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Citations sur La deuxième femme (94)

C'est tellement étrange de se regarder dans la glace et ne pas vouloir hurler, de ne pas vouloir tout effacer, charcuter, dissoudre. De ne pas marmonner grosse vache, grosse, grosse moche, tête de conne. [...] Toucher un vêtement hostile devrait la mettre à terre. Si elle a composé cet uniforme quotidien avec soin durant toutes ces années c'est que s'habiller était une torture, la seule chose pire que d'être nue.
Elle s'est raclé les hanches à coups d'ongles jusqu'au sang un jour où sa mère l'avait convaincue d'essayer une jupe trop petite, elle savait que la jupe serait trop petite, que sa mère voulait juste la voir courbée, rouge sous l'humiliation, les cuisses boudinées, barrière infranchissable.
Les vêtements sont des ennemis qu'il faut tenir à distance, avec précaution.
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Son père disait que c'était les putes qui allaient traîner en ville [dans les manifs] entourées de racailles de merde. Si je te prends à aller traîner dehors, tu vas voir un peu ta gueule ; alors, arrivée au lycée, quand toute sa classe avait séché les cours, improvisé des pancartes, détesté le système, Sandrine était restée seule, en salle de permanence.
(p. 25)
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Deux femmes, c’est la définition du choix. Deux femmes, c’est l’impossibilité de l’amour.
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Le temps devrait savoir s’adapter à nos tempêtes intérieures, suivre le rythme de nos écroulements privés, de nos catastrophes individuelles, mais non.
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Elle a renoncé à son compte en banque, il renonce à la saillie. Donnant-donnant.
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Elle n’a même plus besoin de consulter les conseils des experts en morphologie qui disent qu’en forme de huit il faut souligner la taille, qu’en forme de larme il faut accentuer le décolleté. Son corps à elle n’est jamais dans les magazines, il est en forme de débâcle et elle a appris lentement et douloureusement à sélectionner ce qui gommera au mieux ses défauts. 
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Sandrine tourne de nouveau la tête vers le jardin. Elle ne croit pas en l'instinct maternel. Elle a vu un documentaire avec Mathias un jour, qui montrait qu'une mère animale pouvait abandonner son petit, ne pas le reconnaître, le prendre pour un autre; ou le laisser mourir si elle ne reconnaissait pas son odeur Elle n'avait pas besoin du documentaire pour savoir ça. Sa propre mère lui suffisait.
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Il y avait eu cette première journée douce, celle qui revient chaque fois, celle qui sent l'éveil. Celle qui se termine par un froid de mauvais perdant mais dont l'après-midi ensoleillé rappelle à tous que le soleil est toujours là et qu'il existe un monde sans froid humide, sans bottes de pluie, sans écharpe, qu'il existe un monde de douceur.
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(...) il suffit que personne ne parle (...), que personne ne dise rien, et tout ira bien, quand personne ne dit rien, tout va bien.
Elle y croit encore en se levant, la tête lourde, avec ce mélange de lucidité et d'abrutissement qui accompagne les nuits sans sommeil.
(p. 53)
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Des hommes affamés, elle en avait croisé beaucoup, il y avait quelque chose dans leurs yeux de carnassier, de cruel, c'était juste de l'envie. Ils l'agrippaient dans la rue, dans le bus, faisaient des bruits mouillés, sortaient leur sexe gorgé de violence. Elle se figeait comme une bête, ou hâtait le pas, au prix d'un effort surhumain, les pieds lourds de honte s'arrachant au sol à chaque foulée.
Au supermarché, elle avait rencontré un caissier qu'elle trouvait gentil, qui lui avait longtemps parlé, à mots fleuris, sur un ton doux. Finalement, elle avait accepté d'aller avec lui au cinéma et il l'avait baisée comme un sac, dans la voiture, exactement ce que son père avait dit qu'on allait lui faire, ça avait été douloureux et sale, il s'était reboutonné très vite et l'avait laissée seule sur le parking du cinéma.
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