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Miloszewski nous plonge dans la Pologne méconnue. En suivant les différents protagonistes, le lecteur découvre les légendes peu brillantes et les heures troubles de ce pays.
Je me suis retrouvé pris par cette histoire que j'ai dévorée. Alliant polar et évocation historique, j'ai adoré cette lecture, un grand roman.
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Un drôle de polar qui mélange une fiction qui nous demande un petit effort mental pour suivre le déroulé de l'action ... et une part de l'histoire guère glorieuse de la Pologne, dans ses fins fonds .... le passé antisémite des habitants de ce pays.
L'histoire locale est fortement présente et l'importance donnée aux détails comme l'existence de légendes et de tableaux antisémites nous interpelle tout comme il interpelle notre procureur Téodore.
La texture du livre est elle aussi toujours originale, l'action se situant juste sur quelques jours bien précis, chaque chapitre correspond à une journée et est toujours accompagné par un résumé de l'actualité comme un vrai petit journal avec son lot d'informations, concernant les actualités religieuses, internationales, nationales, locales, sportives et bien sûr la météo du jour !
L'appellation thriller qui apparaît sur la couverture me semble un peu réductrice, c'est un très bon roman policier qui s'inscrit dans un lieu que l'auteur a voulu nous présenter. Il a choisi d'illustrer son propos par les caractéristiques propres à la cité de Sandomierz.
Cette ville me semble assez représentative de l'atmosphère générale de la Pologne vis à vis de son passé, le traumatisme de l'antisémitisme n'a pas été soigné et reste une blessure douloureuse qui aurait bien besoin d'être traitée !
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Avec la Pologne, j'ai toujours quelques réticences, peur de rencontrer un antisémitisme virulent. Et avec ce livre, je tombe pile dessus!

Connaissez-vous la ville de Sandomierz?  Très ancienne ville médiévale, située sur la Vistule, ville pittoresque et touristique, où une importante communauté juive vivait avant la Shoah. Dans une de ses églises se trouve encore un tableau du peintre du XVIIIe siècle, Charles de Prévôt, ayant pour thème le meurtre rituel d'enfants chrétiens perpétré par des juifs. Ce tableau est à peine caché par un rideau. le meurtre des enfants et la mise en scène du peintre joue un rôle central dans le thriller de Zygmunt Miloszewski.

Thriller addictif où le procureur Teodore Szacki mène une enquête  bien retorse.

Ela Budnik, notable de la ville, femme irréprochable est retrouvée morte, saignée à blanc sur l'emplacement de l'ancien cimetière juif. L'arme du crime trop facilement retrouvée est le couteau d'abattage rituel des bouchers juifs. Coïncidence, nous sommes justement pendant la semaine pascale!

Le procureur qui ne croit pas aux meurtres rituels,  redoute l'exploitation médiatique, et antisémite que la presse peut faire dans cette petite ville. Étrangement, le cadavre du mari d'Ela est retrouvé au dessus d'un tonneau destiné à recevoir le sang.....Szacki se documente sur les rites de la Communauté, sa culture auprès d'un rabbin assez improbable. Il demande à un archiviste spécialisé dans la généalogie de faire des recherches....

Je me laisse emporter dans le thriller, avec  mauvaise conscience. Les polars décrivent une société actuelle (ou passée), de mettent à jour les travers les plus noirs mais j'ai toujours peur de la complaisance et du voyeurisme. le procureur, un divorcé morose au début du livre, fait des conquêtes inespérées chez ses collègues femmes, était-ce bien nécessaire à l'intrigue? Ces digressions m'ont passablement agacée.

En revanche le refrain "tout le monde ment", mais il y a parfois un fond de vérité (pas toujours) laisse ouvertes toutes les hypothèses même les plus invraisemblables et permet tous les rebondissements jusqu'à la dernière page.


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J'avais beaucoup aimé Les impliqués, premier roman de l'auteur. Je retrouve avec plaisir son personnage principal dans une nouvelle enquête.

Je ne connais pas la Pologne, mais l'auteur m'a donné envie de découvrir la ville de Sandomierz au printemps.

Outre le fait que tout le monde ment, Teodore cherche toujours le fond de vérité dans chaque déclaration.

Ne vous y méprenez pas, il y a aussi de l'action dans ce roman. Mais pas de poursuite en voiture, ouf !

L'auteur s'appuie cette fois-ci sur la vieille légende polonaise du « Prix du sang » : les Juifs auraient pour coutume d'enlever les enfants polonais pour faire leur pain azyme (si, si, c'est une légende urbaine qui a vraiment existé). Impressionnant !

L'action se déroule sur quelques jours, et l'auteur se plait, avant chaque début de journée, à nous rappeler les faits marquants du jour, ainsi que la météo.

L'image que je retiendrai :

Celle des galeries souterraines de la ville, creusées dans du loess par les habitants au fil des ans pour y cacher leurs trésors.
Lien : http://alexmotamots.wordpres..
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petite bourgade tranquille au bord de la Vistule, à l'époque actuelle. Szacki, procureur y est fraichement débarqué afin de mettre un peu de distance vis à vie de son ex d'une part, et d'y trouver un peu de calme, professionnellement parlant…. Lourde erreur !!
Le voilà assez vite confronté à un meurtre à la mise en scène qui rappelle les heures sombres du pays. Tout cela s'apparente à des pratiques judaïques…..
Voilà le lecteur embarqué au coeur d'un pays qui n'en a pas terminé avec son passé.
Zygmunt Miloszewski, dont c'est ici le second roman, remonte le fil d'une très vieille vengeance, et explore ainsi une histoire douloureuse tout en campant une son ouvrage dans une Pologne moderne où l'ombre tutélaire de la religion est encore vive.
L'auteur prend son temps dans la construction de son roman qui cependant ne comporte aucune longueur. La plume est alerte, travaillée sans être guindée, un brin mordante.
On lit ce roman avec un réel plaisir tant par ce qu'on y apprend que part un suspense savamment entretenu.
Assurément une très belle découverte.

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Mon premier billet sur Zygmunt Miloszewski évoquait mon bonheur de lectrice à la lecture des "Impliqués", où nous faisions la connaissance de Téodore Szacki, procureur à Varsovie. le personnage m'avait plu, de même que sa façon de résoudre la mystérieuse affaire de la brochette à rôtir plantée dans l'oeil d'un participant à un thérapie de groupe. A l'époque, je souhaitais lire rapidement une nouvelle enquête de Téodore, alias Ronchonchon, c'est choses faite !

Pourquoi ce petit surnom ? Notre homme ne se plaisait plus à Varsovie, trouvait qu'il s'engluait dans la routine avec Wéronica son épouse et aspirait à une autre existence. Pour tout dire, il ronchonnait beaucoup dans ce premier opus, et d'ailleurs il continue dans le deuxième.

Une affaire lui a permis de quitter la capitale et de découvrir une délicieuse bourgade, Sandomierz, un joyau architectural peu connu. Un déclic s'opère, il demande sa mutation, entame une procédure de divorce et s'apprête à vivre des moments exaltants... Hélas, trois fois hélas, Sandomierz s'avère une ville de province où tous les commerces ferment à dix-huit heures et où les crimes mystérieux ne sont pas légions. Téodore se retrouve à presque quarante ans dans un studio qui conviendrait mieux à un étudiant, à se préparer des plats pour une personne qu'il mange sans appétit. L'animation de Varsovie, sa fille et même, s'il était vraiment honnête avec lui-même, sa femme, lui manquent. La machine à ronchonner est de nouveau enclenchée !

Un crime sordide, triste ironie du sort, va le sortir de son début de dépression. le corps de Ela Budnik est retrouvé devant l'ancienne synagogue de la vieille ville, entièrement vidé de son sang. A côté du cadavre, placé bien en évidence un "chalef", un couteau utilisé pour l'abattage rituel d'animaux par un boucher juif. Il n'en faut pas plus pour que se réveillent les vieux démons, un antisémistisme latent que la bourgade ne connaît que trop bien. Son église abrite en effet un tableau extrêmement controversé, d'ailleurs caché par une photo représentant Jean-Paul II. le tableau baroque peint par Charles de Prévot représente le rituel du sang où des Juifs "sacrifient" des enfants chrétiens. L'assassin, particulièrement retors, lance les enquêteurs et les médias sur cette piste nauséabonde mais l'affaire se révèlera au final beaucoup plus complexe. Elle montrera comment l'instigateur des trois meurtres perpétrés joue avec les haines rancies, le politiquement correct, la mentalité d'une petite ville pour égarer le procureur.

Téodore Szacki, individualiste forcené, devra pour réussir à trouver le coupable s'appuyer sur des collaborateurs locaux qui connaissent mieux que lui la ville et ses multiples secrets. Un commissaire tellement âgé qu'il paraît presque momifié, une jolie procureure rousse et Maria Miszczyk, leur supérieure qui cache derrière son physique généreux qui lui vaut le sobriquet d"Ourson" une intelligence aiguisée, lui seront indispensables pour que le vérité apparaisse dans toute son horreur.

J'ai trouvé cette deuxième enquête plus riche, plus dense que la première. L'aspect historique est davantage développé et la réflexion de l'auteur sur les exactions du passé est vraiment pertinente.
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Zygmunt Miloszewski explore et exploite les interactions historiques des catholiques et des juifs en Pologne, enrichissant ainsi son intrigue, déjà peu banale, d'un contexte bien ancrée dans la réalité. D'ailleurs, chaque nouvelle partie du roman, correspondant à une nouvelle journée d'avril 2009, démarre par une page d'informations véridiques diverses abordant des faits religieux, juridiques, économiques et allant même jusqu'au bulletin météo. Sur ce l'auteur ajoute des légendes (faites de meurtres sauvages d'enfants par des juifs assoiffés de sang) et beaucoup de préjugés, pour rendre cette enquête pour le moins rude et délicate. le tout est bien dosé au final et permet au lecteur de s'immerger totalement autant dans l'intrigue criminelle que dans le contexte pour mieux en saisir toutes les ficelles. Impossible de se douter du meurtrier, de savoir les tenants et les aboutissants dans cette affaire semée d'embûches, car Un fond de vérité ne dévoile ses indices, ses soupçons et ses hypothèses qu'au compte goutte. Petit à petit le suspens se construit (pas insoutenable mais tenace) pour arriver à un dénouement absolument inattendu.
Le tout est servi dans un style que j'ai beaucoup aimé (agréable, fluide et agrémenté d'une pointe d'humour) et jouer par des personnages modestes et un protagoniste cynique auquel on finit par s'attacher. Si ce n'est pas un livre au rythme effréné, il a néanmoins le mérite de tenir en haleine et d'être très plaisant à lire grâce à la plume acéré de l'auteur, aux reflexions piquante du procureur et aux dialogues plein d'esprit..........................
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Un roman bien ficelé riche en références historiques et légendes. Entre antisémitisme, vengeance personnelle, petite ville de Pologne où tout le monde se connait, une pincée de politique et voilà Teodore Szacki qui doit démêler le vrai du faux, écouter les non dits, voir au delà de ce que les différents meurtres veulent lui montrer.

Une lecture exigeante par les nombreux détails de chacun des meurtres et les nombreuses références aux rituels juifs.

C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé ce personnage de procureur rencontré dans "la rage". J'apprécie de voir l'enquête résolue par une autre voie de la justice que celle que l'on suit habituellement.

On ressent à travers ces lignes tout l'amour de l'auteur pour cette ville de Sandomierz qu'il nous décrit avec objectivité mais aussi une certaine tendresse, une ville chargée d'une histoire qu'elle a du mal à assumer.

Un bon moment de lecture voyageuse.
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Teodore Szacki, procureur à Varsovie, débarque à Sandowicsz. Fraîchement divorcé il n'a guère le temps de s'apitoyer sur sa situation ou la tranquillité de cette ville puisqu'une femme est retrouvée morte, de façon barbare. le modus operandi est semblable à celui d'un rituel sacrificiel juif. Dès lors, Teodore va devoir composer avec l'antisémitisme local pour résoudre sereinement son enquête.

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Teodore, mène une vie peu enthousiaste et cette ville semble tout autant ennuyeuse si bien que j'ai été gagnée à mon tour par l'ambiance et la lecture des 90 premières pages fut plutôt laborieuse.
Puis alors que l'enquête commence et qu'un autre crime est commis, mon ennui s'est estompé et j'ai commencé à avoir un intérêt pour le personnage principal et ses collègues impliqués à ses côtés dans l'enquête.
C'est surtout dès que le personnage principal gagne en humanité, se dévoile davantage que j'ai aimé le procureur et son enquête. Découvrir enfin ses désirs, faiblesses, doutes, a suscité en moi une empathie et une affection à son encontre. Je me suis enfin sentie impliquée dans la résolution de l'affaire. J'ai été tenue en haleine jusqu'à la résolution finale et l'auteur a d'ailleurs su me tenir jusqu'à la dernière page.
Une très belle lecture et la découverte d'un personnage principal que j'ai finalement pu aimer.
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"Ainsi, il devrait mener une enquête dans une ville épiscopale au passé antisémite à propos du meurtre d'une militante associative réputée ayant été égorgée rituellement comme une vache dans un abattoir juif. (...) Ça va vraiment être un sacré bordel ! se dit Szacki ".

Dans la série "mon tour du monde en polars", voici la Pologne dont ce petit extrait donne un aperçu du passé disons assez chargé. de toute façon, ce qui est bien avec le polar c'est que l'on creuse justement là où ça fait mal et que, quel que soit le pays concerné, on trouve une matière idéale pour explorer les faces les plus sombres de l'âme humaine. L'auteur lui-même n'est pas vraiment tendre avec ses compatriotes qu'il égratigne volontiers au détour de quelques phrases bien senties. Un humour très noir irrigue les pages de ce polar à la fois prenant et dérangeant où domine la figure de Téodore Szacki, procureur à la fois désabusé, un brin misanthrope et volontiers provocateur. On imagine très bien son visage figé, son regard perçant et son sourire en coin, légèrement moqueur et revenu de tout. On notera également que dans le climat actuel, son comportement vis à vis des femmes risquerait d'être terriblement mal perçu...

Je n'ai pas lu le premier épisode des aventures de ce cher procureur mais cela ne gêne en rien pour entrer dans sa vie. On le trouve ici exilé dans une bourgade de province, Sandomierz, au comble de l'ennui après l'effervescence criminelle des rues de Varsovie et ruminant son choix d'une vie plus calme après un divorce tumultueux. Lorsqu'un vrai crime survient, c'est donc une excellente nouvelle pour Téodore même s'il doute des capacités de ses collègues. Il ignore encore que les meurtres vont se succéder et les indices s'accumuler dans le sens de crimes rituels en lien avec de vieilles légendes antisémites ancrées sur ce territoire. Et comme on le dit si bien, dans toute légende il y a un fond de vérité...

Avec cette enquête, on plonge la tête la première dans les rouages de la propagation des idéologies et de l'embrigadement des populations. Sur des terreaux d'autant plus fertiles que l'on actionne des leviers populistes et que l'on joue sur un principe vieux comme le monde, la peur de l'autre qui mène au choix d'un bouc émissaire. Au 21ème siècle, le bouche-à-oreilles est remplacé par le battage médiatique et par certains organes de presse qui ne se donnent pas plus la peine de vérifier leurs sources que le faisaient ceux qui répétaient bêtement les vérités assénées par leur voisin. Des obstacles que le procureur Szacki trouve tout au long du chemin sinueux qui le mènera à la vérité.

Tout cela donne un roman palpitant dont l'intérêt tient autant à l'enquête en elle-même et ce qu'elle fait émerger de l'Histoire de la Pologne, qu'au regard porté par l'auteur, par la voix de son enquêteur sur ce pays où demeurent de larges coins d'ombre, et dont la population n'a visiblement pas encore fait la paix avec ce passé tourmenté, faute de lumière suffisante.

Un polar passionnant et très instructif.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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