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sur 219 notes
Découvrir l'Iran au travers de cette jeune femme qui découvre le pays, sa famille, et qui en toute objectivité nous décrit la situation politique et sociale
J'avais des connaissances via les infos et reportages mais j'ai découvert via Delphine Minoui ce qu'il en etait.
A lire
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Sous forme d'une longue lettre écrite à son grand-père Iranien, l'auteure revient sur les liens qui l'unissent à l'Iran, sur les années qu'elle y a passé en tant que journaliste indépendante de 1997 à 2009, sur l'évolution du pays.

C'est à la fois un roman et un reportage. On y suit l'auteure dans les soirées secrètes de Téhéran où la jeunesse dorée contourne les interdits, mais aussi dans les bureaux de la police secrète qui la harcèle. Elle va faire des belles rencontres, des jeunes femmes qui cherchent à s'émanciper, un milicien qui l'invite à partager son quotidien et qui regrette de ne pas être martyr. C'est un pays en devenir jusqu'aux élections de 2009 tant attendu par ceux qui luttent pour la démocratie et les droits de l'homme.

Un pays qui navigue entre intégrisme religieux et volonté de démocratie. Un pays plein de paradoxe que Delphine Minoui nous permet de mieux appréhender notamment dans les liens entre la religion et la politique.

Une écriture assez journalistique, un livre parfois plus proche du reportage que du roman et en même temps plein d'émotion, un livre qui m'a permis de mieux comprendre ce pays.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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A la fois roman et documentaire. Au delà de l'actualité, ce livre nous apprend à aimer un pays de vieille civilisation. Un petit reproche: il est un peu trop long et les dernières pages donnent une impression de déjà lu!
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Delphine Minoui écrit une lettre posthume à son grand-père paternel iranien, c'est lui qui lui aura donner l'impulsion d'aller sur les traces de ses origines en Iran, de 1997 à 2009.
Là-bas, elle est immédiatement confrontée aux complexités de son pays. La politique est le premier sujet évident tant le régime politique est corrompu et les résultats des élections résultent de la fraude. Elle nous fait traverser avec beaucoup d'intensité les soulèvements du peuple qui sature et s'émancipe face aux bassesses politiques tout en défiant la police des moeurs via des soirées clandestines.

Sa quête des origines n'est pas sans risque, son métier de reporter l'amène à interroger le peuple, à intégrer des médias ce qui déplaît fortement à la police des moeurs, elle sera plusieurs fois convoquée et menacée. le retrait de sa carte de presse et l'expulsion du pays comme menaces premières. La censure dans les médias est chose commune.

L'autrice nous expose une population scindée en deux : celle qui se soulève et ne veut plus être opprimée et celle pour qui mourir en martyr est une raison de vivre. Les tensions n'en sont que multipliées au sein du pays.

Au delà des faits, Delphine Minoui évoque avec une tendresse infinie son grand-père. Son métier s'est transformée en admiration à mes yeux, il implique des risques, des dangers mais c'est un détail pour elle, la foi de porter son pays et de le comprendre est puissante. Son iranite est son moteur, elle nous la délivre avec une grande intimité. Je me suis sentie enrichie après cette lecture, préciosité de la littérature.
















Dompter
Course au nucléaire
Iranite
Le contrôle via les médias
La censure
Fraude électoral
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Delphine Minoui, grand reporter et correspondante du Figaro au Moyen-Orient nous embarque en Iran, cet Iran opaque où les barbus enturbannés ont pris le pouvoir, l'Iran de l'obscurantisme où le mot liberté n'existe plus et où la religion et la loi de la charia ont pris toute la place. C'est un voyage enrichissant et bouleversant, c'était une étape nécessaire pour l'autrice qui possède la double nationalité, -Française par sa mère, Iranienne par son père- et qui ressentait le besoin de marcher dans les pas de son grand-père, son babaï dont elle connaît si peu de son histoire.

Delphine Minoui avait aussi très envie de retrouver ses racines pour comprendre et ensuite transmettre. Avec ce témoignage, sous forme de lettre adressée à ce grand-père défunt qui lui manque tant, l'autrice nous ouvre les portes de l'Iran avec des moments magiques, et les heures les plus sombres de son histoire.

De l'Iran, l'autrice a des souvenirs de vacances, en Août 1978, la terrasse ensoleillée de la maison de ses grands-parents à Téhéran, des glaces à l'eau, une piscine gonflable pour se rafraîchir et patauger, des arbres à kakis, des jus de grenades, elle n'a que quatre ans. Puis il y a les premières manifestations contre le Chah réclamant son départ, la révolution est en marche. En janvier 1979, le Chah quitte le pays pour ne plus jamais y revenir et en février, l'ayatollah Komeiny rentre d'exil et prend le pouvoir.

En 1997, le grand-père de Delphine Minoui décède, en France, lui qui n'avait jamais voulu quitter son pays, c'est hors des frontières qu'il s'éteindra et reposera. La jeune femme, journaliste, s'interroge quelques mois puis saute dans un avion pour l'Iran, elle devait n'y rester qu'une semaine, elle y restera dix ans.

Elle loge chez sa grand-mère et fait des piges pour radio-France. Les rapports avec cette grand-mère « sa mamani » qu'elle a du mal à comprendre sont parfois compliqués. Delphine se nourrit des rencontres qu'elle fait et en apprend un peu plus chaque jour de ce pays qu'elle commence à aimer et dont elle ne peut bientôt plus se passer, même s'il faut se rendre dans des soirées clandestines pour faire la fête, pour boire, danser et risquer de se faire arrêter par la police des moeurs. Même s'il faut se couvrir la tête d'un foulard où rien ne doit dépasser. Même s'il faut être prudente quand elle rédige des articles de presse et malmène un peu le pouvoir en place en relatant des faits réels. Elle nous parle de ses amis(es) qui sont des intellectuels, des étudiants, des anciens révolutionnaires, des écrivains, des journalistes, elle fréquentera même un bassidji, défenseur extrême du pouvoir Islamique et se liera d'amitié avec son épouse.

J'aime beaucoup ce panachage de populations, les rencontres de l'autrice, cet attachement qu'ont les Iraniens pour leur pays qui pourtant se délite petit à petit sous la dureté et l'obscurantisme du pouvoir Islamique, les références aux poètes Perses dont Hafez, le plus grand et le plus connu. Je trouve ces gens attachants ils ont un idéal, ils sont cultivés, ils rêvent de liberté et sont prêts à y laisser leur vie.

On pourrait ne pas comprendre pourquoi l'autrice s'attache tant à un pays où on est constamment tenu en laisse et muselé, où il faut en permanence être sur ses gardes, où on doit se sentir parfois étriqué, où on doit manquer d'air tant l'ambiance doit être pesante. En tant que journaliste elle est surveillée, elle sera même convoquée plusieurs fois par les services du renseignement, j'avoue que j'ai tremblé pour elle ! Je me suis demandé si sa double nationalité ne pesait pas dans la balance. Certains de ses amis journalistes ont été emprisonnés.

l'Iran fascine autant qu'il fait peur. Pour l'occidentale que je suis, c'est le pays de la répression et du manque de liberté, c'est le retour au moyen-âge où la religion prime, c'est un peu caricatural mais il me semble que c'est comme ça qu'on voit ce pays. Delphine Minoui le voit avec les yeux de l'amour, parce que ce sont ses racines et qu'elle ne réduit pas ce pays à la carricature que l'occident s'en fait. il y a l'art, la poésie et la littérature persane, il y a la mythologie, les coutumes et les traditions. Il y a un patrimoine mondial très riche, de merveilleux paysages qui s'étendent entre mer, désert, montagnes.

C'est un pays chargé d'histoire, Delphine apprend à nager en eaux troubles, à trouver les bons contacts, à rédiger habilement, à informer véritablement, à se faufiler un peu partout, sans se faire repérer, jusqu'au moment où, découverte et en danger, elle doit précipitamment quitter le pays avec son époux, journaliste lui aussi.

J'ai adoré ce roman qui m'a totalement dépaysée et m'a appris tellement sur la société Iranienne. J'ai beaucoup aimé l'atmosphère qui s'en dégage et la belle écriture de l'autrice. J'ai eu beaucoup de mal à refermer ce livre et je sais d'ores et déjà que le lirai certainement d'autres ouvrages sur ce pays.


Lien : https://jaimelivresblog.word..
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Un livre à lire pour tous ceux qui s'intéressent à l'Iran. L'auteure nous montre les côtés sombres du régime, la répression, l'hypocrisie, et en cela elle confirme ce qui se dit déjà en Europe. Mais elle nous montre également l'immense espoir qui existe dans ce pays et les attentes de la jeunesse. Elle montre également les risques immenses que prennent tous ceux qui résistent au régime, que ce soit par un engagement politique ou par des petits gestes de défi au quotidien.
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Delphine Minoui nous livre une petite parcelle de l'Iran très intimement. L'Iran aux multiples visages, plein de paradoxes, de charme et avec une jeunesse si désireuse d'émancipation, mais pas à n'importe quel prix. L'Iran de ses origines et de ses ancêtres, l'Iran rêvé, l'Iran amusé, l'Iran des mollah, l'Iran de la contestation, l'Iran des bassidjis.

Un essai plein d'authenticité et de petites vérités du quotidien des Iraniens(nes). Grand reporter au Figaro l'auteur n'a de cesse de combattre pour la liberté des personnes a disposé d'elles mêmes. Captivant
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Après avoir lu "Les passeurs de livres de Daraya" que j'ai beaucoup aimé, j'ai voulu continuer à découvrir cette auteure ...et découvrir une autre culture, d'autres coutumes ..

et bien, vraiment j'aime beaucoup sa façon de raconter, de décrire la vie des citoyens d'Iran, c'est très intéressant en plus comme au premier livre que j'ai lu on s'attache très vite à tous les personnages qu'elle rencontre ...

C'est très intéressant d'avoir un autre regard sur l'Iran, sur sa jeunesse, sur sa religion, sur leurs dirigeants et leur manière de fonctionner, sur la population en général, ceux qui sont intégristes et ceux qui ne le sont pas, ça permet d'avoir une autre vue que celle que l'on veut bien nous montrer aux informations, de voir l'Iran de l'intérieur et de comprendre certains de leur choix, même la bombe atomique.

Je ne regrette absolument pas cette lecture pourtant encore une fois ce n'est pas le genre que je lis habituellement mais ce genre de récit m'ouvre l'esprit et ce que j'aperçois n'est pas forcément aussi noir que ce que l'on veut bien nous faire croire ....
Lien : http://theflyingbookmark.blo..
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Delphine Minoui, iranienne et française, nous fait part de ses émois à propos de son histoire personnelle. Toutes les pistes sont brouillées, volontairement peut-être. Elle annonce à l'avance ou non les faits et nous entraine dans un labyrinthe de sensations et d'évènements entremêlés.
Par moments, j'ai eu l'impression qu'elle ne pose pas les bonnes questions, qu'elle a envie de nous perdre, ce qui a finit par arriver pour moi.
J'ai donc été tiraillée entre la déception et l'envie d'apprendre encore quelque chose sur l'Iran qui m'intéresse beaucoup. le fait qu'elle s'adresse très régulièrement à son grand-père pour établir une comparaison entre sa vie et la sienne « casse » le récit.
Certains moments d'action sont prenants malgré tout.
Pour autant, ce récit trop décousu n'a pu me toucher.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Grand reporter en Iran entre 1997 et 2009, Delphine Minoui nous raconte son rapport intime avec ce pays, qui est aussi le pays de ses père et grand père, en même temps que son expérience de journaliste. Son père fait partie des intellectuels qui ont fui l'Iran. de mère française, élevée dans la culture française, n'ayant jamais appris la langue, elle décide d'aller voir comment est réellement cette république islamique. Comment est le pays de ce grand père fascinant qui, lors de ses passages à Paris, lui apprenait des poèmes de Hafez, sa première approche du persan. le récit prend la forme d'une lettre à ce grand père, ce qui contribue à l'aspect intime et affectif de la narration, à la fois personnelle et journalistique. Elle nous parle de sa place dans la société iranienne, de sa grand-mère, de ses découvertes sur sa famille et sur son grand père.

Elle nous parle aussi de la vie en Iran, réussissant à entrer en contact avec les différentes composantes de la société : elle rencontre les jeunes des soirées alcoolisées de Téhéran qui font la fête avec avidité comme un défi aux gardiens de la révolution, la fête comme exorcisme et la fête comme résistance politique. Avec les risques qui vont avec la résistance.

Elle rencontre aussi un milicien bassidji et sa femme, qui l'invitent à partager leur intimité et nous permet de découvrir de l'intérieur leur histoire, leur vision du monde et leurs sentiments, loin des représentations et des caricatures. Elle les retrouvera à plusieurs moments clés du récit. On y découvre aussi l'hypocrisie de la société religieuse avec cet iman qui lui fait des propositions sexuelles ou la pratique du « sighe » qui permet de se « marier temporairement » pour avoir des relations sexuelles « licites ».

La journaliste nous donne également un éclairage sur le fondement de la volonté iranienne de posséder la bombe atomique en nous parlant de Sardacht, un minuscule village près de la frontière irakienne, victime d'une attaque chimique pendant la guerre sans qu'aucune enquête internationale digne de ce nom soit diligentée. Ce qui a accru chez les Iraniens le sentiment d'être des victimes, de ne pouvoir faire confiance aux traités internationaux pour se protéger, d'avoir à se défendre pour ne plus être vulnérables. Si l'Iran est vue comme une menace à l'étranger, le pays se vit aussi comme victime de complots de l'Occident contre lesquels elle doit se protéger. En 1906, les russes et les britanniques appuient le monarque contre la démocratisation ; en 53, Mossadegh est défait grâce au soutien des Etats-Unis. La révolution de Khomeini portait la promesse de libérer l'Iran de l'influence étrangère.

Le récit nous permet de suivre les variations des régimes entre l'Iran de Khatami, le président réformateur adulé par la jeunesse ; la résistance et la montée des mouvements conservateurs jusqu'à l'élection et la réélection d'Ahmadinejad ; les alternanes de manifestations, d'espoir et de répression. En tant que journaliste, Delphine Minoui est à plusieurs reprises arrêtée et interrogée. Rentrée en France, elle est espionnée et son ordinateur dérobé. Elle se voit retirer sa carte de presse puis la récupère au gré des désirs de communication du régime.

Un récit plein d'intérêt.

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