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sur 145 notes
Lorsque l'orage éclata ce 21 août, jour de la foire agricole de Rivière-Brûlée, Abe, Judy et Alex qui campaient au bord de la rivière, étaient déjà les proies d'un redoutable prédateur.

Ce jour-là, les trois adolescents ne le savaient pas encore, mais ils ne quitteraient jamais plus ces bois de la forêt canadienne.

Et quand le vent d'Ouest se mit à souffler, le soir d'Halloween, la petite ville de la province du Québec allait vivre une des journées les plus violentes de son histoire.

Andrée A. Michaud nous entraîne dans une traque effrénée à travers cette forêt profonde au coeur de laquelle coule la rivière Brulée, qui va transformer la semaine de camping de ces jeunes, en une lutte pour leur survie.

Et nous courrons avec Judy, avec Abe, avec Alex, prenant tous les risques pour sauver leur vie, tentant d'échapper nous aussi à « l'homme-oiseau » qui les poursuit, tombant et nous relevant avec eux, jusqu'au bout de nos forces de lecteur.

Chaque bruit émergeant des profondeurs de la forêt nous fait trembler de peur et les images que l'autrice québécoise fait défiler devant nos yeux, sont tellement vivantes et réalistes qu'elles imprègnent nos sens et se gravent dans notre mémoire. Avec une connaissance parfaite de la nature et de tout ce qui la peuple, elle nous plonge dans une intrigue aussi terrifiante que passionnante.

J'ai retrouvé avec un grand plaisir l'écriture très littéraire de l'autrice de Bondrée et de Rivière tremblante, qui joue avec nos nerfs, nous laissant croire à tous les possibles, au gré de son imagination fertile. Un roman noir dans la veine du nature writing que j'ai lu avec des sensations plein la tête et qui m'a tenue en haleine jusqu'à son dénouement.

Un petit conseil : Si vous allez un jour faire du camping sauvage au bord d'une rivière, évitez d'évoquer le film Délivrance, ça porte malheur.


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Je découvre avec ce roman l'autrice québécoise Andrée A.Michaud, un roman noir psychologique qui m'a beaucoup plu.

Ils sont trois jeunes de 16 ans du village de Rivière-Brulée, Jude, Aby et Alex.
Ils se réjouissent à l'idée de partir quelques jours faire du camping près de la rivière, ils sont heureux même si au fil des heures ils sentent une présence, on les observe, quelqu'un les surveille... 

La chasse va pouvoir commencer....

Une lecture haletante et puissante dans la première partie avec une tension extrême ! Puis dans la seconde partie plane toujours un mal-être, la nature très présente de par les bruits, les cris d'animaux, les odeurs et toute sa puissance sauvage ajoute encore à l'angoisse du récit.

N'y a-t-il pas plus effrayant que les forêts la nuit ? Je garde pour ma part un souvenir très désagréable de ma seule nuit de camping à la belle étoile en pleine nature 😱

Les expressions québécoises m'ont beaucoup amusée sans déranger la lecture pour autant bien au contraire.

Il me reste maintenant à découvrir d'autres romans de cette autrice.

J'ai particulièrement aimé la couverture ainsi que le format poche très plaisant.

Je remercie particulièrement Marie des @rivages pour l'envoi de ce roman offert gracieusement en SP.

Connaissez-vous cette autrice et quel roman le conseilleriez-vous ?
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Proies d'Andrée A. Michaud
Rivages Noir



Dans les romans d'Andrée Michaud, la nature est un personnage à part entière. La nature ne prend pas toute la place mais elle en prend beaucoup !
Elle influe sur les êtres, les hommes comme les animaux, sur leurs actes, leurs émotions, et aussi sur le temps.
Les forêts, les rivières, les plaines sauvages aux noms évocateurs, recherchées par l'homme qui se toque de revenir à la source, à la solitude, mais deviennent subitement lieux inhospitaliers, rendus à la sauvagerie, retour à l'état originel de toute chose.
Terres un peu animistes où les fantômes planent non pas de façon surnaturelle mais de façon inexpliquée, entrainant une atmosphère mystérieuse, inquiétante, troublante.
Esprit des lieux, terres chargées.
La langue est littéraire, poétique bien que personnelle, le parler québécois y est pour beaucoup. Et le ton, car le narrateur laisse entrevoir qu'il a une longueur d'avance et suggère le drame à venir).
Andrée Michaud convoque les peurs de l'enfance (les peurs enfouies au coeur de l'enfance) dans un univers au départ très familier, la peur du bois, du loup, du chasseur, du rôdeur, les adolescents qui se voient déjà grands, presque adultes en seront pour leurs frais.
La menace est silencieuse, la peur enfle, la folie guette, on perd pied et pourtant les personnages gardent un semblant d'humanité, on ne peut leur en vouloir, ils trainent leurs propres valises, des boulets encombrants, la psychologie est fine et les portraits brossés à la perfection.


Alex, Gabi et Jude, amis d'enfance partent camper en forêt. Août tire sur sa fin, ils veulent profiter de leurs vacances, trois jours seuls, entre eux avec pour décor une rivière et les bois qui la bordent.
Baignades et histoires effrayantes au bord d'un feu de camp, mais voilà, une sensation d'être épiés, surveillés, fouillés ne les quitte pas, dans les mots de l'auteure, le ton est donné et il va s'intensifier. Surtout que non loin de là, au village, une foire agricole se prépare, une comice, tous participent, tous se connaissent, et les parents des adolescents ne peuvent s'empêcher de ressentir un malaise, une petite sensation désagréable, une envie farouche que le weekend s'achève et que les enfants regagnent leurs pénates...
Mais pour beaucoup, à la fin du weekend rien ne sera plus jamais pareil.


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Un roman noir à l'ambiance lourde, angoissante. Un fou qui va s'en prendre à trois jeunes ados. Avec eux, on va vivre l'enfer de la traque, de l'impuissance face à cette forêt qui englouti, face à ce monstre qui guette, face à ce terrible danger de mort. Et la mort frappera, lorsqu'un autre disparaitra et que le dernier ne sera plus que l'ombre de lui-même, encore la proie de cette forêt alors qu'il en est sorti.

Un récit qui va nous conter une année entière durant laquelle on vit aussi la destruction et les craintes des parents des victimes. Les tourments d'autres habitants alors que certains suspectent et qu'un autre se sait complice involontaire. Et nous lecteur, on s'immerge totalement dans l'intrigue et on se sent impuissant face aux drames.

L'histoire se passe au canada et j'ai beaucoup aimé y découvrir les expressions de cette langue. Avec aussi l'ambiance de ses immenses forêts où il ne vaut mieux pas s'y perdre tant elles n'ont pas de fin.

La psychologie a été travaillée avec beaucoup de finesse dans ce texte qui nous raconte, nous détaille, nous captive. Pas de réels dialogues même si les paroles des protagonistes y sont souvent relatées. Un texte dense mais non moins entrainant et palpitant. On brûle de connaitre la suite à chaque page qui se tourne et en même temps on le savoure.

Un récit immersif très sombre, angoissant, palpitant et à la psychologie très fine. J'ai adoré.

Lien : https://mespassionsmesenvies..
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Quel excellent moment ce livre m'a fait passer. C'est la première fois que je lisais l'auteure. Quel style, quel précision dans l'écriture! On est ici dans un roman que je peux difficilement classer. Il s'agit d'un polar, d'un thriller très littéraire. Il s'agit aussi d'une véritable ode à la nature, thème de prédilection de l'auteure selon ce que j'ai pu en lire. La tension est amenée dès les premières pages et, habilement, elle ne fait qu'augmenter au fil des chapitres. Des personnages attachants dans une communauté tissé serré, une finale haletante et des descriptions de la flore hors du commun. Encore un gros coup de Québec Amérique dans leur collection littérature d'Amérique (LA).
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Un très bon thriller en deux temps dont la force ne réside pas dans l'histoire elle-même mais dans la façon dont l'auteure décortique la psychologie des personnages.
On sent monter la pression crescendo.
L'atmosphère également est parfaitement restituée de ce petit village tranquille dont la tension croissante est palpable.
Un petit temps d'adaptation pour les expressions québécoises mais je me suis vite laissée embarquer.
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Crisse, calisse, tabernacle... C'est mignon. Ce québécois chantant, imagé, cet accent délicieux ...

Non ?

Non !

Andrée Michau n'écrit pas joli, ni charmant. Sa plume n'a rien d'aimable. Sa vision du camping adolescent est plus proche de Délivrance qui poserait sa tente le Vendredi 13 que... Ah ça ne me vient pas tient un camping en foret qui tournerait bien.

Michaud est québécoise. Elle connait bien les grandes forêts, de l'espèce impénétrable qu'on s'obstine à arpenter.

La première partie de ce roman est remarquable.

Quand monte l'effroi.

Quand on oublie les railleries que l'on assénait devant tant de films, séries, livres, où un groupe de jeunes s'obstinent à faire les mauvais choix. Ils le sentent au plus profond d'eux-mêmes nos trois amis qu'ils devraient illico rebrousser chemin. Oui mais voilà, ils ont obtenu de haute lutte cette escapade, le regard narquois des parents devant un retour piteux, merci bien ! L'orgueil est le plus sûr allié de l'horreur qui vient.

La suite est plus attendue. Mais, la peinture précise de l'engrenage irrémédiable, la frayeur, la choralité des voix qui narrent, sidérées et tremblantes, tout cela m'a réconcilié avec l'autrice dont j'avais considéré le Tempête comme une arnaque paresseuse.

Proies entremêle la tension, la tragédie, nous tord le bide et nous broie le coeur. le parfait antidote à un feel good à la con.

Ici point de chute expédiée, niée même, mais la puissance et l'aisance d'un récit où André Michaud fait encore la démonstration de la beauté angoissante de sa plume. Il nous semble que le moindre bosquet renferme un mystère, un piège...

C'est sans doute vrai.

J'aime les balades en forêt. J'ai toujours un linge de rechange. La sueur n'est toujours pas due à la chaleur. le livre de Andrée Michaud ne va pas contribuer à réduire la fréquence de mes lessives.
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
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À la frontière canado-américaine se trouve la petite ville de Rivière-Brûlée, contrée sauvage et paisible, avec son bar et ses fêtes de quartier, ses habitants médisants mais solidaires. La vie s'écoule parsemée de tracas évanescents, préservée des lourdes peines. « Aucune mort tragique, aucune noyade, aucun de ces drames qui font naître les légendes et transforment les nuits en repaires d'ombres habités par les figures d'une nouvelle hantise, esprits malins ou monstres à visage humain qu'on redoute ensuite de voir apparaître à sa fenêtre », écrit Andrée A. Michaud. Mais au mois d'août d'une année indéterminée, tout bascule. Trois adolescents du village – Judith Lavoie, Abigail Lemaire et Alexandre Demers –, soudés depuis l'enfance, partent quatre jours en forêt, avec tentes, bières et chamallows à griller au coin du feu, pour s'isoler du monde des adultes. Une menace pèse sur eux, on les observe, on guette leurs mouvements. le mal rôde, prêt à s'emparer de leur amitié et à briser leur confiance dans l'avenir.

Avec Proies, Andrée A. Michaud poursuit l'érection d'une oeuvre consacrée au mauvais pressentiment, à la certitude des tragédies en devenir, où la force du vent et la couleur du ciel contribuent à identifier « ces malheurs dont l'odeur nauséabonde se répand dans l'atmosphère bien avant qu'ils frappent. » La narration de chaque événement débouche sur une projection immédiate des conséquences de celui-ci dans le futur, indiquant par le changement de temps grammatical combien les drames de demain sont en gestation dans le présent.

Andrée A. Michaud prend le contrepied des slashers, où une partie du plaisir réside dans la succession de mauvaises décisions, prises par les héros et héroïnes, qui les mèneront à leur perte. Proies est d'autant plus implacable que ses personnages sont sensés, réagissent exactement comme il le faut, comme les lectrices et lecteurs s'imagineraient le faire, pour finalement se retrouver au pied de mur. On est en permanence dans l'angoisse pure.

Dans un style puissant et poétique, qui ne laisse rien au hasard, elle raconte comme personne la confrontation des hommes avec leur milieu. À travers une galerie de personnages parfaitement travaillés – des parents des adolescents à l'inquiétant Gerry Nantel –, elle érige l'arrière-pays canadien, sans concession et sans mépris, à la manière d'un Stephen King. Les lieux sont personnifiés et traités tels des protagonistes, qu'il s'agisse de la rivière la Brûlée ou du sentier des Ravages. Tout est vivant, intense, beau ou anxiogène, démontrant combien l'autrice canadienne marche dans les pas des plus grands, Cormac McCarthy en tête.

Proies se veut une synthèse de l'art d'Andrée A. Michaud. C'est à la fois un thriller qui touche au sublime, tel Bondrée (2016), un roman poignant sur le deuil, tel Rivière Tremblante (2018), et un texte horrifique dans lequel peut à chaque instant surgir le fantastique, tel Tempêtes (2020). C'est une épopée des « avant » lumineux et des « après » dévorés par la tristesse. Tout y est révoltant, mais bercé de pudeur.

Lien : https://www.playlistsociety...
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L'intrusion de la peur, la menace de la sauvagerie, des maléfices tapis non tant dans la forêt que dans le coeur des hommes, dans les silences d'une sauvagerie, dans la difficulté aussi de sortir d'une expérience traumatique. Après un début au seuil de l'horreur ordinaire, de sa très grande aptitude à nous faire entendre la peur de la forêt, ses présences malveillantes pas seulement devinées, avec son habituelle attention à l'infra-ordinaire d'où découle tout fantastique, Andrée A. Michaud parvient, par sa prose et sa précision sémantique, à restituer la vie d'une communauté centrée sur la disparition. Proies ou l'ordinaire horreur qui nous relie.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Ce polar dot être lu pour sa qualité littéraire car Michaud a un style d'écriture qui se distingue des autres livres du même genre.
Les personnages sont bien campés et donnent du tonus à l'histoire. le suspense fonctionne jusqu'à la fin. On en garde des frissons même après avoir fermé le livre.
J'ai quand même trouvé passages qui selon moi avait trop de longueurs.
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