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sur 423 notes
Voyage gratuit !! Direction : Pologne. Pour un polar en plus. le top. En voilà une lecture dépaysante. le roman démarre fort. Un groupe de patients d'un psychologue fait une retraite afin d'expérimenter une thérapie comportementale particulière. Mais voilà que l'un d'entre eux est retrouvé mort, avec une broche à rôtir plantée dans l'oeil. C'est l'occasion pour nous de découvrir le procureur qui sera chargé de l'enquête. Il est très tourmenté par des doutes personnels, et a un humour plus que grinçant. Un super personnage. Et que dire du policier qui lui fournit des pistes… Un duo très dynamique et sympathique. L'histoire est très rondement menée et nous amène dans les méandres du système judiciaire polonais. Très peu banal. Et c'est ce qui a fait de cette lecture, une très bonne lecture. J'ai beaucoup aimé ce moment de lecture.
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Une excellente surprise.
Un week-end de thérapie de groupe dite "constellation familiale" tourne mal et l'un des participants se retrouve avec une broche à rôtir dans l'oeil. le procureur Teodore Szacki, aidé du policier Oleg Kuzniecov, va prendre l'enquête en main et en comprendra le sens, grâce à ses intuitions et sa tenacité.
Une vision de la Pologne contemporaine avec son passé toujours présent. Teodore Szacki et son épouse seraient chez nous des hauts fonctionnaires. A Varsovie, ils sont obligés de compter chaque zloty dépensé. Une enquête à l'apparence banale peut réveiller des fantômes et s'avérer dangereuse.
J'ai hâte de lire la suite.
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Varsovie, 2005. Henri Telak est retrouvé mort lors d'une session de thérapie collective organisée dans un ancien monastère de Varsovie. le procureur Teodore Szacki est chargé de l'enquête.
Sous la houlette du docteur Rudzki, quatre patients ont investi l'ancien monastère de la Vierge Marie de Czestochowa. Entre huis clos et jeux de rôles, cette nouvelle méthode de thérapie de groupe, dite « Constellation familiale », ne manque pas d'intensité. Au point qu'un matin, l'un d'entre eux est retrouvé mort au réfectoire, une broche à rôtir plantée dans l'oeil...
Pour le procureur Teodore Szacki, l'expérience est allée trop loin. À moins qu'elle n'ait réveillé un passé enfoui, que la Pologne se tue à essayer d'étouffer...
Un polar polonais c'est une grande première pour moi. En plus un polar qui m'apprend des tas de choses, j'avoue que j'adore.
Avec Zygmunt Miloszewski, on va découvrir la Pologne, son système judiciaire et policier, son histoire récente, la vie quotidienne des polonais et aussi la ville de Varsovie.
Mais les impliqués c'est avant tout un très bon roman policier avec une histoire à rebondissement, des suspects tous plus vraisemblables les uns que les autres. Une arme du crime originale ; pensez donc, une victime tué d'un coup de broche à rôtir dans l'oeil. Ce n'est pas banal. Et puis il y a cette thérapie de groupe que l'on nomme aussi Constellation familiale. C'est une méthode de thérapie familiale transgénérationnelle, fondée dans les années 90 par Bert Hellinger. Elle met en lumière les conflits personnels et familiaux issus de l'inconscient familial par le biais de jeux de rôles et de psychodrames.
Et puis il y a le procureur Teodore Szacki, et oui, en Pologne c'est un procureur qui même l'enquête ; les policiers ne sont là que pour le seconder. Un procureur qui s'ennuie un peu dans son travail mais surtout qui s'ennuie dans sa vie. Il rêve de liberté, une liberté qu'il n'a pas eu plus jeune alors que la Pologne était communiste. Il aspire comme de nombreux jeunes gens de sa génération a une vie à l'occidentale. Une vie plus facile, où les libertés individuelles seraient respectées
Rentrer dans les impliqués c'est rentré de plain-pied dans l'histoire contemporaine polonaise avec la naissance de Solidarnosc et le régime communiste de l'époque. Et pour ce faire, l'auteur débute chaque chapitre par un petite rappel de l'actualité de l'époque. le roman se situe en 2005.
Il nous rappelle aussi, les années de luttes ouvrières, les grèves des années 80, la violence de la répression de celles-ci, la police politique, les arrestations arbitraires et les procès expéditifs.
À l'époque de la Pologne communiste, aucun syndicat indépendant des organismes du pouvoir n'est autorisé. Dans les années 1980, Solidanosc réussit à rassembler un large mouvement social contre le régime communiste en place, impliquant entre autres l'Église catholique. Mais cette dernière non plus ne réponds pas aux rêves d'occident de la jeunesse.
Enfin, Zygmunt Miloszewski, fait de la capitale polonaise un personnage à part entière de ce roman, il nous ballade dans tous les recoins de cette ville nouvelle, reconstruite après les bombardements de la seconde guerre mondiale. Une ville qui a été défigurée, qui ne ressemble plus à ces capitales européennes pleines de saveurs et chargées d'Histoire. Et, même si son coeur historique à été reconstruit à l'identique le reste de la ville lui est fait de bâtiments typiques d'une ville du Bloc de l'Est. Mais, sous la plume de Moliszewski, elle redevient belle et l'auteur lui redonne une âme.
Voilà pour ce polar original porté par une écriture alerte, et un style résolument moderne.
Une très belle découverte que je vous conseille à mon tour.



Lien : https://collectifpolar.wordp..
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Mon avis : Attention coup de coeur ! Avant tout j'adresse un énorme merci à Babelio et aux Editions Pocket sans qui je n'aurais pas découvert ce livre. Je vous livre un secret, je suis très curieuse de la culture slave, je sais que la vie y est très différente. En plus donc de l'enquête promise par la quatrième de couverture qui était déjà alléchante, j'avais envie de voyager dans ces contrées qui me sont pour le moment inconnues.

Nous sommes donc en Pologne, à Varsovie, à l'approche de l'été. Un crime odieux a eu lieu pendant une thérapie de constellation familiale. A priori, il pourrait s'agir d'un meurtre en huis-clos ou alors le forfait de quelqu'un de l'extérieur puisque le monastère n'était pas fermé; le jeune et talentueux procureur Szacki est en charge de l'affaire aidé de son ami le commissaire Oleg Kuzniecov. Szacki et marié, il a une fille de huit ans qu'il adore mais sa vie le fatigue sans qu'il ne sache exactement pourquoi : trop de paperasses pour pas suffisamment d'enquête ? Plus assez de vie de couple ? Il n'hésite donc pas une seconde à foncer tête baissée dans la résolution de ce meurtre.

Il auditionne chaque témoin, se rend sur les lieux du crime et au passage nous propose une vraie visite guidée de Varsovie. L'enquête avance difficilement et si elle finit classée, Teodore devra aider des collègues des stupes, autant dire une plongée dans le néant. Son affaire est passionnante, il fait appel à expert en thérapies de ce type puisque le psychologue qui organisait la séance est aussi un suspect. Comment se fier à ses dires ?

Je vais commencer par vous expliquer brièvement ce qu'est une thérapie de constellation familiale. J'adore la psychologie et c'est un élément du livre qui m'a passionnée. Il s'agit de faire schématiser la place de toutes les personnes de sa famille par le patient, ainsi, le thérapeute perçoit les interactions non pas telles qu'elles sont mais telles que le malade les perçoit. En thérapie de groupe, chaque patient joue le rôle d'un des "parents" afin de débloquer la situation douloureuse qui se joue. C'est exactement ce que les quatre patients et le psychologue ont mis en place ce dimanche là au monastère mais tout a très mal tourné.

Pourquoi j'ai tant aimé ce livre ? Déjà à cause du dépaysement. Varsovie est une ville qui a souffert à cause du communisme, du nazisme, de la chasse faite aux juifs et aux communistes... L'auteur nous permet de connaître aussi certains rouages de la justice polonaise qui a l'air tout aussi lourde que celle de la France. Elle fonctionne différemment : pas de greffier, le procureur auditionne seul, la police n'a pas cette fonction. C'est vraiment intéressant. Nous comprenons aussi que la situation économique est compliquée, deux fonctionnaires assez haut placés du gouvernement vivent dans un 50 m2 et font attention à toutes leurs dépenses.

Quant à l'enquête...chaque étape est cruciale, Miloszewski nous le fait comprendre. le procureur mène une vraie enquête policière mais derrière ce crime se cachent d'autres enjeux qui ma foi, font trembler. La Pologne n'échappe pas à son passé et nous plongeons dans une paranoïa de temps de guerre alors que les communistes ne sont plus au pouvoir depuis trente ans. Cet aspect historique pourra ravir les amateurs.

Il n'y a rien de particulier à dire sur les personnages. Peut-être parce que c'est un homme, j'ai eu du mal à comprendre, dans sa vie privée, certaines réaction de Teodore mais c'est un bon père et un procureur que j'ai hâte de retrouver.

Si vous êtes tentés, une nouvelle aventure devrait sortir cette année ! Je suis sur les rangs.
Lien : http://www.lecturesenb.fr/20..
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Parce qu'on oublie souvent que le procureur est un élément primordial de l'enquête, Zygmut Miloszewki nous le rappelle et en fait le personnage conducteur de son roman.
Varsovie, juin 2005. Teodore Szacki est un fonctionnaire intègre, trente-cinq ans, plutôt bel homme, marié sans passion à Weronica. Alors qu'il se demande s'il peut encore tomber amoureux, la rencontre avec une jeune journaliste va peut-être le détourner agréablement du droit chemin. Il exerce son métier avec le plus de rigueur possible. Et pourtant, la politique et les attentes de ses supérieurs voudraient parfois lui dicter les conclusions de ses enquêtes, pour que les résultats espérés soient au rendez-vous, bienvenue dans les arcanes de la justice polonaise.
Un homme est assassiné dans un ancien monastère dans lequel se déroulait une thérapie de constellation familiale. Est-ce le scénario de la thérapie qui a mal tourné, est-ce un homme désespéré qui a été poussé au suicide, est-ce un règlement de compte ? Les indices sont faibles, de nombreux suspects possibles, beaucoup trop, il faut peut-être chercher ailleurs, chercher plus loin. Faisant fi des règlements et des contraintes, les tâtonnements du procureur l'entrainent vers de nombreuses pistes en apparence sans liens entre elles. Sur fond de communisme et surtout de services secrets tout puissants à une époque pas si lointaine, le procureur va déterrer des évènements qui lui permettront de découvrir le coupable. Mais les services de police veillent, la période sombre n'est pas si loin, et les risques sont réels et nombreux pour ceux qui osent lever le voile sur les actions passées. Avec cette plongée dans la Pologne angoissante des années Jaruzelski et de Solidarnosc, les intrigues s'emmêlent et les risques sont grands pour ceux qui s'en mêlent.
Bien sûr, les noms propres, ceux des rues ou des villes, perturbent légèrement le lecteur, mais on s'y fait vite et ce roman au départ un peu étonnant s'avère beaucoup plus subtil et profond qu'il n'en a l'air. L'auteur nous plonge dans une atmosphère un peu glauque, celle des relents d'une politique pas très claire et toujours puissante sous le manteau. Et en même temps, la vengeance, la manipulation, les regrets, toute une palette de scénarios et de sentiments trouvent leur place. Les lenteurs sont là pour perdre le lecteur… et le procureur, mais son intégrité et sa volonté lui permettront d'aboutir, pour un final à la façon d'Agatha Christie, où un Hercule Poirot réunissait les suspects pour une scène mémorable au cours de laquelle tous les fils se dénouent. On retrouve une même structure dans « les impliqués » pour le bonheur d'un lecteur perdu dans le brouillard jusqu'au bout de l'enquête.
C'est très bien mené, brillant, particulièrement bien traduit, d'une écriture très agréable et fluide. C'est une immersion dans Varsovie d'aujourd'hui et d'hier pour un très bon polar que je vous conseille.
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Drôle d'ambiance que celle des Impliqués ! Peu familière des littératures de l'est, je découvre avec Zygmunt Miloszewski la Pologne de 2005, une Pologne pour ainsi dire en reconstruction, encore très marquée par les dérives du communisme. Teodore Szacki est procureur, il enquête sur un meurtre survenu à Varsovie dans un ancien monastère, suite à une séance de thérapie un peu particulière. D'emblée, ses soupçons se portent sur les autres participants à la séance, ainsi que sur le psychiatre lui-même, mais le chemin est long jusqu'à l'explication finale.

Zygmunt Miloszewski nous plonge avec facilité dans sa Pologne natale. Sous sa plume habile, la ville de Varsovie nous dévoile à la fois la beauté de ses beaux quartiers et des monuments historiques qui ont réchappé à la guerre, mais aussi l'atmosphère moins lisse, plus glauque, des rues plus modestes. Teodore Szacki lui-même, fonctionnaire d'état à la situation professionnelle a priori stable, se révèle extrêmement soucieux de ses dépenses, y compris à l'heure des repas. C'est un personnage en pleine crise existentielle. Marié, père d'une petite fille, il est fatigué. Fatigué de son job dont il perçoit déjà, bien que de manière confuse, l'hypocrisie, mais aussi fatigué de sa vie et de la routine qui s'est installée dans son couple.

Et l'enquête dans laquelle il se lance ne va pas arranger les choses, car les indices sont fort rares et il craint rapidement de devoir classer cette affaire sans suite. On assiste, en spectateur impuissant et passif, aux interrogatoires successifs de chacun des potentiels suspects, ainsi qu'aux recherches que lui et le policier qui l'assiste effectuent à droite et à gauche. le tout sans le moindre plus petit début de piste, et malheureusement cette situation s'éternise. C'est l'un des reproches que je ferais à ce roman, celui de trop s'attarder sur la description de cette laborieuse enquête sans nous donner suffisamment de grain à moudre. Parce que, en tant que lecteur, on se retrouve exactement dans la même situation que nos deux enquêteurs : le bec dans l'eau !

A la longue, ça finit par lasser, d'autant plus que le dénouement semble finalement tellement facile qu'on en vient à se demander comment ils se sont débrouillés pour ne pas tomber là-dessus avant ! Ça paraît vraiment incroyable, même compte tenu des magouilles de la Pologne des années 70/80 puisque l'intrigue remonte jusque-là. Au final, un roman dépaysant par la découverte de la Pologne qu'il nous propose, un personnage intéressant et attachant par les démons internes qu'il combat, mais une intrigue un peu trop laborieuse, que j'aurais aimé plus dynamique, c'est mon petit bémol.
Lien : http://etemporel.blogspot.fr..
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Les amateurs du genre ont pu expérimenter, au fil de leurs lectures, les différences qui existent entre le polar, le thriller et le roman policier.
Sous ces dénominations se cachent un mode de narration et un style propres, que l'on peut caricaturer par une modernité pour les uns vs un classicisme pour l'autre.
Z. Miloszewski parodie ces distinctions dans son roman même : une histoire moderne, mettant en jeu un jeune et beau procureur, confronté à une forme originale de psychothérapie, le tout dans une narration classique, lente, d'une recherche méthodique d'un coupable, façon Hercule Poirot.
A la jonction, la ville de Varsovie, ville emblématique d'un pan historique, coincée dans son histoire et aspirant à un nouvel essor.
Ce premier tome d'une trilogie est donc déstabilisant, mais également propre à piquer la curiosité du lecteur, qui sera tenté de lire ce qu'il advient de cette confrontation entre moderne et ancien.
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Un excellent roman policier qui explore le monde très mystérieux des constellations familiales, utilisées par des psychothérapeutes très peu conventionnels.
Il y a bien sûr une enquête et un coupable à découvrir. Mais il y a mieux : une atmosphère faite de bureaucratie, de désenchantement et de doute qui entoure le héros Teodore Szacki, procureur de son état, exerçant son art à Varsovie et rêvant d'échapper à la routine de son métier et de sa vie conjugale. On parcourt les rues de la capitale polonaise et on y aperçoit ce que le communisme et ses services « spéciaux » ont laissé comme empreintes et souillures.
L'enquête piétine, l'enquêteur se laisse distraire à la recherche de sa jeunesse qui commence à le fuir « il avait jadis soutenu que ces pantoufles sonnaient le glas de toute virilité ! Il avait apprécié cette plaisanterie ; un jour, il leur en avait rapporté chacun une paire, pour rigoler. Et ils les portaient maintenant toute l'année. Pour être honnête, elles s'avéraient assez confortables »
« Il sourit avec amertume, eut envie de pleurer. Son âge, sa femme, sa fille-soudain cet ensemble prit des allures de sentence, de maladie incurable. Un diabétique n'a pas le droit de manger des sucreries, un homme souffrant d'hypertension n'a pas le droit de courir en montagne, lui n'avait pas le droit de tomber amoureux ».
L'enquête aboutira finalement sur une conclusion très surprenante…n'en disons pas plus…revenons à notre procureur s'apprêtant à franchir le pas avec une jeune journaliste qui ne s'intéresse pas qu'à ses dossiers d'instruction « A la maison, une fois de plus, la partie de jambes en l'air avec Weronika fut fabuleuse. Plus il voyait Monika, plus il rêvait d'elle et mieux les choses se déroulaient avec sa femme .»
Je suis orphelin de Kurt Wallander depuis le décès de son créateur, le procureur Szacki pourrait bien prendre le relais. A suivre…
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Si ce roman est arrivé dans ma PAL, c'est grâce à Lelf, qui vante depuis longtemps les bonnes publications de la maison d'éditions Mirobole. Alors, lorsque Les impliqués de Zygmunt Miloszewski a été proposé à petit prix dans la boutique Kindle, je n'ai pas hésité.

D'abord, le cadre choisi, celui de la Pologne et de Varsovie. Rien que ça, ça m'a plu tout de suite. J'en ai un peu ras le bol des polars américains. Bon, vous me direz, c'est ma faute, je n'ai qu'à lire d'autres auteurs. Et bien voilà, justement. Et c'est bien agréable. La description que l'auteur nous fait de Varsovie ne donne pas forcément envie de s'y rendre toute affaire cessante. Au milieu de cette grisaille, pourtant, se dessine parfois des lieux auxquels le personnage principal, le procureur Teodore Szacki, a su s'attacher. C'est que le quotidien des Varsoviens n'est pas toujours facile et l'architecture qui les entoure assez austère.

Le lecteur se plait à comprendre, au fur et à mesure, le fonctionnement de la machine judiciaire polonaise. C'est le procureur, donc, qui mène l'enquête et qui sollicite la police. Proche de la quarantaine, Szacki se pose beaucoup de questions : sur son couple, sa vie, sa carrière... le temps semble filer, rien ne change, ses cheveux deviennent gris. Intègre, il reste pourtant persuadé de son utilité mais se sent terriblement fatigué de lutter contre la routine qui s'installe. Il essaiera d'ailleurs de mettre un peu de piment dans cette vie monotone. Son questionnement est d'autant plus évident que la découverte d'un cadavre survient au milieu d'une séance de psychothérapie. Szacki s'interroge donc sur la méthode de la constellation familiale, et se livre au passage largement à l'introspection. Il a une personnalité assez décalée, cynique et pourtant attachante. Sa relation aux femmes, assez loin des stéréotypes du tombeur ou du loup solitaire, est bien trouvée.

Nous sommes en 2005, au moment de la prise de pouvoir des frères jumeaux Kaczynski. Chaque chapitre commence par le descriptif des événements mondiaux avant de se resserrer sur la situation en Pologne puis sur Varsovie. Ça permet de resituer historiquement l'évolution de la Pologne par rapport au bloc de l'ex URSS. Car l'histoire du pays pèsera forcément sur la résolution d'une des enquêtes qui est confiée à Szacki. Je dis "une des enquêtes" car, en dehors du récit majeur du roman, deux ou trois autres intrigues sont abordées. le métier de procureur oblige en effet à jongler d'une enquête à l'autre, choisissant laquelle poursuivre, laquelle abandonner, que ce soit par manque de preuve ou par choix politique pour faire plaisir aux élus locaux.

On est loin d'un thriller ou d'un roman plein de courses poursuite, mais plus proche d'un polar bien rythmé, mâtiné de guide de l'urbanisme Varsovien et d'histoire de la Pologne. Szacki mène l'enquête de façon assez classique, tirant un à un les fils pour arriver à résoudre le problème qui se pose.

Un roman pas révolutionnaire donc, mais très agréable et original par son cadre. J'ai très envie de découvrir le deuxième tome des aventures du procureur Szacki maintenant.

Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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Polar dépaysant à plusieurs titres : roman d'un auteur polonais dont l'intrigue se passe à Varsovie (et l'auteur donne la part belle à cette ville qu'il nous fait « visiter » au gré des pérégrinations du procureur) et dans le contexte d'une thérapie de la constellation familiale, méthode que j'ai personnellement découvert ici. Les constellations familiales sont une méthode de thérapie familiale transgénérationnelle basée sur la mise au jour de l'inconscient familial par le biais de jeux de rôles entre personnes ne se connaissant pas a priori. Selon cette théorie, nos comportements, nos malaises, et même nos maladies seraient des expressions de conflits non réglés, des secrets des générations précédentes, cette thérapie ayant pour objectif de rétablir l'ordre dans le système familial. « Tout ce qui n'a pas été résolu ne disparaît pas … la culpabilité et la faute restent perceptibles en permanence et pour tous ».
Nous sommes en juin 2005 et un meurtre est commis au sein d'un groupe de thérapie de constellation familiale dans un ancien monastère en plein coeur de Varsovie.
Le procureur Théodore Szacki, un quadragénaire un peu taciturne, est chargé de l'enquête. C'est un homme désabusé par son travail de « bureaucrate » (et il en a des procédures à suivre, des actes à rédiger…) et par la routine dans laquelle s'enlise son mariage. Cette enquête tombe à pic pour lui qui souhaite du changement. Ce sera aussi pour lui l'occasion d'une rencontre avec une belle et jeune journaliste qui va remettre en question son engagement et sa fidélité envers sa femme qui ne le fait plus tellement vibrer.
Malgré sa lassitude, Théodore Szacki s'avère néanmoins être un redoutable enquêteur qui nous embarque dans les arcanes du système judiciaire polonais, fort bien décrit, sans jamais être ennuyeux, avec en toile de fond, et peut-être pour nous égarer un peu, la Pologne, son passé d'ex-pays communiste, sa répression policière. Ce polar nous entraîne dans les méandres de la psychologie humaine et dans les tourments de l'histoire. de découvertes en révélations, cette enquête mène le procureur jusqu'aux heures les plus sombres de la Pologne, de son régime totalitaire avant la chute du mur de Berlin. «L'Histoire nous enseigne qu'un pouvoir autoproclamé se rend coupable d'un grand nombre de fautes. Et aussi qu'il les étouffe avec la plus grande efficacité. »
Le dénouement est à la hauteur, surprenant, non conventionnel mais s'inscrivant néanmoins complètement dans le ton donné depuis le début. La « vérité » n'est peut-être pas là où on l'attend.
Intrigue brillamment menée, rebondissements, fausses pistes, des personnages attachants ancrés dans leur époque, sans parler de la « saveur » particulière qu'a ce roman avec la description qui y est faite de la Pologne actuelle et la plongée dans la Pologne des années 80, celle du général Jaruzelski, de Solidarnosc et de Lech Walesa.
Sont évoqués également les rapports entre la presse et la justice, la presse et la police.
J'ai aimé aussi cette atmosphère lourde, grise, pesante qui nous attrape dès le début et sied si bien à l'intrigue. Zygmunt Miloszewski dépeint aussi bien les sentiments humains que la ville de Varsovie. Tous les ingrédients d'un bon polar efficace sont ici réunis. Une vraie réussite.
Et pour que l'immersion en terre et en histoire polonaise soit totale et qu'on n'oublie ni l'époque ni le décor, Zygmunt Miloszewski débute chaque chapitre par une brève d'informations nationales, un rappel des titres des principaux événements concernant la Pologne et Varsovie en particulier, qui s'achève par un bref bulletin météo.
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