Les Yeux d'émeraude (Collection Floralies)

Un proverbe français dit : « Chat échaudé craint l'eau froide. » J'ai été ce chat échaudé, à un moment de ma vie et depuis, je me méfie de tout et de tout le monde. J'ai voulu vous mettre à l'épreuve, maintenant je fais amende honorable. Vous m'avez convaincu que vous n'étiez ni en quête d'une aventure, ni intéressée par ma fortune. J'en suis heureux et soulagé. Il m'aurait été pénible de devoir me séparer de vous !

Main dans la main, Agnès et Fabian contemplaient les yeux d'émeraude, les yeux enfin retrouvés après cent cinquante ans. Et le sourire du Bouddha, mystérieux, inaltérable, était pour eux comme une promesse d'amour et de sérénité.

 Tous ces gens me répugnent, pendus à mes basques comme une meute ! Plus ils déchirent votre vie intime, plus ils sont heureux ! Si je le pouvais, je prendrais la mer immédiatement ! Non pas pour aller en Sicile, assister à une mascarade de plus, non! Pour gagner le large, le grand large et sa solitude qui, seule, me convient !

Si, sur un visage de la terre, on peut trouver le paradis, c'est auprès de toi, Si le paradis n'est pas auprès de toi, il n'y a pas de paradis.

 La malédiction, ce ne sont pas les émeraudes, c'est l'amour de Fabian ! C'est lui qui détruit et qui tue les êtres. A force de tyrannie, d'égoïsme, de jalousie. Il la séquestrait presque, vers la fin. J'ai été, bien malgré moi, le témoin d'une scène horrible entre eux deux, dans cette salle ornée de glaces du palais de Palerme qui vous a tant impressionnée. Si je n'étais pas intervenu, Fabian l'aurait tuée. Je n'oublierai jamais le pauvre visage de Diana, affolé, hagard, qui se reflétait dans toutes les glaces.