L'âme du chasseur

Un grand roman noir sur l'Afrique du sud bien loin de Zulu (qui m'a déçue car il ressemble plus à une copie de pages Wikipédia qu'à autre chose). Ici c'est à un road movie, à une course poursuite de P'tit (le personnage principal) contre son destin que l'on assiste et on ne peut lâcher le livre qu'une fois la dernière page avalée... du bon Deon Meyer !

Un homme réfugié dans une vie anonyme, une grande âme cachée derrière la vie brutale d'un noir en Afrique du Sud. Une Afrique du Sud grandiose. Un polar qui sait mélanger tous les genres. Une leçon de vie et d'histoire sur la difficile émergence de la démocratie dans un pays à peine sorti de la ségrégation. Un suspens qui vous empêchera de fermer le livre avant la dernière page et du regret quand vous l'aurez fermé.

Un plaisir de retrouver la plume et le style de cet auteur que je n'avais pas lu depuis longtemps et que je connaissais surtout pour les livres avec Benny Griessel. 

L'âme du chasseur n'est pas le premier livre avec le personnage de Thobela mais cela n'était pas gênant. 

L'auteur nous propose un thriller géo-politique en Afrique du Sud, au début des années 2000.

On assiste à la course poursuite d'organisations mystérieuses contre "Ptit" que le passé semble avoir rattrapé. 

Jusqu'au bout on alterne entre les différents protagonistes, certains en quête de liberté, d'autres en quête de vérité. 

C'est un thriller assez complexe de par son contexte et car il y a de nombreux acronymes. 

Mais le livre est bien construit et même sans être fan de géo-politique j'ai réussi à suivre. 

On s'attache assez vite au personnage de Thobela qu'on apprend à connaître au fil des pages. 

Ce fut une bonne lecture dans son ensemble plutôt rythmée la quête de "Ptit"  bien qu'il ne s'agisse pas d'un page turner. 

L'intrigue de fond est bien ficelée j'avais envie de comprendre, et bien sûr de savoir comment allait s'en tirer Thobela. 

Malgré tout, j'ai quand même préféré le côté thriller plus "classique" de la série avec Benny Griessel car j'ai parfois ressenti quelques longueurs et que le thème de fond restait complexe par moments pour moi.
Mais je suis bien contente d'avoir relu cet auteur

Autant les deux premiers Deon Meyer m'ont enthousiasmé, autant l'âme du chasseur me laisse perplexe.
On retrouve avec plaisir un personnage d'un livre précédent transformé en personnage principal. Rattrapé par son passé il va mettre en péril sa nouvelle vie familiale.
Les kilomètres vont défiler à moto (une passion de Deon Meyer je crois), à un rythme assez étrange et inégal. La succession de paragraphes de dix lignes et la multiplication des points de vue n'aide pas et a tendance à alourdir la lecture.
Je ne suis pas fan des romans d'espionnage non plus, ce qui peut expliquer mes difficultés avec le rythme.
Bref, sans être un mauvais livre (loin de là tout de même) ce livre n'atteint pas le niveaux des précédents.

Après avoir failli y passer en aidant Zet van Herdeen lors de sa dernière enquête (cf. Les soldats de l'aube), Thobela Mpayipheli, dit "P'tit' a décidé de changer de vie. le voilà maintenant deux ans plus tard, rangé, homme à tout faire dans un garage et vivant aux côtés de Miriam, l'amour de sa vie, et de son fils adoptif, Pakamile.
Mais lorsque Monica Kleintjes vient lui demander de l'aide au nom de l'amitié qui le lie à son père, les événements se bousculent. Cette intrusion brutale de son passé dans sa toute nouvelle vie aurait dû le faire réfléchir d'avantage mais la loyauté envers son ami est plus forte et l'oblige à accepter la mission : amener un disque dur à Lusaka pour libérer son ami. Mais les choses ne se déroulent pas comme prévu et, embarqué dans une course poursuite à travers toute l'Afrique du Sud, son passé d'agent secret du KGB le rattrape et en fait l'ennemi public n°1 des services secrets sud-africains actuels du pays. le combat est engagé.

Comme avec les deux précédents livres que j'ai lus de cet auteur, une fois plongée dans l'histoire, il m'a été impossible d'en sortir. le rythme et le changement incessant de point de vue à travers la multitude de personnages en font un roman haletant qui, malgré un sujet qui ne m'attirait pas du tout de prime abord (l'histoire des services secrets en Afrique du Sud), a su maintenir mon intérêt tout au long des près de cinq cents pages que constituent ce thriller passionnant.
Les personnages sont complexes, extrêmement bien décrits, psychologiquement intéressants : difficile d'y résister. Même les brutes ont une histoire qu'il convient d'écouter pour comprendre à défaut d'adhérer à leurs actes !
Par ailleurs, l'auteur profite de cette course poursuite à travers tout le pays pour nous faire découvrir la beauté de son pays : ses paysages grandioses et variés, ses animaux sauvages qui ne sont pas sans rappeler les hommes. Une ballade époustouflante de jour comme de nuit : on en redemande !

Au-delà du polar, et contrairement à ses deux premiers romans où le clivage blancs/noirs n'était même pas évoqué, Deon Meyer fait de la "Lutte" des noirs pour la liberté le thème principal de ce thriller et rappelle que, même si l'Apartheid n'existe plus officiellement, les blancs et les noirs ont encore beaucoup de mal à vivre sur un pied d'égalité : Xhosas, Zoulous, Blancs, Métis, Boers,... l'origine des hommes est étudiée à la loupe et il faudra encore beaucoup de temps au pays pour construire entre les différentes communautés une relation de confiance réciproque...
Lien : http://loumanolit.canalblog...

C'est une théorie du jeu. On l'appelle l'équilibre de Nash. Lorsque deux joueurs n'ont aucune raison de changer de tactique, ils gardent la même stratégie. L'équilibre. Mais comment briser l'équilibre, voilà la question. Pas en anticipant car cela entre dans la stratégie et, a fortiori, dans l'équilibre. Dans une partie d'échecs, on perd quand on ne pense qu'à son adversaire, à ses moindres options, à ses moindres alternatives. On devient fou. Il faut penser à ce qu'on va faire. Penser à sa propre stratégie. A la manière de la faire évoluer. A la façon de prendre l'avantage. Au meilleur moyen de briser l'équilibre. Soyez acteur, ne vous contentez pas de réagir. C'est la clé de la réussite.

L'âme du chasseur / Deon Meyer
Thobela Mpayipheli surnommé P'tit est un ancien agent des services secrets sud-africains. Xhosa de carrure impressionnante, une véritable force de la nature, il s'est entrainé dans les camps de l'ex-KGB comme machine de guerre à tuer. Depuis la fin de l'apartheid, il mène une vie paisible avec sa compagne Miriam et le jeune fils de celle-ci Pakamile. Mais un jour son passé resurgit de façon inattendue. La fille d'un de ses anciens camarades de lutte lui demande son aide : son père a été enlevé et la rançon exigée n'est autre qu'un disque dur contenant des informations top secret. Alors pour Thobela va s'engager une course poursuite effrénée de deux mille kilomètres à travers l'Afrique du Sud pour rejoindre au départ du Cap la ville de Lusaka en Zambie, avec les services secrets aux trousses.
Il est indéniable que Deon Meyer fait montre d'un réel talent dans la construction de ce roman d'espionnage et qu'il connaît les arcanes du service secret. Il nous dresse aussi un tableau intéressant de la nation arc en ciel au lendemain de la fin de l'apartheid. Ce qui m'a gêné toutefois dans ce livre, c'est le rythme un peu haché du récit avec des sauts incessants d'un groupe à un autre. du même auteur j'avais bien aimé « Les soldats de l'aube » et moins aimé « À la trace ». Je situe celui-ci entre les deux.
Extrait : « le sang n'avait cessé de couler sur ce continent. Ici, où l'homme s'était enfin séparé du singe, où il avait imprimé ses premières empreintes dans une boue qui s'était ensuite fossilisée. Imposantes rivières de glace qui avaient modifié le paysage et laissé derrière elles des monceaux de rochers aux allures grotesques, les glaciers mêmes n'avaient pu étancher ces flots de sang. La terre en était imprégnée. L'Afrique. Pas le continent noir, non. le continent rouge. La mère nourricière. Celle qui donnait la vie sans compter. Et la mort en contrepartie, accouchant de prédateurs à travers les millénaires pour faire bonne mesure. Jusqu'au jour où elle avait engendré le chasseur parfait, le prédateur qui avait bouleversé l'équilibre, survécu aux périodes glaciaires, aux maladies, aux sécheresses, semant la ruine sans discontinuer, rejetant le pouvoir de la Nature et sa toute puissance. Les prédateurs bipèdes avaient accompli le grand coup d'État cosmique, ils avaient conquis la planète et s'étaient entretués, Blancs contre Blancs, Noirs contre Noirs, Blancs contre Noirs. »

"P'tit" a été par le passé un agent pour les services secrets sud-africain. Depuis le changement de régime il a une vie rangée avec sa compagne et l'enfant de cette dernière. Il bosse chez un concessionnaire auto et ne fait aucune vague. Mais un jour, il reçoit une demande d'un ancien camarade de lutte. Ce camarade a été enlevé et les ravisseurs demande des informations bien précises contenues sur un disque dur. Il est obligé de quitter son foyer pour leur amener le disque dur. Sur la route, il se retrouve à son insu la proie d'une chasse imprévue. D'un côté les forces de l'ordre le repère et le poursuive mais de l'autre il ne comprend pas pourquoi ce disque dur qu'il doit transporter lui attire autant de problèmes. Étant un ancien agent hors pair, il tente de contenir ses vieux démons et de ne pas retomber dans une violence qu'il a connu. Mais les choses ne vont pas être si simples, la traque peut basculer à tout moment. Deon Meyer dans "L'âme du chasseur" est à son meilleur. On retrouve un roman qui oscille entre thriller et roman noir, avec un soupçon de corruption et de politique comme souvent chez l'auteur. le tout fonctionne très bien et on se laisse porter par la tension qui va crescendo.
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Je ne vais pas commenter tous les romans de Deon Meyer que j'ai lus, alors j'ai choisi celui-ci car c'est le plus récent que j'ai en mémoire. Si je devais en choisir un autre, ce serait l'Année du Lion qui est bien différent.
Quant à celui-ci, eh bien c'est du Deon Meyer, donc de l'Afrique du Sud dans toutes ses dimensions, y compris politico-historiques.
Car tout l'art de Deon Meyer est de distiller de nombreuses considérations sur son pays tout en assurant une trame narrative bien pêchue, et ça marche très bien ! Personnages attachants, rythme soutenu, suspense à la hauteur, méchants vraiment méchants, rien ne manque, et c'est agréable à lire, sauf parfois lorsque ces fameuses considérations politico-historiques ont un peu tendance à s'étaler. Mais pour ceux que cela n'intéresse guère, ces pages, ça peut se sauter, non ? Sinon, on finit par y prendre goût, car l'Afrique du Sud est un pays très contrasté, certes, mais bien attachant tout de même. Vous verrez, quand vous aurez fini celui-ci, vous en voudrez un autre !
Gardez cependant l'Année du Lion pour un moment spécial, car exceptionnellement Deon Meyer s'essaie au post-apocalysme, ce qui n'est pas forcément du goût de tout le monde. Il sait tout de même bien y faire sans trop en mettre mais avec cette constante : un amour évident pour son pays qu'il sait faire partager.

J'ai lu ce livre avant Les soldats de l'aube. J'ai adoré le thriller, la course à travers l'Afrique du Sud, un déplacement vrombissant dans un pays bien plus complexe que ne le laisse penser une vision un peu caricaturale. le héros, Thobela Mpayipheli, dit P'tit, est sauvé par un blanc, un paysan qui veux niquer les autorités. Un vraie réussite malgré le fait que l'histoire tient à un fait un peu ténu. Mais ce qui compte ici est que l'efficacité permet de découvrir des personnages aussi fascinants que complexes. Encore une réussite totale de Déon Meyer.