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3,94

sur 548 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'auteur s'inspire librement de l'histoire de Triboulet, bouffon des Rois Louis XII et François 1er. L'auteur en profite pour donner son avis, via Triboulet, sur les nantis, les guerres et les hommes (certaines réflexions font un peu XXIème siècle). La remise du livre d'Erasme par un parfait inconnu est un peu étrange, mais soit. le rapport à la différence est bien vu ainsi que les nombreuses inégalités sociales et l'hypocrisie de la cour. François 1er est une caricature de lui-même, l'auteur oublie un peu trop son côté artiste pour n'en faire qu'un coureur de jupons. Un roman plaisant à lire, amusant.
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Nous sommes au XVIème siècle, peu avant la mort de Louis XII. Nicolas Ferrial n'est encore qu'un enfant. Il a eu la malchance d'être né laid et difforme. Sa famille le maltraite et c'est en cherchant un peu de distraction loin d'eux dans la rue qu'il sauve le bouffon du roi, Caillette, frappé par d'autres enfants. Ce fut sa chance : il devint lui aussi bouffon du roi, non par pour sa folie comme Caillette mais pour son sens de la répartie et de la moquerie.
Statut à double tranchant : une existence protégée, privilégiée certes, mais tant que le roi rit ... Et le jour où il ne rit plus?
C'est un roman passionnant sur cet homme singulier qui fit LA plaisanterie de trop.

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Ce roman s'inspire de la vie du méconnu Nicolas Ferrial, alias Triboulet, bouffon de la cour de France sous les règnes de Louis XII et François Ier. Mais n'allez point lire sa biographie si vous souhaitez découvrir ce roman en préservant quelque mystère sur le sort de ce fol du roi, qui eut la folie de pousser l'audace de son verbe au-delà de la limite du tolérable.

Ce livre n'a pas la prétention d'offrir l'érudition d'un roman historique grandement documenté, ni même une réflexion philosophique d'une vertigineuse profondeur. Il cite cependant Erasme à foison tout en faisant l'apologie du rire contre les vanités humaines et les dérives du pouvoir. Ce roman est un bon divertissement, vite lu et accessible au plus grand nombre. le style est simple, envolé, facétieux. Il rappelle un peu celui de Jean Teulé, en moins caustique. On sourit aux traits d'esprit de ce fou du roi, ce Triboulet né difforme et rabougri, mais doté d'un esprit vif et d'une répartie cinglante.

Le lecteur assiste à l'enfance torturée de cet être rachitique et bossu, aux incessantes vexations et aux violences qui lui sont faites, jusqu'à sa rencontre avec le Vernoy, l'homme qui mènera Triboulet à la cour du roi Louis XII et s'occupera de son éducation. le monarque s'entichera de son nouveau bouffon. Celui qui lui succédera, le sybarite François Ier, aimera Triboulet comme son cousin, lui permettant toutes les libertés à son égard et à celui des hommes qui l'entourent et le courtisent. le fol du roi n'aura alors de cesse de planter ses banderilles verbales, d'égratigner les orgueils des puissants, de souffler l'irrévérence sur la cour, du château de Blois aux champs de bataille, des festins orgiaques aux tables des négociations politiques.

Une lecture légère et agréable, construite sur la mécanique efficace d'une expectative : mais qu'a bien pu dire ce pauvre Triboulet pour sceller son propre sort en échouant finalement à faire rire le roi ?
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Merci Guillaume pour ce drôle et délicieux roman.
Si je vous écoute régulièrement sur Inter, si je ris souvent de vos sallies et de vos commentaires sur la vie politique et les avis de vos concitoyens, j'ignorais que vous fussiez un si bon écrivain!
J'ai vraiment passé un excellent moment en compagnie de Triboulet et de cette cour de Louis, puis de celle de François.
En vous lisant, on ne lit bien entendu que votre propre interprétation de l'histoire, et je me suis dit à plusieurs reprises que notre époque est tellement transposable à celle que vous narrez !
Bien sûr, vous êtes un peu notre bouffon, vous et nos autres humoristes, et vous un peu plus que certains autres, Guillaume, car vous alliez connaissances, culture, critiques et amusement, tout comme Triboulet commence par apprendre et comprendre, et use en particulier de la pensée d'Érasme, se rendant ainsi plus crédible et drôle.
Je ne vais pas disserter sur le bien fondé de l'humour, car on le sait tous(enfin beaucoup d'entre nous) dire certaines vérités en faisant rire marque d'autant les esprits ( en chantant ça peut le faire aussi!)
Désormais, Guillaume, je vous écouterai avec plus d'attention encore, plus de respect aussi, plus de sérieux sans doute, même si j'espère toujours rire autant!
Et le jour où je ne rirai pas.......
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Guillaume Meurice nous raconte ici l'histoire de Triboulet, enfant des rues, né difforme, rejeté par tout le monde même sa propre famille et qui va être durant un temps, un personnage relativement important à la cour de France sous le règne de François 1er. Outre le fait de découvrir le destin assez extraordinaire de cet homme, l'auteur pose, tout au long du récit, de nombreuses questions relatives au statut de l'humour et du rire: peut-on rire de tout? le rire est-il sérieux? Faut-il nécessairement être irrévérencieux pour faire rire? Toutes ces questions sont universelles et tristement d'actualité aujourd'hui (attentats contre Charlie). A travers ses facéties, Triboulet ridiculise bon nombre de nobles qui lèchent les bottes du roi pour obtenir des faveurs. Et cela, Triboulet à beaucoup de mal à le comprendre. Quand il fait une farce, lui n'est jamais aussi sérieux et livre réellement le fond de sa pensée. Car oui, il pense. du fait de son infirmité, beaucoup le jugeaient complètement idiot mais les "simples", les petites gens , ont bien souvent un bon sens très terre à terre mais irréfutable. Ainsi, lorsque, avec sa verve, Triboulet fait remarquer lors d'un banquet, qu'heureusement que personne ne meurt de faim dans le pays car le royaume a dépensé énormément d'argent pour mener des guerres.
Bref, c'est un roman fort sympathique. On s'attache beaucoup à ce personnage, très attendrissant.
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Guillaume Meurice écrit ce roman historique un peu à la manière de Jean Teulé: on se retrouve facilement plongé dans la Renaissance, à côtoyer des figures historiques. Mais il se montre plus touchant, on sent qu'il s'est pris d'affection pour Triboulet, né misérable, nain et contrefait, et maltraité de tous au départ. C'est l'humour qui le sauvera et fera de lui un personnage craint à la cour de François 1er, où seul le fou pouvait balancer la vérité au roi et aux courtisans. C'est donc un roman sur le rôle de l'humoriste, entre la folie et la sagesse, et sur son regard plutôt humain et raisonnable sur le monde: la guerre, la torture, l'hypocrisie, les luttes de pouvoir... sont dénoncées par des traits d'esprit de Triboulet, personnage dont on a plutôt une vision tragique dans la pièce de Hugo "le roi s'amuse". Nous attendons le moment où, comme le titre du roman l'annonce, le roi cessera de rire et reverra Triboulet... mais certes pas dans sa situation de départ.
une lecture agréable, qui fait revivre ces personnages historiques
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La vie des rois, enfin de deux rois Louis XII et François Ier, par un biais qui me paraît inhabituel, le regard que porte eux sur Triboulet le fou du roi, le bouffon celui qui ose avec sa langue acérée et habile malmener le puissant. À le pouvoir que de bêtises (et le mot est faible!) on commet en ton non ! C'est aussi un regard sur les "gueux" le petit peuple. Les jeux de pouvoir qui parfois deviennent un jeu de chaises musicales
C'est caustique à souhait !
Il est sans doute facile de penser qu'aujourd'hui nos « puissants » manquent de fous afin de secouer leurs certitudes et leur ego!
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Avec le Roi n'avait pas ri, Guillaume Meurice, humoriste et comédien, publie son deuxième roman, chez JC Lattès. Sous couvert d'une évocation historique bienvenue, c'est l'occasion d'aborder sa propre position vis-à-vis des pouvoirs politiques.

Les tribulations de Triboulet
Laideron n'est pas très beau à voir : bossu, petit et maladroit, il est rejeté par sa famille blésoise, alors qu'elle vit dans la pauvreté des sujets les plus miséreux du royaume de France. C'est alors Louis XII qui règne en « Père du Peuple » et qui repère par pur hasard le narrateur ; celui-ci se fait rapidement surnommer Triboulet pour les quelques frasques verbales qu'il réussit à asséner malgré son inexpérience en la matière. C'est toute son histoire, de tout jeune gringalet à vieux sage assis sous son châtaignier, qu'il nous conte le plus simplement et directement possible. Même si le roman débute par la scène finale, nous ne cernons pas au départ ce qui l'a amené à cette situation critique, on le devine forcément, mais tout ce cheminement, les bornes qui lui sont imposées, les privilèges qui lui sont consentis font de son histoire une suite de péripéties quasi aventurières, puisque Triboulet doit s'aventurer sur un chemin semé d'embûches alors même qu'il n'a rien demandé à personne.

Sympathique aventure historique
À la suite de Triboulet, nous naviguons dans le royaume de France du début du XVIe siècle, alors que les rois de France lorgnent davantage la richesse des cités italiennes que sur l'avenir misérable de leurs sujets. Cette période de la Renaissance, tant scientifique que religieuse et artistique, est fertile en écrits et diffusions de savoirs. L'humanisme ambiant éprend la noblesse, mais ne touche pas vraiment la vie des simples sujets. Dans cet esprit, Guillaume Meurice case de multiples citations d'Érasme, notamment issues de son Éloge de la Folie, ainsi que quelques allusions aux intellectuels de l'époque. Il s'attache également à rendre cohérentes entre elles les rares sources que nous possédons à propos du dénommé Triboulet. En fait, il y en eut plusieurs, car ce sobriquet semble avoir été commun ; l'épitaphe du poète Jean Marot sur Triboulet peut être interprétée de différentes façons ; les multiples bons mots du bouffon ont donné lieu à certaines légendes qu'il a fallu ne pas trahir. Cette évocation se lit en tout cas avec plaisir, car la plume est alerte (on peut retrouver au début quelques tics de lecture un brin ampoulés, mais certaines accumulations sont heureusement vite élaguées) ; une complice (non rancunière) de l'émission « Par Jupiter » sur France Inter, Clara Dupont-Monod, apparaît dans les remerciements et semble en effet avoir influencé quelques choix stylistiques : on peut comparer cette vision humaniste, voire philosophique, de l'histoire à la sienne dans le Roi disait que j'étais diable et La Révolte (tous deux à propos de la reine Aliénor d'Aquitaine), même si ici le thème humoristique et sarcastique donne forcément davantage matière à sourire.

Rire au plus près du pouvoir
L'intérêt double de ce roman est de conjuguer la biographie de Triboulet avec l'écriture d'un trublion du panorama médiatique français qui agit à sa mesure dans l'humour politique. Guillaume Meurice fait partie des « humoristes de France Inter », petit groupe honni par un certain nombre de commentateurs de droite extrême ou d'extrême droite, alors même que leurs positionnements sont loin d'être systématiquement radicaux. Pour autant, au sein d'un organe de presse sous tutelle de l'État, il est intéressant de se poser des questions éminemment politiques : en tant qu'humoriste, jusqu'où peut-on pousser l'impertinence ? En tant que personne liée au service public, jusqu'où est-on un instrument de l'État ? Est-ce qu'un humoriste transgressif gêne vraiment le pouvoir en place ? Comment atteindre la véritable subversion afin de proposer d'autres façons de penser ? le personnage de Triboulet peut être interprété de bien des manières quand on considère qu'il ne remet pas en cause le système de pouvoir de son époque (la monarchie de droit divin en l'occurrence, même s'il ne la comprend pas) ; pour autant, il appuie là où ça fait mal avec ses réparties et ses piques vengeresses. Disons qu'avec son physique et sa position de « fou du roi », de bouffon, il est toléré par le pouvoir et charge à lui de ne pas abuser de ce petit privilège s'il veut le conserver.

En somme, il fait donc bon lire du Guillaume Meurice ; le roman est un tout autre exercice que la chronique de cinq minutes, le rock disruptif ou bien le spectacle « seul-en-scène » (quand il y avait encore des scènes de théâtre), mais à chaque fois on retrouve une écriture qui mérite le détour, alerte et bien sentie.

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Oyez oyez braves gens, si vous êtes en quête d'une histoire ayant pour thèmes le rire, le royaume de France, la guerre et surtout une belle biographie revisitée de Triboulet, ne cherchez plus, j'ai ce qu'il vous faut !

Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre en ouvrant ce livre. Et, je l'avoue, j'avais peur que la farce soit poussée trop loin et surtout qu'on dénature l'histoire de France – oui bon ça c'est une déformation professionnelle, ce n'est jamais facile de lire des livres historiques romancés quand tu baignes dans le monde des historiens en permanence ! Quoiqu'il en soit, la surprise est au rendez-vous.

Le résultat est drôle, mais, par moment, c'est aussi touchant et, à d'autres moments, très réaliste car ça mène le lecteur vers une longue réflexion à savoir si l'on peut rire de tout. Aux côtés de Triboulet, on se pavane dans les grands lieux de pouvoir et on revisite le règne de Louis XII – un roi somme toute assez sage – et également celui de François Ier aux moeurs un brin légères et pas toujours adaptées à sa position !

Guillaume Meurice nous livre là une autre facette de sa personnalité, il n'est pas seulement le gaucho bobo de service. Ici, il nous montre son talent de conteur et une certaine maîtrise de l'écriture – on savait déjà que la verve était un de ses talents ! C'est plutôt une belle revanche pour tous ces détracteurs !

Derrière le costume très coloré et à grelot du bouffon Triboulet, on découvre un homme doué d'une grande intelligence et capable de rivaliser avec des grands penseurs de l'époque ! Comme quoi l'habit ne fait pas le moine !

C'est léger, c'est frais, c'est intriguant et intéressant, ça met en lumière le fait que l'on peut rire de tout mais pas avec tout le monde ! Qu'il soit troubadour ou bien écrivain, Guillaume Meurice endosse ces différents costumes à la perfection !

Si vous cherchez un moment lecture placé sous le signe de l'humour, ne cherchez plus c'est ce qu'il vous faut !
Lien : https://ogrimoire.com/2021/0..
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Triboulet fut le bouffon de Louis XII et François Ier. Nain bossu au visage difforme, c'est par hasard qu'il obtient ce rôle, qui lui permet non seulement d'assurer sa survie que sa monstruosité rend bien précaire, mais également de côtoyer les grands de la cour de France.

L'histoire est agréable à lire. Elle est bien rythmée, émouvante quand il le faut, intéressante historiquement. Elle est également bien écrite, avec un style à peine maniéré mais pas trop, avec des mots juste assez bien choisis pour avoir une plume plaisante.

Le point marquant de ce roman, c'est la réflexion qu'il porte sur l'importance de l'humour, en particulier quand il est utilisé comme critique du pouvoir. Les hommes de pouvoir apprécient cet humour qui peut faire écho à leurs propres doutes et réflexions, et qui leur permet aussi, pour un court instant, de sortir de leur rôle de décideurs puissants et admirés pour redevenir de simples spectateurs ou sujets de taquineries (je pense ici aux rois du roman, mais également à certains hommes politiques qui aimaient beaucoup Les Guignols).
L'humour permet de mettre au grand jour certaines vérités, certaines hypocrisies, certaines contradictions. Ces critiques ne seraient pas tolérées si elles émanaient de véritables adversaires, mais de la part d'un « fou », on les accepte – le roi du moins, car les courtisans ont plus de mal…
Triboulet se demande également si le fait de faire de l'humour à propos d'actes graves, cela ne revient pas à les cautionner, comme s'il était une caution morale des actes du pouvoir.
Toutes ces réflexions et ces questions sont applicables aux humoristes politiques actuels et autres caricature. Comme souvent, c'est l'humour noir qui a le plus d'impact en la matière il me semble – un type d'humour souvent difficilement compris par beaucoup de personnes d'ailleurs (je pense par exemple aux couvertures de Charlie Hebdo).

Vous l'aurez compris, c'est un roman que je vous conseille, à la fois car j'ai aimé l'histoire, mais aussi parce qu'il suscite des réflexions intéressantes ! Et puis c'était agréable autant de traits d'humour dans un roman historique :)
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