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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ils étaient tous mes fils est une pièce de théâtre en trois actes du dramaturge américain Arthur Miller (La mort d'un commis voyageur, Les Sorcières de Salem) et écrit en 1947.

L'action de la pièce se situe dans l'après-guerre, elle met en scène les Keller, la famille américaine typique d'une banlieue prospère mais profondément marquée par la disparition au combat de leur fils Tommy.
Kate, la mère, reste convaincue que son fils n'est pas mort, dans le déni total, c'est devenu pour elle une obsession et elle ne tolère pas qu'on s'oppose à cette idée. Chris, le fils cadet, est celui sur qui le père Joe a reporté toutes ses ambitions sociales. Mais Chris, amoureux de Annie l'ancienne fiancée de Tommy, compte bien profiter de sa venue chez eux pour annoncer à ses parents leur intention de se marier. Joe lui est un self-made man, fier patron d'une usine où il a grimpé tous les échelons.
Mais voilà, la réussite de Joe est basée sur un crime. Vingt deux pilotes américains se sont écrasés au cours de leurs missions à cause de culasses défectueuses tout droit sorties de l'usine de Joe. Et c'est l'ex-partenaire de Joe, le père d'Annie, qui est emprisonné accusé par lâcheté par Joe.
La pièce se déroule sur une seule chaude journée d'été qui sera bouleversée par les révélations de George, le frère d'Annie, obligeant chacun à faire face à son passé et à ses responsabilités présentes.

À l'instar de la plupart de ses oeuvres, Arthur Miller expose ici «la tragédie de l'homme ordinaire», le revers du rêve américain, la face cachée du capitalisme et de la réussite sociale.
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Le théâtre américain d'après-guerre (celui entre autres de Tennessee Williams, d'Edward Albee et d'Arthur Miller) inventa une morale , gorgée de mélancolie, remarquable dans son ensemble. Pourtant All my sons est certainement la pièce que j'apprécie le plus, qui mêle intrigue familiale, mensonge de guerre, faiblesse humaine et manifestation quasi-divine avec plus de finesse que nulle autre à mon sens. L'auteur y peint un homme d'apparence respectable, assuré et rassurant, mais profondément tiraillé entre ses sentiments (son égoïsme, son patriotisme, l'amour qu'il porte à ses enfants, etc.), qui le poussèrent à agir comme il jugea le meilleur et à faire des choix difficiles sinon impossibles. Ayant à vivre avec sa propre conscience, cherchant à se rassurer lui-même et à oublier, il sera finalement jugé et condamné par ceux-là même qu'il aime plus que tout au monde et pour lesquels il fit ce qu'il fit.
Le théâtre de Miller met en scène des individus dépassés par un mouvement auquel ils appartiennent (la guerre, la chasse aux sorcières, la société), qui les poussent à prendre des décisions insensées, mais tellement humaines qu'on les retrouve tout au long de notre histoire et même dans chaque famille… Tout le monde a tort, tout le monde a raison dans un monde tragique : agir dans l'intérêt de ses enfants est noble et respectable, mais qui sont nos enfants? ne sommes nous pas tous frères et soeurs, et les enfants des autres ne sont-ils pas un peu les nôtres aussi?
Je conseille l'édition de Methuen World Classics : Arthur Miller PLAYS : ONE (Avec : Death of a salesman, The crucible, A memory of two mondays, A view from the bridge, ainsi qu'une passionnante introduction par Arthur Miller lui-même).
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Une très belle découverte que ce dramaturge. Ses dialogues maîtrisés révèlent sa technique de la langue américaine ainsi que sa posture dans les années 40 et 50. "Ils étaient tous mes fils" est une pièce de théâtre écrite en 1947. Dans la maison familiale, se réunissent les parents Joe et Kate Keller ainsi que leur fils cadet. le fils aîné, pilote durant la seconde guerre mondiale a disparu depuis plusieurs années. Il est mort en mission. Pourtant, sa mère attend son retour. le frère cadet, Chris décide d'épouser la fiancée de son frère. Anne les rejoint puis le frère d'Anne, avocat qui est opposé à ce mariage.
Un drame est à l'origine de ce retour liant les deux familles. Joe a menti ce qui a coûté la vie à plusieurs pilotes. La culpabilité ronge les dialogues.
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La carlingue tourbillonne dans le ciel, en chute libre, comme une toupie. Dedans, il y a un homme, un soldat, un fils, un frère, un fiancé. Il s'appelait Tommy. Il aurait dû revenir, épouser Annie, embrasser sa mère, reprendre l'entreprise de son père et finir sa vie heureux, mais il en a été autrement.

Son père fournissait les pièces d'avion à l'armée américaine. Une famille de patriotes. Pourtant, il y a un traître. 22 culasses défectueuses. Mais qu'est-ce qu'il aurait pu faire ? C'était son entreprise, sa vie, son gagne pain, leur revenu à tous. C'était leur rôle à ces techniciens de se rendre compte de la bévue. Et puis l'accident. 22 soldats tombés.

Et sa femme comme une ennemie, à plus parler avec un mort qu'avec les vivants autour d'elle, à refuser d'admettre la fin, à culpabiliser Annie de ne plus l'attendre et Chris de voler la fiancée de son frère.

Chris, soldat, revenu de là-bas, complexé de ce retour, complexé de cette fortune qui l'attend et pour laquelle il n'a rien fait. Il doit travailler avec son père. le père Keller a tout construit pour cela. Des années de travail pour avoir quelque chose à transmettre, mais Chris ne comprend pas. « Je sais que tu n'es pas pire que les autres. Mais je te croyais meilleur. Pour moi, tu n'étais pas un homme, tu étais mon père« .

Il en faut du talent pour exprimer autant en si peu de mots. Magnifique pièce d'Arthur Miller qui nous plonge dans l'Amérique des héros pour l'égratigner un peu plus chaque scène. Il y a une étoile en moins sur le drapeau ce soir.
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