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sur 630 notes
L'Absolu sur le trimard, son vide dans le plumard, le cancer d'une société capitaliste dans l'errance dans ses rues et bordels. Modèle, souvent imité rarement égalée, de l'autobiographie romanesque exaltée, excessive, enthousiaste, lyrique, Tropique du Cancer raconte les années d'errances parisiennes d'Henry Miller, l'inquiète liberté de sa pauvreté, la beauté de sa révolte aussi contre toutes les acceptations, son rapport également — aujourd'hui sans doute problématique — aux femmes et aux prostituées. Un grand roman, précisément dans ses imperfections.
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Ma 1ère impression au début de ma lecture fut que ce roman n'avait ni queue ni tête.

De queue, pourtant, il en est beaucoup question... de multiples relations tarifiées aux joies de la gonorrhée et aux craintes de la syphilis, le tout dans un climat d'ivresse, le livre dépasse cependant bien évidemment ce simple bain de sexualité crue.

Il m'a cependant perdu dans ses élucubrations tous azimuts, surtout vers la moitié de la lecture, pour me rattraper vers une sortie plus conventionnelle.

Il s'agit d'une lecture exigeante , principalement par les longs passages descriptifs, et prises de position, qui émaillent tout le livre. Souvent d'une écriture inventive et quasi parlée, parfois un tantinet longuets.

Je l'ai terminé content. Content d'être au bout d'une lecture fatigante, mais content aussi d'avoir découvert cet auteur particulier. Tropique du Cancer m'a rappelé par certains aspects le 'Septentrion' de Louis Calaferte, avec peut être moins de force dans les dialogues.

J'ignore si je vais poursuivre ma découverte d'Henry Miller. Je vais d'abord me tourner vers des livres 'détente'. le prochain est le dernier de M. Houellebecq, qui généralement n'est pas un grand rigolo, mais a le mérite d'avoir une lecture aisée!
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Une oeuvre sulfureuse s'il en est. L'oeuvre qui a fait connaître l'auteur dans le monde entier. Si aujourd'hui plus grand chose ne nous choque, il reste cette très belle langue et les maximes somptueuses sur la vie, l'art, le sexe. Une oeuvre qu'il faut lire par petits bouts. Une oeuvre courageuse d'un homme qui a tout abandonné pour la littérature et qui a trouvé son ange gardien, ange sexué et frivole, qui a su lui donner des ailes. Les ailes du désir.
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Ce livre est une claque, une révélation, un coup de poing dans la tronche ! En ces temps hygiénistes, puritains et aseptisés, voilà une langue sans retenue, un narrateur-auteur accro au sexe, aux putes, à la bouffe, sale, pique-assiette et squatteur de canapés ! Un artiste qui se veut écrivain mais n'écrit pas, correcteur dans une feuille de chou puis prof qui n'enseigne pas en province... Quelle fraîcheur... Je vais m'en tenir à quelques citations, que je trouve sublimes (et je vous recommande au moins de lire le chapitre XIII, qui peut se lire à part car est une totale digression par rapport au récit) :
"Si de siècle en siècle paraît un homme avec un regard désespéré, avide, dans les yeux, un homme qui mettrait le monde sens dessus dessous afin de créer une nouvelle race, l'amour qu'il apporte au monde est changé en bile et devient un fléau. Si de temps en temps nous rencontrons des pages qui font explosion, des pages qui déchirent et meurtrissent, qui arrachent des gémissements, des larmes et des malédictions, sachez qu'elles viennent d'un homme acculé au mur, un homme dont les mots constituent la seule défense, et ses mots sont toujours plus forts que le poids mensonger et écrasant du monde, plus forts que tous les chevalets et toutes les roues que les poltrons inventent pour écraser le miracle de la personnalité. Si un homme osait jamais traduire tout ce qui est dans son coeur, nous mettre sous le nez ce qui est vraiment son expérience, ce qui est vraiment sa vérité, je crois alors que le monde s'en irait en pièces, qu'il sauterait en mille miettes, et aucun Dieu, aucun accident, aucune volonté ne pourraient jamais rassembler les morceaux, les atomes, les éléments indestructibles qui ont servi à faire le monde."
"Quand je pense que la tâche que l'artiste assume implicitement est de renverser les valeurs existantes, de faire du chaos qui l'entoure un ordre qui soit le sien, de semer la lutte et le ferment si bien que par la détente émotive ceux qui sont morts puissent être rendus à la vie, alors je cours avec joie vers les grands qui sont imparfaits, leur confusion me nourrit, leur balbutiement est musique divine à mes oreilles. Je vois dans les pages magnifiquement boursouflées qui font suite aux interruptions, je vois qu'ils ont rayé les mesquines intrusions, les marques de pas sales, si l'on peut dire, des lâches, des menteurs, des voleurs, des vandales, des calomniateurs. Je vois dans les muscles gonflés de leurs gorges lyriques l'effort étourdissant qu'il faut faire pour lancer la roue, pour reprendre l'allure là où l'on s'est arrêté. Je vois que derrière les ennuis et les intrusions quotidiens, derrière la malice mesquine et clinquante des faibles et des inertes, se dresse le symbole du pouvoir décevant de la vie, et que celui qui veut créer l'ordre, celui qui veut semer la lutte et la discorde, parce qu'il est tout imbu de volonté, un tel homme se doit d'être conduit encore et encore au bûcher et au gibet. Je vois que derrière la noblesse de ses gestes se tapit le spectre du ridicule de tout ça -- je vois qu'il n'est pas seulement sublime, mais encore absurde."
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Voilà certainement un livre qui ne laissera pas ses lecteurs insensibles. Au début j'ai été assez perplexe par la crudité assumé de ce récit autobiographique d'un américain fauché dans le milieux interlope et bohême du Paris du début des années 30, mais ensuite il semble que le livre ai trouvé son lecteur et j'ai contemplé dans ce crachat à la face de l'art de belles bulles iridescentes. Un livre qui a forcement fait date dans une américaine très fortement puritaine de cette époque et qui annonce la Beat Génération des Kerouac, Ginsberg et Burroughs. J'ai très particulièrement gouté l'évocation de la lumière et du son dans l'art de Matisse. Voici une citation de l'auteur qui pourrai être une petite boussole pour le lecteur dérouté de ce Tropique du Cancer: "L'homme qui porte la dive bouteille à ses lèvres, le criminel qui s'agenouille sur la place du marché, l'innocent qui découvre que tous les cadavres sans exception puent, le fou qui danse le tonnerre entre les mains, le moine qui soulève les pans de son froc pour pissoter sur le monde, le fanatique qui met les bibliothèques à sac afin de trouver le Verbe -- tous sont fondus en moi, tous produisent ma confusion, mon extase. Si je suis inhumain, c'est parce que mon univers à débordé par dessus ses frontières humaines, parce que n'être qu'humain me parait une si pauvre, une si piètre, une si misérable affaire, limitée par les sens, restreinte par les systèmes moraux et les codes, définie par les platitudes et les "ismes". Je verse le jus de la grappe au fond de mon gosier et j'y trouve la sagesse, mais ma sagesse n'est pas née de la grappe, mon ivresse ne doit rien au vin..."
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Un vrai scandale, cela se mérite.
Pasolini.





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Fort bien écrit, d'une grande modernité (un livre de 1934 qui en fait trente de plus!). Toujours est-il que je ne suis pas rentrée dedans… comme on dit vulgairement : "C'est pas mon style". Un livre savant, un long ennui, un roman sans récit. Pérégrinations intellectuelles, discours à bâtons rompus… Rien pour me plaire, mais je salue la performance. La proposition est si novatrice pour cette époque que son auteur mérite un grand respect.
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Auteur pas si jeune que cela lorsqu'il écrit Tropique du Cancer, Henry Miller a les ambitions du jeune écrivain, ambitions littéraires tout autant que philosophiques qui jalonnent le récit. Car tout se mélange dans un désordre déconstruit, ou plutôt un désordre instinctif dont Henry Miller se réclame.

Tropique du Cancer est une oeuvre pleine de fraicheur, un souffle, un élan nous entraîne dans le Paris, dans la France de l'auteur, cet écrivain de premier jet, dans sa misère factuelle inversement proportionnelle à la richesse de son envie de vivre, de sa liberté.

Ce qu'il y a dans Tropique du Cancer qu'il n'y a pas dans Jours tranquilles à Clichy, ce sont ces longues tirades de digressions hallucinantes, partante dans toutes les directions, confèrent à la folie d'un esprit libre. de très longues digressions qu'il veut comme le triomphe de l'individu sur l'art. Et comme exemple, c'est Dostoïevski qu'il choisi. le maître russe ne sera pas le seul exemple / modèle dont il parle dans ce récit.
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/tropiqu..
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Dans ce roman autobiographique, Henry Miller se livre sans aucune retenue ni aucune pudeur et nous donne une image peu glorieuse de la société Parisienne du début des années 30 dans laquelle il vit sa vie de vagabond uniquement dirigé par la nourriture, le sexe, l'alcool et l'écriture.

Peu attiré par le genre, je me suis quand même laissé tenter par la réputation de ce livre que je n'ai pas vraiment apprécié. S'il est difficile de ne pas reconnaitre la force de l'écriture, la violence, l'obscénité et le manque de cohérence m'ont rapidement lassé, et je l'ai terminé plus par devoir que par plaisir.
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— le rêve parisien de Miller se transforme en cauchemar tant son vagabondage est tâché de souillures, sous un ciel couleur pourpre. Ses obsessions sexuelles deviennent le terreau d'une peinture en décomposition de la ville, qu'il recouvre d'un voile répugnant aux teintes sombres. Les entrailles parisiennes l'avalent tels des sables mouvants, et il tâche de s'en extirper "comme un archange aux ailes trempées de boue et de sang". Son jugement de l'Amérique puritaine passe par la célébration de la luxure, dans un déferlement rhapsodique d'images obscènes et surréalistes ; Miller donne un coup de pied provocateur à une standardisation du monde.
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