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sur 182 notes
Après dix ans d'absence, Romain revient dans le pays de son enfance, au coeur de la Nièvre. Il y retrouve son frère Chris et les souvenirs de son enfance, notamment d'un été où leur vie innocente a basculé irrémédiablement vers le monde adulte. Ils formaient un gang avec son frère, Vlad, germe de voyou et la belle Julie qui cristallisait tous les désirs adolescents. le retour au pays sera aussi brutal que la reviviscence des souvenirs. Il va être temps, pour tous, de solder de vieux comptes, au risque d'un nouveau basculement…

« Rural noir » est le premier roman écrit par Benoît Minville, « après des ouvrages pour adolescents et jeunes adultes ». C'est une oeuvre excellente, une intrigue finement pensée et habilement construite qui n'est pas sans évoquer la veine des romans noirs américains. L'auteur commence, classiquement, à juxtaposer deux périodes « passé » et « présent », entre souvenirs d'enfance du gang portés par la voix de Romain et temps du retour douloureux au pays. Puis le rythme s'accélère, l'intrigue se noue et les deux temps entrent progressivement en résonnance jusqu'à tisser la trame qui conduit au vertigineux final.
Le ton est celui de la nostalgie, celle de l'enfance perdue, de l'innocence qui s'effrite, s'érode, jusqu'à voler en éclat. La violence mène sourdement la danse au fil des chapitres, parfois assourdie, d'autres fois éclatante, à l'image des coups que les protagonistes échangent, donnent et encaissent.
Benoît Minville dépeint un monde rural laissé pour compte, des enclaves oubliées de la République où de nouvelles économies se font jour, au mépris de la loi. La figure du gendarme, J.R., enfant du pays en proie à des dilemmes insolubles, est en ce sens exemplaire : comment exercer son métier – faire appliquer la loi – dans un territoire où l'on connaît tout le monde, où les enfants que l'on a côtoyés, avec qui on a pu jouer, se battre, sont devenus des adultes qui prennent des libertés avec la loi, préférant se faire justice eux-mêmes ?
Derrière la violence, la nourrissant par contrecoup, il y a aussi l'attachement viscéral à ceux qu'on aime, quels que soient leurs agissements passés ou présents. le roman porte une énergie fascinante, celle d'êtres aux prises avec leurs démons - angoisse, culpabilité - et portés par la volonté d'une rédemption, jusqu'au bout d'eux-mêmes.
« Rural noir » oscille entre violence, cruauté, et lumière d'une humanité qui cherche à survivre, malgré le poids des traumatismes. Brillant !
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Un roman noir dont l'action se déroule dans ma Nièvre natale, je ne pouvais que avoir envie de découvrir ce titre de Benoît Minville.

​On découvre rapidement le retour au pays d'un jeune homme qui avait fuit les siens une dizaine d'année auparavant, ne pouvant supporter la perte de certains de ses proches. Romain retrouve Christophe, son frère. Emotions contradictoires viennent ponctuer ces retrouvailles: la joie de retrouver les siens et la haine suite à des années sans nouvelles. Les mots de l'auteurs sont durs et percutants afin de rendre l'atmosphère électrique. le lecteur est plongé dans l'intrigue sans pincettes.

​Seulement beaucoup de choses ont changé en 10 ans, Roman va découvrir qu'à l'instar de nombreuses compagnes françaises, son village natal a sombré dans un isolement professionnel et que le marché de la drogue et la violence se sont installés. Même ici, même chez lui, ...
Triste réalité dénoncée par l'auteur à travers cette intrigue des plus sombres.

​Au fil des chapitres, des alternances entre passé et présent, on découvre les événements qui ont fait basculer la vie de ces 4 enfants. Une forme de suspense s'installe sans crier garde afin d'enfermer le lecteur dans cette intrigue qui le prend à la gorge.

​Une lecture surprenant et innovante, des faits relatés sombrement, des personnages emplis de secrets, le tout dans un somptueux paysage: "Rural Noir" m'a convaincu. A lire, sans hésitation.
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Rural noir c'est évidement un roman fort sur l'amitié, mais pas que. C'est un roman profondément humain et français ( bien profonde la France !!!) et aussi hyper sombre. Benoit Minville y décrit le souvenir d'une relation bien plus forte que la camaraderie (presque de la fraternité) très touchant. Cette description risque de rappeler beaucoup de choses de l'enfance aux lecteurs. de mon côté, ça m'a fait vachement de bien de me replonger dans mes étés avec les copains, ceux que l'on ne côtoyait que durant les deux mois de vacances (et qu'on ne faisait que croiser le reste de l'année) et avec qui nous partagions mille aventures casse-cou en cachette des parents. Ah mais je m'égare. Et je vous arrête tout de suite, Rural noir ce n'est pas un joli roman tendre non plus, parce que les choses finissent par basculer…
Le récit oscille entre passé et présent, avec d'un côté l'insouciance, l'enfance, la simplicité, les vacances et cet esprit de liberté qui va avec, et de l'autre la réalité sociale du monde rural que la ville gangrène peu à peu (précarité, ennui, justice privée…).
« Tout était né dans les jours qui suivirent cette parade de sourires grisés par l'alcool et l'amitié. L'innocence serait fauchée durant cet été là. » Page 11
Le passé, indissociable du présent, laisse toujours des traces et c'est sur ces races que nous emmènent l'auteur. de façon remarquable d'ailleurs. Non-dits, trahison, violence et calculabilité conduisent l'intrigue qui arrive malgré tout à rester marquée par une forme de tendresse et d'humanité à toute épreuve.
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La Nièvre rurale, belle et dure, sinistrée. Une bande d'adolescents inséparable puis l'arrivée d'un cinquième qui fissure cette belle amitié. Un drame familial. Romain part, fuit laissant seul Chris son frère de 18 ans.
Romain revient dix ans plus tard. Chris s'est installé avec la belle Julie qui attend un enfant. Vlad vit d'un trafic de drogue de plus en plus juteux mais aussi dangereux. Il réinvestit l'argent dans son village et sa campagne mais peu après le retour de Romain, il est très violemment agressé. Des représailles et règlements de comptes vont suivre.
Le récit alterne entre passé et présent. Il est ode à l'amitié, à la campagne même vide, ennuyeuse, sinistrée, à une population oubliée qui ne baisse pas les bras. Ennui et désoeuvrement, joies simples, amitié vs non dits, désespoir, noirceur, violence, drogue.
Un constat, une photographie d'une campagne sinistrée et abandonnée. Jamais de jugement.
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Après 10 ans d'absence, Romain retourne dans le village du Nivernais qui l'a vu grandir. Il y retrouve son petit frère, Chris, et Julie, la fille de leur bande, tous deux mariés ensemble et attendant un enfant. Il ne manque que Vlad pour reformer le « gang » de leur jeunesse. Mais Vlad est retrouvé peu après, dans un champ, gravement blessé. Qui a fait cela ? Les deux frères décident, au grand dam du gendarme local, un ancien copain du collège, de retrouver le coupable et de venger leur ami. Celui-ci n'est pourtant pas un saint : il régnait jusqu'alors avec Cédric sur le trafic de drogue dans ce coin de campagne. Romain, se remémorant l'été, quinze ans plus tôt, où les adolescents ont perdu leur innocence, et qui fut sans doute à l'origine de tous leurs problèmes et de leurs parcours chaotiques, essaie de comprendre ce qui est arrivé à Vlad. Alternance des deux époques au fil des chapitres, nous découvrons ainsi des personnages à couteaux tirés et surtout à fleur de peau, prêts à exploser à la moindre étincelle. Une intrigue savamment menée, des dialogues percutants, des personnages marquants, la description d'une campagne oubliée… alors comment se fait-il que je n'ai pas accroché, la colère constante des personnages m'ayant laissé indifférent ? Un roman noir qui me laisse plutôt mitigé, mais sans vraiment savoir pourquoi.
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La force de « Rural noir » réside surtout dans sa simplicité.

Des personnages simples : Une bande d'adolescents unis pour la vie. du genre que rien n'arrête et qui nous ramène à nos propres heures d'une jeunesse presque oubliée. Souvenons-nous de cette inconscience que nous avions pour alliée, celle qui nous faisait dire et faire des choses qui nous paraissent folles de notre regard adulte. Ces quelques années pendant lesquelles ont ne sait qui on est, coincé entre deux âges : la candeur de l'enfance perdue à tout jamais et la raison de l'adulte encore abstraite. Benoît Minville réussit à créer la nostalgie nécessaire pour s'imprégner de ses personnages et rappeler à son lecteur qu'il a un jour, eu quatorze ans.

Une histoire simple : le retour à la terre et aux racines d'un homme. le besoin de recouvrer une innocence perdue à travers ceux qui sont restés ou la nécessité de réparer des erreurs passées. Benoît Minville a su utiliser des situations où ses lecteurs peuvent se projeter en insufflant un modernisme criant de vérité. L'intrigue est vraisemblable et n'est d'aucune manière alourdie d'un trop plein d'actions. L'auteur a su rester terrien et ancré dans la réalité.

Un décor simple : La Nièvre, campagne désertée par ses médecins. L'agriculture en crise comme partout ailleurs mais aussi ses champs de blé qui réveillent l'odorat et ses cours d'eau qu'il faisait bon approcher l'été. Ceux qui ont quitté le lieu où ils ont grandit comprendront la mélancolie que peut procurer ce genre d'endroits.Une odeur de foin fraîchement coupé, quelques pêcheurs à la patience infinie campés devant le lit d'une rivière ou encore un bouquet de pâquerettes et de bleuets savamment composé lors de vacances interminables… autant de petites choses simples de la vie qui donnent un regard indulgent et teinté de bonheur sur une enfance vécue à la campagne.

Avec « Rural noir », Benoit Minville met en lumière l'amitié. Celle qui maintient en vie et qui l'éclaire les jours sombres, mais aussi celle qui crie vengeance et qui engendre parfois la violence. Construit sur une alternance entre deux époques avec des phrases courtes et incisives, le style Minville est percutant et cadencé à coup de rock et de métal. Les amateurs de Métallica, ACDC et Nirvana verront leur lecture rythmée aux coups des riffs de guitares électriques.

Bien campé dans son époque, « Rural noir » est un petit roman noir fort bien écrit qui a ce mérite de faire replonger, l'espace d'un instant, dans une adolescence oubliée, la rendant presque plus séduisante qu'elle ne le fut.
Lien : https://sous-les-paves-la-pa..
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Benoît Minville a parfaitement reconstitué une bande de potes, mi-ado, mi-enfant.
Les chamailleries sont réussies et vont assurément vous arracher un sourire, c'est bien balancé, elles rendent le tout crédible, on peut presque sentir la puissance de cette amitié.

Trois jeunes garçons et une fille traînent leurs pénates ensemble, ils font les 400 coups comme on peut le faire pendant les longs mois de liberté que laissent les vacances d'été.
A l'entrée de leur vie d'adulte ou presque, Romain et Christophe, les deux frères de la bande, perdent leurs parents dans un tragique accident.
Romain décide de claquer la porte et prend la fuite, laissant derrière lui un frère mineur...
Quand il choisit de réapparaître dix ans plus tard, la joie des retrouvailles est là mais derrière surgissent les ombres des non dits et de la rancoeur.
Il va très vite revoir les autres membres du petit gang de l'époque, seulement Vlad va être retrouvé littéralement lynché.
Ses amis vont chercher coûte que coûte le ou les responsables et cela va se passer dans la douleur.


La campagne, cette vie rurale qui peut dans les pires des cas se transformer en parcours chaotique, il suffit de se trouver dans un désert économique.
A Nevers la vie est assez précaire, des villages de plus en plus vides de commerce, vide de tout, il devient difficile d'y subsister pourtant "le gang" a décidé de rester.

Le lecteur sent très vite qu'il s'est passé quelque chose, qu'on ne lui dit pas tout, qu'il est placé au même titre que Romain.
L'ambiance est lourde, l'air difficilement respirable et je ne parle même pas de la curiosité éprouvée, bien mise à mal.
Une alternance entre le passé et le présent propose une prise de connaissance intéressante des personnes et de leur lien.
L'adolescence du gang adouci parfois la noirceur ambiante, à d'autres moments il ne vaut mieux pas se fier aux apparences elles sont trompeuses...

Le personnage de Vlad est assez fascinant, c'était le plus tête brûlée de tous à l'époque et il n'a semble-t-il pas grandi, il a continué les conneries mais à un niveau supérieur.

N'ayant jamais lu l'auteur, j'étais particulièrement curieuse de voir ce que j'allais trouver entre les pages de "Rural noir".
D'entrée je me suis sentie bien, on ressent l'aisance d'écriture, concernant l'histoire elle est aussi prenante qu'entraînante.
De plus il y a un vrai talent de conteur, cette guerre des gangs et des cultures est une réussite.
L'accent est mis sur l'amitié, les valeurs fondamentales, la nostalgie, le regret, les souvenirs, l'insouciance...
Je me suis faîtes cartonner par la fin, une fin qui laisse la bouche pâteuse comme après une cuite, j'ai pu sentir mon estomac se serrer, ma gorge se nouer...
Je crois que c'est assez clair, c'est une très belle découverte, foncez !!!


Lien : http://leshootdeloley.blogsp..
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"L'intro au tapping de "Thunderstruck" d'AC/DC chatouille nos entrailles et monte en nous. Ce soir, on est les rois. Cette nuit d'été est à nous."

Grosse barbe. Grosse carrure. Gros tatouages. Grosse culture musicale. Benoît Minville est LE libraire que tout le monde rêve d'avoir au coin de sa rue. Bon OK, correction. Benoît Minville est LE libraire que JE rêve d'avoir au coin de MA rue. Malheureusement pour moi, Sartrouville est à 300 bornes de chez moi, ça fait loin pour aller acheter un bouquin. Heureusement pour lui, il n'aura pas à subir mes divagations de groupie hystérique à chacun de mes passages en boutique.

Bref. Je n'avais bizarrement pas encore lu "Rural Noir" (la honte est sur moi), qui s'inscrit dans la droite lignée des polars ruraux, bien souvent plus taiseux et intimes que leurs homologues citadins. Souvent très glauques aussi. Bah oui, on aurait tort de se sentir en sécurité loin de la ville… car le monde rural connaît lui aussi la crise, qu'elle soit sociale ou identitaire. L'histoire se passe ici dans la Nièvre (chef-lieu Nevers, espèces d'incultes !) où une bande d'ados vit un été chaud et insouciant, entre balades à vélo, parties de pêche et roulages de pelles dans les sous-bois. Et puis un jour, c'est le drame, et le récit bascule dans la violence façon gros uppercut dans la gueule.

Un roman à la vie, à la mort, à lire avec un cuir sur le dos, une Brewdog à la main et du gros son dans les oreilles. "Born to lose, live to win !"
Merci Benoît ! 🤘🤘
Lien : https://www.instagram.com/bi..
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La Nièvre. Département rural et calme 

Enfin en apparence, parce que Benoît Minville, dans Rural noir, nous montre que le calme n'est qu'une idée reçue ! 

Après 10 ans passés à bourlinguer aux quatre coins du monde, romain revient dans le village de son enfance, où son frère Chris a monté un atelier de poterie artisanale après avoir quitté l'armée. Chris vit avec Julie, la seule fille de leur bande d'ados. 

Vlad, le chef de leur bande s'est acoquiné avec Cédric, le mauvais garçon, déjà, de leurs années d'adolescence. 

On découvre la vraie vie d'une commune rurale, un peu abandonnée, un peu loin de tout, dans ce roman où s'intercalent les chapitres racontant les faits majeurs de leur adolescence, l'arrivée de Cédric dans la bande, les petites arnaques envers les touristes, le décès brutal de leurs parents, et le récit des événements d'aujourd'hui qui ont vu Vlad laissé pour mort par des inconnus.

Roman d'amitié, d'apprentissage, de guerre des gangs, où la campagne n'est pas un vert paradis mai sa des relents de banlieue sinistrée. 

Un roman qui montre la solidarité intergénérationnelle qui persiste encore, les maires qui se débattent pour maintenir de la vie pour que leur commune ne devienne pas un dortoir des gros bourgs.

Un roman rural d'aujourd'hui qui montre que la campagne, ce n'est pas que des petites fleurs ni des territoires abandonnés ! 

Bref, vivement le prochain roman de l'auteur dont le style et l'écriture m'ont bien plu.
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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L'intrigue alterne entre le passé ( adolescence de Chris , Romain , Vlad et Julie) et le présent ( leurs retrouvailles à l'âge adulte).
Ils ont forcément changé, sont passés de l'insouciance à la réalité de la vie avec son lot de souffrances.
Ce roman noir parle donc d'amitié mais aussi de rancoeur, de vengeance et de pardon.
Le style est percutant , direct.
Ce fut une bonne lecture.
Je garde un excellent souvenir de ma rencontre avec Benoît Minville qui en plus d'être un auteur de talent exerce un merveilleux métier ( libraire) .
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