Entre «
Faillir être flingué » ( le titre déjà interpelle et nous fait pressentir qu'on va avoir droit à quelque chose de nouveau, certes c'est bien ) et « grand jeu » un tel gouffre que j'en suis resté sur les fesses : le grand choc thermique et à l'altitude des pâquerettes
Autant l'un apporte un certain renouveau dans le genre western et une grande fraîcheur autant l'autre d'une préciosité insupportable n'est que pédanterie. Minard par un effort de style incessant essaye certainement de tirer vers son absolu, c'est-à-dire vers le haut forcement , le lecteur paresseux , celui qui lit des « romans de gare » voir commerciaux mais à une certaine altitude on manque d'air et on ne suis plus
Pourquoi dire cela
Parce que voilà
- Compte rendu d' énumération de faits parfois suivies d'une description formulée de façon quelque peu (et là je minimise) précieuse.
- Énumération exemple …j'ai mangé des tomates séchées et un cornichon… j'ai enlevé mon soutien-gorge…etc.
- Description précieuse «… posée sur mes ischions… » wouah dites donc sur ses ischions ….si elle avait été posée un peu plus haut elle l'aurait été sur ses « pubis » (si si on a deux ischions 2 pubis et 2 ilions: vérifié ) oui mais ça passe moins bien dans un ouvrage d'une telle intelligence! par contre au niveau préciosité là d'accord ! le style fait la différence
- pédanterie «… pression de Lachenmann… » qu'est-ce que c'est ? un morceau de violoncelle fait de bruitages en faisant glisser le doigt sur les cordes du violoncelle ou l'archet tenu à deux mains comme une « feuille de boucher » réservé à un musicien averti et expert qui seul peut connaître (et moi maintenant)
- Pas de sujet, pas d'intrigue, cela ressemble quelque peu au nouveau roman toutefois ici le personnage est remplacé par du matériel de bricolage, de technique d'alpinisme et de jardinerie et bien que le narrateur soit maintenu il se voit confier un rôle différent et primordial par exemple en racontant qu'il a eu un flashback existentialiste et a été téléporté New-York en lavant son hublot avec du vinaigre d'alcool ( ce détail ici semble important )
Du personnage , on ne sait absolument rien de lui ah si c'est une femme qui aurait décidé de faire retraite par misanthropie voir misandrie (qui sait ? le genre masculin est si peu présent dans cet ouvrage ) pour se questionner Mais enfin, qui suis-je, que fais-je … ? vous connaissez.
Personnage invraisemblable Une chinoise qui fait des saltos sur une sangle ou en position du lotus sur un poteau télégraphique à huit mètres de haut en pleine montagne Bon c'est vrai on fait se qu'on veut avec une histoire une chinoise ermite ,moine, nonne qui picole de l'alcool blanc pourquoi pas si ça répond aux questions de l'autre personnage préoccupés par ses courgettes et bambous
Un style énumérateur très dépouillé, froid que ne défigurerait pas un rapport de légiste
Phrases courtes, lapidaires comme si Minard se débarrassait de son compte-rendu pour aller aux questions existentielles qui la turlupinent et nous le faire savoir
Un Intellectualisme et un questionnement peut-être intelligent mais en tous cas d'un nombrilisme très intello et auquel il est impossible de répondre d'ailleurs même Minard ne s'y risque pas car déjà la(es) question(s) interpelle(ent) et il faut la(les) comprendre et ce n'est pas donné à tout le monde Préciosité ?
Le grand jeu ?
Einstein disait « Dieu ne joue pas aux dés » et minard ajoute « On ne peut pas jouer seul aux échecs » oh que c'est fin ! Dieu ne joue même pas à la belote On remarquera que l'élite joue aux échecs pas à la belotte Préciosité ?
Roman ?Fiction ? récit ? Carnet d'aventure ? compte-rendu de thérapeute ? essai ? journal d'une droguée ? non ! Minard a inventé le roman quincaillerie de rando /Survival / jardinerie/questionnaire de psychiatrie Un pot-pourri pour aventurier moderne et GSB
Quand on a une réputation d'écrivaine à part , atypique, c'est bien mais je ne vois pas pourquoi il faudrait faire n'importe quoi pour l'assurer. On peut certainement éviter le roman de gare sans toutefois verser dans l'écrit élitiste et confidentiel. Les farces c'est bien mais bon on y trouve aussi celle de Jean-Baptiste Poquelin (précieux ?) : les précieuses ridicules. Il n'y pas que Minard qui soit exigeante le lecteur aussi
A-t-on vraiment le droit de malmener autant le lecteur à ce point surtout quand on connait la facilité à laquelle il se laisse aller? Doit-on le tirer si résolument vers le haut et si haut si c'est bien vers le haut qu'il tire? La confection d'une bulle d'écriture élitiste aussi maniérée, affectée et pédante est pour moi un déni d'écriture. A réserver aux lecteurs influençables qui pourront toujours se targuer d'avoir saisi la quintessence de l'ouvrage et Il y a en aura. Personne n'aime être pris pour un imbécile
Minard a failli … je la flingue… attendons la suite aha ça m'a mis de mauvaise humeur