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Après un long séjour à l'ombre,
Ziz est de retour à la cité Ravel.
Depuis sa sortie de zonzon,
l'ancien dealer a beau se frotter les mirettes,
il ne reconnaît plus la petite zique du boléro.
Tout à changé :
le biz de cannabis est légalisé.
Ses anciens potes ont pris des rides, du bide
et tout son fric
comme Dick l'empaffé !
Pas un rond en poche.
Plus de Rolex ni de Porche en rêve
mais un job en vue !
Une nouvelle vie toute tracée
dans la sécurité pour Ziz...
Deux ans après les Cendres de Marbella
qui m'ont littéralement enflammées
Je ne croyais pas retrouver mon Zizou préféré
dans de nouvelles aventures
et dans un nouveau costume
un peu moins seyant
mais qui lui va comme un gant..
Certes cette suite est moins fumante
mais la prose de Mestron s'avère toujours aussi
musicale et percutante.
Un seul bémol, la nouvelle de 64 pages
défile à mon goût un peu trop vite..
En espérant un prochain Ziz plus étoffé ,
je remercie Babelio, Masse Critique
et les Editions aNTIDATA
pour ce court mais bon Mestron.
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J'ai retrouvé Ziz que j'avais laissé en sale état à la prison (chronique ici). Pour finir, il en avait pris pour dix ans. Dix ans de trou, d'humiliation, de solitude...



Dix ans pour se refaire une santé ? Quel jeu de mots naze quand on sort de prison. Des espoirs ? Il en a gardé : le fric qu'il avait caché devait l'attendre. Mais ça, c'était sans compter sur l'ami Dick qui lui a tout piqué et qui le prend sous son aile à sa sortie. Il lui doit bien ça !

Ziz, il en peut plus de sa vie. Retrouver la banlieue, les potes et se dire que rien n'a changé, ça fout le bourdon. Pourtant si, tout a changé. Dealer, ça ne sert plus à rien, la beuh est devenue thérapeutique et en vente libre, bien propre dans les pharmacies. Alors tous les p'tits caïds ont dû changer de job, et ils se sont tournés vers la prostitution, enfin vers les filles pour les prostituer. Mais les filles, Ziz n'en veut pas. Des garçons non plus d'ailleurs. Il ne supporte pas qu'on le touche, la prison, les geôliers ou les détenus n'encouragent pas les sentiments mais plutôt la défonce... Et puis, il aimerait faire quelque chose, mais quoi ? Alors quand Pôle Emploi lui propose une formation d'agent de sécurité, sans rire, il accepte et se retrouve bientôt au sein de la franc-maçonnerie pour surveiller les loges. Et qui sait, peut-être que là au milieu des frères et soeurs, il trouvera sa voie.



Encore une fois, j'ai été happée par le talent de conteur d'Hervé Mestron. Il décrit à merveille les états d'âme de Ziz, la prison, le retour à la liberté, les conditions de vie. On ressent souvent de l'empathie pour cet ancien dealer malgré son parcours chaotique. La désespérance, la détresse, la solitude... toutes les émotions de Ziz sont formidablement analysées et terriblement humaines. On se prend à vouloir pardonner ce jeune homme et à lui laisser une chance. Puisse-t'il la saisir !



Un grand merci à Olivier des éditions aNTIDATA pour ce service presse. J'ai aimé renouer avec Ziz et Hervé Mestron, une vie loin des chemins connus.

Lien : http://mespetitesboites.net
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Quelle surprise ! Dans Gardien du temple, nous retrouvons Ziz, l'anti-héros de Cendres de Marbella. Il a passé dix ans en prison, et ça y est, c'est l'heure de la sortie, l'heure aussi de découvrir un monde qui a continué sans lui, et qui a bien changé. Oui, le cannabis a été légalisé, et c'est toute une économie souterraine qui s'est effondrée. La tolérance envers ceux qui ont fait de la prison est devenue, me semble-t-il, plus élevée : aidons-les à se réinsérer, eux qui ne peuvent plus reprendre leur ancien travail, eux qui connaissent bien toutes les failles qui peuvent exister dans un système de sécurité, puisqu'ils les ont exploitées à fond. Ou comment, aussi, voire l'envers du décor, regarder ses agents de sécurité condamnés à se fondre dans le décor afin de mener à bien leur travail, protéger des objets qui valent plus que leur salaire mensuel, ou prendre soin de personnes pour lesquelles ils sont invisibles.
Ce pourrait n'être que ce sujet, et ce serait déjà beaucoup pour ce récit de 64 pages. C'est aussi le retour à la vie, cette vie en dehors de cette formation, de ce travail. Ceux qui dix ans plus tôt se voyaient avec un destin flamboyant ne l'ont pas eu non plus. Les gamines ? Elles ont mal grandi, victimes de la violence des leurs, et ne trouvant que des solutions extrêmes pour obtenir une autonomie. Disons plutôt que la solution tient en un mot : l'argent.
C'est à un Ziz touchant et blasé parfois que nous avons à faire : il constate que la violence, encore elle, est toujours là, comme elle était bien présente à l'intérieure de la prison. Est-il vraiment besoin de préciser que le système judiciaire, tel qu'il est dépeint dans ce livre ne sort pas grandi ? Qui pourrait croire que tout est pour le mieux dans le meilleur système pénitentiaire du monde ? Ziz pense à son avenir, aussi, en une fin ouverte qui n'est pas forcément des plus optimistes. Qui sait ? Peut-être retrouverons-nous Ziz une troisième fois ?
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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J'ai reçu ce court roman en service de presse et j'en remercie les éditions aNTIDATA.
Il fait suite aux "Cendres de Marbella" et débute lorsque Ziz sort de prison après une peine de 10 ans. Il revient dans son quartier et est obligé de cohabiter à nouveau avec Dick qui lui fait sentir tout ce qu'il a perdu mais tout à changé.
Depuis que la vente de cannabis a été légalisée, les dealers et le trafic dans la cité n'ont plus de raison d'être et Ziz ne veut pas toucher aux réseaux de prostitution comme certains anciens camarades.
Alors quand Pôle Emploi lui propose une formation pour de venir Agent de Sécurité, il a envie de tenter sa chance.
L'ambiance glauque du polar me laisse toujours un peu mal à l'aise mais j'ai vraiment aimé observer comment le héros essaye de se reconstruire.
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Dix ans ont passé et c'est un Ziz complètement démoli psychologiquement que l'on retrouve (« Les nerfs, je ne les ai plus »), à cause de ce qui s'est passé en prison et que l'on apprend en filigrane. A la cité Ravel, « rien n'a vraiment changé. C'est juste pire qu'avant. » : le tapin a remplacé la beuh, l'empire de Dick s'est effondré mais celui-ci refuse de l'admettre ce qui lui donne des allures de looser (« On a changé d'époque et Dick il veut continuer comme avant. Or il n'était plus rien. »). Ziz ne porte pas vraiment de jugement, il cherche plutôt à s'adapter tout en reprenant sa ligne de conduite : trouver « un boulot honnête, déclaré ».

Ziz opte donc pour une formation d'agent de sécurité financée par Pôle Emploi (il y a une scène savoureuse avec le formateur qui se la pète et pousse les candidats à bout afin de tester leur sang froid). Et même si Dick le traite de « traître » parce qu'il cherche à se ranger, même s'il est conscient que c'est « un boulot de naze » obtenu grâce à un « certificat bidon », Ziz a le sentiment que « c'est ce que j'ai réussi de mieux dans ma vie », que « quelque chose est en train de se construire », et surtout il ressent le « besoin d'effacer mes cauchemars ». Alors il fait des compromis avec Dick le « vicieux » qui le débecte mais dont il a besoin financièrement.

Bien sûr l'ironie n'est jamais loin (« Ça me plaît d'apprendre toutes ces choses utiles ») et le héros oscille constamment entre volonté de changement et dérision. Si une fois de plus sa bonne mise lui vaut de travailler dans un milieu huppé (un cercle franc-maçon) où il ne se sent pas jugé (« Putain, c'est la première fois ») et retrouve un peu de dignité, le destin lui réserve encore quelques mauvaises surprises. La fin, amère, désabusée, fait sentir tout le poids des origines socio-économiques sur l'individu.
En tout cas, chapeau à l'auteur dont la polyvalence me fait découvrir des oeuvres et des thématiques très diverses qui me sortent de mes lectures habituelles !
Lien : https://www.takalirsa.fr/cen..
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Nous retrouvons Mat, alias Ziz pour ses proches, dans Gardien du temple, la suite attendue de l'excellent Cendres de Marbella. En sortant de cabane, il a beaucoup de mal à reprendre ses marques dans sa banlieue. Si certaines raisons de ce mal être d'ex taulard sont aussi classiques que compréhensibles, d'autres sont, en revanche, inattendues : la loi ayant changé avec l'élection de la droite au pouvoir, la came est (étrangement) légalisée, mettant au chômage les caïds du deal organisé et leurs petites mains : « les gens viennent acheter de la beuh avec un poireau sous le bras et les mômes dans la poussette. Et vu qu'ils paient en carte bleue, ils rajoutent facile un tube de dentifrice ou du doliprane. »
Si l'espoir, dit-on, fait vivre, celui d'un hypothétique retour à la prohibition ne permet pas aux dealers en détresse de survivre, lesquels ont du mal à digérer leur reculade dans le statut social interlope. Seule solution pour notre antihéros qui sort de prison : faire profil bas et accepter un job de veilleur de nuit pour le Grand cercle de France.
Mais c'est sans compter avec le passé qui rattrapera Ziz, en la personne de son pote Dick, lequel entretient avec sa soeur Marilou des rapports pour le moins surprenants. Et voilà notre antihéros qui pour une fois comptait reprendre une existence paisible, à nouveau en fuite. Dommage, juste au moment où il a bien failli se transformer en véritable héros à la faveur d'un incendie des locaux qu'il surveille. Moralité : « Je me demande comment on a fait Dick et moi pour cumuler autant d'échecs dans la même vie. Peut être qu'on est doués, tout simplement. »
Également doués, ajoutera-t-on, malgré les gaffes et les faux pas ou même à cause d'eux, pour attirer la sympathie. C'est là le pari, une fois de plus, que réussit Hervé Mestron, transformant l'essai prometteur de Cendres de Marbella.
Nathalie Barrié
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Un savant mélange de cynisme et d'optimisme.
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Un livre déroutant par son histoire dure et réaliste autant pour la vie en prison que pour la vie en cité... dommage qu'il soit si court et que sa fin soit si abrupte, j'aurai voulu y rester un peu plus pour mieux tout comprendre...
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Merci à la maison d'édition Antidata pour l'envoi de cette nouvelle.
Je retrouve Ziz sortant de prison après 10 ans. Il est détruit par toutes ses années enfermé, maltraité, violé. Il n'a personne vers qui se tourner, pas de famille. Il va échouer dans l'appart de Dick, le dealer local sans boulot depuis la légalisation de l'herbe.
Beaucoup de violence, un regard désabusé sur le monde, sur la banlieue qui est une prison également. Aucun réconfort pour Ziz n'est envisageable. Il se réinsère professionnellement mais son âme est morte depuis longtemps.
C'est percutant. Hervé Mestron nous fait suivre cette descente aux enfers d'un jeune homme meurtri, marqué avec un ton cinglant et un cynisme vis-à-vis de la société. La couverture est rouge sang et le propos noir d'encre.
Lien : https://chrisbookine.blogspo..
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Le rêve de Marbella a montré ses cendres : y a -t-il encore un temple à garder pour le rusé et ambitieux Ziz ?

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2019/08/11/note-de-lecture-gardien-du-temple-herve-mestron/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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