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4,4

sur 1597 notes
Best seller absolu et incontestable depuis sa sortie en 1936.
Un triangle amoureux, qui pourrait laisser entendre que cette saga n'est finalement qu'un roman fleuve à l'eau de rose. Scarlett O'Hara est une jeune fille, belle, fougueuse et insouciante, de seize ans, folle amoureuse de son voisin Ashley Wilkes... Lui même promis à une autre jeune fille de bonne famille, Mélanie. Sans compter, Rhett Butler, séducteur, arrogant et crapuleux qui tourne autour de Scarlett et qui semble être le seul à comprendre et détecter son caractère capricieux, colérique et manipulateur.
Et pourtant, la guerre de sécession va s'inviter dans la vie quotidienne, de ces différentes familles du Sud, bouleversant l'avenir de ces jeunes protagonistes.
Margaret Mitchell tisse sur vingt ans une fresque incroyable de cette période aussi bien historiquement que quotidiennement.
Un romanesque puissant qui nous emporte dans un tourbillon d'émotions, de sensations, un style merveilleux, une plume subtile dans les descriptions des personnages et l'évolution de leurs caractères.
Et comment ne pas ériger l'héroïne, Scarlett, en figure féministe avant l'heure, femme d'affaires accomplie, indépendante et ambitieuse, se libérant des carcans très traditionnels.
Un chef d'oeuvre de la littérature américaine et bien au delà.
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L'histoire se déroule sur plusieurs années et commence au tout début de la guerre de Sécession pour se finir des années plus tard. C'est un véritable roman historique et si, de ma première lecture, j'avais surtout retenu l'histoire d'amour, ce livre est bien loin de se résumer à ça. C'est avant tout l'Histoire avec un grand H qui est racontée ici. A travers l'histoire personnelle de Scarlett et des gens du sud, on vit avec eux les changements liés à la guerre et notamment la perte de ce monde qu'ils chérissaient tant et qui est très bien représentée par le personnage d'Ashley.

Je pense que l'on a beaucoup tendance à voir des films et livres sur l'esclavage dans lesquels les maitres sont violents, les esclaves maltraités physiquement. Ici, on nous montre une autre vision des choses que j'ai vraiment trouvée interessante même si je serais incapable de dire si ça a représenté la réalité ou non.

Autant en emporte le vent, c'est aussi bien sûr l'histoire de Scarlett. Une jeune fille qui n'est vraiment pas aimable au premier abord, il faut le dire. Imbue de sa personne, superficielle, vaine… elle est pourtant beaucoup plus que ça et sa personnalité va se révéler sous les épreuves que vont lui infliger la vie. Elle devient une femme forte, sûre d'elle mais avec une fragilité d'enfant bien cachée qui m'a vraiment touché. Ce que j'ai aimé, c'est que Scarlett a énormément de défauts, mais elle est attachante. Je peux vous dire que je n'ai pas approuvé tout ce qu'elle fait – loin de là – mais pourtant, j'avais envie qu'elle s'en sorte tout en ressentant de la peine pour elle. Les autres personnages ne sont pas en reste, pour n'en citer que quelques uns, il y a bien sûr le fameux Rhett Butler, Ashley et la douce Mélanie. Des personnages auxquels je me suis tout également attachée, aussi bien pour eux-mêmes que pour les valeurs et idées qu'ils représentent.

L'histoire, les personnages… est-ce tout ce qui fait la grandeur de ce roman? Je pense qu'il y a aussi la plume magique de l'auteure qui a réussi à me donner énormément d'émotions. J'ai pleuré comme une madeleine en le lisant la première fois et j'ai aussi versé quelques larmes cette deuxième fois. Et pourtant, il est très rare que je pleure en lisant un livre, pour tout vous dire, ça ne m'arrive quasiment jamais. J'ai refermé ce roman un brin nostalgique, un peu triste. Triste de quitter les personnages. Triste de les quitter dans cette situation, mais au final, ont-ils été un seul jour vraiment heureux?

Je pense que vous l'aurez compris et je pourrais vous en parler pendant des heures, mais vous devez lire Autant en emporte le vent si vous aimez les romans historiques avec des personnages forts que vous n'oublierez pas de si tôt et que vous quitterez avec un pincement au coeur.
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Longtemps j'ai été amoureuse de Rhett Butler! Ou en tout cas, pendant tout le Lycée! Scarlett, je ne savais trop que penser. Parfois je la trouvais insupportable, bête, méprisable pour tant de méchanceté et sournoiserie et manipulation. Mais j'admirais aussi sa force et son courage. Mélanie, je la trouvais trop niaise et insipide, mais je me suis rendue compte avant la fin du livre qu'elle aussi avait une grande force et un grand courage, même si d'une autre façon que Scarlett. Ashley n'en parlons même pas: mon envie pendant tout le livre c'était de le prendre par les épaules et le secouer! Qu'il est mou! C'est à se demander ce que Scarlett voyait en lui!
Bref, pour ne pas imiter la plume de Margaret Mitchell, je finirai simplement en disant que ce livre aussi fait partie de mes préférés. Très belle histoire. Mythique même, je dirais... A lire!
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Je ne sais pas si je dois donner mon avis sur ce livre, étant donné que c'est un film très célèbre et qu'il est critiqué de tout part sur Internet. Mais ce blog a pour but de retracer une partie des livres que j'ai aimé (ou pas), donc même si ma critique ressemble aux autres avis, je la mettrai quand même.
D'abord, ce livre est un de mes préférés. C'est l'histoire que j'arriverai à lire et à relire et que j'emmènerai si j'étais toute seule sur une île déserte. Tout est magnifique dans cet ouvrage: l'histoire, les personnages, les descriptions, les péripéties... Rien n'est laissé au hasard et je me dis que c'est même dommage que Margaret Mitchell n'ait écrit que ce livre.
L'auteur arrive à nous transporter dans un autre monde : celui du sud des Etats-Unis pendant la guerre de Sécession, avec des descriptions magnifiques sur les plantations, sur la vie quotidienne, sur l'esclavage, sur la politique...
Les personnages sont très bien élaborés, surtout l'héroïne. Scarlett O'Hara - qui est d'ailleurs ma préférée parmi tous les livres que j'ai lu - a une personnalité unique: capricieuse, charmante, égoïste, peste et déterminée, elle usera de tout son pouvoir pour séduire Ashley mais c'est un autre homme, Rhett Butler qui tombera sous son charme. En refermant le livre, on a un pincement au coeur et un petit "Et si ...? " nous trotte dans la tête.
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Une brique...dévorée à 12 ans et relue, feuilletée, mille et mille fois depuis ! le film, bien sûr, inoubliable Scarlett, butée, les sourcils froncés,- "Demain est un autre jour!" -comprenant enfin que son Ashley n'est qu'un faible, qu'elle n'en aurait fait qu'une bouchée, et que l'affreux, l'abominable, le séduisant Rett, si cynique et si sexy est l'homme qu'il lui aurait fallu...L'incendie d'Atlanta, Mamma et son jupon rouge comme la terre de Tara...Inclassable roman, réac, raciste, mélo...et pourtant génial!
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Que dire sur Gone with the wind hormis que c'est mon roman préféré... Je l'ai découvert lorsque j'avais 13 ans et maintenant, plus de 22 ans après, le plaisir est toujours aussi intact. Je vibre pour Scarlett, héroïne aussi détestable que fascinante, mue par son amour pour Ashley Wilkes, le voisin d'à côté et seul homme à lui résister.... Et Scarlett de commettre erreur sur erreur, (comme d'épouser Charles, le frère de la femme d'Ashley) uniquement dans le but ultime de voir Ashley lui céder. Mais il y a Mélanie, la douce Mélanie, tellement aveugle aux machinations de sa chère Scarlett qu'elle est devient agaçante... Même si il faut l'admettre, Melly est l'amie qu'on rêve toutes d'avoir ! Et bien entendu, il y aussi Rhett, aventurier, pirate, gentleman, et désespérément amoureux de notre Scarlett. Ces deux là s'aiment, se haissent, se séparent, se retrouvent... A chaque pas de Scarlett, Rhett est présent, pour lui signaler ses erreurs, combler son besoin compulsif de possession, et pour souffrir alors qu'elle se languit de son stupide Ashley. Vous l'avez compris, Autant en emporte le vent est une fantastique histoire d'amour, celui de Rhett pour Scarlett mais aussi celui de la dévotion de Melly pour la Belle du Comté, plus vivante et vibrante que la pauvre petite chose ne le sera jamais... C'est aussi l'histoire d'Ashley, partagé entre son amour sincère pour Mélanie qu'il sait être faite pour lui et la passion dévorante que Scarlett lui inspire... Tout gentleman qu'il soit, Ashley ne joue pas toujours franc jeu avec les deux femmes de sa vie. Quand à Rhett, il est parfait de cynisme et de noirceur, il entraine Scarlett dans son sillage ... Autant en emporte le vent c'est avant tout l'histoire de Scarlett, propulsée dans une guerre qui détruit tout ce qu'elle aime et la vie idéale qu'elle a toujours vécue. Face à l'incompétence de tous ceux qui l'entourent ( exception faite de Melly, admettons le) Scarlett s'efforce de maintenir à flot sa petite famille, sa plantation ( Tara !) et Ashley... (quel boulet celui-ci) Pour cela, elle va bien sûr abandonner peu à peu tous ses scrupules et les enseignements de sa mère, la douce Ellen, à qui elle rêve de ressembler tout en devant s'avouer qu'elle ne parviendra jamais à être une grande dame. Scarlett est une fripouille, une canaille, qui n'hésite pas à voler le fiancé de sa soeur (en même temps, elle a raison, l'argent de Frank était mieux employé avec elle, je suis sûre que Suellen n'aurait jamais donné un centime pour Tara !), complote pour voler le mari de sa seule amie ( chose qu'elle ne réalisera que trop tard) , use et abuse de ses charmes pour parvenir à ses fins. Rhett est son partenaire idéal et leur couple est mythique... On peste de la voir s'entêter sur ce stupide Ashley et on la suit avec autant de passion que d'agacement. Scarlett est une héroïne qu'on ne peut ni oublier ni totalement détester !

Ce que j'aime : Scarlett, Rhett, leur histoire, la relation entre Scarlett et Melly, les hésitations d'Ashley

Ce que j'aime moins : le destin de Melly et de Bonnie, même si avouons le, sans cela le roman ne serait pas aussi fort.

En bref : Un inclassable, une formidable histoire et un roman à lire et relire sans la moindre modération.

Ma note : 10/10.... j'ai beau faire, je ne lui trouve aucun défaut.
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Rhaaaa!! Troooop bien! ça valait le coup de passer deux mois sur ce pavé, pour assister à la chute fracassante du vieux Sud. Quel réalisme, j'ai presque cru me sentir moi-même prise dans la tourmente, sous la pluie de flammes, de débris, en plein chaos. Et quelle histoire d'amour piquante à souhait. Il faudrait réécrire la fin, par contre...
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Deux mois pour le lire et bientôt autant pour donner mon avis... ^^

J'ai vu le film, il y a des années. J'en gardais pour seul souvenir des maisons en flammes et une femme en robe qui descendait un grand escalier... Autant dire rien du tout, le plaisir de la découverte n'a pas été compromis.

Je commence par quoi? J'ai autant été séduite par le personnage de Scarlett que par son étrange histoire avec Rhett. Mais comme toujours, c'est la précision du cadre historique qui suscite mon admiration! La guerre de Sécession, vue par les Sudistes: c'est nous qu'on est trop forts, les méchants nordistes seront pulvérisés avant le petit déjeuner, planquez femmes et enfants ce sont des ogres affamés, pilleurs et violeurs. Ou comment les guerres s'entretiennent en diabolisant l'ennemi. Ce n'est peut-être pas l'essentiel de l'oeuvre, mais enfin, c'est là.

Je ne dévoile rien en disant qu'à la moitié du livre (avant?), nos héros sudistes, crève-la-faim, sans chaussures, sont presques tous morts au combat et qu'ils ont pris une sacrée déculottée. A la suite de quoi l'esclavage est aboli.

C'est un thème passionnant (pur hasard, j'ai enchaîné cette lecture et celle de "La couleur des sentiments", un siècle plus tard, non plus l'esclavage mais la ségrégation) et traité, ma foi... Je ne saurais dire comment, je suis partagée. J'ai senti une certaine tendresse, dans le livre, entre les familles blanches, puissantes, et leurs serviteurs noirs. A certains moments, il est montré comment les nouvelles familles, celles des vainqueurs qui migrent du nord vers le sud pour occuper le terrain et qui sont en principe opposées à l'esclavage sont en réalité encore plus méprisantes envers les noirs que les sudistes.

C'est historique? C'est romancé? Peu importe, d'une certaine façon. Ce qui provoque chez le lecteur une gêne légère (chez moi en tout cas), c'est la forme que prend au sein de la cellule familiale cette relation entre blancs et noirs.

Il n'y a pas de sévices corporels, le serviteur est loyal, fidèle même dans la défaite, la Mama est une figure importante de la maison, son rôle de juge moralisateur, auprès de Scarlett est essentiel... Mais derrière tout cela, il y a dans certaines phrases, dans certains passages, des tournures qui donnent l'impression que cet attachement des blancs pour ceux qui vivent avec eux en les servant est de l'ordre de l'amour et des soins qu'on prodigue à un animal de compagnie... Pire encore que du paternalisme.

Ce roman est un pur chaos, dans tout ce que ça peut avoir de grandiose. Tout s'écroule, rien ne tient, ça flambe sec et quelques caractères bien trempés, qui ne trouvaient pas leur place dans l'ancien monde, sont alors révélés dans la douleur. L'héroïne, Scarlett O'Hara, est de ceux-là.

Délurée, insolente, préoccupée uniquement de ses toilettes et de ses prétendants qu'elle mène avec insouciance à la baguette, au début du roman sa futilité nous saute à la figure. Elle n'en est pas moins sympathique. Une gentille petite sotte qui nous fait sourire, tandis que sa cousine Mélanie est, elle, une femme véritable et accomplie.

Puis, la guerre. Je m'abstiens de raconter les détails, sachez juste que jamais sur 1100 pages je n'ai eu le temps de m'ennuyer, les épisodes, aux tonalités très différentes s'enchaînent rapidement et j'ai tout aimé, tout! Quelle image que celle de la guerre, quand on ne nous décrit pas le front et les charges glorieuses, mais les fossés, les mutilés, les hôpitaux à l'arrière, le sang et la boue et les civils qui meurent de faim et sont ruinés ...

Mais mais mais... en littérature, la chute d'un monde, c'est magnifique... Les vieilles familles, qui radotent à propos de leur glorieux passé, la jeunesse, toute une génération d'hommes, décimée. Ceux qui restent semblent hébétés, quelqu'uns se jettent à corps perdus dans la reconstruction. Non seulement leur fortune n'existe plus, mais de même tout ce qui faisait leur univers. Il n'est plus question de mariages d'égal à égal, toutes les familles sont ruinées et parfois, le premier homme valide qui passe fait l'affaire... c'est ça ou rester vieille fille!

La richesse du roman, c'est de couvrir un maximum des facettes de ce bouleversement. le statut de la femme, qui change, quand les dames de la haute sociéte se mettent à cuisiner des pâtés pour vivre.

La fondation et l'essor du Ku Klux Klan semble, dans le roman, une réaction "naturelle" à une menace... j'aimerais développer ce sujet, parce que là encore, l'auteure a drôlement présenté les choses... Des volontaires pour en parler?

Le développement fulgurant de la ville d'Atlanta. etc. Vraiment très instructif.

J'en viens maintenant à ce qui a fait en grande partie la renommée d'Autant en emporte le vent: le couple Rhett Butler/ Scarlett.

(suite sur Tale me more)
Lien : http://talememore.hautetfort..
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Chef-d'oeuvre, monumental ! avec tout ce que cela comporte aussi bien en qualités qu'en défauts. Je reste impressionné par cette oeuvre exhaustive, comment est-ce possible de détailler autant cette période de l'histoire. Avec ce livre, on entre dans la guerre de sécession vue par le Sud, mais aussi la question de l'esclavagisme, de la place des femmes, des us et coutumes de la haute société, des sentiments et pensées des protagonistes, comment ils sont partagés entre le bien et le mal, la question de la morale confrontée à l'instinct de survie, tant et tant de domaines développés à travers cette jeune femme qui ne cesse de se battre dans ce monde qui s'effondre. Et bien sûr l'attachement à la terre !
On dirait un récit d'ethnologie, mais aussi de psychologie. C'est comme si il n'y avait pas de jugement moral sur les événements, les attitudes ou décisions des personnages. le mal côtoie le bien, et l'on en éprouve une certaine gêne. Et bien sûr la relation entre Rhett et Scarlett est un tel drame déchirant qu'il emporte pratiquement tout sur son passage.
J'avoue avoir été par moment lassé des descriptions multiples, et d'avoir "zappé" quelques passages, au risque de passer à coté de véritables perles sur la condition humaine.
On retrouve quelque chose des raisins de la colère dans ce livre, certes pas du même point de vue, mais il y a à chaque fois, la violence de la confrontation entre nos désirs et la réalité implacable de nos existences, source de souffrances et de combats, source au bout du compte de vie, ou du moins de recherche de vie.
Je dois dire aussi que j'ai aimé Scarlett, cette fille égoïste et détestable, je me suis compromis à partager ses élans, sa volonté, ses joies et ses peines.
Si vous avez de la patience et du courage, vous ne regretterez pas d'avoir été jusqu'au bout de ce livre ! Ça a du être un tour de force de l'écrire, c'est normal que ce soit un tour de force de le lire.
(par contre, un peu lourd de lire les dialogues des esclaves noires qui ne prononcent pas les "r", je ne sais pas ce qu'il aurait fallu faire, mais là, ce n'est pas très fin ...)
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Lu en VO.
Plus de 1 000 pages pour ce roman et je regrette que ce soit fini, j'ai adoré cette histoire.
Plongée en pleine guerre de sécession, à Atlanta, Géorgie, la famille O'Hara, planteuse de coton, vit au rythme des départs à la guerre, des retours des blessés, des destructions des propriétés et de leur ville. Margaret MITCHELL nous livre dans cette histoire la façon dont les sudistes ont vécu cette guerre, la détestation des Yankees, l'honneur de se battre pour préserver leurs droits et leur façon de vivre si chère à leurs yeux. le point de vue des Nordistes est exposé exclusivement à travers les yeux de leurs ennemis. A aucun moment, nous ne savons ce qu'ils pensent réellement. Ce récit contient de très nombreux éléments historiques sur la politique, les différents affrontements autour desquels se construit l'histoire de Scarlett, jeune fille de 16 ans dont la seule préoccupation est d'être la plus belle et de concentrer les regards sur elle. Elle trouve la guerre stupide, inutile et ne comprend pas le patriotisme des hommes qui rêvent de partir au combat. Sous ses airs de jeune écervelée amoureuse, cette demoiselle est plutôt avant-gardiste. La guerre va la révéler puisqu'elle sera contrainte de sauver sa peau et celle des autres en prenant des décisions plutôt originales.
L'ambitieuse Scarlett deviendra une femme d'affaires redoutable qui fera fi des critiques et regards en biais de ses congénères, même de ceux qui profitent de son argent et lui reprochent son comportement sans état d'âme ni scrupules pour parvenir à ce qui la motive : la sécurité et l'argent. Une seule personne va la comprendre mieux que quiconque, mieux qu'elle-même, ce mauvais garçon de Rhett Butler, électron libre qui ignore la mauvaise réputation dont il jouit, et en jouit même en tournant en dérision ces affreux bonhommes conventionnels et surtout jaloux.
Car la jalousie, c'est bien ce qui anime l'être humain dans ce roman, qu'elle provienne de l'envie ou de l'amour, c'est ce sentiment qui fait tourner ce monde.

Ce roman donne la parole aux femmes qui veulent s'émanciper mais aussi aux hommes qui vivent en avance sur leur temps en s'affranchissant des qu'en dira-t-on.
Rhett mettra Scarlett face à ses contradictions et l'aidera à réfléchir et évoluer. Mais elle ne comptera que sur elle-même pour tenter de parvenir à ses fins.
Femme intelligente et déterminée, elle luttera sans relâche pour trouver le bonheur. Mais quand elle prendra le temps de réfléchir à celui-ci, sera-t-elle satisfaite de ce qu'elle aura trouvé ?
Ce roman est aussi une réflexion sur la recherche perpétuelle du bonheur et de l'amour. La quête entêtante et incessante du bonheur et de l'amour parfaits ne finit-elle pas par empêcher de voir les choses telles qu'elles le sont vraiment ? Et une fois bonheur et amour parfaits obtenus, quelle est la suite ?

Ce roman cruel montre également la bêtise et l'hypocrisie des gens, qu'ils soient nordistes, sudistes, noirs ou blancs, femmes ou hommes.

En bref, roman magnifique, d'amour et d'action, avec des personnages forts, et de l'histoire.
Un vrai coup de coeur pour ce livre, et aussi pour ce Rhett complexe, énigmatique, frôlant l'absence de savoir-vivre, tellement pas conventionnel, il est génial.
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Un roman fleuve... que j'ai lu en 1969 alors que j'étais cloué au lit par une vilaine angine au mois d'août cette année là ... Durant 5 jours de convalescence, j'ai lu ce "pavé", happé par cette "indomptable" Scarlett O Hara. A cette époque, j'étais en stage à Caen. Deux mois plus tard, j'ai pu voir le film de 1938 remastérisé avec Vivian Legh, Olivia de Havilland et Clark Gable ... Une double plongée dans cette fureur de vivre en pleine guerre de Sécession...

Bien sûr, l'amour dans ce qu'il a à la fois de puissant et de fragile est le fil rouge qui sous-tend cette époustouflante aventure... Il a aussi sa trame cornélienne dans cette histoire oserais-je dire : sans fin..

Et pour preuve cet échange de lettres imaginé au-delà du mot "End" :


Lettre de Scarlett... Tara le 5 Septembre 1873...

Rhett.

J'ai repris le chemin de Tara. Chez moi, sur la terre rouge de Tara, J'espérais pouvoir assoupir tous mes tourments, soutenir mon âme en détresse, tourmentée de t'avoir perdu, cher Rhett. Mais quand je fixe l'horizon sans fin, à l'heure où le soleil flamboie, mon coeur abandonné, percé par le glaive de ton incompréhension, pleure sur ces années perdues. Toutes ces années, au long desquelles ma fierté étouffait mes sentiments. Tous ces jours et toutes ces nuits qui te voyaient présent. Un bonheur que je n'ai pas voulu saisir au vol.
A cette époque à présent révolue, J'aurai dû prononcer tous ces mots, ces « je t'aime » que je murmure aujourd'hui dans le vent brûlant balayant la terre écarlate, ces déclarations muettes jaillissant de mes lèvres sans joie.
Je t'aime Rhett, comment as-tu pu en douter ? Tu es parti sans un regard, sans un mot. Et tu as abandonné la femme qui se languit de toi à chaque instant. Si je t'ai fait quelque mal que ce soit je te supplie de m'en pardonner. Tu es toute ma vie. Sans toi, le ciel est bien sombre, sans tes yeux je suis aveugle, sans tes baisers mon coeur se fane telle une rose à son déclin.
Elle a disparu la Scarlett forte et inébranlable d'autrefois. J'ai tellement changé... J'ai trop besoin de toi, de ton regard ironique qui m'admirait pourtant, de nos rires et de notre complicité dont je n'ai pas apprécié toute la saveur.
Souviens-toi de nous.

Ta Katie Scarlett


Lettre de Rhett - "Charleston le 12 septembre 1873"...

Chère Scarlett,

Des regrets des larmes, c'en est donc fini de vos sarcasmes, de vos insolentes répliques, de vos regards scandalisés, de vos gestes brusques de "vestale" effarouchée.
C'est maintenant, après tout ce chemin de vie parsemée de vos hargnes, de vos railleries et provocations en tous genres mais aussi d'engagements jusque dans cette terre que vous avez retournée, ensemencée et fait proliférer, après vos refus, vos rebuffades, vos faux-semblants, vos appétits, vos caprices, c'est maintenant que vous vous rendez compte que je vous manque vraiment, c'est maintenant que vous avouez m'avoir toujours aimé et ce, sans jamais vous l'avouer et me le dire franchement...
Mais, chère Scarlett, n'est-il pas trop tard, pensez-vous que les blessures infligées et que l'amour-propre de chacun va maintenant se plier à ce nouveau caprice, à cet ultime revirement ?
Dominer, vous avez toujours voulu dominer, même les êtres qui vous étaient le plus cher, et moi qui subissait sans cesse vos incartades, vos paroles acérées, vos affronts impromptus, vos embrasements aussi soudains qu'éphémères, vos colères, vos pleurs, vos dépits d'enfant gâtée, j'aurai tout donné et le meilleur de ma personne pour avoir, au-delà de la moindre reconnaissance, un peu de votre tendresse, de vos élans du coeur à ces moments d'étreintes torrides où vous vous abandonniez pour votre unique plaisir.
Un seul mot d'amour, spontané, sincère, jamais, Scarlett, je ne l'ai entendu de votre bouche. Des pleurnicheries, des « Oh Reth » sans suite, des soupirs, des petits cris, des râles d'extase non partagée voilà ce à quoi j'ai eu droit dans nos instants d'intimité et jamais un seul « je t'aime » n'a sonné à mon oreille et étourdi mon coeur.
Oui, je suis un homme au regard franc mais jamais dur, oui, mes lèvres sont en permanence habillées d'un sourire enjôleur et narquois mais jamais indifférent, oui, mes yeux sont pétillants de malice et d'amusement mais jamais vraiment moqueurs. Il n'y a pas de place pour la fourberie et la duperie dans mon coeur. Il a toujours battu pour vous, rien que pour vous, malgré votre ingratitude avérée si méticuleusement entretenue pour me tenir à distance du vôtre.
Vos chimères, vos inconvenances, vos bluffs, vos mensonges, votre inconséquence de tout remettre à demain comme si le futur, ayant à subir vos contradictions, devait en outre, apporter les solutions qui vous arrangent, à chacun de vos dilemmes, j'ai tout accepté et pardonné mais malgré cela, vous m'avez traité par le mépris comme si nous n'étions pas fait l'un pour l'autre... ce à quoi vous vous refusiez toujours de croire...
Et maintenant votre lettre vient m'avouer le contraire !…
Pourquoi, à cet instant, ne douterai-je pas de votre sincérité ?... Pourquoi remettrai-je mon existence sur la même voie que la vôtre ?
Ne nous sommes-nous pas trop meurtris et épuisés à force de rencontres et de passades sans véritables partages, sans l'ivresse sacrée de réels sentiments amoureux de votre part.
Voulez-vous encore me faire souffrir ?
Scarlett je dois me forcer à vous oublier et vous revenez sans cesse, obsédante créature... vos grands yeux émeraudes scrutent mon âme et la supplient de céder à votre nouveau désir...
L'Amour sans la Paix, sans la Liberté, est-ce encore de l'Amour ?...

Rhett


Puisse cette bribe de fiction ajoutée, au-delà de l'épilogue du roman de Margaret Mitchell, inviter toutes celles et ceux qui ne l'ont encore lu, à fiévreusement parcourir les pages de "Autant en emporte le vent" ...
Lien : http://www.mirebalais.net/20..
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