AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,89

sur 492 notes
5
20 avis
4
21 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il m'a fallu faire un intense effort pour réaliser que "Week-end à Zuydcoote" était bien le premier roman de Robert Merle tant son talent d'écrivain transparaît déjà dans chaque phrase. En fait, j'ai eu l'impression de lire du Steinbeck et je ne m'étonne pas que Robert Merle ait obtenu le Goncourt général à sa parution en 49.

Zuydcoote, Bray-Dunes... charmants ports de pêche entre Dunkerque et la frontière belge... Jolies villes de front de mer avec leurs villas bien soignées aux pignons biscornus et leurs cabines de plage bien alignées. Mais ça, c'était avant... Avant 1940, avant la retraite de l'armée franco-britannique, avant l'invasion allemande ; ça, c'était avant de devenir une nasse à crabes dans laquelle ont été enferrés soldats et artillerie.

Comme son titre l'indique, le récit se déroule sur deux jours, un samedi et un dimanche. le lecteur fait connaissance avec un groupe de quatre soldats, quatre "copains" pris dans le flux désordonné de la retraite, avec un seul espoir, passer la Manche, et une seule certitude, bientôt mourir. Mourir là, sur le sable immaculé des plages, mitraillés par l'un des raids de la Luftwaffe.

"Week-end à Zuydcoote" retrace la tentative de survie de ces quatre hommes, Maillat, Pierson, Alexandre et Dhéry, maillons faibles d'une armée disloquée en fuite, acculée à la mer, sous le feu nourri du bombardement ennemi. Quatre existences enfermées dehors, sous une pluie d'acier.

J'ai beaucoup apprécié cette lecture, j'ai lu le roman d'une traite. Si par la suite Robert Merle développera davantage ses contextes, ses personnages sont quant à eux déjà bien campés, comme ils le seront dans toutes ses autres oeuvres. Son premier roman a clairement annoncé la couleur d'un style talentueux et a prophétisé son parcours dans la cour des grands.


Challenge ATOUT PRIX 2015 - 2016
Challenge de lecture 2015 - le premier roman d'un auteur célèbre
Commenter  J’apprécie          8610
"Hello, le soleil brille, brille, brille,
Hello, tu reviendras bientôt là bas..."
Robert Merle fait vivre au lecteur cette évacuation des soldats britanniques, dans une débâcle sans nom. Les côtes anglaises sont si proches, et si éloignées en même temps!
Les chasseurs allemands piquent, mitraillent bombardent, et les cadavres se multiplient dans une atmosphère de vacances gâchées; le long de ces plages de sable fin et d'un bord de mers aux villas blanches.
Les soldats français, en rupture de régiment, sont plutôt dans l'impossibilité d'embarquer pour Albion. Ils se regroupent au hasard des popotes . Certains se résignent à attendre d'être fait prisonniers, d'autres tenteront d'embarquer... Certains même de prendre une tenue civile en se faisant passer pour des habitants du coin.
Un week-end qui dure, où l'auteur suit plus particulièrement le sergent Maillat et son retour périodique à la popote où il retrouve Pierson, Dhéry et Alexandre rejoints , un temps, par Pinot et son fusil-mitrailleur.
Week-end à Zuydcoote, un morne épisode de guerre et une lente apocalypse racontée du côté perdant.
Commenter  J’apprécie          642
1940. Avec l'avancée des Allemands, des troupe françaises et anglaises sur les plages à l'est de Dunkerque, tentent de fuir par la mer.
Quatre soldats vivent dans une roulotte et se serrent les coudes pour se trouver à manger et un moyen de sauver leur peau. Dans cette période difficile, l'union fait la force et Dhéry l'obèse, Pierson le curé, Alexandre le cuisinier et enfin Maillat l'aventurier illustrent ce qu'est la fraternité et la camaraderie.
Pourtant, ce contexte de guerre met les consciences à rude épreuve. Maillat, toujours en sortie, est le plus exposé. Et c'est avec ses yeux et sa gouaille que l'on découvre en deux jours, comme si on y était, ses moments de bravoure et de faiblesse.

Le premier roman du jeune Robert Merle est un coup de maître. Prix Goncourt en 1949. Au cinéma, Belmondo est inoubliable dans le rôle de Maillat. Si on a vu au moins un extrait, on lit forcément les dialogues avec la voix de Bébel.
Ce livre est inoubliable pour cela et pour la tragédie finale qui est de toute beauté.

Commenter  J’apprécie          522
Avant la lecture de ce roman, je n'avais absolument aucune idée de ce dont il s'agissait, et ayant lu deux autres oeuvres du même auteur très différentes l'une de l'autre (L'Ile et La mort est mon métier), je m'attendais à tout; je pensais d'ailleurs, vu le titre, qu'il s'agissait d'un couple aisé se baladant au bord de la plage pendant l'Occupation...
Pas du tout. Dès la première ligne, nous entrons de plain pied en pleine guerre, et quand je dis ça, difficile de faire mieux. Maillat, comme tous les hommes de son âge, se retrouve engagé dans cette guerre sans l'avoir désiré, mais c'était ça ou la fusillade, alors... le voici au point le plus septentrional de France, Nord toute, sur la côte française, à Bray-Dune (et non Zuydcoote qui n'est ceci dit qu'à quelques kilomètres).
Nous le suivons sur un week-end, du samedi matin au dimanche après-midi, un week-end où Maillat subira la violence quotidienne de la mort en temps de guerre.
Entre chaque bombardement, d'une violence à couper le souffle, Maillat s'interroge sur l'absurdité de ces tueries et sur les notions de courage et de lâcheté. Qui, pour juger? Dans cette atmosphère de fin du monde (quand cela finira -t-il, cela finira-t-il même un jour? En ressortira-t-il vivant?), comment rester juste, intègre à ses propres valeurs?
Malgré son détachement de ce que subit son pays, Maillat sent son corps vaciller, traumatisé, à chaque attaque qu'il subit, jusqu'au paroxysme.
La narration présente quelques temps forts comme l'embrasement du cargo sur lequel il s'est embarqué suite aux bombardements ennemis, un passage très puissant dans le roman qui va commencer à ébranler le personnage, jusqu'aux bombardements de la maison où il s'est réfugié avec une jeune fille qu'il a sauvé peu auparavant.
Robert Merle joue sur les contradictions de l'âme, les fluctuations de la pensée, la dichotomie qu'il peut y avoir entre l'esprit, fort, détaché, et le corps, vulnérable aux agressions, tout ça d'une écriture qui a la modernité d'après-guerre. Je n'ai pas vu l'adaptation qu'en a fait Henri Verneuil, mais je l'imagine très bien car l'écriture est très cinématographique. J'avais beaucoup aimé les deux autres romans lus auparavant, celui-ci finit de me convaincre que Robert Merle est un très grand auteur.
Commenter  J’apprécie          441
La première chose que je me suis dit, en (re)lisant ce roman, c'est qu'on n'a plus les prix Goncourt qu'on avait.
Tout y est: le style, la construction, l'unité de lieu et de temps, La concision même m'a parue une très grande qualité du roman. L'action se situe en deux jours quelque part entre Zuydcootte et Bray-Dunes lors de l'évacuation des troupes britanniques en 1940 (la bataille de Dunkerque). En quelques pages Merle campe avec réalisme les caractères de quelques soldats français qui n'ont d'autre choix que d'attendre d'être tués ou faits prisonniers tant était mince la chance de se faire embarquer vers l'Angleterre. On s'attache à Maillat — un double de Merle, un peu en dehors — à ses camarades de popote, à leur passé tranquille avant la guerre, on redoute avec eux le destin absurde que leur réserve la guerre. Tout est tellement juste qu'on s'y croirait…
Bon Dieu, quel talent il avait, ce Robert Merle! Ça me donne envie de reprendre la saga Fortune de France dès le premier roman et de, cette fois-ci, allier jusqu'au bout…
Commenter  J’apprécie          383
Alors que j'ai vu le film Week-End à Zuydcoote des dizaines de fois, je n'ai jamais pris le temps de lire le roman dont il est l'adaptation. Un oubli réparé aujourd'hui.
Au cours de la lecture j'ai pu mesurer combien le film devait au livre, mais aussi combien les acteurs collent à leur personnage.
Le groupe qui se constitue à Zuydcoote, sous la houlette de Alexandre, est composé de Maillat, Pierson, Dhéry, des personnages qui ne se seraient jamais rencontrés. Autour d'une roulotte qui sert de camp de base, approvisionnées en victuailles et boissons "cantinées", ils reconstituent un groupe hétéroclite dans lequel au sens propre et au figuré chacun a une place bien précise. de nouvelles habitudes s'installent, donnant le change pour quelques jours et permettant d'oublier la guerre et la situation catastrophique de l'armée française. Ils y confrontent leurs points de vue sur leur vie d'avant, leur vie future et la guerre.
On voit se dessiner alors ce que sera la société française sous l'occupation.
Maillat est décidé à embarquer pour l'Angleterre. Dhéry veut tenter la collusion et les affaires avec l'occupant. Pierson, le prêtre ne veut rien révéler de ce que serait son sacerdoce dans une France occupée. Alexandre rêve de s'échapper vers son midi natal.
Ces rêves dérisoires face aux obus de 77 qui tombent au hasard leur permettent de vivre ce qui sera peut être leurs dernières journées, et c'est derrière les gestes du quotidien, corvées d'eau, popote, vaisselle, ouverture des boites de singe qu'ils cherchent à oublier.
Le seul à échapper à la pression du groupe est Maillat, anglophone, il cherche désespérément à embarquer sollicitant les soldats anglais pour lui permettre de se fondre parmi eux. Dans ses pérégrinations il va se trouver confronté à l'absurdité de la guerre et à la lâcheté des hommes profitant de la confusion pour s'affranchir des règles morales. C'est ainsi qu'il rencontre le chauffeur de taxi parisien Virrel, et Jeanne décidée à rester dans sa maison malgré la disparition de ses grands-parents et les pillards qui s'en prennent à elle.
Un roman de référence sur la guerre, la période trouble de la défaite française, le drame de la poche de Dunkerque, et les prémices de l'occupation et de l collaboration.
A lire

Lien : https://camalonga.wordpress...
Commenter  J’apprécie          352
Je connaissais très peu Robert Merle à part Malevil, et quelle merveilleuse surprise que ce livre célèbre par son titre et ses adaptations au cinéma, qui nous fait traverser ces deux jours de défaite avec un homme perdu, qui essaye de survivre, la mort et la destruction tout autour, avec comme seul espoir d'être fait prisonnier.
Chaque rencontre, chaque événement positif sont un petit plaisir d'être en vie (la bienveillance d'un soldat anglais, le sourire d'une jeune fille, une bombe qui vous épargne, le goût du pain frais, la bouteille de whisky partagée...), puis quand l'horreur le rattrape, l'état second et l'émotion du héros sont décrits avec la justesse de celui qui a vécu ces drames...
Quelques faits, un lieu réduit (quelques centaines de mètres), un temps court sur 2 jours (Le temps de lecture) et un style tout en dialogues, émaillé de quelques ressentis personnels, un livre attachant et qui laisse un poids sur la poitrine : la guerre est vraiment inhumaine !
Commenter  J’apprécie          313
Voilà un ouvrage qui décrit l absurdité de la guet qui se termine par la mort la plus absurde qui soit.
J apprécie énormément Robert Merle car il a le don de m emmener à la période qu'il décrit.
Tout de suite,on est projeté travers une autre période de l histoire.
Roman qui se lit très vite mais qui permet de se poser quelques questions.
Commenter  J’apprécie          250
Ce roman raconte la vie d'un groupe de soldats français pris au piège sur les plages de Dunkerque, durant deux jours, après la défaite franco-britannique.
Le sergent Maillat, rencontrera tout au long du récit des personnages insolites et vivra des situations inattendues, il sauvera notamment une jeune fille du viol et se terrera dans une maison en ruine.
Ce premier livre de Robert Merle est un grand livre humain, il annonce l'auteur majeur qui écrira le cycle de "Fortune de France", "Malevil" et bien d'autres chefs d'oeuvre.
Publié en 1949 par la prestigieuse NRF ce roman puissant n'a pas pris une ride et a inspiré un excellent film où Jean Paul Belmondo donne avec le rôle de Maillat la mesure de son talent.
Commenter  J’apprécie          210
Un weekend sur la côté mais certainement pas un weekend de villégiature. C'est une "drôle de guerre" qui est décrite dans ces pages. Une guerre qui a rejeté les soldats anglais et français sur les plages de la côte d'Opale. Tous veulent passer la Manche, cet obstacle mince et pourtant infranchissable. Les anglais ont plus de chance d'évacuation que les français. Mais c'est un petit groupe de français que nous suivons le temps d'un weekend.
Mes espérances envers ce livre étaient élevées et la lecture s'est révélée être à leurs hauteurs. Cela me donne très envie d'approfondir cet auteur.
Commenter  J’apprécie          110




Lecteurs (1682) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez vous les romans de Robert Merle ?

Roman historique lauréat du prix Goncourt publié en 1949 racontant la retraite d'un groupe de soldats français lors de la défaite franco-britannique lors de la seconde guerre mondiale. Mon titre est "week-end

chez ma mère'
à Deauville'
à Zuydcoote'
en amoureux

8 questions
109 lecteurs ont répondu
Thème : Robert MerleCréer un quiz sur ce livre

{* *}