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3,73

sur 340 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Paris, Les Abbesses. En une seconde, la rue s'est figée. Les rires, les embrassades, les discussions ont laissé place à l'effroi, l'incompréhension, le silence. Ce hurlement de femme, que certains ont vu chuter des étages, a déchiré la nuit. Si les secours arrivent, tous ont bien compris qu'il n'y avait plus rien à faire. La capitaine Balansart, une fois sur place et la porte de l'appartement ouverte grâce au serrurier, ne peut que constater les faits. Elle s'est jetée par la fenêtre...
Saint-Jean-Cap-Ferrat. Alors qu'il effectue son footing habituel, Franck s'étonne du comportement et des aboiements de son chien. le rejoignant, il découvre, avec effroi, le corps d'un homme, nu, charrié par le va et vient des vagues. Aussitôt le maire prévenu, craignant pour la réputation de sa ville alors que la saison estivale vient tout juste de commencer, celui-ci appelle la procureure. L'affaire semble plus complexe qu'il n'y paraît. En effet, si l'homme est effectivement nu, elle constate, qu'en plus, il est totalement épilé sur tout le corps et que ses phalanges ont été brulées. le capitaine Grondin, qui vient tout juste de prendre son poste, va se trouver en charge de l'enquête...
Paris, quartiers chics. Étienne Sorbier, le directeur de la filiale française de la prestigieuse banque d'affaires Richter & Co, s'apprête, ce matin-là, à accueillir, comme chaque mois, les jeunes recrues pour leur période de formation et d'intégration. Parmi la vingtaine présente, Esther...

Quatre scènes, quatre personnages qui, de prime abord, semblent ne rien avoir en commun ... Une jeune suicidée, un noyé plus que jamais déterminé à ce que l'on ne puisse l'identifier, un directeur charismatique et une élève timide. Quels liens peuvent-ils avoir les uns avec les autres ? Même si on le devine assez rapidement, l'intérêt est bien de comprendre pourquoi ces drames et surtout de connaître les raisons qui ont pu pousser les deux premiers à vouloir disparaître, dont l'une de manière singulière. Tout en finesse, Mathieu Menegaux tisse, au fil des pages, un récit original, pour le moins intrigant et captivant et retrace, alternativement, le passé et le présent de ses personnages auxquels on s'attache rapidement. Il aborde, intelligemment, divers thèmes tels que le suicide, le burn-out, le monde impitoyable du travail ou encore l'amour.
Un roman tragique et poignant, une plume vive et entrainante, un rythme soutenu...
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Le suicide d'une jeune femme à Paris et, à l'autre bout de la France, à Nice, la découverte d'un corps noyé et rendu volontairement inidentifiable… Suicide, là encore ? Accident ? Ou meurtre ? Mathieu Menegaux construit son dernier roman, “Disparaître”, comme un polar, nous donnant à voir en premier lieu les victimes avant de tisser à notre intention son faisceau de pistes et d'indices et sa trame d'explications nous permettant de comprendre - à la toute fin - les véritables raisons de ce triste gâchis.

L'écriture rapide, factuelle et dénuée d'émotions, en adéquation avec ce qu'elle raconte, confère à ce roman une redoutable efficacité. Les pages se tournent - vite, très vite, tant l'histoire est prenante -, des personnages prennent vie avec leur solitude et leur besoin d'amour, leurs ambitions et leur détresse, dans un univers hyper connecté, glaçant et glacé où l'amour, trahi, n'a plus sa place et où l'individu, fragile et isolé, au service d'une société déshumanisée, est incité à travailler et produire toujours plus, au sacrifice de tout le reste.

Dans ce roman qui observe tous les codes du polar (avec ses morts, ses flics et ses enquêtes policières) sans du tout en être un, Mathieu Menegaux brosse le tableau d'un monde profondément cruel et désenchanté où “le côté obscur du coeur des hommes”, le chagrin ou la honte qu'ils ressentent poussent inexorablement les plus lucides, les plus sensibles d'entre eux à finalement choisir de “disparaître”, laissant à jamais en suspens derrière eux le questionnement de Kierkegaard : “sommes-nous des irremplaçables ou au contraire des hommes ordinaires ?”

Un roman dur, tragique et très habile, sans concession et sans pathos, sur les désillusions de l'amour et les pièges de l'ambition et du pouvoir. Je l'ai beaucoup aimé.

[Challenge Multi-Défis 2020]
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Le début est brutal : une jeune femme s'est jetée par la fenêtre de son appartement, du sixième étage devant les passants médusés. Les uns regardent, fascinés par la brutalité de l'événement, d'autres essaient de lui porter secours, d'autres appellent pompiers, police, d'autres s'en vont discrètement… La police conclut rapidement au suicide donc pas d'enquête.

A l'autre bout du pays, du côté de Nice, le cadavre d'un homme noyé est remonté à la surface et s'est échoué, trouvé par un joggeur. Il à le crâne rasé, il est entièrement épilé, et les bouts des doigts ont été brûlés. Impossible pour la police de l'identifier, car aucunes traces d'ADN…

Pendant ce temps, on fait la connaissance d'Esther, bûcheuse acharnée qui vient de décrocher une place dans une banque qui ne recrute que des élites, bêtes à concours, issus d'écoles prestigieuses…

Le directeur Étienne, leur présente le fonctionnement de la banque (internationale) qui exige que les jeunes recrues soient corvéables à merci, de réunions en réunions, les yeux rivés sur leurs mails, peaufinant des projets sur power point qu'on leur demandera de refaire car la couleur ne plaît pas, où on a rajouté des données entre temps. La boîte sympa par excellence qui va exiger d'eux qu'ils travaillent douze ou quinze heures par jour, mangent sur un coin du bureau, y compris les week-end…

Étienne les rassure, on est attentif au risque de burn-out, ils seront pris en charge psychologiquement sir cela arrive et on les « réorientera ».

Esther est harcelée par son supérieur, et à bout de force, elle a un malaise au travail : le rapport rédigé, modifié, re-modifié, est confié à l'imprimante, en X exemplaires mais, elle ne parvient plus à attraper les feuilles pour les classer et elle s'écroule sous un déluge de feuilles. Pompiers, hôpital…

Mathieu Menegaux explique très bien les conditions de travail actuelles, le harcèlement par les supérieurs, et la culpabilité de la victime qui se sent indigne d'occuper le poste, et le burn-out, la mise au placard.

A travers la relation employé employeur, il montre aussi que tout peut déraper, qu'un grain de sable peut enrayer une machine parfaitement huilée, qu'une promotion peut passer sous le nez, même si on a eu une carrière exemplaire, et qu'à partir d'un certain âge on peut se laisser charmer pour se prouver qu'on existe encore. Mais, l'addition ne risque-t-elle pas d'être beaucoup trop lourde.

Il évoque aussi la disparition : comment on peut disparaître des radars, sans que l'on cherche à savoir pourquoi : on trouve un homme nu épilé, sans empreintes digitales : il s'est forcément suicidé donc on arrête de chercher à l'identifier, ce serait dépenser l'argent du contribuable pour rien… On ne cherche pas plus loin, ou alors sans en référer à la hiérarchie.

Ce roman est beaucoup plus profond qu'il n'y paraît, à première vue et dénonce les travers, la déshumanisation de la société actuelle. On comprend très vite qui sont les victimes, mais on n'est pas dans un polar, donc on veut surtout arriver à comprendre le pourquoi du comment.

Il est très agréable à lire, malgré la difficulté des thèmes abordés, et nous sommes tous confrontés un jour ou l'autre, à titre personnel ou dans notre entourage, par le burn-out.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m'ont permis de découvrir ce roman ainsi que son auteur.

#Disparaître #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Après la defenestration d'une jeune femme dans le quartier de Montmartre, la capitaine Balansart constate que l'appartement est fermé de l'intérieur, il s'agirait donc d'un suicide. A 800 km de là, le corps d'un homme d'une cinquantaine d'années, noyé, est retrouvé sur la plage de St Jean Cap Ferrat, nu, les bouts des doigts passés à l'acide afin de faire disparaître les empreintes et c'est Antoine Mariani, capitaine assez débonnaire, flic à l'ancienne qui se charge de l'enquête.

Deux enquêtes, aux deux extrémités du territoire, et deux flics, une jeune enquêtrice et un plus âgé qui relativise, avec pas mal de recul. On suit également une jeune femme Esther, recemment embauchée dans une prestigieuse Banque d'affaires, très ambitieuse, qui s'investit jusqu'au surmenage pour rivaliser avec ses collègues. Un deuxième protagoniste, directeur de la filiale française de la même banque, mari fidèle, père d'une fille de vingt-cinq ans, bien établi dans la société.
Mathieu Menegaux, avec ses deux enquêtes qui finiront par n'en faire qu'une, explore l'âme humaine des deux flics et des deux personnages principaux, ces deux derniers étant mus, pour la jeune femme par l'ascension sociale effrénée, et l'autre directeur par le contentement de sa réussite, jusqu'au grain de sable qui va faire basculer les destins.
C'est une étude des sentiments et des pulsions humaines intéressante mais le dénouement n'est pas vraiment à la hauteur, je ne l'ai pas trouvé vraiment crédible. Néanmoins, le développement et l'analyse des êtres humains sont finement conduits.
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Je n'ai jamais été déçu par un livre de Mathieu menego et disparaître vient une fois encore confirmé mon plaisir de lire cet auteur.
Comme un dessin où l'on doit relier les points pour voir apparaître le motif ici on se retrouve avec 3 histoires . Mais les points vont se relier avec fluidité jusqu'à faire apparaître l'histoire avec netteté.
Cela commence par un drame, une jeune femme vient de se jeter d'une fenêtre et meurt sous le regard des passants à Paris.
La deuxième image n'est guère plus réjouissante puisque nous nous retrouvons dans le sud de la France où un homme est rejeté par la mer sur une plage à Saint-Jean-Cap-Ferrat. Aucun signe d'identification n'est possible, cet homme est nu, entièrement rasé et défiguré par le temps passé dans l'eau.
La troisième image est moins dramatique en soi mais n'est guère reluisante puisque l'on revient à Paris dans les quartiers riches dans l'entreprise Richter & Co dans le monde de la haute finance. Entreprise où la recherche de la performance est sans pitié.
Les histoires alternent et comme d'habitude avec cet auteur, j'ai été prise par ma lecture. J'ai relié les points et me suis interrogée sur ce monde abject de la finance, sur les raisons qu'un homme peut avoir à souhaiter disparaître de façon radicale, sur notre monde de réseaux sociaux, de communication, de l'image.
C'est aussi une histoire qui m'a touchée car j'ai aimé les personnages qui m'ont semblé vrais dans leur façon de penser, d'agir, dans leurs questionnements et failles.


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Paris. Une scène macabre. Une jeune femme vient de se jeter par la fenêtre.

Nice. Un cadavre est retrouvé échoué sur la plage. Noyade? Meurtre? Suicide? Ses doigts sont brûlés, il est rasé des pieds à la tête comme si on voulait qu'il disparaisse, comme s'il voulait disparaître...Qui est-il? le capitaine Grondin enquête envers et contre tous, sa hiérarchie veut bâcler l'enquête...

Parallèlement, on suit l'histoire d'Etienne, grand patron dans le monde de la finance. Un homme ''carré", sûr de lui, qui vit plus pour son métier que pour sa vie personnelle. Puis, Esther qui est analyste et qui fait ses premiers pas dans le monde de la finance. Peu sûre d'elle mais brillante, celle-ci travaille comme une forcenée.

Quel est le lien entre toutes ces personnes? Mathieu Menegaux a entremêlé ces histoires personnelles dans un roman qui se lit d'un seul souffle. le style est chirurgical, sans fioriture, la plume est incisive. On entre dans un chassé croisé de vies et de morts et on se demande où est ce que ça va nous mener. Qu'est ce qui pousse un homme ou une femme à vouloir disparaître? Est-il si facile de disparaître de nos jours? Que reste-t-il lorsqu'on disparaît? À travers ces récits, l'auteur décortique une passion, une histoire d'amour et même si c'est prévisible, ça fonctionne! (...)

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C'est sa construction qui fait tout le charme de ce récit. L'histoire est somme toute banale mais par sa manière de raconter, totalement déconstruite, l'auteur instaure un vrai suspense ( pourquoi cette femme s'est elle jetée par la fenêtre ? Qui est cet homme découvert noyé nu sur une plage ?). C'est un roman palpitant, tout en tension, que j'ai lu d'une traite. Premier texte de Mathieu Menegaux que je dévore, cela ne sera certainement pas le dernier. Une chouette découverte !
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Mathieu Menegaux, pour moi, c'est une valeur sûre ! À chacun de ses ouvrages, je me retrouve au sol et je tente de me relever de l'uppercut fatal que je viens de me prendre.

Disparaître est un roman bien singulier et qui doit laisser pour certains un petit goût de trop peu ou d'inachevé à cause de sa construction. La particularité de cette histoire est que l'on connait la fin pratiquement dès les premières pages de notre lecture. Forcément, je me doute que certains lecteurs n'ont pas adhéré, certains lecteurs ont du trouver cela trop fade, pas assez travaillé. Moi en revanche, je trouve que le choix de l'auteur est brillant. Certes, on se doute fortement du dénouement de cette histoire, certes on arrive à connecter les faits et les idées de l'auteur très rapidement mais personnellement ça ne m'a pas du tout gêné et ça m'a même mis l'eau à la bouche et l'envie d'avancer à vitesse grand V pour savoir de quelle façon magistrale l'auteur allait se sortir de son histoire.

On ne lit pas ce roman, on le dévore. Mathieu Menegaux se frotte ici à une histoire ayant des allures de thriller, le tout réalisé avec une écriture au couteau bien tranchante, qui ne laisse place à aucun happy end. C'est fluide, c'est un brin voyeur et c'est un véritable page-turner. Bref, j'ai adhéré et je vous le conseille. Même si ce n'est pas un coup de coeur, j'ai beaucoup aimé cette histoire d'amour loupée et qui se termine de façon tragique, un peu comme Roméo et Juliette, mais en bien moins glamour.
Lien : https://ogrimoire.com/2021/0..
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J'aime beaucoup les livres de Mathieu Menegaux, c'est donc sans aucune crainte que je me suis mise à lire celui-ci, le sujet m'intéressant de plus fortement.

Cependant dès les premières pages je suis un petit peu déstabilisé, je m'attendais à lire un récit sur des personnes disparues mais au premier sens du terme, c'est à dire aux personnes refaisant leurs vies sans laisser de traces.

Cependant ici dès les premières pages concernant la défenestration d'une jeune femme et le corps d'un homme retrouvé sur une place leur fin ne laisse aucun doute.

Nous commençons donc ce récit par le final pour remonter le fil de leurs existences, je dois avouer avoir une nette préférence pour le récit ou nous suivons l'enquête sur la personne noyé. Celui-ci n'ayant en plus plus d'empreintes digitales ce qui rend l'identification dès plus difficile.

La seconde partie concernant une jeune recrue de la société Richter & Co m'a beaucoup moins intéressé cela est long, beaucoup détaillé moins passionnant.

Ce qui à mes yeux à alourdi le récit qui pourtant est court, pour ma part la fin est réussi mais la note globale étant à mes yeux de 3.5/5 dû au récit poussif concernant la jeune femme.

Je suivrai cependant toujours avec grand plaisir cet auteur.
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Paris, quartier des Abbesses, un hurlement de femme, primitif et inoubliable, un corps qui chute, la jeune fille du sixième si discrète. Ses membres et son torse forment une étoile improbable.
Nice, un cadavre sur la plage la plus fréquentée, un homme complètement nu, le crâne, le corps complètement épilé, le bout des ses dix doigts brûlés, impossible de relever une empreinte digitale. Qu'est-ce qui peut bien pousser quelqu'un à vouloir effacer sa vie.

Le lecteur se doute bien que ses deux morts sont liées. Mais Mathieu Menegaux avec subtilité nous raconte deux vies que tout oppose et qui vont se rencontrer. Un amour improbable qui se termine en drame.
Seule la pugnacité du capitaine Grondin va résoudre cette affaire et établir pourquoi deux personnes ont voulu disparaître. Bien entendu ce récit a la saveur d'un polar, mais c'est plutôt un roman noir sur fond de réussite dans le milieu de la finance qui vous broie et vous oblige à une fuite en avant permanente.

Même si ce roman n'a pas la même force que ces trois romans précédents l'écriture est fluide, précise, toutefois les personnages m'ont semblé un peu distants difficile de s'y attacher. J'ai vraiment passé un moment agréable à la lecture de ce livre parsemé de références cinématographiques.
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