devant la capacité de Melville à inventer et raconter des histoires humaines aussi différentes dans un contexte maritime et exotique. Au passage, je suis étonné que certains lecteurs rejettent ce livre sous le prétexte de l'emploi systématique du mot nègre. En effet, on doit le replacer dans le contexte de son époque et de son pas, encore largement imprégnés de colonialisme, d'esclavagisme et de racisme. Quels sont les écrivains de cette époque qui échappent à ce terrible apartheid ? Mark Twain, peut-être? Faut-il brûler les autres pour le simple emploi d'un mot considéré -à juste titre- ici et maintenant comme infamant ? D'autant que, si l'on connaît un peu Melville, à travers Taïpi ou Mardi par exemple, on ne peut qu'être frappé par son intérêt et son respect pour les civilisations et coutumes du Pacifique qu'en humaniste militant il contribue à faire connaître et honorer, tout en pourfendant le colonialisme, français notamment.

Pour une nouvelle j'ai trouvé cette lecture très longue. La description du bol pour se raser la barbe m'a étonnée : il se radaient donc différement aux Etats-Unis qu'en Europe?! C'est tout ce que j'ai appris, le reste était très prévisible et le Capitaine Delano, jn peu bête de ne pas se fier à son instinct et de déguerpir.