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3,68

sur 218 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Contours du jour qui vient",est un roman de l 'écrivaine camerounaise Léonora Miano .C 'est son second roman après avoir publié en 2005 ,le premier :L 'Intérieur de la nuit ".Léonora est aussi musicienne et chanteuse :
une artiste accomplie si je peux m 'exprimer ainsi .Elle est installée en France depuis 1991.Pour ce roman , l 'auteur a obtenu le Goncourt des
lycéens .
Ce récit se déroule dans un pays imaginaire d 'Afrique : le Mboasu .La narratrice , Musango ,est une enfant âgée d 'à peine une dizaine d' années .Elle vivait avec sa mère , une névrosée .Ensuite ,Musango est abandonnée car on la croyait porteuse de malédiction .A travers ou par le biais de ce livre elle s 'adresse à sa mère et ses proches parents pour dire son désarroi et sa quête d 'un avenir différent de celui qui lui est proposé .Ce roman est dur , il nous parle d'une Afrique victime de la guerre et de la corruption , où le délitement social favorise la prolifération des sectes et des faux prophètes .
La lecture de ce livre , nous laisse apprécier le talent de son auteure .



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Superbe texte ! Riche, profond sans manichéisme ni caricature, Leonora Miano nous parle de l'Afrique en poète, ou plutôt en potier, pétrissant les mots pour en creuser le sens, malaxant les phrases pour leur donner forme. Il y a aussi chez elle cette façon de raconter du griot qui fait appel à la communaute pour donner vie à son récit. À travers l'histoire d'une petite fille rejetée par sa mère, et par son regard sur la misère, la corruption, les superstitions et les profiteurs, Miano nous ouvre à son amour plein d'espérance pour son pays, pour la vie, tout en décrivant au scalpel les si difficiles rapports mère et fille. Tout sonne juste, à la perfection, avec cette dimension d'ouverture à un spirituel qui refuse la religion pour ne pas se laisser asservir. Magnifique vous dis-je, à découvrir sans attendre !
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Musango ne s'est jamais sentie aimée par sa mère, son père s'est parfaitement occupé de son éducation mais il mort et la petite fille erre dans les rues de la capitale de son pays imaginaire mais il s'agit en réalité du Cameroun, où est née l'autrice. Elle finira par trouver la paix et le réconfort dans sa quête.
Ce roman allégorique est une représentation de l'Afrique et des Africains cherchant leur voie. Pour cela, comme la fillette souffreteuse, ils devront à la fois s'émanciper des églises sectaires, s'éloigner de ceux qui exploitent le corps de leurs femmes et leur pays, colons ou bandits et trouver leurs ressources en eux-même, sans céder à l'appel de l'Eldorado qui n'en est pas un.
La langue est imagée, comme celles des griot.e.s, le récit parfois presque insoutenable dans sa violence, j'ai du m'accrocher pour continuer à lire et pourtant cela vaut le coup tant ce livre est puissant et évocateur.
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Très beau livre, écrit dans une langue magnifique, qui, à travers les tribulations de l'héroïne Musango, chassée par sa mère et la recherchant sans cesse (allégorie d'un Afrique marâtre pour ses enfants ?) dénonce tous les maux dont souffre son pays... Corruption, désorganisation, misère, enfants exploités, le roman est un long chant lyrique au souffle puissant, animé par une colère et une révolte qui s'expriment en mots, mais n'en restent pas moins percutantes. Un regard puissant et original sur l'Afrique, vue de l'intérieur.
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j'invite les amoureux de beaux textes à rentrer dans ce livre qui donne pourtant les mots pour en sortir au plus vite. Il vous prend au tripes ! Il nous renvoie à notre condition d'adulte aveugle. La souffrance des enfants, la violation de leurs droits. Et cette puissance de vie qui transparait au long du récit.
J'ai eu la chance de rencontrer Léonora Miano. C'est une femme intelligente, qui au cours d'une conversation vous transmet toute sa sensibilité.
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Vraiment un roman magnifique ! D'une écriture ample, à la richesse chatoyante.Il y a tant de choses à y lire et tout y est dit d'une manière si précise et si belle que je voudrais tout citer ! "Epouser les contours du jour qui vient" une leçon profonde et subtile de l'individuel à l'universel.
C'est aussi la superbe métaphore de l'Afrique et un roman bouleversant sur l'amour malgré tout et le pardon. J'ai juste envie de le relire encore !
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Dans un récit à la première personne, Musango raconte à sa mère qui l'a chassée comment elle se défait des emprises sectaires. Musango, dont l'histoire est allégorique, donne aussi bien corps aux aspirations intimes de chacun·e d'entre nous qu'à l'histoire de l'Afrique.
[...] La voix puissante de Musango incarne autant l'histoire intime de chacun·e d'entre nous que l'histoire de l'Afrique. J'ai adoré ce roman, tout comme l'ensemble de l'oeuvre de Léonora Miano.
[...] Chaque roman de Léonora Miano porte sur un aspect particulier des maux qui avilissent l'Afrique et l'empêchent de s'émanciper, de se construire une identité. Selon l'auteure, le fait de passer sous silence les milliers de meurtres de la traite humaine et du colonialisme interdit le peuple africain de se projeter dans l'avenir. Il lui faut se souvenir de ses blessures, ne pas oublier ses ancêtres morts, pour les dépasser et être résilient.
Mais Contours du jour qui vient, au-delà de la portée historique, est l'une des oeuvres les plus fortes que j'ai lues sur la relation à la mère et le pouvoir de transmission. Dans un récit à la première personne, Musango s'adresse à sa mère en utilisant le « tu », ce qui décuple la puissance du texte. À celle qui n'a pas su l'aimer, elle lui raconte comment elle combat l'ombre qui l'entoure, comment elle prend sa vie en main, se déleste des souffrances du passé, de celles de sa mère, et tente finalement de se mettre elle-même au monde.
L'article entier sur Bibliolingus :
http://www.bibliolingus.fr/contours-du-jour-qui-vient-leonora-miano-a129897488
Lien : http://www.bibliolingus.fr/c..
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La petite Musango est chassée par ses parents, accusée d'être la cause de leur malheur, suite à la guerre qui a ravagé leur pays, le Mboasu. Enlevée puis vendue par des trafiquants, elle est séquestrée par des proxénètes qui dissimulent leur trafic derrière des activités religieuses. Elle s'enfuit. Durant son périple, elle s'adresse en imagination à sa mère.
Prix Goncourt des lycéens 2006.
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C'est l'histoire d'une reconstruction, d'une renaissance personnelle. le roman nous fait accompagner Musango, à peine douze ans, mais déjà très consciente des ténèbres qui l'entourent, les ténèbres dans lesquelles une certaine Afrique tend à glisser séduite par une spiritualité revue et corrigée pour faire aimer la mort. Un obscurantisme religieux dangeureux, morbide qui engendre un égoïsme puissant que Léonora Miano veut dénoncer sans détour, parce que chacun est préoccupé d'abord par son propre salut pour lequel il s'investit corps et âme et fortune.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Le Mboassu est un pays imaginaire d'Afrique équatoriale anciennement colonisé sorti tout droit de la tête de Leonora Miano. Camerounaise d'origine, elle vit en France depuis 1991. Elle refuse le misérabilisme et se tourne résolument vers la nouvelle génération, porteuse d'espoir. Dans ce roman, la scène se déroule après une longue guerre, le pays étant exsangue et les enfants, les premiers à en souffrir. En effet, incapables de les élever, leurs parents les chassent, prétextant qu'ils leur portent malheur, qu'ils sont ensorcelés.

"Elle était venue aussi, Sésé. La prétendue voyante, la diseuse de nos mésaventures. le jour où tu m'avais pendue à cet arbre, tu n'avais pas encore eu le courage de me m'ôter la vie. Tu m'avais seulement battue jusqu'à ce que je perde connaissance. Tu m'avais ensuite détachée pour laver mes plaies en pleurant, et mise au lit en murmurant que maintenant tout se passerait bien. le démon qui m'obligeait à me repaître de vies humaines m'avait quittée. Je deviendrais bientôt une enfant comme les autres, et on n'aurait plus besoin de m'emmener à l'hôpital pour soigner ce mal incurable qui me rongeait le sang."

Victime expiatoire des adultes, ces enfants vivent dans la rue où règne une violence quotidienne: tel est le destin de Musango, une fillette de 9 ans que sa mère abandonne suite au décès de son compagnon de fortune. Traînant avec les enfants de la rue, la petit fille partage la vie quotidienne des orphelins livrés à eux-mêmes. Elle découvre l'horreur des enfants soldats, les sectes et ces filles envoyées en France se prostituer. Durant trois années, elle sera recueillie par plusieurs personnes, parfois malveillantes qui cherchent à l'exploiter, parfois à l'inverse synonymes d'une conscience à jamais gravée dans la tête et le coeur des hommes.

"Où aller en partant de nulle part? Je peinerais à leur expliquer ce qu'il m'est impossible de prouver mais que je sens en moi: qu'être au monde confère le droit de vivre. Qu'exercer ce droit doit signifier un peu plus que repousser comme on peut la mort qui finira quand même par avoir le dessus. Qu'il faut chercher ceux qui ne vous cherchent pas, marcher vers les autres. Il y aura bien quelqu'un, même ici. Toutes les portes ne sont pas fermées. Tous les regards ne fixent pas les ténèbres. Toutes les bouches n'appellent pas la fin du monde. Tous les coeurs ne sont pas irrémédiablement glacés. Il y a encore un battement, quelque chose qui se dresse contre les apparences, qui voit par-dessus leur épaule, une autre vérité. Sur notre terre brûlée, quelque chose pousse encore. Je n'ai cessé de le voir, depuis que tu m'as chassée. J'ai rencontré Kwin, Ayané, Wengisané, Mme Mulonga. J'ai même appris de Kwédi. Elles ne pouvaient pas tout, mais elles pouvaient beaucoup. Elles étaient la lumière frêle mais indéniable, qui brille sur l'autre face de l'obscur."

La jeune fille, dont le prénom signifie “paix” en Douala, cherche à revoir sa mère et essaye de lui pardonner. Musango va se construire son identité, en renaissant par elle-même, au plus profond de l'âme de ce continent.

"Tu as lambiné comme je le fais maintenant, avant de te rendre là où il fallait bien que tu ailles, puisqu'on ne pousse pas sans terre. C'est là que mes pas me conduisent, après une longue marche dans Sombé. Je découvre la ville comme je ne l'ai jamais connue, et même pas supposée.
"
Lien : http://lorrecrietic.tumblr.c..
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