Arrêtons-nous aujourd'hui pour parler du roman « Silence, Les Enfants ! » paru à la mi-mars 2018 😃
Silence, Les Enfants est un roman à titre unique, issu des Editions Butterfly Jeunesse, écrit par Jessica Miras (Jessica Silence Les Enfants). Je suis tombée sur ce récit de la même manière que pour « La Rose des Vents » de Isla Auteur., puisqu'il s'agit là de la même maison d'édition 😉
Pour vous ébaucher l'histoire en quelques traits, il s'agit avant tout d'une histoire d'amitié et d'enfance. Il s'agirait même davantage d'une histoire d'amour avec tous les codes que cela peut comprendre dans ce monde si particulier qu'est l'enfance. Nous suivons donc les aventures de Madeleine, fraîchement arrivée en ville, et Tristan, âgés d'une dizaine d'années, au fil de leur rentrée et de leur rencontre dans ce nouvel environnement.
Je dois bien admettre qu'avec cet ouvrage, je suis totalement sortie de ma zone de confort 🤷♀️ Je lis tous types de littérature mais les histoires mettant en scène d'aussi jeunes personnages se font plutôt rares dans ma bibliothèque – je ne me souviens à vrai dire pas en avoir lu depuis plusieurs années, au cours de ma scolarité. Aussi ne suis-je pas nécessairement partie intégrante du public ciblé par ce récit, mais cela dit, il n'est pas nécessaire d'être adepte du genre pour se laisser porter par le flot fluide et régulier de ce texte sympathique 😉
L'héroïne, malgré son jeune âge, est quelqu'un de très mature, très proche de sa famille et de ses amis, et par-là même, attachante. Elle porte le bien d'autrui avant le sien en toutes circonstances, et ses propres besoins passent toujours au second plan, si elle en vient à estimer être une source de souci supplémentaire pour son entourage.
Il est d'ailleurs agréable de voir que celui-ci ne s'y laisse pas totalement prendre. Une chose absolument typique de l'enfance, c'est de se retrouver à la tête de son existence en pensant réussir à passer sous le radar des adultes. Il faut dire que bien souvent, le monde de l'enfance et celui de l'âge adulte ne sont pas branchés sur la même longueur d'ondes. Comme le disait littéralement Edna St-Vincent Millay à une époque :
« L'enfance ne va pas de la naissance jusqu'à un certain âge, et à cet âge certain, l'enfant a grandi et met de côté ces choses infantiles.
L'enfance est le royaume où personne ne meurt. »
Eh bien, dans le cadre de Silence, Les Enfants ! et de la vie de Maddy et Tristan, je rectifierai légèrement le tir en précisant que l'enfance est le royaume où "rien" ne meurt. Ni le goût de l'aventure, imaginaire ou non, ni les rires suscités par un instant d'une amitié qui paraîtra durer toujours, ni l'amour que l'on voue à quelqu'un. Silence, Les Enfants !, c'est une volonté de montrer les subtils changements qui apparaissent à un moment donné de l'enfance pour nous faire mettre un pied sur le chemin de la complexité du monde adulte, tout en refusant de renoncer à toutes ces choses que l'on pensait immortelles et qui le resteront si on s'accroche justement à cette part d'enfance.
Autre point habilement mis en exergue au fil de l'intrigue, c'est cette sensation que nous avons tous connu étant enfant de voir clair dans le monde des adultes et de se sentir capable de régler tous leurs problèmes. Une pincée d'innocence, un soupçon d'insouciance et cette vision d'un monde simplifié, où nos soucis n'ont clairement pas la même portée que ceux des "grandes personnes". Et pourtant, les limites, que l'on n'avait su deviner dans cet univers qui nous paraissait illimité, volent en éclat selon les décisions immuables ou non de ces mêmes adultes.
Par son style d'une grande simplicité mais à la maîtrise totale, l'auteure nous pousse à un retour en arrière et aux souvenirs d'une époque révolue – j'entre moi-même « à peine » dans l'âge adulte et je regarde pourtant mon enfance avec un regard lointain et pas si lointain, nostalgique de ce qu'il me semble s'être passé hier 🤔
Le seul bémol que je pourrais émettre sur ces tournures soutenues que j'affectionne pourtant dans mes lectures, ce serait ce petit manque de « naturel » qui caractérise les paroles des enfants et la manière dont s'adresse parfois à eux ces adultes qui les entourent, mais rien de véritablement gênant à la lecture 😊
C'est donc une jolie incursion dans les contrées de la jeunesse et une invitation à interrompre le rythme effréné de nos vies pour s'interroger sur l'enfant que nous étions – et que nous sommes peut-être finalement encore un peu 😉
Félicitations à toi Jessica Miras pour ce premier roman et je te souhaite une belle et longue aventure éditoriale pour le futur 😃
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Le petit mot de la fin 🖋
Ce retour sur « Silence, Les Enfants ! » n'est que le fruit d'une appréciation générale de la lectrice perdue au milieu d'une foule de tant d'autres que je suis. Les remarques, positives comme négatives, qui y sont établies ne sont que le reflet de mon avis personnel sur la question et ne sauraient s'autoproclamer références en la matière ☝
N'hésitez donc jamais à ouvrir vous-mêmes ce livre pour vous en faire votre propre avis et si je ne pouvais vous donner qu'un conseil, terminez-le quoi qu'il en soit, afin d'avoir toutes les cartes en mains pour vous prononcer sur la qualité de celui-ci dans son intégralité 😉
N'oublions jamais qu'un roman dont la lecture ne nous prend que quelques heures représente en réalité des mois de travail acharné de la part de l'auteur, qui a mis une importante part de lui dedans et qui a pris le risque d'exposer son bébé au reste du monde 💚
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